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Des Français en Acadie et des Acadiens en Poitou

jeudi 13 février 2025, par lucien jallamion

Des Français en Acadie et des Acadiens en Poitou

Préambule :

Mes remerciements à l’Association Histoire et Patrimoine d’Archigny (86) et à sa présidente Madame Françoise Glain, ainsi que Monsieur le mairie d’Archigny ainsi que des descendants d’Acadiens pour leurs documentations et leurs dévouements pour faire découvrir l’histoire des immigrés acadiens qui se sont installés en Poitou à Archigny au 18ème siècle après le grand dérangement.

Si vous souhaitez visiter ou en savoir plus, vous pouvez contacter le 0635270060 et visiter leur site Histoire et Patrimoine d’Archigny (hp-archigny.fr)


C’est le 3 juillet 1608 que Samuel de Champlain, un explorateur de 38 ans natif de Brouage [1], débarqua au pied du cap Diamant [2], sur les bords du Saint-Laurent [3], et fonda la future capitale de la province canadienne du Québec [4]. Ce fils de marin, hardi et passionné avait en 1601, participé à une mission d’exploration de la côte nord-américaine avec Aymar de Chaste, premier gouverneur de la Nouvelle-France [5], une colonie encore à l’état de projet. En 1604, il avait tenté mais en vain de créer un établissement permanent dans la vallée d’Annapolis [6], en Acadie [7]. Il revint en France et publia “Des Sauvages”.


C’est en 1604 que des colons français partirent outre atlantique pour s’installer en Nouvelle France [8] et en Acadie. Durant 150 ans ces familles développent l’agriculture et assèchent les marais à l’aide d’aboiteaux [9].

Celles établie en Acadie devront quitter ce pays en laissant leurs possessions, habitations et bétailslors du Grand Dérangement.


Embarqué de force sur des navires anglais, les Acadiens tenteront de rejoindre la France. Malheureusement nombre d’entre eux périront durant la traversée de l’Atlantique, d’autres seront emprisonnés en Angleterre durant 8 ans et d’autres gagneront les côtes Française vers 1758/1763 et trouveront refuge à St Malo [10], Cherbourg [11], le Havre [12], la Rochelle [13] ou durant une dizaine d’année, ils essaieront de survivre. Dès leur arrivée ils sont pris en charge par l’administration des ports qui s’occupera de les loger et de soigner les malades et de prendre en charge les vieillards. Une solde leur est attribuée équivalant à la pension accordé aux invalides de la marine.

Suite au traité du 10 février 1763 [14], l’intention du roi est d’envoyer ces familles à Cayenne [15], mais celles-ci refusent et demandent à être installées dans les provinces du royaume ou avoir la possibilité de retourner en Acadie.

Toutefois certains sont partant pour être placés dans des lieux à défricher sur le territoire français et aussi accepter les retours dans le royaume afin qu’il n’aillent pas augmenter la population anglaise en Amérique. Néanmoins l’installation sur les côtes française n’est pas simple et le refus d’accueils est fréquent.

Choiseul et le contrôleur général [16] Henri Bertin interviennent auprès des intendants de plusieurs régions. La plupart du temps les réponses sont négatives.

Une seule proposition concrète émane du sieur Le Fer de Chanteloup de Saint Malo qui suggère que l’on donne des outils aux Acadiens pour défricher les terres du domaine royal.

Une tentative de colonie à Belle-Ile [17] sera proposée à ces familles mais échouera (hostilité des habitants, refus des colons).

Par la suite ont leur proposera une colonie dans le Poitou [18]. Malgré certaines réticences c’est finalement le lieu accepté par quelques familles.

Les Acadiens vont donc vivre plus mal que bien avec leur solde et l’apport de quelques travaux. Le pays de leurs ancêtres leur fournit certes une solde, mais ni logement, ni travail.

La seule région de St Malo regroupe 1 727 Acadiens.

Les députés choisis pour représenter ce groupe prennent en charge les revendications. Plusieurs demandes pour aller en Louisiane sont transmises au ministère de la marine, mais sont refusées.

En 1724, le roi, pensant les Acadiens déjà installés depuis 12 ans exprime colère et consternation face à leur situation.

