Né dans la ville d’Alba Pompeia [1], d’un père affranchi, il débuta sa carrière comme professeur de grammaire, puis, désireux de changer de métier, se fit aider pour devenir officier dans une cohorte. Se distinguant dans la guerre parthique qui suivit, il fut promu plusieurs fois, servit en Grande-Bretagne puis le long du Danube, et devint procurateur en Italie puis en Dacie [2].
Victime d’intrigues de cour durant le règne de Marc Aurèle, il fut rapidement rappelé pour aider Claudius Pompeianus dans les guerres germaniques. Grâce à ses compétences et au patronage de Pompeianus, il entra au sénat et se vit confier des légions dans les guerres danubiennes. En 175 il fut nommé consul suffect. Il participa alors à la répression de la révolte d’Avidius Cassius. Il fut par la suite gouverneur des provinces de Mésie [3], Dacie [4], Syrie, puis de Grande-Bretagne.
Durant les années 180, il épouse Titiana, fille du sénateur Flavius Sulpicianus, qui lui donne un fils, également nommé Pertinax ; mais Perennis le force à se retirer de la vie publique.
3 ans plus tard il fut rappelé pour éviter une mutinerie militaire en Bretagne [5]. Il y acquit une réputation de stricte obéissance à la discipline.
En 187 il doit quitter la province, officiellement à cause du ressentiment au sein des troupes face à cette discipline. La fin du règne de Commode le voit parvenir aux plus hautes distinctions. Il était préfet de Rome, lorsque Commode fut assassiné. Sans que son implication dans le meurtre de celui-ci soit certaine, il apparut comme l’homme de la situation et fut porté au pouvoir par le préfet du prétoire Laetus, le 1er janvier 193.
Devenu empereur, il tenta peut-être de restreindre le train de vie officiel, comme le fit Marc Aurèle. La garde prétorienne fut déçue du faible donativum [6] qui lui fut accordé et tenta de le remplacer par Falco, mais la tentative échoua.
Le 28 mars 193, un groupe de soldats, furieux de n’avoir reçu que la moitié de leur paye, fit irruption dans le palais et tua Pertinax. Didius Julianus prit le pouvoir, ce qui déclencha une courte guerre civile pour la succession, finalement remportée par Septime Sévère la même année. S’il ne put pas réellement affirmer une politique particulière durant son court règne, il passa à la postérité comme un empereur favorable au sénat et représentant des anciennes vertus romaines.