La France au Canada au 18ème siècle
Carte des territoires ayant constitué la Nouvelle-France (en bleu) avant 1763
En 1608, Samuel Champlain jeta les fondements de Québec. Une compagnie française se forma en 1617 pour exploiter la colonie. Les Anglais tentèrent plusieurs fois en1629 et 1711, mais inutilement, de s’en emparer, lorsque la guerre éclata avec la France en 1754. Après de nombreux combats, dans l’un desquels succomba Moncalm , les Anglais finirent par conquérir tout le Canada, en 1759 et 1760.
Pour faire face à tant de dangers, le roi se décida à renvoyer Frontenac à Québec en 1689. Celui-ci prit l’offensive et lança sur la Nouvelle-Angleterre [1] des bandes de partisans composées par moitié de Français et d’Amérindiens [2]. Les Anglais firent un grand effort pour se venger ; Fitz-John Winthrop envahit le Canada par la route du lac Champlain [3], et l’amiral William Phips , après avoir fait capituler Port-Royal, la capitale de l’Acadie française [4], se présenta devant Québec. Mais bientôt l’armée de Winthrop, décimée par la maladie, battait en retraite, et toutes les attaques de William Phips échouaient devant l’énergique résistance de Frontenac.
Les Anglais durent se résigner à la défensive, et la Nouvelle-Angleterre fut ravagée par les fidèles de la France, les Acadiens Abénakis [5]. Du reste, les Français triomphaient partout, à Terre-neuve, où ils emportaient Saint-Jean, et dans la baie d’Hudson, où Pierre Le Moyne d’Iberville détruisait les forts de la compagnie anglaise.
La paix de Ryswick [6] mit un terme à ces succès. Elle marque l’apogée de la domination française en Amérique.
Les Français gardaient la baie d’Hudson [7], et la limite entre l’Acadie et le Massachusetts était fixée à la rivière Saint-Georges [8]. On laissait les frontières indécises du côté des Iroquois [9], qui avaient su maintenir leur indépendance.
Frontenac mourut en 1698. Louis-Hector de Callière , qui avait été son meilleur lieutenant en qualité de gouverneur de Montréal, continua son œuvre, et il eut l’honneur de réconcilier définitivement les Français et les Iroquois. Toutes les tribus de l’Amérique du Nord adhérèrent à cette pacification, et on enterra solennellement la hache de guerre à Montréal le 4 août 1701.
Tous ces résultats furent compromis par la reprise des hostilités. La guerre de la succession d’Espagne* fut particulièrement funeste à la Nouvelle-France* et devint l’occasion de son premier démembrement. Les Anglais, après deux échecs en 1704 et 1707, forcèrent Daniel d’Auger de Subercase à leur livrer, en 1710, Port-Royal qui prit le nom d’Annapolis mais la tempête les arrêta à l’embouchure du Saint-Laurent.
Sur terre, Philippe de Rigaud de Vaudreuil avait soutenu la lutte sans désavantage. Mais la France n’avait pas été aussi heureuse en Europe, et la nécessité où elle en était de conclure une prompte paix et surtout de faire les plus grandes concessions au cabinet de Londres, qui s’était offert comme médiateur à Utrecht [10], obligea Louis XIV à abandonner la baie d’Hudson, l’île de Terre-neuve et l’Acadie [11]. Les plénipotentiaires français n’eurent même pas l’idée de faire déterminer les limites de ce dernier pays, ce qui fut par la suite l’occasion de perpétuels conflits. Les Anglais prétendaient que l’Acadie devait comprendre toute la région située entre l’Océan, la rivière Saint-Georges et le bassin du Saint-Laurent, et d’autre part les Français voulaient ne leur avoir cédé que l’étroite péninsule qui se développe entre la baie française, baie de Fundy, et l’Atlantique.
C’était livrer à leur ennemi le golfe du Saint-Laurent. Les Français essayèrent de pallier les effets désastreux du traité d’Utrecht en colonisant et en fortifiant l’île du Cap-Breton [12].
Le Canada fit de grands progrès pendant les 30 années de paix qui marquèrent la première partie du règne de Louis XV . Vaudreuil et François de Beauharnais de La Boëche laissèrent la réputation de gouverneurs habiles et bien intentionnés. Ils achevèrent le réseau de postes fortifiés qui devaient mettre en communication les diverses parties de l’immense empire colonial français et qui servaient à la fois de places de sûreté et de magasins dans la région des grands Lacs, fort Cataroconi ou Frontenac [13], à la sortie du Saint-Laurent de l’Ontario ; fort Niagara [14], entre l’Ontario et l’Érié ; fort Détroit ou Pontchartrain [15], près du lac Saint-Clair, entre le lac Érié et le lac Huron, fort Michillimakinac [16], au confluent du lac Huron et du lac Michigan ; fort Beauséjour [17], dans l’isthme de Shédiac, aux portes de l’Acadie ; fort Frédéric [18], sur le lac Champlain. Beauharnais favorisa de tout son pouvoir les explorations de Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye , qui reconnut le pays entre le Missouri, le lac Supérieur et les montagnes Rocheuses.
