La Louisiane attendra la fin du 17ème siècle pour recevoir ses premiers immigrants. Sous le règne du Régent Philippe d’Orléans, pendant la minorité de Louis XV , son développement fait l’objet d’une spéculation effrénée. Le financier John Law collecte l’épargne des riches Français en promettant à ceux-ci une rapide richesse grâce à de mirifiques investissements de la Compagnie des Indes orientales [1] dans la lointaine et mystérieuse Louisiane. C’est à cette époque, en 1718, qu’est fondée La Nouvelle-Orléans [2]. La capitale de la Louisiane est ainsi baptisée en l’honneur du Régent, le duc d’Orléans.
La faillite du système Law va ramener l’oubli sur la Louisiane. Avec le désastreux traité de Paris de 1763 [3], la France cède la rive occidentale du Mississipi [4] à l’Angleterre tandis que la rive orientale doit revenir à l’Espagne. Celle-ci, en perte de vitesse, concède aux jeunes États-Unis d’Amérique le droit d’utiliser le fleuve Mississipi ainsi que le port de La Nouvelle-Orléans.
Arrive Bonaparte . Le Premier Consul se laisse entraîner dans une tentative de reconquête de la colonie de Haïti [5]. Il rêve bientôt de reconstituer un vaste empire colonial français en Amérique. C’est ainsi qu’il récupère la rive droite du Mississipi par un traité secret signé avec le roi d’Espagne Charles IV , le 1er octobre 1800.
Mais la reconquête d’Haïti tourne au désastre et Bonaparte voit se profiler la perspective d’une nouvelle guerre contre l’Angleterre. Il a besoin d’argent au plus vite.
D’un autre côté, le président américain Thomas Jefferson s’inquiète du retour de la France sur le Mississipi. Le 3 mai 1803, Bonaparte cède définitivement aux États-Unis sa récente acquisition pour 15 millions de dollars, soit 8 cents l’hectare.