Il est décidé que le secrétaire d’État Bertin, s’occupera de leurs établissement et que l’abbé Terray , contrôleur général mettrait à leur disposition les fonds nécessaires à leur subsistance et à leur installation.

Le Moyne parcourt les ports où se trouvent les Acadiens afin de leur faire part du projet du marquis Louis-Nicolas de Pérusse des Cars de les accueillir sur ses terres d’Archigny [19] , ce dernier ayant été sollicité par le gouvernement pour les y installer.

Nicolas de Pérusse des Cars est un physiocrate [20]. En 1773, le gouvernement envisageait l’établissement des Acadiens sur des terre à défricher et une proposition lui est faite. Il accepte et il sera aidé en cela par le comte de Blossac Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye surintendant [21] du Poitou.


Les Acadiens doivent s’établir sur un territoire englobant les communes d’Archigny, Cenan [22], La Puye [23] et St Pierre de Maillé [24].

Les terres et les maisons destinées aux Acadiens sont construites de part et d’autre du « grand chemin » conduisant de Châtellerault [25] à Saint-Savin [26] dit aussi grand chemin de Berry.

En 1773 le paysage que découvre les Acadiens est un paysage à défricher remplit de Brandes [27].


Le roi décida en 1771 de placer les Acadiens présents dans les ports sur un seul établissement agricole qui serait entièrement financé par l’État. Bertin ministre de l’agriculture, des haras, des mines et des manufactures royales est chargé d’établir et de faire exécuter le projet.

Les frais d’établissement et le versement de solde étant suivi par l’abbé Terray contrôleur général des Finances.

En 1772 il est demandé à Perusse des Cars qui dispose de terre à défricher d’accueillir le plus rapidement possible 1 500 Acadiens .

Chaque famille disposerait d’une maison comprenant une pièce à vivre, une grange, une écurie et il lui serait remis le matériel agricole nécessaire, 2 bœufs et 2 vaches.

La visite du lieu s’impose. 2 députés acadiens viennent en Poitou accompagnés de l’abbé Jean-Louis Le Loutre et Sarcey de Sutières directeur de l’école royale d’agriculture. Malheureusement l’abbé Le Loutre décède en chemin.

L’état des terres, difficiles à travailler n’engagent pas les visiteurs. Cependant, Mr de Sutières ne veut pas abandonner et avec Pérusse regagne la cour à Fontainebleau [28] et malgré les difficultés causées par Martial-Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire évêque de Poitiers [29] dont certaines terres sont enserrées dans celles du marquis de Perusse et de Trichet procureur qui réclame de l’argent pour des redevances.

Malgré ces soucis, Pérusse trace un nouveau plan d’accueil dans lequel est inclus une future école d’agriculture.

Le 25 février 1773, cette ébauche est acceptée par Le Moyne chargé d‘établir les Acadiens dans le royaume. Mais Terray demande de baisser le montant du devis et propose de le ramener à 600 000 livres au lieu de 1 104 000 livres nécessaire pour établir 150 familles et le marquis doit s’engager à construire 30 fermes avant le 1er octobre1773. Le marquis fait alors appel à son ami le comte de Blossac pour fonder l’établissement. La première maison pour les acadiens commence à s’élever en juillet 1773.

Tout ne pourra être terminée à temps. Monsieur de Blossac réfléchit à des hébergements d’attente. Le 31 juillet 1773 une nouvelle délégation d’Acadiens visite les terres.

La délégation estime que les terres sont cultivable. Malgré cet avis favorable de nombreux acadiens refusent de gagner le Poitou. Lemoyne n’arrive pas à recruter le nombre de famille prévues.

Afin d’attirer des colons Monsieur de Sutières suggère un assouplissement des conditions de recrutement. Les hommes et les garçons de plus de 20 ans seront nourris sur leur lieu de travail et toucheront 5 livres par mois, les plus jeunes 3 livres. Les femmes et les enfants non employés conserveront leur solde de 6 sols par jour. Par ailleurs il propose une exonération de 30 ans d’imposition royale et de 15 ans de dîme. Il propose aussi la création d’une école d’Agriculture pour former les jeunes.


Louis XV avait décidé que les Acadiens seraient attaché à la Glèbe [30] de France, il fallait donc les installer maintenant.