Pendant la guerre de la succession d’Autriche [19], les Anglais s’emparèrent de Louisbourg [20] ; mais le futur vainqueur de Minorque, Rolland-Michel Barrin comte de La Galissonnière, sauva la colonie, et, à la paix d’Aix-la-Chapelle [21], Louisbourg fut rendue à la France en échange de Madras.
A la question des frontières de l’Acadie s’ajoutait maintenant la question de la vallée de l’Ohio qu’on réclamait des deux côtés. Pour assurer les communications entre le Canada et la Louisiane, qui commençait à se coloniser, les Français avaient pris les devants et construit sur cette rivière le fort Duquesne [22]. Les Anglo-américains l’attaquent sans déclaration de guerre.
L’assassinat d’un parlementaire, Joseph Coulon de Villiers, sieur de Jumonville , par les miliciens de la Virginie que commandait Georges Washington , et le traitement odieux infligé aux Acadiens demeurés Français de cœur, préludèrent à la guerre qui devait mettre fin à la domination française en Amérique.
Cependant, la marine française avait été complètement détruite pendant la dernière guerre, et il devenait presque impossible de ravitailler le Canada ; de plus, la disproportion des forces s’était encore accentuée entre la colonie française et les colonies anglaises. Tandis que 70 000 Français à peine étaient éparpillés depuis le confluent du Mississippi et du Missouri jusqu’au golfe du Saint-Laurent, plus de 1 million de sujets anglais étaient concentrés entre les Alleghanys et l’Atlantique. Enfin le Canada était aux mains du gouverneur Vaudreuil successeur de Jacques-Pierre de Taffanel de la Jonquière , et Michel-Ange Duquesne de Menneville , et d’un intendant prévaricateur, François Bigot ; mais le marquis de Montcalm fut envoyé pour commander les troupes.
Grâce à son génie militaire et à la valeur personnelle de ses lieutenants François Gaston de Lévis , François Charles de Bourlamaque , Louis-Antoine de Bougainville , grâce surtout à l’héroïque dévouement de la population qui se leva tout entière pour défendre son indépendance, Montcalm pu résister pendant 3 années aux efforts désespérés des ennemis, 4 ou 5 fois supérieurs en nombre.
Toutes les tentatives qu’ils firent pour envahir le Canada par la voie la plus courte, route de l’Hudson et du lac Champlain, aboutirent à de véritables désastres, prise du fort William Henry [23] en 1757, bataille de Carillon en 1758 [24]. Cependant les Anglo-américains occupèrent la ligne de l’Ohio et s’emparèrent de Niagara, la clef de la région des grands lacs, en faisant tomber Louisbourg, ils conquéraient l’entrée du Saint-Laurent. Il aurait suffi pour sauver la colonie de quelques secours envoyés à propos de la métropole ; mais le gouvernement de Louis XV s’était maladroitement engagé en Allemagne contre Frédéric Il .
En 1759, le général James Wolfe remonta le Saint-Laurent et parut devant Québec. Il tournait ainsi les positions défensives de Montcalm sur le lac Champlain. Les Français furent écrasés à la journée d’Abraham, où tombèrent à la fois les généraux en chef des 2 armées en septembre 1759.
L’année suivante, une poignée de braves, commandée par le chevalier de Lévis, faillit reprendre Québec ; mais les derniers défenseurs du Canada durent bientôt capituler à Montréal.
Le 10 février 1763, le traité de Paris abandonnait définitivement le Canada et toutes ses dépendances à la Grande-Bretagne. Cependant les Canadiens ne pouvaient se résigner à la domination étrangère et surtout ne pouvaient pas croire à l’abandon de la métropole.
Les Indiens, eux-mêmes, attachés à la France par 2 siècles d’une administration bienveillante, attendaient avec impatience le moment de chasser leurs nouveaux maîtres.
