Louis XVI et la guerre d’Indépendance américaine

- Benjamin Franklin à la cour française à Versailles en 1784
Sans autre ambition que défendre ses colonies, la France se lance dans la guerre d’Indépendance américaine. Elle parvient ainsi à contenir l’expansionnisme britannique.
Bien qu’attachés tous 2 à la monarchie absolue, Louis XVI et Charles Gravier de Vergennes , son ministre des Affaires étrangères, soutiennent des sujets révoltés contre leur souverain légitime. Le roi n’éprouve d’ailleurs aucune sympathie pour les colons américains qui, 20 ans plus tôt, ont mené une guerre terrible contre les Acadiens et les postes français de la vallée de l’Ohio [1]. Il n’a, non plus, aucun désir de reconquête du Canada. Ce jeune roi déteste la guerre. Rien de commun avec l’insatiable appétit d’agrandissements territoriaux de son ancêtre Louis XIV ou de son beau-frère Joseph II . D’ailleurs, les Canadiens, satisfaits de la liberté religieuse accordée par George III , ne manqueraient pas, dans ce cas, de rester loyaux à leur nouveau maître, et la seule perspective d’un retour des Français au Canada suffirait à réconcilier et à coaliser contre eux Anglais et insurgés.
Par contre, Louis XVI prête l’oreille à Maurepas et à Vergennes, qui tiennent le commerce maritime pour la vraie source de la richesse et redoutent que les Anglais n’abusent de leur maîtrise des mers pour l’interdire aux autres. A chaque menace de guerre, la Royal Navy [2] s’arroge le droit d’arraisonner les navires neutres en route vers un ennemi potentiel, et de saisir toutes les cargaisons d’armes ou de bois de marine.
Si Louis XVI crée une marine aussi forte, ce n’est pas pour accroître ou reconstituer un empire colonial, mais pour dissuader l’Angleterre d’imposer sa loi sur les mers. Sans aller jusqu’à prendre de mesures excessives susceptibles de l’alarmer, il ne veut pas voir se rééditer les événements de 1755. Cette année-là, en pleine paix, les Anglais avaient arraisonné par surprise 2 transports français de troupes en route vers le Canada et 700 navires marchands, capturant ainsi 10 000 matelots, ce qui priva la Royale de toute source de recrutement.
Depuis 1763, bien que normalisées, les relations entre Versailles et Londres restent empreintes de défiance. L’Angleterre se tient à l’écart des conflits sur le continent européen, mais ne fait pas mystère de ses ambitions outre-mer. Si elle triomphe de ses colonies insurgées ou si elle se réconcilie avec elles, ne se retournera-t-elle pas vers Cuba [3] et les Antilles françaises [4] pour étendre encore sa domination sur le négoce international ?
En cette fin du 18ème siècle, où l’industrie reste encore à inventer, les gens d’influence, la classe montante, ce sont les négociants. Ils ont fait leur deuil des fourrures du Canada, mais leur grande affaire est le café et l’indigo de la Martinique [5] et, plus encore, le sucre de canne de Saint-Domingue, si utile pour agrémenter et conserver les aliments. Nicolas Appert n’a pas encore inventé les conserves, ni Benjamin Delessert le sucre de betterave. Saint-Domingue, du moins la partie française de l’île, l’actuelle Haïti [6] cultive la canne à sucre grâce au travail forcé de 300 000 esclaves noirs. Le privilège de l’exclusif assure aux négociants de Nantes [7], de La Rochelle [8] et de Bordeaux [9], le quasi-monopole mondial du sucre qu’ils exportent dans toute l’Europe. Pas question dans ces conditions de tuer la poule aux oeufs d’or en abolissant l’esclavage ni de laisser les Anglais s’emparer de Saint-Domingue et de la Martinique. Mieux vaut freiner l’expansionnisme anglais avant qu’il ne s’emballe. Comme l’écrit Louis XVI : “Si nous sommes obligés de faire la guerre à l’Angleterre, ce doit être pour défendre nos colonies et réduire l’hégémonie britannique, non pour reconquérir des territoires. En soutenant la rébellion et en la séparant de ses colonies, nous avons une chance d’affaiblir son commerce”.