Le 15 aout 1773 , Le Moyne reçoit l’ordre de regrouper les Acadiens. 2 bateaux partent de Saint Malo pour débarquer à La Rochelle.

Lorsque Terray le contrôleur général annonce l’arrivée des premiers Acadiens le 1er octobre 1773, même si les constructions avancent, le nombre de constructions est toutefois loin du compte.

De la mi-septembre à la fin novembre, 497 Acadiens arrivent à Châtellerault. Pris de vitesse le marquis de Perusse et le comte de Blossac se trouvent devant un manque d’hébergement.

En l’attente de l’avancement de la construction des bâtiments ces personnes sont hébergés à l’Abbaye de l’Étoile [31] et au château de Marsugeau [32] situé à Archigny. Ceux-ci seront chargés d’aider Monsieur De Sutières à la construction des fermes, d’autres arrivent accompagnés d’enfants de veuves et de vieillards.


De mai à juillet 1774 des nouveaux Acadiens débarquent à Châtellerault portant le nombre d’immigrés à 1472. 3 mois plus tard d’autres Acadiens arriveront encore à Châtellerault.

L’arrivée de ces 362 familles perturbe l’organisation de Châtellerault.

Comment loger toutes ces personnes. On réquisitionne les maisons vacantes sur la rive gauche à Châtellerault . Mais ont manque encore de place et les nouveaux arrivants sont logés dans un entrepôt en attendant une répartition.

Malheureusement ils seront séparés et devrons partir vers Targé [33], Monthoiron [34], Archigny, Leigné-les- Bois [35] et Chauvigny [36].

La moitié d’entre eux reste en ville ne rejoignant jamais la colonie.

Sur 60 maisons préconisées pour 1773, l’abbé Terray n’en construit que 15. A terme, ce sont 150 fermes qui doivent être réalisées. Seulement 58 seront réellement construites. Leur plan sera celui des métairies poitevine et comprenant comme à cette époque 1 pièce à vivre, une grange et une écurie attenante et pour certaines une pièce supplémentaire.

Ces maisons sont réparties par village allant de 2 à 8 habitations et s’échelonnent de part et d’autre du gtand chemin de Berry. Un puits et un four sont disposés pour 4 maisons.

Des défricheurs, des maçons, des charpentiers sont recrutés pour les travaux de terrassement, construction, réfection du grand chemin sur 7 lieues et traçage des routes reliant les différents villages. Des charrues , des charrettes, des bœufs et leur fourrage, du bois d’œuvres sont achetés pour ces différentes tache.

Un plan de l’établissement acadien de 1773/1774 mentionne les nom attribués par le marquis aux différents villages créés. La Révolution de 1789 remplacera la plupart de celles-ci, liées à la royauté, par des toponyme d’origine attribués dès le 13ème siècle comme . dans le village d’Archigny.

Au décès de louis XV tous les ministres sont remplacer et Pérusse est libre de mener ses activités comme il le désire avec Bertin, de Blossac et de Sarcey de Sinières.

Plusieurs villages sont près à accueillir les colons qui s’installent par groupe de 10 et suivant l’ordre d’arrivée comme prévue par la directive ministérielle.

Depuis 1773 de jeunes Acadiens se mettent au défrichement Les enfants sont nombreux malgré une mortalité infantile importante due aux conditions difficile de vie.

Mais les famille sont fatigués, la solde des vieillard a baissé, les pensions ne sont pas payé, les lettres de patente et les titres de propriété sont toujours attendus. La famine de 1774 n’arrange rien et ces familles tombent dans une grande misère.

Une lettre est envoyée à l’intendant du Poitou par les Acadien.

Cela fait la part belle aux meneur de la révolte dont le chef, Jean Jacques Leblanc, harangue les colons et les incite a partir.

Nombreux sont ceux qui veulent quitter le Poitou. L’Espagne, la Louisiane et les ports sont les destinations envisagées.

Perusse et Blossac insistent auprès de Turgot . Celui-ci intercède pour améliorer la situation, le mois de solde de retard est versé, l’autorisation de partir est envisagée pour ceux qui le désirent, le versement de la solde est assuré jusqu’en 1780.