Notes
[1] La Nouvelle-Angleterre est une région située au nord-est des États-Unis. Elle est composée de six États : Maine, Massachusetts, New Hampshire, Vermont, Rhode Island et Connecticut. Elle partage ses frontières avec l’État de New York à l’ouest, la baie de Long Island Sound au sud, l’océan Atlantique à l’est et les provinces canadiennes du Québec et du Nouveau-Brunswick au nord et au nord-est, respectivement. L’appellation de New England est antérieure à l’indépendance des États-Unis et ne correspond pas à une entité administrative.
[2] Les Amérindiens, Indiens d’Amérique, Indiens, aborigènes ou encore Américains natifs, comme revendiqué par certaines peuplades, sont les premiers et seuls habitants de l’Amérique avant la colonisation européenne. On les trouve en Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Leur origine ne remonte évidemment pas à leur découverte par les premiers explorateurs espagnols arrivés en 1492, mais est beaucoup plus ancienne, d’après les découvertes récentes effectuées en divers endroits du continent.
[3] Le lac Champlain est un grand lac frontalier entre les États-Unis et le Canada. Son étendue se situe essentiellement sur le territoire des états américains du Vermont et de New York, ses deux extrémités nord se trouvant sur celui de la province canadienne du Québec. D’une superficie de 1 269 km2, il forme la sixième plus grande étendue d’eau des États-Unis.
[4] Port-Royal, aujourd’hui en Nouvelle-Écosse, fut la capitale de l’Acadie jusqu’en 1710 quand, après sa capture par les Anglais, elle fut renommée Annapolis Royal. Port Royal fut fondée en 1605 et était la ville la plus peuplée de l’Acadie durant les cent premières années de son existence. Port-Royal fut victime de la lutte franco-anglaise pour la conquête de l’Amérique du Nord et changea souvent de souverains jusqu’en 1710. La population fut déportée par les Britanniques à l’automne 1755.
[5] Les Abénaquis, appelés rarement en français Wobanakis ou Waban-Aki, sont un peuple autochtone (membres des Premières nations) faisant partie de la famille linguistique et culturelle algonquienne. Avant la colonisation de l’Amérique, ce peuple habitait le territoire qui s’étendait à l’est du fleuve Hudson jusqu’à l’Atlantique, couvrant ainsi l’actuelle Nouvelle-Angleterre. Il y avait alors 2 grandes tribus : les Abénaquis de l’Ouest (centre-sud du Québec et région du lac Champlain en Nouvelle-Angleterre) et les Abénaquis de l’Est (nord-est de la Nouvelle-Angleterre et sud des provinces maritimes du Canada). Aujourd’hui, ils sont présents en Acadie, au Québec (nation waban-aki) et dans les États américains du Maine, du Vermont et du New Hampshire.
[6] Les traités de Ryswick signés les 20 et 21 septembre 1697 à Ryswick, ville des faubourgs de La Haye, en Hollande, dans les Provinces-Unies, mirent fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg entre Louis XIV de France et la ligue d’Augsbourg. Les négociations traînaient en longueur. Louis XIV fit un ultimatum aux coalisés. La paix devait être signée avant le 20 septembre. Un délai supplémentaire fut accordé à l’Empereur Léopold Ier. La France signa trois premiers traités le 20 septembre avec respectivement les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Espagne, puis un second le 30 octobre avec le Saint-Empire romain germanique. Louis XIV accepta de reconnaître Guillaume III d’Orange-Nassau comme roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III après la « Glorieuse révolution » de 1689. Le roi renonçait à toutes les places annexées par la France par la politique des réunions, qui lui avait aliéné toutes les cours d’Europe et rendait la plus grande partie des Pays-Bas espagnols à Charles II d’Espagne, notamment la place forte de Luxembourg. Le calcul du roi de France était de ménager l’opinion espagnole, afin de préparer la succession du monarque espagnol, dont l’état de santé était préoccupant. De la même façon, la Catalogne et Barcelone étaient restituées. Les Provinces-Unies signèrent des accords commerciaux avec la France et obtinrent le droit d’entretenir des garnisons dans certaines forteresses des Pays-Bas espagnols. Il rendait ses duchés au duc de Lorraine et de Bar mais en ménageant les intérêts français. Louis XIV rétrocédait le duché de Lorraine et le duché de Bar à son souverain légitime après 64 ans d’occupation militaire, mais ceux-ci devaient rester neutres et le royaume de France annexait quelques places-fortes stratégiques, telle Phalsbourg. En Allemagne, Louis XIV fit définitivement reconnaître à la France la possession des quatre cinquièmes de l’Alsace (Strasbourg, villes de la Décapole, Basse-Alsace), alors que l’accord de Ratisbonne (1684) en avait initialement prévu la rétrocession au Saint-Empire pour 1704. En outre, la France obtenait une compensation financière pour les droits dynastiques de la belle-sœur du roi sur le Palatinat. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Espagne dut reconnaître l’occupation par la France de l’Ouest de Saint-Domingue (pars occidentalis), île située dans les Antilles. Cela permit à la France de devenir le premier producteur mondial de sucre dès les années 1740, alors un produit à forte valeur ajoutée et exportable
[7] La baie d’Hudson est une baie située au Canada. Il s’agit d’une des plus grandes baies au monde, sa superficie étant de 822 324 km2 ; elle est entourée par le territoire du Nunavut, les provinces du Manitoba, de l’Ontario et du Québec. L’Organisation hydrographique internationale la classe en tant qu’espace maritime bordier de l’océan Arctique dont elle forme ainsi une mer épicontinentale. Le détroit d’Hudson la relie vers l’est au détroit de Davis.
