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La présidence de Washington (1789-1796)

mercredi 18 juin 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 17 mai 2020).

La présidence de Washington (1789-1796)

 

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Huile sur toile représentant les pourparlers du traité de Greenville en 1796 qui mit fin à la guerre amérindienne du Nord-Ouest.

La guerre terminée, le Congrès s’était occupé d’établir une constitution qui fut acceptée par tous les États en 1787. En 1789, George Washington fut appelé à la présidence. Pendant la guerre qui éclata peu après entre la France et l’Angleterre, le président s’empressa de déclarer la neutralité des États-Unis. Il maintint ainsi la paix avec l’Europe que la Révolution française mettait en feu. Il fut renommé en 1793 à la même unanimité pour 4 nouvelles années, mais il perdit un peu de sa popularité en s’opposant aux doctrines démagogiques. Il renonça en 1797 à un 3ème mandat et mourut 2 ans après.


George Washington assumait le pouvoir dans des conditions exceptionnelles d’autorité. Objet du respect, de l’admiration, de l’affection de l’immense majorité, il était regardé comme l’homme le plus capable, sinon le seul dans l’Union, d’assurer la marche régulière du nouveau mécanisme gouvernemental.

Planant au-dessus de toutes les opinions, il ne devait d’égards particuliers à aucune des factions qui venaient de diviser si ardemment le pays pendant la période des discussions constitutionnelles dans les États. Il put donc, sans étonner ni offusquer personne, appeler aux deux postes principaux de son cabinet les deux hommes en qui se personnifiaient les tendances contraires ; il confia les finances [1] à son ancien aide de camp le colonel Alexander Hamilton , et les affaires étrangères avec l’intérieur [2] à Thomas Jefferson , qui venait de faire un long séjour en France. Un des membres les plus importants du Congrès était James Madison qui avait eu une part considérable dans la préparation et la discussion des projets de réforme d’où sortit la constitution actuelle des Etats-Unis.

Madison à la Chambre des représentants, Hamilton au pouvoir, prirent immédiatement l’initiative des grandes mesures propres à consolider le nouveau gouvernement, à rétablir la confiance et à développer la prospérité nationale, rôle qu’on les avait déjà vus jouer, avec un zèle si infructueux d’ailleurs, dans les 3 années de crise qui avaient suivi la signature de la paix.

Le Congrès vota, sur la proposition de Madison et conformément aux vœux formels exprimés par plusieurs États dans leur acte d’adhésion à la Constitution, une série d’amendements énonciatifs des garanties de liberté individuelle, dont aucune mention n’avait été insérée dans le texte élaboré à Philadelphie en 1787. Madison fit en outre voter le premier tarif douanier des États-Unis, tarif purement fiscal et modéré, protectionniste toutefois déjà dans ses tendances sur certains points. Un revenu régulier et susceptible de rapides accroissements fut ainsi assuré au Trésor. Pour accroître encore les ressources du gouvernement, Hamilton proposa des droits d’accise sur la fabrication des liqueurs spiritueuses, et décida non sans quelque peine le Congrès à les adopter. Il obtint aussi de cette assemblée l’acceptation de tout un système financier reposant sur la reconnaissance intégrale et l’unification sous la responsabilité directe de l’Union de toutes les dettes de la Confédération défunte et des États particuliers. Pour mieux assurer la réalisation de ce plan, il obtint encore la constitution d’une Banque des États-Unis qui commença ses opérations en 1792. Toutes ces mesures relevèrent à tel point le crédit fédéral que les titres de la dette publique, devenus presque sans valeur avant l’inauguration du nouveau régime, atteignirent la parité. L’Union à peine constituée se trouva donc en mesure de contracter des emprunts à 5%. Les affaires commerciales étaient en pleine activité et la prospérité faisait de rapides progrès.