Le 26 septembre 1775, l’ordre est signé par Turgot de retirer de l’établissement les Acadiens qui veulent partir.

Le 24 octobre 1775 à Chatelrault 120 Acadiens embarquent sur les bateaux de la Vienne qui les conduisent à Nantes. 2 autres groupes partiront le 14 novembre et les 6 et 7 décembre 1775 comprenant au total 793 personnes. Par la suite des encouragements sont envoyés aux Acadiens encore en place et Jean Leblanc et 2 de ses compagnons font parvenir des messages pour les encourager à déserter la colonie. 311 colons partiront le 6 mars 1776. Le 13 mars un dernier convoi se dirige vers Nantes avec 138 personnes.

Les Acadiens veulent quitter Nantes et la France, mais la guerre bloque tout espoir de départ.

La Louisiane étant devenue espagnole, l’autorisation d’y envoyer les Acadiens doit être validé par le roi d’Espagne.

Madrid accepte de les accueillir en Louisiane si le roi de France leur permet de partir.

Le 27 avril 1784 Louis XVI consent à l’émigration des Acadiens en Louisiane.


Depuis 1776 ce sont 1434 Acadiens qui attendaient à Nantes cette possibilité. Malgré le départ de la majorité d’entre eux, certains resteront à Nantes préférant qu’ont les laisse dans les États du roi. De plus Les couples Acadiens/Français ne peuvent pas embarquer n’étant pas de vrai Acadiens.

Le 15 mai et le 1er Août 1785 des bateaux français conduisent les immigrés vers la Louisiane ainsi qu’un bateau au frais du gouvernement Espagnol.


En Poitou ne restera que 25 familles soit 157 personnes. Il faudra attendre 1793 soit 20 ans après leur arrivée pour enfin entrer en possession de leurs biens. Les actes de propriétés sont signés le 18 juin 1793

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de une colonie en Poitou au 18ème siècle (2023) (ISBN 978-2-493936-04-2)

Notes

[1] Brouage, anciennement Jacopolis, est fondée en 1555 et fortifiée en 1578 par le roi catholique de France (donc, ville catholique au milieu d’une région protestante), à la suite de l’annexion de la ville au domaine Royal en 1577, après sept années de contrôle par les protestants. Fondée par un protestant, la ville sera prise et reprise : de 1555 à 1569 elle est protestante, 1569 à 1570 elle est catholique, de 1570 à 1577 elle est protestante, puis définitivement catholique à partir de 1578. Champlain a pu naître à Brouage durant un de ces contrôles calvinistes, ce qui expliquerait son prénom biblique (Samuel), à connotation protestante.

[2] Le cap Diamant est le nom de l’extrémité orientale de la colline de Québec sur laquelle est située la citadelle de Québec. Ce nom a été donné par dérision, car les premiers explorateurs du Québec croyaient y avoir trouvé des diamants.

[3] Le fleuve Saint-Laurent est un fleuve situé au nord-est de l’Amérique du Nord reliant les Grands Lacs à l’océan Atlantique. Il est le seul émissaire du bassin des Grands Lacs. Sur la première partie de son parcours, il marque la frontière entre le Canada et les États-Unis, plus précisément entre la province canadienne de l’Ontario et l’État américain de New York, avant de traverser la province de Québec, pour se jeter dans le golfe du Saint-Laurent, dans l’ouest de l’océan Atlantique. Long de 1 197 km, son estuaire est le plus grand sur Terre avec une largeur de 48 km et une longueur de 370 km. À lui seul, le Saint-Laurent draine environ 25 % des réserves d’eau douce de la planète.

[4] la Ville de Québec, est la capitale nationale du Québec, une des provinces du Canada. Située au cœur de la région administrative de la Capitale-Nationale, elle est le siège de nombreuses institutions, dont le Parlement du Québec. Fondée en 1608 par Samuel de Champlain, Québec est une des plus anciennes villes d’Amérique du Nord. Le rétrécissement du fleuve Saint-Laurent entre les villes de Québec et de Lévis, sur la rive opposée, a donné le nom à la ville, Kébec étant un mot algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit ».