[8] La rivière George est un affluent du littoral sud-est de la baie d’Ungava. Cette rivière coule vers le nord dans le territoire non organisé de Rivière-Koksoak, dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec, au Canada. Cette rivière longue de 475 km commence à environ 60 km au nord de la frontière du Labrador. Elle file ensuite vers le nord pour se jeter dans la baie d’Ungava près de Kangiqsualujjuaq, qui est le seul village qu’elle dessert.
[9] Les Iroquois (ou Haudenosaunee) connus aussi par l’expression Cinq-Nations comprennent effectivement cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le Nord de l’État de New York aux États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.
[10] Utrecht est une ville néerlandaise, chef-lieu de la province d’Utrecht. Au 6ème siècle, la contrée rhénane d’Utrecht passe sous l’influence franque, en particulier celle du grand royaume mérovingien dont les jalons sont posés par Clovis. Utrecht aurait été, selon la légende de la Magna Frisia, la capitale du royaume de Frise pendant le règne d’Aldgisl 1er et éventuellement pendant celui de son fils. Avant 690, le chef missionnaire anglo-saxon, de tradition irlandaise, Willibrord s’installe à Utrecht, et en 690 selon son hagiographie, avec ses frères-compagnons, il y rénove et déploie les institutions chrétiennes avec le titre de père (papa selon la tradition) : la vaste contrée évangélisée est ensuite promue terre épiscopale lors de son retour dans le royaume mérovingien. L’évêché d’Utrecht sera pour les Pays-Bas le centre de la foi chrétienne pendant tout le Moyen Âge.
[11] L’Acadie est généralement considérée comme une région nord-américaine, comptant majoritairement des Acadiens francophones. L’Acadie comprendrait ainsi grosso modo le nord et l’est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick ainsi que des localités plus isolées à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. La communauté de Terre-Neuve-et-Labrador est de plus en plus incluse dans cette définition. L’Acadie historique, colonie de la Nouvelle-France, est fondée en 1604 – sur des territoires amérindiens habités depuis 11 millénaires – et peuplée à partir de l’Ouest de la France. Conquise en 1713 par le Royaume de Grande-Bretagne, elle subit le Grand Dérangement, dont la Déportation des Acadiens de 1755 à 1763, et son territoire est morcelé. De retour d’exil, les Acadiens subissent des lois discriminatoires. La renaissance acadienne, dans laquelle est impliquée le clergé, leur permet toutefois de redécouvrir leur histoire et leur culture.
[12] L’île du Cap-Breton, anciennement appelée île Royale, est une grande île du golfe du Saint-Laurent sur la côte de l’Amérique du Nord. Sa côte sud-est borde l’océan Atlantique. Elle fait partie de la province canadienne de la Nouvelle-Écosse. L’île est à l’est-nord-est de la partie continentale de la province, dont elle est séparée par le détroit de Canso. La municipalité régionale du Cap-Breton se trouve à l’est.
[13] Le fort Frontenac est situé à l’embouchure de la rivière Cataraqui (Cataroque), à l’emplacement actuel de la ville de Kingston, à l’extrémité nord-est du lac Ontario, dans la province de l’Ontario du Canada actuel, dans la partie occidentale de la Nouvelle-France appelée alors le Pays-d’en-Haut. D’abord dénommé fort Cataracoui ou Kataracouy, il ne prit le nom de Frontenac qu’ultérieurement. Le nom Cataraqui est issu du mot iroquois Katarokewen qui signifie « terre de glaise tirée hors de l’eau »
[14] Le fort Niagara est une fortification du 17ème siècle construite à l’origine pour défendre les intérêts de la Nouvelle-France en Amérique du Nord. Il se situe près de Youngstown dans l’État de New York sur la rive droite de la Niagara à son embouchure dans le lac Ontario. Bien que la structure actuelle date de 1726, la première structure, appelée fort Conti, est bâtie en 1678 par René-Robert Cavelier de La Salle.
