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L’histoire pour le plaisir

Giovanni Battista Somis

mardi 26 mars 2024, par lucien jallamion

Giovanni Battista Somis (1686-1763)

Violoniste et compositeur italien de l’ère baroque

Il reçoit son premier enseignement musical de son père Francesco Lorenzo, comme son jeune frère Giovanni Lorenzo .

Il part ensuite à Rome se perfectionner auprès de Corelli, de 1703 à 1706 puis, fort probablement, auprès de Vivaldi à Venise [1]. Revenu à Turin [2], musicien au service des ducs de Savoie [3], toute sa carrière se déroule en tant que violoniste de la chapelle ducale.

Il fut reconnu comme l’un des plus grands violonistes de son temps tant en Italie qu’en France. Il est à l’origine de l’école française de violon*, ayant eu pour élèves les Français Jean-Marie Leclair , Louis-Gabriel Guillemain et Jean-Pierre Guignon , et le Suisse Gaspard Fritz , attirés par sa renommée internationale. Parmi ses élèves italiens, on peut citer le professeur Giovanni Battista Viotti , Gaetano Pugnani .

Le 2 avril et le 14 mai 1733, il est accueilli au Concert Spirituel de Paris [4], où il offre une performance violonistique que le Mercure de France [5] loue comme l’ultime perfection.

Ces concerts ont contribué à le faire passer à la postérité comme ayant le plus fabuleux coup d’archet d’Europe.

L’enseignement de Somis a eu pour effet de transporter la tradition romaine de Corelli vers le Nord de l’Italie et le Piémont [6], et d’atteindre une renommée qu’il n’a pas pu atteindre en tant que compositeur, en dépit de ses 150 concertos (aujourd’hui perdus pour la plupart), de ses sonates [7] et d’un style souvent proche de celui de Leclair.

Plus de 80 de ses sonates et trios ont été publiés de son vivant, notamment ses trios de l’opus 5, écrit dans un style galant très ornementé par le recours à des agréments à la française.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l’anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker’s Biographical Dictionary of Musicians »], t. 3 : P-Z, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1995

Notes

[1] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel

[2] Turin est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom et de la région du Piémont. Turin fut la capitale des États de Savoie de 1563 à 1720, du royaume de Piémont Sardaigne de 1720 à 1861 et du royaume d’Italie de 1861 à 1865.

[3] Le duché de Savoie est un ancien duché indépendant, noyau des États de Savoie, devenu Royaume de Sardaigne en 1713, et divisé entre la France et l’Italie en 1860. Le 19 février 1416, l’empereur Sigismond 1er érige le comté de Savoie en duché de Savoie, lui offrant une autonomie politique sans précédent. Les successeurs d’Amédée VIII de Savoie portent désormais le titre de duc jusqu’à ce qu’ils deviennent rois de Sicile, puis de Sardaigne au début du 18ème siècle.

[4] Le Concert spirituel est le nom d’une organisation de concerts inaugurée à Paris le 17 mars 1725. L’institution perdura 66 ans, jusqu’en 1790, au début de la Révolution française et marqua le monde musical par ses innovations et la qualité de ses productions.

[5] Le Mercure de France est une revue française, fondée en 1672 et disparue en 1965 d’abord publiée sous le nom de Mercure galant, qui a évolué en plusieurs étapes avant de devenir une maison d’édition à la fin du 19ème siècle, grâce à Alfred Vallette. Dans l’esprit, le Mercure galant faisait suite au Mercure françois fondé par Jean et Estienne Richer au début du 17ème siècle, qui, publié de 1611 à 1648, fut la première revue française à voir le jour.

[6] Au cours du Moyen Âge, se constitue autour de Turin la principauté de Piémont, gouvernée par une branche de la maison de Savoie, la lignée de Savoie-Achaïe. En 1418, à la mort de Louis de Savoie-Achaïe, la principauté du Piémont revient au duc de Savoie, qui a la faveur de l’empereur en tant que membre du parti gibelin. À partir de 1494, le Piémont est embrasé par les guerres d’Italie : dans la première moitié du 16ème siècle, le pays devient un théâtre d’opérations d’armées étrangères, ce qui bloque la vie culturelle. En 1563, le duc de Savoie et prince de Piémont décide de faire de Turin sa principale capitale, au détriment de Chambéry.

[7] Une sonate est une composition instrumentale de musique classique à plusieurs mouvements (par opposition à la cantate qui est chantée). Il ne faut pas la confondre avec l’une des formes les plus importantes, la forme sonate. Le premier mouvement d’une sonate est, d’ailleurs, généralement de forme sonate.