[5] La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, les Cadiens, les descendants des habitants de l’ancienne colonie française du Canada, maintenant répandus sur tout le Canada, qui se disaient anciennement Canadiens ou Canadiens français (surtout quand il s’agissait de se distinguer des Canadiens anglais), y compris les Québécois francophones, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée vers 1745, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

[6] La vallée d’Annapolis est une vallée de la Nouvelle-Écosse. Les colons français s’installent dans la région au début du 17ème siècle. Ils construisent des digues et cultivent les terres fertiles arrachées à la mer. Pendant plus d’un siècle, les Acadiens bâtissent des fermes prospères. En 1755 a lieu le Grand Dérangement. Ils sont brutalement expulsés de leurs terres en 1755 et dispersés à travers les colonies de la Nouvelle-Angleterre. Vers 1763, les Acadiens sont autorisés à revenir en Nouvelle-Écosse mais leurs terres ayant été données à des colons anglais, les Acadiens doivent fonder de nouveaux établissements. Très peu s’installeront dans la vallée.

[7] L’Acadie est généralement considérée comme une région nord-américaine, comptant majoritairement des Acadiens francophones. L’Acadie comprendrait ainsi grosso modo le nord et l’est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick ainsi que des localités plus isolées à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. La communauté de Terre-Neuve-et-Labrador est de plus en plus incluse dans cette définition. L’Acadie historique, colonie de la Nouvelle-France, est fondée en 1604 – sur des territoires amérindiens habités depuis 11 millénaires – et peuplée à partir de l’Ouest de la France. Conquise en 1713 par le Royaume de Grande-Bretagne, elle subit le Grand Dérangement, dont la Déportation des Acadiens de 1755 à 1763, et son territoire est morcelé. De retour d’exil, les Acadiens subissent des lois discriminatoires. La renaissance acadienne, dans laquelle est impliquée le clergé, leur permet toutefois de redécouvrir leur histoire et leur culture.

[8] qui deviendra plus tard le Canada

[9] Un aboiteau est une sorte de digue construite par les Acadiens pour leur permettre de cultiver des terres gagnées sur la mer ou les fleuves. L’aboiteau permet d’empêcher la mer d’envahir les terres à marée haute tout en évacuant à marée basse les eaux d’écoulement provenant de la pluie et de la fonte des neiges. Ainsi, les terres récupérées sont peu à peu débarrassées de leur teneur en sel. C’est pourquoi les Acadiens entourent leurs terres de digues qui canalisent l’eau et l’amènent au conduit d’évacuation qui est muni d’un clapet mobile se fermant automatiquement à marée haute et s’ouvrant à marée basse. Ce principe de fonctionnement existe déjà dans d’autres parties du monde, et notamment dans la région du Centre-Ouest de la France, en particulier le Marais poitevin

[10] Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d’Ille-et-Vilaine, et le principal port de la côte nord de Bretagne. Le 11 mars 1590, Saint-Malo proclame son indépendance au royaume de France et devient la République de Saint-Malo. L’épisode de quatre ans s’achèvera le 5 décembre 1594 avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l’issue de cette période dans le giron des rois de France. C’est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s’enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux et des personnages de cette époque font la renommée de la ville. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf

[11] Après le siège et la prise de Caen en août 1417 et celle de Rouen par le roi d’Angleterre Henri V, la ville résistera plusieurs mois avant sa reddition en 1418 au duc de Gloucester par manque de vivres. Elle redevient alors anglaise, et ces derniers la conserveront 32 ans. Au début de l’année 1450, Thomas Kyriell, à la tête d’une armée de secours, alors que la Normandie est en passe d’être reconquise par le royaume de France, débarque à Cherbourg et s’empare de Valognes avant de prendre la direction de Caen. Cherbourg, dernière possession anglaise du duché de Normandie après la bataille de Formigny (15 avril 1450), capitule sans conditions le mercredi 12 août 1450, après que le roi ai négocié avec le capitaine de la place. Le siège avait débuté à la fin de juin 1450, avec l’aide d’un prêt de 60 000 livres de Jacques Cœur au roi de France Charles VII. Afin d’éviter que la place distante de 135 kilomètres des côtes anglaises, ne retombe aux mains des Anglais, Louis XI, le 6 février 1464 octroi une charte à ses habitants. Celle-ci, exempt la population perpétuellement de tous impôts, charge à eux d’assurer le guet et la garde des remparts de la ville