[15] Le fort Pontchartrain du Détroit, fort du Détroit ou fort Détroit est un ancien fort français aujourd’hui disparu situé à l’emplacement de la ville de Détroit dans l’État américain du Michigan.
[16] Fort Michillimakinac était un poste de traite établi à la pointe sud du détroit séparant le lac Michigan et le lac Huron, en Nouvelle-France dans le Pays-d’en-Haut. 3 sites en tout reçurent l’appellation Fort Michillimakinac, 2 sous le régime français, 1 autre sous le régime britannique. Les deux derniers sites ont été convertis en musées ouverts au public. Le village de Mackinaw City s’est développé autour de l’emplacement du fort initial.
[17] Le fort Beauséjour (renommé par les Britanniques en fort Cumberland) est situé dans le hameau d’Aulac, à Pont-à-Buot, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, juste au nord de la rivière Mésagouèche qui forme, par son cours d’eau, la frontière avec la province voisine de la Nouvelle-Écosse.
[18] Le Fort Saint-Frédéric était un fort français construit au 18ème siècle en Nouvelle-France, sur les rives du lac Champlain, à la limite de l’État du Vermont et l’État de New York. Il est situé dans le Comté d’Essex (New York), aux États-Unis.
[19] La guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) est un conflit européen né de la contestation par des États qui y avaient souscrit de la Pragmatique Sanction, par laquelle l’empereur Charles VI du Saint Empire léguait à sa fille Marie-Thérèse d’Autriche les États héréditaires de la maison de Habsbourg. Cette guerre oppose deux coalitions dont les principaux protagonistes sont : la Prusse, la Bavière et la France, d’une part ; l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la Russie, d’autre part.
[20] Louisbourg est une ancienne ville de l’Île Royale. Fondée en 1713, la ville est ensuite choisie par le gouvernement français pour y bâtir une grande forteresse chargée de défendre l’entrée du Canada par le fleuve Saint-Laurent. La place connaît une certaine prospérité, mais elle est perçue comme une grave menace pour la sécurité de la Nouvelle-Angleterre. Prise une première fois en 1745, elle est rendue à la France en 1748, avant d’être définitivement ruinée lors de la guerre de Sept Ans, en 1758. Elle cesse d’exister en tant qu’entité autonome en 1760, pour ensuite renaître huit ans plus tard sous l’appellation anglicisée de Louisburg. Laissée pendant des décennies à l’état de ruine, la forteresse est restaurée depuis les années 1960
[21] Le traité d’Aix-la-Chapelle est un traité de paix définitif contenant 24 articles et deux articles séparés. Les clauses sont diverses et concernent tant les cessions territoriales, que les prisonniers, les prises de guerre et les dommages de guerre.
Les termes du traité sont :
• la restitution générale des conquêtes, c’est-à-dire Louisbourg à la France, Madras à la Grande-Bretagne et les places fortes de la Barrière aux Provinces-Unies, et surtout restitution par la France des Pays-Bas du Sud à l’Autriche ;
• à l’archiduché d’Autriche les possessions de Marie-Thérèse sauf le duché de Parme, Plaisance et Guastalla où s’était éteinte la dynastie des Farnèse, qui était inféodé à l’empire sous la tutelle de la France et de l’Espagne ;
• la restauration du duché de Modène et de la république de Gênes dans leur situation statu quo ante ;
• la reconduction en faveur de la Grande-Bretagne du contrat d’asiento (le droit d’envoyer un vaisseau chaque année dans les colonies espagnoles) ;
• la reconnaissance de la possession du duché de Silésie et du comté de Glatz par le royaume de Prusse (confirmation du traité de Breslau).
[22] actuellement Pittsburgh
[23] Le Fort William Henry était un fort anglais situé au sud du lac George dans la province de New York. Le fort fut construit par William Johnson en septembre 1755, pendant la guerre de Sept Ans, pour se protéger des assauts des Français de Fort Carillon et de Fort Saint-Frédéric
[24] La bataille de Fort Carillon eut lieu le 8 juillet 1758 au Fort Carillon (aujourd’hui à Ticonderoga, État de New York), dans le cadre de la guerre de Sept Ans. La bataille eut lieu au sud du lac Champlain, entre ce dernier et le lac George. Ces deux lacs séparaient la colonie britannique de New York de la colonie française du Canada (Nouvelle-France).