Le meilleur espion de Vergennes en Angleterre n’est autre que Beaumarchais , l’auteur du Barbier de Séville. En 1775, celui-ci juge que le conflit entre Londres et ses colonies offre une occasion unique d’affaiblir l’Angleterre et de la mettre hors d’état de nuire. Il adresse au ministre et même au roi mémoire sur mémoire pour recommander une guerre préventive. Mais est-il prudent d’aider des sujets révoltés contre leur maître, des sujets qui professent des opinions républicaines ? D’autant que la France possède, elle aussi, des colonies.
Entre l’abstention totale et l’engagement à leurs côtés, un pas que Louis XVI ne se décide pas à sauter, il y a des solutions intermédiaires.
Beaumarchais propose de commencer par des secours clandestins. On ira plus loin lorsqu’on verra plus clair sur les chances de succès. Vergennes se laisse convaincre. Par petits pas, il enveloppe le jeune roi de tant d’insinuations et de suggestions qu’il finit par l’amener à un choix pourtant contraire à ses principes. Plutôt que de livrer ouvertement des armes aux insurgés, ce qui, à coup sûr, déclencherait les hostilités, on financera en sous-main un trafic d’armes et de matériel et on laissera partir quelques volontaires. Le gouvernement n’y paraîtra en rien, tout se fera au nom d’une entreprise privée financée sur fonds secrets. Et, comble de dissimulation, au lieu d’une société commerciale ayant pignon sur rue à Nantes ou à Bordeaux, on emploiera un obscur intermédiaire, facile à démentir en cas de fuite, la société Rodrigue Hortales, créée pour les besoins de la cause par Beaumarchais lui-même.
Turgot tente de dissuader Louis XVI d’intervenir dans le conflit. A ses yeux, tôt ou tard, toutes les colonies d’Amérique, anglaises, espagnoles, portugaises ou françaises, peu importe, finiront par devenir indépendantes et commerceront librement avec un partenaire solvable, quel qu’il soit. Il suffit de laisser le fruit mûrir. Un peu de patience, voilà tout. Son raisonnement comporte cependant une faille : sans l’aide de la France et de sa marine reconstituée, les insurgés courent à la défaite ou à la réconciliation avec la mère patrie. S’ils font la paix avec Londres, ils risquent de recevoir en prime nos îles à sucre. En tout cas, une fois soumis, ils prêteraient, de gré ou de force, main-forte aux appétits expansionnistes de l’Angleterre. A coup sûr, si la France laisse faire, elle perdra très rapidement ses îles à sucre, à café et à indigo. Une perte pire que les arpents de neige du Canada.
Persuadé que l’alliance américaine offre une protection pour les Antilles françaises, Louis XVI fait remettre à Beaumarchais 2 millions de livres avec lesquels la société Rodrigue Hortales arme 7 navires marchands qui expédient en Amérique, en l’espace de quelques mois, 164 canons et 37 000 fusils. Ainsi qu’une quantité considérable de munitions, de toiles de tente, de couvertures, de chaussettes et de chaussures.
Le 11 avril 1777, La Fayette arrive en Amérique. Lié à Benjamin Franklin , le jeune lieutenant, qui a 20 ans se joint aux troupes de Virginie* des “insurgents”, avec lesquels la France négocie secrètement depuis 2 ans, moins par amour de la liberté que pour prendre une revanche sur l’Angleterre.
Le 28 mai 1777 Vergennes, ministre des Affaires étrangères de Louis XVI, modifie le traité entre la France et les cantons de 1715 conclu entre les cantons helvétiques catholiques et la France. Il fait ajouter : “ Tous les cantons catholiques ou protestants sont alliés à la France. ”
Et, en février 1778, à la nouvelle de la victoire des insurgés à Saratoga, Louis XVI se décide à reconnaître leur indépendance et autorise la signature d’un traité de commerce et d’amitié avec les 3 représentants du Congrès à Paris, Franklin, Deane et Arthur Lee . Les colonistes reconnaissent les droits de la France sur ses Antilles. Par ailleurs, la France et les insurgés s’engagent à ne pas conclure de paix séparée avec l’Angleterre.