[12] Le Havre est une commune française du Nord-Ouest de la France située dans le département de la Seine-Maritime, située sur la rive droite de l’estuaire de la Seine, au bord de la Manche. Son port est le deuxième de France après celui de Marseille pour le trafic total et le premier port français pour les conteneurs. Le 8 octobre 1517, François 1er signe la charte de fondation du port dont les plans sont confiés d’abord au vice-amiral Guyon le Roy. La Tour François 1er, dite la « grosse tour », en défend l’entrée. Malgré les difficultés liées au terrain marécageux et aux tempêtes, le port du Havre accueille ses premiers navires en octobre 1518. Le roi se déplace lui-même en 1520, rend perpétuels les privilèges des Havrais et leur donne ses propres armoiries constituées d’une salamandre. La fonction militaire est aussi encouragée : Le Havre est un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires partent également pêcher la morue à Terre-Neuve.

[13] La Rochelle est une ville du Sud-Ouest de la France, capitale historique de l’Aunis et préfecture du département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle la doctrine de Calvin investit La Rochelle qui devient l’un des principaux foyers du protestantisme. Des sièges mémorables s’ensuivent : celui de 1573 par le frère du roi Charles IX, aboutit à un compromis ; celui de 1628, conduit par Richelieu en personne et au cours duquel le maire Jean Guiton immortalise la résistance héroïque de la cité, amène la construction d’une digue de 1 500 mètres pour isoler la ville de la mer et donc de ses alliés les Anglais, et s’achève avec sa reddition à Louis XIII. La dynamique de prospérité continue cependant tout aussi forte jusqu’à la perte du Canada et de la Louisiane, deux destinations majeures de l’export rochelais, lors du traité de Paris de 1763.

[14] Le traité de Paris de 1763 est un traité de paix signé le 10 février 1763 entre les royaumes de France et d’Espagne d’un côté et la Grande-Bretagne et du Portugal de l’autre. Il met fin à leur engagement dans la guerre de Sept Ans (1756-1763). Les préliminaires de ce traité furent négociés à Fontainebleau et ratifiés le 3 novembre 1762. Ce traité, conjugué à celui d’Hubertsbourg entre l’Empire autrichien et le royaume de Prusse, met fin à ce que Winston Churchill nommera la première des guerres mondiales. Il est un des traités les plus importants de l’histoire européenne, voyant la France céder définitivement son statut de plus grande puissance mondiale, au profit de la Grande-Bretagne qui le conservera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. L’Empire britannique prend une position dominante en Amérique du Nord avec l’annexion de la Nouvelle-France tandis que le transfert de la Louisiane à l’Espagne confirme l’expulsion de la France du continent. La situation nouvelle ainsi créée jettera les fondations des révolutions américaines puis françaises.

