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Le Grand Dérangement des Acadiens

samedi 23 mars 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 18 juillet 2019).

Le Grand Dérangement des Acadiens

Le 28 juillet 1755, le Conseil de Nouvelle-Écosse [1], au Canada, décide de déportertous les Acadiens de la colonie britannique en Nouvelle-Angleterre [2], plus au Sud. Sa décision est motivée par la crainte que ces colons courageux d’origine française ne prennent le parti de la France dans la guerre en préparation entre le royaume de Louis XV et celui de Georges II.

La guerre en question, dite guerre de Sept Ans [3], se soldera côté français par le désastreux traité de Paris* et la perte de la dernière colonie française au Canada, la Nouvelle-France à part le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon [4]. Les Acadiens descendent des Tourangeaux qui peuplèrent la colonie française d’Acadie avant que celle-ci ne fut cédée à l’Angleterre par le roi Louis XIV, dans le cadre des traités d’Utrecht [5] qui mirent fin à la désastreuse guerre de Succession d’Espagne [6].

La population masculine est rassemblée dans les semaines qui suivent et 46 bateaux transportent les malheureux. Cet exode appelé « Grand Dérangement » fera 7.000 à 8.000 victimes sur un total de 13.000 personnes. Une poignée de déportés du Maryland [7] s’enfuira vers la Louisiane à la veille de son transfert sous souveraineté espagnole.

Ils deviendront les Cajuns [8]. On en recense environ 800.000 aujourd’hui dont très peu parlent encore l’ancien dialecte français.

Notes

[1] La Nouvelle-Écosse est une province du Canada. Elle est une des trois provinces maritimes, et l’une des quatre de l’Atlantique. Ce qui est maintenant la Nouvelle-Écosse a d’abord été habité pendant des milliers d’années par le peuple amérindien des Micmacs. En 1605, la première colonie de la Nouvelle-France, l’Acadie, a été fondée avec la création de Port-Royal. L’Angleterre (puis la Grande-Bretagne) a combattu la France pour le contrôle du territoire à de nombreuses reprises, pendant plus d’un siècle. La forteresse de Louisbourg constituait un point central de la lutte pour le contrôle.Après le Grand Dérangement, où les Britanniques déportèrent en masse les Acadiens de 1755 à 1763, puis la Conquête de 1759-1760, et enfin le traité de Paris en 1763, la France doit céder l’Acadie à la Grande-Bretagne. Pendant la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783), des milliers de loyalistes viennent s’installer en Nouvelle-Écosse. En 1848, elle est devenue la première colonie britannique à obtenir un gouvernement responsable, puis elle s’est fédérée avec le Nouveau-Brunswick et le Canada-Uni (aujourd’hui l’Ontario et le Québec), le 1er juillet 1867, pour former le Dominion du Canada.

[2] La Nouvelle-Angleterre est une région située au nord-est des États-Unis. Elle est composée de six États : Maine, Massachusetts, New Hampshire, Vermont, Rhode Island et Connecticut. Elle partage ses frontières avec l’État de New York à l’ouest, la baie de Long Island Sound au sud, l’océan Atlantique à l’est et les provinces canadiennes du Québec et du Nouveau-Brunswick au nord et au nord-est, respectivement. L’appellation de New England est antérieure à l’indépendance des États-Unis et ne correspond pas à une entité administrative.

[3] La guerre de Sept Ans, qui se déroule de 1756 à 1763, est un conflit majeur de l’histoire de l’Europe, le premier qui puisse être qualifié de « guerre mondiale ». Elle concerne en effet les grandes puissances européennes de cette époque, regroupées en deux systèmes d’alliance, et a lieu sur des théâtres d’opérations situés sur plusieurs continents, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Inde.

[4] Saint-Pierre-et-Miquelon est un archipel français d’Amérique du Nord situé dans l’océan Atlantique, au sud-est du golfe du Saint-Laurent, au sud de l’île canadienne de Terre-Neuve (province de Terre-Neuve-et-Labrador). L’île Saint-Pierre se trouve à 19 km au sud-ouest de l’extrémité occidentale de la péninsule de Burin, dans la partie méridionale de Terre-Neuve, Miquelon étant à 21 km à l’ouest-sud-ouest de cette même péninsule. Ancien département d’outre-mer, puis collectivité territoriale à statut particulier, l’archipel est aujourd’hui une collectivité d’outre-mer. Il est principalement composé de deux îles : l’île Saint-Pierre, la plus petite des deux, qui abrite 86 % de la population, et Miquelon constituée de trois presqu’îles reliées entre elles par deux tombolos. Il existe d’autres petites îles et îlots dont l’île aux Marins (anciennement nommée « île aux Chiens »). Celle-ci attire beaucoup les touristes durant la période saisonnière (vacances de mi-avril à mi-octobre), mais n’est pas habitée le reste de l’année. L’archipel est l’un des sept territoires français en Amérique (avec la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et l’île Clipperton) et le seul en Amérique du Nord, dernier vestige de la Nouvelle-France, perdue lors de la guerre de Sept Ans au milieu du 18ème siècle.

[5] Les traités d’Utrecht sont deux traités de paix signés en 1713 qui mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne. Le premier fut signé à Utrecht le 11 avril entre le royaume de France et le royaume de Grande-Bretagne, et le second fut signé dans la même ville le 13 juillet entre l’Espagne et la Grande-Bretagne.

[6] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[7] Le Maryland /est un État des États-Unis. Sa capitale est Annapolis, et sa plus grande ville est Baltimore. Avec une superficie de seulement 32 160 km2, il est l’un des plus petits États du pays mais aussi l’un des plus densément peuplés. La province du Maryland est fondée en 1632 sous l’action de Cecilius Calvert, baron de Baltimore. Nommé en l’honneur d’Henriette-Marie de France, épouse du roi d’Angleterre Charles 1er Stuart, le territoire accueille des catholiques persécutés en Angleterre. La culture du tabac assure sa prospérité au cours du 17ème siècle.

[8] une déformation du mot Acadien