En Europe, Louis XVI réussit à profiter de l’alliance espagnole sans se laisser entraîner, comme le souhaitent ces derniers, dans une guerre terrestre contre le Portugal. Et, pour conserver à son alliance avec l’Autriche de Joseph II, son beau-frère, un caractère purement défensif, il s’emploie, avec une surprenante force de caractère, à modérer ses ambitions. Car Joseph II voudrait s’emparer de la Bavière [10]. Il évite ainsi, à la différence de tant de chefs d’Etat français, d’engluer le pays dans un conflit continental. Dès lors, à partir du moment où la France entre ouvertement en guerre, les opérations se jouent surtout sur mer.
Cela débute par une escarmouche au large d’Ouessant [11], où les Anglais prennent la fuite, ce que Versailles célèbre comme un triomphe. Et, après avoir longuement croisé toute l’année 1778 devant les côtes américaines, l’escadre de l’amiral Charles Henri d’Estaing se contente d’appareiller pour les Antilles, où elle s’empare de 3 possessions anglaises : Tobago [12], Saint-Vincent [13] et la Grenade [14]. En 1779, lorsqu’après d’interminables négociations, Vergennes réussit à s’assurer le concours des Espagnols, on tente un débarquement combiné à l’île de Wight [15], puis en Cornouailles [16] ; l’opération semble un moment près de réussir, mais les lenteurs de la préparation et les ravages du scorbut amènent finalement l’amiral Louis Guillouet d’Orvilliers à renoncer. En 1780, un petit corps expéditionnaire commandé par Rochambeau débarque à Newport [17], Rhode Island [18]. Mais pendant 11 mois, ses 6 000 soldats, dont un tiers de mercenaires étrangers, se contentent de faire l’exercice en uniforme blanc, aux revers et boutons de couleurs vives. Désespéré par cette inaction, Franklin prévient Vergennes que si les insurgés sont contraints de conclure une paix séparée, l’Angleterre disposera avec l’appoint de ses colonies d’une force suffisante pour s’emparer des îles à sucre.
Au printemps 1781, le char du temps prend soudain une accélération vertigineuse. Les arguments de Franklin décident Louis XVI à envoyer une nouvelle escadre, commandée par François Joseph Paul de Grasse . L’amiral a des instructions très strictes de se borner à la défense des Antilles, mais il reçoit de Rochambeau et de Washington un appel pressant et, par solidarité avec ses frères d’armes, il désobéit à son ministre.
A Saint-Domingue, il embarque les 3 000 hommes de la garnison, commandés par Saint-Simon, ainsi qu’une artillerie de premier ordre, des canons modèle Gribeauval. Il lui faut encore affréter des navires marchands pour charger matériels et approvisionnements ; cela nécessitant de l’argent, il hypothèque ses propriétés personnelles de Saint-Domingue et emprunte un million de livres à des banquiers espagnols de La Havane [19]. Washington, Rochambeau et de Grasse peuvent alors monter une opération combinée. Tandis que Washington laisse 3 000 hommes devant New York [20] pour retenir l’une des deux armées anglaises, Rochambeau emmène ses 5 000 hommes à marche forcée 800 km plus au sud, faire leur jonction avec les 2 400 Américains, aux ordres, eux, de La Fayette, qui assiègent la seconde armée anglaise enfermée dans Yorktown [21].
3 000 miliciens de Washington les rejoignent, augmentés des 3 000 hommes débarqués par Grasse malgré le voisinage d’une escadre britannique. L’armée anglaise se trouve alors encerclée par terre et par mer par des forces supérieures en nombre : 8 000 Français et 5 400 Américains. En octobre 1781, après 3 semaines de siège, le général anglais Cornwallis capitule. Ses hommes déposent les armes. 4 ans, jour pour jour après Saratoga, cette victoire, largement due à la France, marque un tournant décisif dans la guerre.
La paix signée en 1783 consacre l’indépendance des 13 colonies et leur abandonne en prime tout le territoire entre les Appalaches [22], le Mississippi [23] et le Canada. L’Espagne recouvre Minorque [24], mais rétrocède à la France la Louisiane, qui redevient française jusqu’en 1803. La France récupère en outre Gorée [25], Saint-Louis du Sénégal [26] et la possession pleine et entière de Dunkerque [27].
Notes
[1] La vallée de l’Ohio (parfois nommée territoire de l’Ohio) était le nom utilisé au 18ème siècle pour désigner la région de l’Amérique du Nord, à l’ouest des Appalaches dans la région de la haute-Ohio au sud du lac Érié. Une des premières régions de la frontière des États-Unis, elle couvrait les actuels État de l’Ohio, l’est de l’Indiana, l’ouest de la Pennsylvanie et le nord-ouest de la Virginie-Occidentale. La colonisation de cette région fut la cause principale et un facteur déclenchant de la guerre de Sept Ans.