Thomas Jefferson avait approuvé les premières mesures de son collègue, mais non l’ensemble de son œuvre. Il estimait qu’il y avait trop de finance et de spéculation dans cette méthode de gouvernement. Après avoir obtenu que le siège de la future capitale des États-Unis fût établi sur les bords du Potomac, il se renferma dans une attitude de réserve, bientôt presque d’opposition, et se rapprocha de Madison, effrayé, lui aussi, des hardiesses de la politique d’Hamilton.

La divergence entre les tendances personnifiées par les deux conseillers de Washington s’accentua avec une grande rapidité et conduisit à la formation de deux partis, les fédéralistes, ou partisans de la constitution interprétée dans sa signification la plus générale et offrant les moyens d’organiser un pouvoir central très fort, les anti-fédéralistes ou républicains, partisans non moins résolus de la constitution, mais interprétée dans sa signification la plus étroite, et considérée surtout comme une limitation du pouvoir fédéral et une sauvegarde des droits des États. Hamilton, John Adams , John Jay , Washington lui-même dans ses dernières années, étaient les principaux chefs des fédéralistes. Jefferson, Madison, Robert Livingston , plus tard Monroe, Gallatin, étaient les chefs des républicains. Ces républicains ou démocrates républicains, correspondent à ce qui est aujourd’hui le parti Démocrate alors que l’actuel parti Républicain, qui représente aux États-Unis la sensibilité de droite, est plutôt héritier du parti fédéraliste de cette époque, naîtra peu avant la guerre de sécession, au sein de la mouvance anti-esclavagiste du Nord.

Tandis que le fédéralisme était surtout l’opinion des classes riches, éclairées, de la bonne société dans les villes de commerce, d’industrie et de finance comme Boston [3] et New York [4], le républicanisme recrutait ses adhérents dans la masse du peuple, chez qui se maintenaient vivaces les tendances particularistes.

Chaque État était, en effet, par suite des circonstances de sa formation et des conditions de son développement propre, doué d’une individualité puissante et tenace.

Lorsque Hamilton proposa de constituer une Banque nationale, il songeait avant tout aux intérêts généraux, et ce projet provenait de la même théorie de gouvernement que le Assumption Act( [5] et le Funding Act [6], et il se heurta, au Congrès, à la même hostilité de principe.

L’opposition déclara que la constitution ne donnait au Congrès aucun droit formel de créer une Banque et que cette création n’était nécessaire pour l’exercice d’aucun pouvoir quelconque expressément attribué au Congrès.

Les républicains, surtout ceux du Sud, disaient en outre qu’une Banque donnerait trop de facilités au gouvernement pour emprunter. Ces arguments et d’autres du même genre pouvaient faire sourire Hamilton et ses amis. Ils faisaient impression sur le public, dont la susceptibilité était éveillée dès que les droits des États étaient déclarés en péril. Si les républicains purent ainsi continuer pendant 10 années l’opposition organisée dès le début de la présidence de Washington et triompher à la fin, c’est qu’ils s’appuyaient sur la base large et solide des tendances anticentralisatrices qui dominaient dans la population.

Quelle que fut la vivacité du conflit entre les deux influences contraires d’Hamilton et de Jefferson, le président Washington, toujours aussi respecté et maintenu au-dessus de ces luttes quotidiennes, fut réélu président à l’unanimité en 1792 pour un nouveau terme de 4 années. La lutte des partis recommença après l’élection.

Pendant 3 années, quelques comtés de Pennsylvanie [7] s’opposèrent à la perception des droits d’accise, et il fallut la mobilisation de quelques milliers d’hommes de milice et l’occupation militaire des comtés révoltés pour avoir raison de cette résistance obstinée au pouvoir fédéral.

Une guerre indienne mit d’autre part à l’épreuve la force matérielle de ce pouvoir. Les tribus du Nord-Ouest ayant infligé un désastre au général Josiah Harmar en 1790, Washington confia la tâche de le venger à un de ses compagnons d’armes de la révolution, le général Saint-Clair , qui subit à son tour une complète défaite.