[15] Cayenne est une commune française, chef-lieu de la collectivité territoriale unique française de Guyane. Il s’agit de la ville francophone la plus peuplée d’Amérique du Sud. Lorsque la colonisation commence, l’actuel site de la ville était habité de longue date par le peuple amérindien des Galibi. La première tentative est française avec le voyage de Nicolas Guimestre en 1539, puis suivent l’Anglais Robert Baker en 1562 et Gaspard de Sotelle de 1568 à 1573. Il installe 120 familles espagnoles dans l’Île de Cayenne. Des reconnaissances géographiques précises des côtes sont effectuées par des Anglais et des Hollandais entre 1596 et 1598. Une expédition ordonnée par Henri IV et menée par La Ravardière s’installe sur l’île de Cayenne en 1604. Mais elle est détruite quelques années plus tard par les Portugais qui entendent faire respecter le traité de Tordesillas. L’histoire de la ville de Cayenne commence le 27 novembre 1643, avec la Compagnie de Rouen menée par Charles Poncet de Brétigny lieutenant-général du roi Louis XIII. Avec 300 hommes, il accoste dans l’anse d’Armire (aujourd’hui Rémire-Montjoly). Après 2 jours de marche, il arrive sur une petite butte de la plaine littorale marécageuse, où vit une tribu d’Amérindiens Galibi. Il en fait l’acquisition auprès de leur chef, Cépérou et il y bâtit le fort Cépérou. Mais les rapports humains avec les Amérindiens sont mauvais et une révolte des Amérindiens éclate, qui va provoquer l’extermination de la colonie et la mort de Charles Poncet de Brétigny. Le 29 septembre 1652, les seigneurs de la Compagnie de France équinoxiale tentent de s’installer, ils débarquent avec 800 hommes à la pointe du Mahury. Ils y trouvent les survivants de la compagnie de Rouen. C’est à cette période que les premiers esclaves noirs sont introduits en Guyane. En octobre 1652, Duplessis, capitaine de navire, surprend un navire ayant à bord « quatorze nègres » enlevés à « Pernambouc ». La fondation de Rémire correspond ainsi au début de la traite des esclaves en Guyane. En 1654, les Hollandais chassés de Pernambouc occupent la région, ils introduisent la canne à sucre. En 1664 sous l’impulsion de Jean-Baptiste Colbert, une puissante flotte débarque et tente d’implanter une colonie, mais les Anglais, commandés par le contre-amiral Sir John Harman attaquent en 1667 et prennent possession de Cayenne sans pour autant s’y installer. En 1674 les Français reprennent Cayenne. Puis deux ans plus tard, le 5 mai 1676, 11 navires de guerre hollandais sous le commandement de l’amiral Binckes reprennent Cayenne, 400 soldats débarquent et tentent de démanteler les défenses du fort Cépérou. Mais Louis XIV, dont la souveraineté sur la Guyane est souvent contestée, ne peut tolérer une telle humiliation. Il charge le vice-amiral du Ponant, le comte Jean II d’Estrées de reprendre Cayenne.

[16] Le contrôleur général des finances était, sous l’Ancien Régime, le responsable ministériel des finances royales en France, après la suppression de la charge de surintendant des finances en 1661, chargé d’administrer les finances de l’État.

[17] Belle-Île-en-Mer, parfois surnommée simplement « Belle-Île » est une île française du golfe de Gascogne située dans le département du Morbihan, dans le sud de la Bretagne. En 1548, le roi Henri II décide d’entreprendre sa fortification et sa mise en défense en faisant reconstruire le fort de Palais. Comme l’île ne possède comme pierre que des schistes friables, les pierres de granit venant de la démolition du château d’Auray sont transportées par bateau et les travaux avancent lentement. Les moines opposent l’insuffisance des richesses de l’île pour financer des travaux aussi importants. Belle-Île est encore pillée en 1567, cette fois par les Espagnols. En 1573, durant les Guerres de Religion, l’île est occupée par Gabriel de Montgomery, chef militaire protestant. Réfugié en Angleterre, il vient soutenir Coligny. La garnison de Montgomery est chassée par une escadre armée par Albert de Gondi, duc consort de Retz. Belle-Île est alors érigée en marquisat en 1573 et concédée par le roi à ce riche gentilhomme venu d’Italie guerroyer pour le Roi et favorisé par Catherine de Médicis. Belle-Île est désormais le siège d’une sénéchaussée. Les Gondi commencent la réédification d’une forteresse à Palais et de différents ouvrages de guet sur les côtes. L’île connaît une certaine tranquillité et une certaine prospérité grâce à ce chantier. Mais les finances des Gondi qui ont de lourdes charges ne suffisent plus. Son petit neveu et héritier, Paul de Gondi, cardinal de Retz, frondeur persécuté par Louis XIV et Mazarin, vint se réfugier à Belle Isle au cours de l’été 1654 après son évasion de la prison de Nantes, et une rocambolesque cavalcade qui s’ensuivit. Son cousin le Duc de Retz avait d’importantes dettes, il dut se résoudre en 1658 à mettre en vente l’île qui trouva preneur pour le prix de un million quatre cent mille livres.

[18] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[19] Archigny est une commune du centre-ouest de la France, située dans le département de la Vienne

[20] La physiocratie est une école de pensée économique et politique, née en France vers 1750, qui contribue de manière décisive à forger la conception moderne de l’économie et à placer la réflexion et la pratique de la « chose économique » dans un cadre de référence plus autonome que celui offert par la Religion. Elle connaît son apogée au cours de la seconde moitié du 18ème siècle, devenant caduque face à la montée des échanges commerciaux internationaux et l’apparition du secteur secondaire.