[2] .La Royal Navy est la composante maritime de l’armée britannique qui forme avec la British Army (Armée de terre) et la Royal Air Force (Armée de l’air) les Forces armées britanniques.
[3] Cuba, est un État insulaire des Caraïbes formé de l’île de Cuba (la plus grande île des Antilles), de l’île de la Jeunesse (appelée île aux Pins jusqu’en 1978) et de 4 095 cayes et îlots. Il est situé dans l’Ouest des Grandes Antilles, à la confluence de la mer des Caraïbes, du golfe du Mexique et de l’océan Atlantique ; au nord-est des îles Caïmans ; au nord-ouest de la Jamaïque ; à l’est du Mexique (Yucatán) ; au sud-est de la péninsule de Floride ; au sud-ouest des Bahamas ; à l’ouest d’Haïti et des îles Turques-et-Caïques. Première île des Caraïbes en termes de superficie, devançant Hispaniola. Sa capitale est La Havane, sa langue officielle l’espagnol et sa devise le peso cubain. L’île a été d’abord peuplée par des Amérindiens, les Ciboneys et les Taïnos, avant de devenir une colonie espagnole de 1492 à 1898, puis un territoire des États-Unis jusqu’au 20 mai 1902. Depuis la révolution cubaine de 1959, le pays est devenu indépendant
[4] Les Antilles françaises sont les îles françaises de l’archipel des Antilles dans la mer des Caraïbes. Ancienne partie intégrante des Îles et Terre Ferme de l’Amérique et de l’Empire colonial français jusqu’en 1946, ces territoires deviennent à cette date des départements d’outre-mer (collectivité territoriale).
[5] La Martinique est une île française située en mer des Caraïbes et plus précisément dans l’archipel des Petites Antilles. Christophe Colomb est le premier européen à y poser le pied en 1502 sous régence espagnole. La colonisation française débute en 1635, menée par Pierre Belain d’Esnambuc. La Martinique est située dans l’Arc volcanique des Petites Antilles, dans la mer des Caraïbes, entre la Dominique au nord et Sainte-Lucie au sud, à environ 420 km au nord-nord-est des côtes du Venezuela, et environ 865 km à l’est-sud-est de la République dominicaine.
[6] Hispaniola ou Haïti, aussi appelée jadis Saint-Domingue, est une île des Caraïbes, la plus peuplée des Antilles, et avec 76 000 km² la deuxième en superficie après l’île de Cuba (105 000 km). C’est en outre la 22ème plus grande île du monde. Elle est partagée entre deux pays : Haïti (36 % de la superficie) et la République dominicaine (64 % de la superficie). Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, est la plus grande ville d’Hispaniola. Alternativement sous contrôle espagnol et français, l’île fut aussi nommée « Santo Domingo » ou « Saint-Domingue », par extension du nom de la capitale fondée en 1502 au sud de l’île.
[7] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d’autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l’autorité d’Henri IV. La promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l’opinion des habitants. En 1685, deux événements sont à retenir. Par l’édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l’édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies
[8] La Rochelle est une ville du Sud-Ouest de la France, capitale historique de l’Aunis et préfecture du département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle la doctrine de Calvin investit La Rochelle qui devient l’un des principaux foyers du protestantisme. Des sièges mémorables s’ensuivent : celui de 1573 par le frère du roi Charles IX, aboutit à un compromis ; celui de 1628, conduit par Richelieu en personne et au cours duquel le maire Jean Guiton immortalise la résistance héroïque de la cité, amène la construction d’une digue de 1 500 mètres pour isoler la ville de la mer et donc de ses alliés les Anglais, et s’achève avec sa reddition à Louis XIII. La dynamique de prospérité continue cependant tout aussi forte jusqu’à la perte du Canada et de la Louisiane, deux destinations majeures de l’export rochelais, lors du traité de Paris de 1763.