Le général Anthony Wayne réussit enfin à battre ces Indiens et la paix fut rétablie en 1795. L’Union s’était accrue déjà de 2 États, le Vermont [8] en 1791 et le Kentucky [9] en 1792. Le Tennessee [10] devint le 16ème membre de la Confédération en 1796.

Les graves événements qui s’accomplissaient en France vinrent donner une nouvelle animosité aux luttes des partis.

Washington était effrayé et indigné des excès où tombait la Révolution française. Ses conseillers fédéralistes, animés de sympathies persistantes pour l’Angleterre, appuyèrent sa résolution de maintenir les États-Unis complètement étrangers aux luttes qui allaient déchirer l’Europe.

Le parti républicain au contraire avouait hautement ses sympathies pour la République française et inclinait à l’aider dans sa lutte contre les monarchies européennes.

Les Girondins envoyèrent en Amérique Edmond-Charles Genêt dit le citoyen Genet  ; ce représentant de la nation française opéra avec une décision, dépourvue de tout préjugé, et qui, dans la disposition où était alors le peuple américain, obtint tout de suite un grand succès en 1793. Il venait demander pour la France, avec l’appui moral des États-Unis, une alliance qui ne tînt compte ni des obligations des traités ni du droit des gens.

Son voyage de Charleston [11] à Philadelphie [12] fut une marche triomphale. Les républicains lui faisaient fête, des clubs démocratiques s’organisèrent.

Washington publia le 22 avril 1793 une proclamation de neutralité afin d’empêcher ces sympathies pour la France de se manifester d’une manière dangereuse.

La presse du parti républicain prolongea quelque temps l’agitation. Mais lorsque Genet, irrité de la froideur du monde officiel, commit l’imprudence de déclarer qu’il en appelait au président au peuple, tous les chefs anti-fédéralistes l’abandonnèrent, et bientôt après son propre gouvernement le désavoua.

Il est vrai que les Girondins n’étaient plus au pouvoir. Genet eut pour successeur Jean Antoine Joseph Fauchet , dont l’attitude mesurée et prudente ne tarda pas à ramener de nombreuses sympathies américaines à la France.

Les difficultés étaient à peine apaisées entre les États-Unis et leurs anciens alliés qu’un orage se forma du côté de l’Angleterre. 10 ans encore après la signature du traité de Versailles [13], le gouvernement britannique refusait de retirer ses garnisons des postes situés dans le Nord-Ouest des États-Unis, bien que cette évacuation fût une stipulation formelle du traité. Les procédés de sa marine de guerre étaient aussi arrogants qu’ils avaient jamais été avant L’indépendance.

Un ordre du Conseil du 6 novembre 1793, en réponse à la proclamation de neutralité de Washington, interdit aux puissances neutres tout commerce avec les colonies françaises.

Le Congrès répondit à son tour par le vote du 26 mars 1794 d’un embargo de 2 mois sur les navires en partance des ports d’Amérique pour l’Angleterre.

Les sentiments des Anglais à l’égard de leurs anciennes colonies semblaient si hostiles que l’on commençait autour de Washington à songer sérieusement à une guerre. Le président cependant était décidé à ouvrir de nouvelles négociations ; John Jay, envoyé à Londres, y conclut le 19 novembre 1794 un traité qui, lorsqu’il fut connu à Washington en mars 1795, excita une émotion extraordinaire.

Il semblait que Jay eût trahi les États-Unis. Il n’avait pas obtenu sans doute toutes les satisfactions, mais le traité stipulait au moins l’évacuation immédiate des postes de l’Ouest par les garnisons britanniques, et Washington pour ce motif, en dépit des clameurs de l’opposition, se décida à ratifier le traité. Cette décision le classait définitivement comme fédéraliste, et les injures de la presse républicaine cessèrent de l’épargner.

Depuis longtemps la présence de Jefferson et d’Hamilton dans le même cabinet ne pouvait plus se comprendre, car le secrétaire d’État dirigeait presque ostensiblement toutes les attaques de l’opposition contre la politique de son rival.