[21] Les intendants des finances sont des agents de l’administration financière de la France sous l’Ancien Régime. Les intendants organisent et contrôlent la perception des impôts domaniaux et assistent l’action du Roi en matière fiscale auprès des parlements. Ils rectifient les terriers du roi et répartissent les impôts royaux directs dans les pays d’élection. Ils exercent la tutelle financière des communautés d’habitants (ville par exemple) et des établissements royaux ou cléricaux (manufactures, écoles, abbayes...) et prennent en liaison avec les intendants provinciaux toute mesure utile au progrès économique (routes, gestion forestière, manufactures, formation...). La fonction d’intendant des finances fut créée en 1552 en tant que commission, pour gérer les subsides levés pour le voyage d’Allemagne. En 1556, ces commissaires prirent le nom d’intendants des finances. Les intendants formaient un ministère collégial des finances, mais il n’était pas rare que l’un d’entre eux bénéficiât d’une prééminence ou fût, parfois, nommé surintendant des finances.

[22] Depuis 1819, Cenan fait partie de La Puye

[23] La Puye est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne. Située entre Angles-sur-l’Anglin , Chauvigny et Saint-Savin.

[24] Saint-Pierre-de-Maillé est une commune française, située dans le département de la Vienne. Saint-Pierre-de-Maillé se situe à l’est de la Vienne, à 30 kilomètres au sud-est de Châtellerault et 45 km au nord-est de Poitiers. La commune est à proximité du parc naturel régional de la Brenne, à environ 7 km à l’ouest.

[25] Châtellerault est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne.

[26] Saint-Savin, aussi appelée communément Saint-Savin-sur-Gartempe est une commune du Centre-Ouest de la France.

[27] Une brande est une formation végétale de type lande de déforestation très ancienne. Le terme est une appellation typique de la géographie agraire du Sud-Ouest de la France, depuis le Poitou et le Limousin jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, en passant par les Charentes ; ou plus généralement dans la terminologie rurale du Moyen Âge (brandes arses : défrichées par le feu). On trouve pèle-mêle, dans les brandes, des bruyères (élément dominant : Erica scoparia), des genêts, des ajoncs, des graminées et des fougères. Traditionnellement, les brandes fournissaient la litière et un pacage extensif pour chèvres et moutons.

[28] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[29] L’archidiocèse de Poitiers est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, il s’étend depuis le Concordat de 1801 sur deux départements, les Deux-Sèvres et la Vienne.

[30] Fonds de terre auquel les serfs étaient rattachés.

[31] L’ancienne abbaye de l’Étoile est un ancien monastère de moines cisterciens sis à Archigny dans le département de la Vienne. Officiellement établie en 1124 par Isembaud de l’Étoile, l’abbaye connait une période de grande prospérité au 13ème siècle. En déclin au 18ème siècle, elle est supprimée lors de la Révolution française et ses bâtiments vendus comme biens publics. L’ensemble conventuel a été racheté par la commune d’Archigny en 1987.

[32] Le fief de Marsugeau avait droit de haute justice et relevait de la baronnie de Monthoiron. Il est toutefois mentionné, en 1600 et 1719, parmi les fiefs de la baronnie d’Angles. Selon Ernest Martin, une partie des Acadiens arrivés à la fin du 18ème siècle sont logés dans le château. D’importants vestiges du château du 15ème siècle sont encore visibles.

[33] Targé est une ancienne commune française du département de la Vienne. Le village est situé à 4 km au sud-est de Châtellerault,

[34] Monthoiron est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne.

[35] Leigné-les-Bois est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne.

[36] Chauvigny est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne. Au cœur du centre historique, la collégiale Saint-Pierre (12ème siècle), principale église de la ville, présente des sculptures caractéristiques de l’école poitevine, ainsi qu’un intérieur peint. Un peu à l’écart, l’église de Saint-Pierre-les-Églises (ancienne commune désormais rattachée à Chauvigny) conserve des fresques antérieures à l’an mil.