[9] Bordeaux est une commune du Sud-Ouest de la France. Capitale de la Gaule aquitaine sous l’Empire romain pendant près de 200 ans. Au début du 5ème siècle, Bordeaux fut prise par les Wisigoths, puis par les Francs de Clovis un siècle plus tard. Au plus tard après la division de la partie du royaume de Caribert de Paris, en 567, Bordeaux appartenait à la Neustrie. Après le mariage du roi neustrien Chilperic, la ville, ainsi que Cahors, Béarn et Bigorre, furent cependant offerts en guise de dot à son épouse Galswinthe. Ces villes étaient situées stratégiquement dans la région du beau-père Athanagild, le roi des Wisigoths. Après que Chilpéric eut ordonné l’assassinat de sa femme, cet héritage est passé au royaume d’Austrasie, selon un règlement d’un Malberg convoqué par Gontran, roi de Bourgogne. Finalement, en 573, Chilpéric, avec son fils Clovis en tant que commandant de l’armée, tente de reprendre les villes. Bien que la conquête de Bordeaux ait réussi à court terme, les troupes de Clovis furent de nouveau expulsées un mois plus tard par le margrave austrasien Sigulf. À la fin du 7ème siècle, Bordeaux devient la capitale du duché d’Aquitaine.
[10] La Bavière est située dans le Sud-Est de l’Allemagne et est un des seize Länder allemands. Sa capitale est Munich. Au cours des guerres de la Révolution, la Bavière doit céder ses possessions sur la rive gauche du Rhin, par la paix de Lunéville, mais elle reçoit d’amples compensations. Elle signe l’acte de la Confédération du Rhin, et sous la protection de Napoléon 1er, qui avait considérablement agrandi son territoire, elle est érigée en royaume de Bavière en 1805 et demeure sous le gouvernement des Wittelsbach, avec lesquels son histoire se confondra tout au long du 19ème siècle et jusqu’en 1918.
[11] L’île d’Ouessant est une île française de la mer d’Iroise (incluse dans une zone plus vaste appelée mer Celtique) située à l’ouest de la partie continentale de la Bretagne. Cette île a donné son nom à la commune dont elle forme l’essentiel du territoire. Elle fait partie du parc naturel régional d’Armorique et du parc naturel marin d’Iroise.
[12] Tobago est une île de la mer des Caraïbes située dans les Petites Antilles. Elle est une région de la république de Trinité-et-Tobago. D’une superficie de 300 km2, elle est une des deux îles principales de Trinité-et-Tobago, l’autre étant l’île de la Trinité, à 35 km au sud-sud-ouest. L’île de Grenade se trouve à 130 km au nord-ouest. La ville de Scarborough est le chef-lieu de l’île.
[13] L’île de Saint-Vincent est la principale île de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. L’île Saint-Vincent est située dans la mer des Caraïbes entre l’île de Sainte-Lucie et l’archipel des Grenadines et fait partie de la chaine des Petites Antilles. Elle est composée de montagnes volcaniques bien boisées et partiellement submergées. Son point culminant est le volcan de la Soufrière, qui est entré en éruption le 9 avril 2021, causant l’évacuation du nord de l’île. Avant cela, la dernière éruption du volcan remontait à 1979. L’île se situe à 43 km au sud-sud-ouest de Sainte-Lucie, à 109 km au nord-nord-est de Grenade et à 159 km à l’ouest de Barbade. L’île de Saint-Vincent a une superficie de 344 km², soit environ 88 pour cent de la superficie totale du pays. Elle est orientée nord-sud sur une longueur de 29 km pour une largeur maximale de 17 km. Le climat est tropical et humide avec des températures moyennes entre 18 et 31 °C.
[14] La Grenade est une île des Petites Antilles. Elle est la plus vaste île de la Grenade, un État insulaire de la mer des Caraïbes dont la capitale est Saint-Georges. L’île est découverte par Christophe Colomb en 1498. Une première occupation anglaise, en 1609, est détruite par les peuples locaux. Les Français s’y installent jusqu’à la Guerre de Sept Ans (1756-1763) ; les Anglais l’occupent en 1762, et les Français reprennent l’île en juillet 1779 dans le cadre de la Guerre d’indépendance des États-Unis, mais le traité de Versailles de 1783, qui met fin à la guerre franco-anglaise, accorde la Grenade à l’Empire britannique.