Jefferson se décida enfin à donner sa démission en janvier 1794. Sa situation officielle était pour ses amis politiques une gêne plus qu’un appui. Sa retraite consolida le parti républicain dont il fut dès lors le chef reconnu.

Hamilton, à son tour, devant les tracasseries du Congrès et l’humiliation d’une enquête sur sa gestion financière, dont l’intégrité fut d’ailleurs clairement établie, abandonna le pouvoir.

Washington, sensible plus qu’aucun de ses concitoyens aux injures, était-il vraiment las du pouvoir lorsque approcha le terme de sa présidence ; il refusa absolument de se présenter pour une 3ème élection en 1796.

P.-S.

Source : L’Histoire du 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414

Notes

[1] secrétairerie du Trésor

[2] secrétairerie d’État

[3] Boston est la capitale et la plus grande ville de l’État du Massachusetts et de la région de Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est des États-Unis. Elle est l’une des plus anciennes villes des États-Unis. Fondée en 1630 sur la péninsule de Shawmut, au fond du Boston Harbor, par des puritains anglais fuyant les persécutions religieuses de leur pays, elle s’est rapidement développée dès le 17ème siècle : l’université Harvard est notamment fondée en 1636. La ville reprend le nom d’une petite ville de l’est de l’Angleterre, et les Français l’appellent « Baston » pendant le 17ème siècle. Vers 1750, elle compte 15 000 habitants et est alors la troisième ville la plus peuplée des Treize Colonies. Elle joue un rôle central durant la guerre d’indépendance américaine et est le témoin d’événements majeurs, tels que le massacre de Boston, le siège de Boston et la Boston Tea Party en 1773.

[4] New York est la plus grande ville des États-Unis en nombre d’habitants et l’une des plus importantes du continent américain et du monde. Elle se situe dans le Nord-Est du pays, sur la côte atlantique, à l’extrémité sud-est de l’État de New York. La ville de New York se compose de cinq arrondissements appelés boroughs : Manhattan, Brooklyn, Queens, le Bronx et Staten Island. New York prend son nom actuel après la conquête de la ville par les Anglais. En 1660, le roi Charles II offrit à son frère le duc d’York futur Jacques II les terres situées entre la colonie de Virginie et la Nouvelle-Angleterre. Dans le cadre de l’invasion de la Nouvelle-Néerlande par les Anglais, La Nouvelle-Amsterdam est conquise le 6 septembre 1664 après la reddition. Deux jours plus tard, la ville est incorporée au royaume d’Angleterre et renommée en l’honneur du duc d’York. Avant l’arrivée des Européens, le territoire de l’actuelle ville de New York était peuplé par des Lenapes. Le 17 avril 1524, le navigateur Giovanni da Verrazzano, missionné par le roi de France François 1er, découvre la baie de New York qu’il baptise la baie Sainte-Marguerite, en hommage à la sœur du roi, et il nomme la terre située dans la baie et aux abords du fleuve « La Nouvelle-Angoulême ». L’explorateur entend recommander le site au roi, mais, en août 1524, François 1er annule l’entrevue prévue avec Verrazzano pour s’engager dans la campagne d’Italie, qui se conclura en février 1525 par la désastreuse bataille de Pavie.

[5] reconnaissance des dettes

[6] unification des dettes

[7] La Pennsylvanie est un État des États-Unis, bordé au nord-ouest par le lac Érié, au nord par l’État de New York, à l’est par le New Jersey, au sud par le Delaware, le Maryland et la Virginie-Occidentale et à l’ouest par l’Ohio.Avant sa colonisation, la région était habitée par les Lenapes (aussi connus sous le nom de Delawares), les Susquehannock, Iroquois, Ériés, Chaouanons, et d’autres tribus amérindiennes. La forte influence suédoise issue de la colonisation de la Nouvelle-Suède sur les berges du fleuve Delaware entre 1638 et 1655 est toujours présente à l’époque des débuts de la Pennsylvanie qui comprenait aussi les comtés du futur État du Delaware. L’histoire coloniale des territoires de la Pennsylvanie est intimement liée à celle des berges du Delaware, conséquemment elle recoupe celle de l’État du Delaware. La région intérieure ne sera colonisée qu’au 18ème siècle. Avec la fondation de la Compagnie virginienne de Londres et l’établissement des premiers colons à Jamestown en 1607, les territoires du Delaware et de la Pennsylvanie sont considérés comme faisant partie intégrante de la colonie anglaise et ce malgré la méconnaissance réelle de la géographie et de l’hydrographie de la côte est américaine.

