Né dans un village proche d’Istakhr [1], fils cadet de Papak, roitelet de Khir, vassal du roi d’Istakhr [2], et d’une certaine Rôdak.
Nommé gouverneur de Darabgerd [3], il se lance vers 211 ou 212 dans une série de guerres contre les roitelets voisins qu’il soumet ou remplace par des hommes à lui. Papak de son côté se révolte contre son suzerain le roi d’Istakhr, le tue et prend le contrôle du royaume.
Papak meurt peu après et Ardashir se retrouve à la tête d’un puissant royaume en Perse, théoriquement vassal du roi des rois Artaban V. Poursuivant l’unification de l’Iran, il fonde sa nouvelle capitale royale à Gur [4] et la nomme Ardashir-Khurreh [5].
Mis en demeure de rentrer dans le rang par le roi des rois Artaban V, il dénonce son allégeance et répond par un défi. La rencontre entre les 2 armées a lieu le 22 ou 28 avril 224 à Hormizdaghan [6]. Secondé par son fils aîné Shapur ou Sapor, il triomphe des Parthes [7] et tue son ancien suzerain Artaban. La plus grande partie de l’aristocratie perse se rallie alors à sa cause.
En 226 il se fait couronner roi des rois à Ctésiphon [8], capitale de l’empire, et prend alors le nom de Dariardashir [9] car il prétend restaurer l’ancien empire des Perses Achéménides, renversé autrefois par Alexandre de Macédoine. Dans cette optique il revendique tout le Proche-Orient jusqu’à la mer Égée, ce qui l’amène à entrer en conflit direct avec l’Empire romain et le royaume d’Arménie dont le roi [10], parent d’Artaban, tente de rallier les vassaux restés fidèles à la dynastie arsacide.
Malgré une offre de compromis proposée par l’empereur romain Sévère Alexandre, il maintient ses prétentions et la guerre est inévitable. En 232 une grande expédition romaine, soutenue par l’Arménie, pénètre en Médie [11] et en Mésène [12], mais échoue à prendre Ctésiphon et à renverser le nouveau régime. Les Romains se retirent mais Ardashir, affaibli, renoncera dès lors à revendiquer officiellement les provinces romaines d’Orient.
Installant le siège de son pouvoir à Ctésiphon, et construit face à la cité voisine de Séleucie du Tigre [13], autrefois pillée par les Romains, la ville nouvelle de Veh-Ardashir [14]. Il consacre les dernières années de son règne à réformer profondément l’ancien empire des Arsacides, devenu l’empire Sassanide, dans le sens d’une plus grande centralisation.
En 238, profitant sans doute d’une guerre civile chez les Romains, les Perses reprennent l’offensive vers l’ouest et pénètrent peut-être un moment en Syrie.
En 240 la cité arabe de Hatra [15] en Mésopotamie, alliée des Romains, est prise et détruite par son fils et héritier Shapur. C’est sans doute à cette occasion qu’il décide de faire couronner Shapur roi des rois, l’associant ainsi à son pouvoir.
Il meurt peu après, sans doute en 241, laissant à son fils Shapur 1er une situation encore instable, et la perspective d’une nouvelle guerre contre les Romains.