[15] L’île de Wight est une île de la côte sud de l’Angleterre au Royaume-Uni qui se situe dans la Manche, face à l’embouchure du Southampton Water et de la ville de Portsmouth qui se trouvent sur l’île de Grande-Bretagne, dont elle est séparée par un bras de mer : le Solent. Elle a un riche passé historique et a même été brièvement indépendante durant le 15ème siècle. Sa capitale administrative, Newport, se trouve au centre de l’île.
[16] Les Cornouailles ou la Cornouailles est un comté d’Angleterre et une nation celtique situé à l’extrémité sud-ouest du pays. Sa capitale est Truro. Limité à l’est par le fleuve Tamar, il a une superficie de 3 563 km²
[17] La ville de Newport est un port de plaisance situé dans l’État de Rhode Island sur la côte est des États-Unis. Elle fut fondée en 1639 par des Bostoniens. Newport abrite la plus vieille synagogue des États-Unis et la seule datant d’avant l’indépendance, la synagogue Touro, inaugurée en 1763 et toujours en activité. Newport abrite également l’International Tennis Hall of Fame.
[18] Le Rhode Island est le plus petit État des États-Unis, mais aussi l’un des plus densément peuplés. La capitale et plus grande ville de l’État est Providence. L’État fait partie de la région de la Nouvelle-Angleterre, qui se situe dans le Nord-Est des États-Unis.
[19] La Havane est la capitale et le centre économique de Cuba. Cette ville portuaire est aussi l’une des quinze provinces cubaines. Le roi Philippe II d’Espagne accorde à La Havane le statut de ville en 1592, et un décret royal de 1634 reconnaît son importance en la désignant officiellement comme « Clé du Nouveau Monde et Rempart des Caraïbes ». Les Espagnols commencent à édifier des fortifications, et en 1553 ils transfèrent la résidence du gouverneur depuis Santiago de Cuba, à l’extrémité est de l’île, jusqu’à La Havane, lui accordant de facto le rang de capitale. En 1607, La Havane est désignée capitale de l’île par un ordre royal qui divisa également le pays en deux gouvernements : un à La Havane et l’autre à Santiago, le second étant subordonné au premier.
[20] New York est la plus grande ville des États-Unis en nombre d’habitants et l’une des plus importantes du continent américain et du monde. Elle se situe dans le Nord-Est du pays, sur la côte atlantique, à l’extrémité sud-est de l’État de New York. La ville de New York se compose de cinq arrondissements appelés boroughs : Manhattan, Brooklyn, Queens, le Bronx et Staten Island. New York prend son nom actuel après la conquête de la ville par les Anglais. En 1660, le roi Charles II offrit à son frère le duc d’York futur Jacques II les terres situées entre la colonie de Virginie et la Nouvelle-Angleterre. Dans le cadre de l’invasion de la Nouvelle-Néerlande par les Anglais, La Nouvelle-Amsterdam est conquise le 6 septembre 1664 après la reddition. Deux jours plus tard, la ville est incorporée au royaume d’Angleterre et renommée en l’honneur du duc d’York. Avant l’arrivée des Européens, le territoire de l’actuelle ville de New York était peuplé par des Lenapes. Le 17 avril 1524, le navigateur Giovanni da Verrazzano, missionné par le roi de France François 1er, découvre la baie de New York qu’il baptise la baie Sainte-Marguerite, en hommage à la sœur du roi, et il nomme la terre située dans la baie et aux abords du fleuve « La Nouvelle-Angoulême ». L’explorateur entend recommander le site au roi, mais, en août 1524, François 1er annule l’entrevue prévue avec Verrazzano pour s’engager dans la campagne d’Italie, qui se conclura en février 1525 par la désastreuse bataille de Pavie.
[21] La bataille de Yorktown se déroule en Virginie du 28 septembre au 19 octobre 1781, lors de la guerre d’indépendance des États-Unis . Elle oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis. Après 21 jours de combat, ce dernier se rend, avec le quart des forces britanniques engagées dans la guerre ; la bataille signe la défaite certaine de la Grande-Bretagne
[22] Les Appalaches sont une chaîne de montagnes située dans l’Est de l’Amérique du Nord et s’étendant de Terre-Neuve (Canada), au nord, jusqu’au centre de l’État de l’Alabama, au sud (États-Unis). Elle culmine au mont Mitchell (2 037 mètres) en Caroline du Nord. Les Appalaches canadiennes culminent à 1 270 m d’altitude au mont Jacques-Cartier, en Gaspésie, dans les monts Chic-Chocs. Aux États-Unis, les Appalaches séparent la plaine côtière atlantique (à l’est) du bassin du fleuve Mississippi et des Grands Lacs (à l’ouest). Elles s’y étirent sur plus de 2 200 km de longueur.