[8] Le Vermont est un État du nord-est des États-Unis. Sa capitale est Montpelier et sa plus grande ville est Burlington. Il est l’un des plus petits États du pays, tant en superficie qu’en nombre d’habitants. Très rural, son territoire est recouvert à 75 % de forêts et seules sept villes dépassent les 10 000 habitants. Seul État de la Nouvelle-Angleterre à ne pas avoir accès à l’océan Atlantique, il est bordé au nord par la province canadienne de Québec, à l’est par le New Hampshire (dont il est séparé par le fleuve Connecticut), au sud par le Massachusetts et à l’ouest par l’État de New York. Son climat est de type continental et ses paysages alternent entre vastes forêts verdoyantes, étendues lacustres (dont le lac Champlain) et montagnes Vertes (mont Mansfield, mont Ellen). La région était peuplée par les Iroquois et les Algonquins avant son exploration par Samuel de Champlain en 1609. L’État fait ensuite partie de la Nouvelle-France. La France cède le territoire au royaume de Grande-Bretagne après sa défaite lors de la guerre de Sept Ans en 1763. En 1777, durant la guerre d’indépendance des États-Unis, est fondée la république du Vermont, prélude à l’admission de l’État dans l’Union en 1791. Avec Hawaï, la Californie et le Texas, le Vermont est l’un des quatre États américains à avoir été un État souverain. Il fut en outre le premier à abolir partiellement l’esclavage. Son héritage colonial a perduré et un quart des habitants déclare avoir des ancêtres français

[9] Le Kentucky officiellement le Commonwealth du Kentucky, est un État des États-Unis, à la limite du Midwest et du Sud profond. Il est bordé au nord par l’Illinois, l’Indiana et l’Ohio, à l’est par la Virginie-Occidentale et la Virginie, au sud par le Tennessee et à l’ouest par le Missouri. Faisant initialement partie de la Virginie, le Kentucky devient en 1792 le 15ème État à rejoindre l’Union. Il est le 37ème État par sa superficie et le 26ème État par sa population parmi les 50 États américains..

[10] Le Tennessee, est un État du Sud des États-Unis. Il est entouré au nord par le Kentucky et la Virginie, à l’est par la Caroline du Nord, au sud par la Géorgie, l’Alabama et le Mississippi et à l’ouest par l’Arkansas et le Missouri. Sa capitale et sa plus grande ville est Nashville. La région qui correspond au Tennessee d’aujourd’hui était peuplée par diverses tribus amérindiennes, notamment les Chicachas, les Creeks et les Cherokees. Le territoire fut exploré au milieu du 16ème siècle par les Espagnols, dont Hernando de Soto en 1540, puis, à la fin du 17ème siècle, par des Français descendant le Mississippi (Louis Jolliet et Jacques Marquette). La première colonie permanente fut créée en 1769 à Watauga, puis en 1772 un district indépendant, la Watauga Association, annexé par la Caroline du Nord en 1776. La première ville de l’État, Jonesboro, fut fondée en 1779 par des Caroliniens du Nord. Après la guerre d’indépendance, la partie occidentale du Tennessee fut cédée par la Caroline du Nord au gouvernement fédéral des États-Unis, tandis que la partie orientale, où se trouvait un gouvernement indépendant, formait en 1784 l’État de Franklin. En 1788, la Caroline du Nord reprit le contrôle de la région et, en 1790, celle-ci fut érigée en « Territoire au sud de la rivière Ohio » (Territory South of the River Ohio) ou territoire du Sud-Ouest. Le Tennessee fut finalement intégré à l’Union le 1er juin 1796, devenant le 16ème État américain.

