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L’histoire pour le plaisir

Jacques-Pierre de Taffanel de la Jonquière

mardi 26 mars 2024, par lucien jallamion

Jacques-Pierre de Taffanel de la Jonquière (1685-1752)

Officier de marine français-Lieutenant-général et gouverneur de la Nouvelle-France de 1749 à 1752

Issu d’une famille de notaires de Lasgraisses qui s’installe à Graulhet [1] où Pierre de Taffanel est consul. Par jugement du 30 novembre 1699 de l’intendant du Languedoc [2] Nicolas de Lamoignon de Basville , Jean Taffanel de la Jonquière est condamné à une amende de 3.000 livres. Outre la métairie de la Jonquière près de Graulhet, la famille aura aussi des fiefs dans l’Albigeois [3].

Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière est un grand-cousin par son arrière-grand-mère du navigateur La Pérouse . Il obtiendra confirmation de noblesse en 1749.


Il a une brillante carrière maritime.

Il navigue du Spitzberg [4] au Chili [5], de la Louisiane au Brésil, et plus particulièrement autour de la Nouvelle-France [6]. Devenu chef d’escadre, il est gouverneur de la Nouvelle-France de 1749 à 1752, date où il meurt à Québec.


En 1746, La Jonquière a déjà servi 49 ans dans la marine française. Il a fait ses premières armes sous Louis XIV. Il s’y est révélé bon marin.

En 1744 la guerre reprend avec l’Angleterre [7]. Il participe en 1746 à l’expédition de Jean-Baptiste Louis Frédéric de La Rochefoucauld de Roye duc d’Anville  [8] et ramène les survivants, victimes des tempêtes et des épidémies.

En 1747, il est nommé gouverneur du Canada et prend la tête d’une force navale de 6 vaisseaux et 40 bâtiments de transport pour faire la reconquête de Louisbourg [9]. Il est cependant capturé au large des côtes espagnoles lors de la bataille du cap Ortégal [10]. Sur le Sérieux, qu’il commande, il est grièvement blessé et ne se rend qu’après un combat acharné. Il arrive finalement à Québec en 1749, après la conclusion du traité de paix et y remplace Rolland-Michel Barrin comte de La Galissonnière .

C’est un gouverneur actif dans la défense de la colonie française. En 1750, poursuivant la politique établie par son prédécesseur, il fait édifier le fort Rouillé [11], à l’emplacement actuel de la ville de Toronto [12] et le baptise du nom d’ Antoine Louis Rouillé , ministre de la Marine.

Il est mêlé à certaines spéculations de l’intendant François Bigot .

Pour récompenser ses services, Louis XV le fait marquis et grand-croix de Saint-Louis [13].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, 2002, 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)

Notes

[1] Graulhet est une commune française située dans le département du Tarn. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Castrais, un territoire essentiellement agricole, entre la rive droite de l’Agout au sud et son affluent, le Dadou, au nord.

[2] Les rois de France se sont fait représenter en Languedoc à partir du 17ème siècle par des intendants. Ils avaient sous leur responsabilité la généralité de Montpellier et la généralité de Toulouse, sauf dans les années 1660 pendant lesquelles il y eut deux intendants. Confrontés à l’hostilité du Parlement de Toulouse qui refusa toujours de voir s’installer à Toulouse ces hommes du roi qu’il considérait comme des usurpateurs et dont il contestait l’autorité (le Parlement se voyait comme l’émanation de l’autorité royale depuis le 15ème siècle), les intendants du Languedoc s’installèrent donc à Montpellier

[3] L’Albigeois est le nom donné à l’ancienne vicomté d’Albi, région historique qui faisait partie de la province du Languedoc. La taille de cette région a varié au fil de l’histoire. Elle est nettement plus grande que le Pays d’albigeois région naturelle située autour d’Albi.

[4] Le Spitzberg, est une île de Norvège située en mer du Groenland dans le Svalbard, un archipel formant un territoire de ce pays. L’île se trouve à 663 km au nord-nord-ouest du cap Nord, en Norvège, et à 439 km à l’est-sud-est des côtes septentrionales du Groenland.

[5] Le Chili, est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord et avec l’Argentine au nord-est, à l’est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du désert d’Atacama, au nord, jusqu’au cap Horn, au sud, étant exclusivement bordé par l’océan Pacifique sur sa façade ouest. L’île de Pâques, située à 3 000 km à l’ouest de Valparaíso dans l’océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. De même, le Chili possède depuis 1935 l’archipel Juan Fernández situé à environ 700 kilomètres à l’ouest du pays abritant la célèbre île Robinson Crusoé. La superficie totale du pays est de 756 102 km2. La capitale du Chili est Santiago. Les autres villes importantes sont le grand port maritime de Valparaíso, Punta Arenas est la plus grande ville des terres australes du continent américain.