[23] Le Mississippi est un fleuve situé en Amérique du Nord traversant la partie centrale des États-Unis. Il coule du Nord du Minnesota au golfe du Mexique et son cours a une orientation méridienne. Le Mississippi a une longueur de 3 780 km : seul l’un de ses affluents, le Missouri, est plus long en Amérique du Nord. La longueur cumulée de ces deux cours d’eau, qui dépasse les 6 800 km, et la superficie du bassin versant font du Mississippi l’un des fleuves les plus importants du monde et du Missouri-Mississippi l’un des bassins fluviaux les plus grands du monde
[24] Minorque est l’une des quatre îles Baléares habitées, cet archipel étant situé en mer Méditerranée. Elle se place au nord-est de Majorque et est voisine de l’îlot de l’Aire. En 1231, après la reconquête de Majorque par les chrétiens, Minorque reste un État musulman indépendant, quoique tributaire au roi Jacques 1er d’Aragon. L’île est d’abord gouvernée par Abû ’Uthmân Sa’îd ibn Hakam al Qurashi, puis après sa mort par son fils, Abû ’Umar ibn Sa’îd, d’Abû’Umar. Une invasion aragonaise, menée par Alphonse III intervient le 17 janvier 1287, date désormais célébrée comme jour national à Minorque. La plupart des habitants musulmans de l’île sont asservis et vendus sur les marchés aux esclaves d’Ibiza, de Valence et de Barcelone. Jusqu’en 1344, l’île appartient au royaume de Majorque, membre de la Couronne d’Aragon, puis est annexée par le royaume d’Aragon, lui-même intégré plus tard au royaume unifié d’Espagne.
[25] L’île de Gorée, ou simplement Gorée, est à la fois une île de l’océan Atlantique nord située dans la baie de Dakar et l’une des 19 communes d’arrondissement de la capitale du Sénégal. C’est un lieu symbolique de la mémoire de la traite négrière en Afrique, reconnu officiellement par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1978. Les Français s’implantent sur l’île le 1er novembre 1677, mais les Britanniques leur disputent cette position jusqu’à la paix d’Amiens en 1802. L’île fut occupée par les Anglais de 1804 à 1817 puis rendue à la France. La traite des esclaves perdure pendant 3 siècles sur les côtes africaines (Gambie, Saint-Louis du Sénégal, Bénin, Ghana…). Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique se situent surtout à Saint-Louis, point de convergence du commerce triangulaire.
[26] Saint-Louis, souvent appelée Saint-Louis-du-Sénégal, est une des plus grandes villes du Sénégal et, historiquement, l’une des plus importantes. C’était avec Gorée, Rufisque et Dakar une des quatre communes de plein exercice du Sénégal qui envoyaient un député à la Chambre française depuis le 19ème siècle. Saint-Louis fut la première ville fondée par les Européens en Afrique occidentale en 1659. Établie par des marins de Dieppe (Normandie) sur l’île homonyme du fleuve Sénégal, longue de 2 km et large de 300 m, elle fut baptisée ainsi en l’honneur du roi de France régnant Louis XIV, au travers de son ancêtre et homonyme Saint Louis. La ville fut un très important centre du commerce de l’or, de la gomme arabique, de l’ivoire et de l’esclavage en Afrique. Dès la Révolution française, ses habitants eurent un statut de citoyenneté, devenant citoyens français. De 1793 à 1816, la ville de Saint-Louis, ainsi que toute la cote maritime du Sénégal sont occupés par les Britanniques, à la suite de l’exécution de Louis XVI. Au traité de Vienne, en 1815, le Sénégal est rendu aux Français, sauf la Gambie, qui devient une colonie britannique en 1815.
[27] Dunkerque est une commune française, sous-préfecture du département du Nord. La ville se développa autour de son port. De par sa position, elle suscita de nombreuses convoitises et appartint périodiquement au comté de Flandre, aux royaumes d’Espagne, d’Angleterre et de France. Le 25 juin 1658, elle changea trois fois de nationalité et devint définitivement française le 27 octobre 1662.