[11] Charleston est une ville des États-Unis, siège du comté de Charleston en Caroline du Sud. Fondée en 1670 par les Anglais, Charles Towne, au début simple colonie de Charleston, est devenue au siècle suivant une ville commerciale importante et un grand centre de la traite des Noirs dans les années 1730. Sullivan’s Island, aujourd’hui municipalité autonome et située à l’entrée du port de Charleston, était en effet une porte d’entrée comparable à Ellis Island à New York, puisque par elle transitaient 40 % des esclaves amenés en Amérique du Nord. La ville et sa région accueillirent aussi un demi-siècle plus tôt, de nombreux Huguenots chassés par la révocation de l’édit de Nantes, qui s’installèrent dans le centre-ville de Charleston, et formèrent le quartier français ainsi que le long de la rivière Santee. Le 15 mars 1670, William Sayle, âgé de 80 ans et gouverneur de la communauté anglaise des Bermudes, devient le premier gouverneur officiel de la Caroline du Sud. L’arrivée de nombreuses familles des Bermudes pour fonder Charleston est enregistrée.

[12] Fondée en 1682, elle fut, jusqu’en 1790, la ville la plus peuplée d’Amérique du Nord. Entre 1774 et 1800, le Congrès des États-Unis s’est réuni en plusieurs endroits, le plus souvent à Philadelphie, faisant de celle-ci la capitale de facto provisoire du pays, jusqu’à ce que Washington devienne la capitale définitive. Par ailleurs, Philadelphie entretint pendant quelques décennies une rivalité financière et politique avec New York, avant d’être supplantée par sa rivale. Avant l’arrivée des Européens, environ 20 000 Amérindiens Lenapes, appartenant à la nation algonquine habitaient dans la vallée du Delaware et le village de Shackamaxon était situé à l’emplacement actuel du quartier de Kensington, au nord du centre-ville. En 1681, le roi d’Angleterre Charles II octroya une charte à William Penn en échange de l’annulation d’une dette que le gouvernement devait à son père. Par ce document, la colonie de Pennsylvanie était officiellement fondée. William Penn était un quaker anglais : il appartenait à ce groupe religieux dissident, persécuté en Angleterre, qui rejetait la hiérarchie ecclésiastique et prônait l’égalité, la tolérance, la non-violence. La Pennsylvanie devint rapidement un refuge pour tous ceux qui étaient opprimés pour leur foi. William Penn partit ainsi en Amérique en 1682 et fonda la ville de Philadelphie. Il souhaitait que cette cité serve de port et de centre politique. Même si Charles II lui en avait donné la propriété, William Penn acheta la terre aux Amérindiens afin d’établir avec eux des relations pacifiques. Il aurait signé un traité d’amitié avec le chef lenape Tamanend à Shackamaxon en 1682. Philadelphie fut aménagée selon un plan en damier, le plus ancien des États-Unis, avec des rues larges et cinq parcs. Pour la première fois dans le Nouveau Monde, les rues furent désignées par des numéros, dès cette date, ce qui en fait la première réalisation moderne de la nomenclature urbaine alphanumérique. Mais surtout, William Penn voulait rendre cette ville et la Pennsylvanie plus humaine, en supprimant la peine de mort pour les vols et en garantissant la liberté de culte

[13] Le traité de Versailles officialise la naissance des États-Unis d’Amérique. Le texte est signé par le comte de Vergennes et le comte de Manchester au nom des rois Louis XVI et George III et en présence des représentants de l’Espagne. Il met fin à la guerre d’Indépendance des Treize Colonies anglaises d’Amérique du Nord. Le matin de ce même jour, Benjamin Franklin et John Jay, représentants des Insurgents américains, ont rencontré l’ambassadeur britannique David Hartley dans sa résidence parisienne, rue Jacob. Par ce traité, ils ont obtenu la reconnaissance par l’Angleterre de l’indépendance des États-Unis d’Amérique.