[6] La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, les Cadiens, les descendants des habitants de l’ancienne colonie française du Canada, maintenant répandus sur tout le Canada, qui se disaient anciennement Canadiens ou Canadiens français (surtout quand il s’agissait de se distinguer des Canadiens anglais), y compris les Québécois francophones, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée vers 1745, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

[7] guerre de Succession d’Autriche

[8] L’expédition du duc d’Anville (juin-octobre 1746) fut organisée par la France dans le but d’arracher l’Acadie aux forces britanniques en reprenant Louisbourg et Port-Royal. L’expédition fut la plus grande force navale jamais regroupée vers l’Amérique du Nord avant la Révolution américaine. L’effort pour reprendre l’Acadie fut aussi supporté par l’expédition de Ramezay partie de Québec. En plus de reprendre l’Acadie des mains des Anglais, d’Anville avait reçu l’ordre de bombarder Boston et d’attaquer les Antilles anglaises. L’annonce de l’expédition causa la consternation à New York et en Nouvelle-Angleterre. Les Anglais avaient acquis l’Acadie péninsulaire en capturant sa capitale Port-Royal en 1710. Pendant les cinquante années suivantes, les Français, les Acadiens, ainsi que les Canadiens et les Micmacs, lancèrent 6 attaques militaires pour tenter de reconquérir la capitale de l’Acadie. L’expédition du duc d’Anville, qui était menée en coordination avec l’expédition de Ramezay (composée de 700 hommes et 7 navires), partie de Québec, fut la dernière tentative pour reprendre Port-Royal. Après la chute de Louisbourg en 1745, lors de la Troisième Guerre intercoloniale, le roi Louis XV avait décidé d’envoyer ces expéditions pour libérer l’Acadie par le sud, en reprenant sa capitale Port-Royal.

[9] Louisbourg est une ancienne ville de l’Île Royale. Fondée en 1713, la ville est ensuite choisie par le gouvernement français pour y bâtir une grande forteresse chargée de défendre l’entrée du Canada par le fleuve Saint-Laurent. La place connaît une certaine prospérité, mais elle est perçue comme une grave menace pour la sécurité de la Nouvelle-Angleterre. Prise une première fois en 1745, elle est rendue à la France en 1748, avant d’être définitivement ruinée lors de la guerre de Sept Ans, en 1758. Elle cesse d’exister en tant qu’entité autonome en 1760, pour ensuite renaître huit ans plus tard sous l’appellation anglicisée de Louisburg. Laissée pendant des décennies à l’état de ruine, la forteresse est restaurée depuis les années 1960

[10] La première bataille du cap Finisterre est une bataille navale livrée pendant la guerre de Succession d’Autriche. Elle est souvent nommée aussi bataille du cap Ortégal car elle s’est déroulée au large de l’Espagne. Cette bataille oppose, le 14 mai 1747, une escadre britannique commandée par George Anson à l’escorte d’un convoi français commandé par Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière. C’est le deuxième des trois grands affrontements navals opposant la Marine française à la Royal Navy pendant ce conflit

[11] Fort Rouillé ou Fort Toronto était un comptoir français situé à Toronto, en Ontario, qui fut érigé vers 1720 en l’honneur d’Antoine Louis Rouillé, ministre de la Marine et des Colonies. Le fort fut restauré en 1740 et servit jusqu’en 1759 date à laquelle il fut abandonné. Plusieurs cartes françaises et britanniques du 18ème siècle le désignaient sous le nom de Fort Toronto. Le site fait aujourd’hui partie de l’Exhibition Place, propriété de la ville de Toronto. Une rue porte également son nom. Située à environ 1 km au nord de l’emplacement du fort, elle s’étend de l’avenue Springhurst jusqu’à la voie ferrée, plus au sud.

[12] Toronto est la capitale de la province de l’Ontario, elle est la plus grande ville du Canada et la quatrième ville la plus peuplée (hors agglomération) d’Amérique du Nord. La région de Toronto, située sur un vaste plateau en pente jalonné de rivières, de ravins et de forêts, a d’abord été habitée par des autochtones, pendant plus de 10 000 ans. Les Britanniques achètent les terres de la région aux Mississaugas en 1787, puis fondent la ville de York en 1793, qui devient la capitale du Haut-Canada en 1797. Pendant la guerre de 1812, la ville est le théâtre de la bataille de York et subit de lourds dégâts par les troupes américaines. York est incorporée et renommée « Toronto » en 1834. Elle est désignée capitale de la province de l’Ontario en 1867, lors de la Confédération canadienne. La ville proprement dite s’est depuis étendue au-delà de ses frontières d’origine, à la suite de plusieurs fusions, jusqu’à atteindre la superficie actuelle de 630,2 km2.

[13] L’ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre honorifique français créé par un édit de Louis XIV du 5 avril 1693 pour récompenser les officiers les plus valeureux.