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Zhang Jiao ou Zhang Jue

jeudi 3 juillet 2025, par lucien jallamion

Zhang Jiao ou Zhang Jue (entre 136 et 140-184)

Fondateur de la secte taoïste Taiping

Avec sa secte il souleva le peuple chinois au printemps de 184 dans une insurrection contre la dynastie Han [1].

Originaire de Julu dans le Hebei [2], il se nomme Grand Professeur et de nombreuses personnes se joignent à lui. Ses partisans arborent un foulard jaune en signe de ralliement, d’où leur nom, les Turbans jaunes [3].

Il nomme ses frères Zhang Bao et Zhang Liang , respectivement “général de la terre” et “général des humains” alors que lui-même est “général du ciel” ; ils représentent les trois mondes qui composent l’univers. Leurs troupes pillent de nombreux villages, démentant le nom de la secte.

Sa révolte est réprimée par l’alliance des chefs régionaux : Cao Cao, Liu Bei, Sun Jian, Yuan Shao, Ma Teng, Dong Zhuo et He Jin, qui prendront grâce à elle conscience de leur puissance et déclareront leur indépendance vis-à-vis des empereurs, comme Cao Cao, Liu Bei et Sun Jian, dont les territoires deviendront les Trois Royaumes. [4] Zhang Jiao meurt de maladie en 184 et ses frères peu après, mais des insurrections sporadiques se produiront jusqu’en 192.


Plusieurs siècles plus tard, des sectes rebelles se rattachant à la secte du lotus blanc [5] ou au mingjiao [6] le diviniseront. Pour leurs adeptes, son prénom, Jiao ou Jue, était tabou et ne pouvait être prononcé ; on prétend que les membres de ces groupes hors-la-loi pouvaient être identifiés en leur présentant plusieurs objets dont une corne, jiao en mandarin moderne, qu’ils se refusaient à nommer.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Zhang Jiao/ Portail du monde chinois/ Catégories  : Héros des Trois Royaumes/ Personnalité religieuse de la dynastie Han/ Personnalité politique de la dynastie Han/ Personnalité du taoïsme

Notes

[1] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221/206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[2] Le Hebei est une province située à l’est de la Chine. Cette province, avec Pékin et Tianjin, est un démembrement de l’ancienne province du Zhili depuis la dynastie Yuan. Sous les Ming, elle portait le nom de Beizhili du Nord, par opposition au « territoire méridional » (Nanzhili) formé par les provinces actuelles de Jiangsu et d’Anhui du Sud.

[3] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[4] La période des Trois Royaumes est une période de l’histoire chinoise qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han et s’achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei au nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le sud-est, et de Shu au sud-ouest dans le bassin du Sichuan. Durant les deux dernières décennies du 2ème siècle, l’empire Han se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de la guerre rivaux. Au début du 3ème siècle, trois d’entre eux prennent une place prépondérante : Cao Cao puis son fils Cao Pi (Wei), Liu Bei (Shu-Han) et Sun Quan (Wu). Ils mettent en place les Trois Royaumes après l’abdication du dernier empereur Han, dont ils se disputent la succession, et se proclament chacun à leur tour empereur dans les années 220. Leurs successeurs s’affrontent pour la domination de la Chine, avant d’être supplantés l’un après l’autre entre 265 et 280 par le clan Sima, qui fonde la dynastie Jin. La période des Trois Royaumes est donc suivie de la dynastie des Jin occidentaux. Sur le plus long terme, la période des Trois Royaumes s’inscrit dans une longue séquence très agitée. S’ensuivent plus de trois siècles de division politique entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, durant un haut Moyen Âge chinois que l’historiographie classique désigne comme la période des Six Dynasties (220-589).

[5] La Secte du lotus blanc ou Société du lotus blanc est un ensemble assez disparate de sectes chinoises syncrétiques actives du 14 au 20ème siècle, prétendant remonter à une école bouddhiste du 12ème siècle qui connut en son temps un grand succès, l’École du lotus blanc.nInterdite dès 1308 et 1331 à cause du comportement de certaines de ses branches, elle fut vite discréditée auprès des autorités et des milieux bouddhiques, mais garda une forte présence dans la population. Selon l’Encyclopédie des Ming, l’ensemble des écoles Lotus blanc aurait totalisé 2 000 000 de membres et participé à plus de 80 soulèvements. Sous les empereurs Qianlong et Jiaqing des Qing, une centaine d’écoles s’en seraient réclamées. Il est possible aussi que des sectes suspectes non héritières du Lotus blanc aient été incluses dans l’ensemble par les autorités. Lotus blanc n’est un autonyme que pour l’école d’origine et les sectes qui en sont issues portent chacune son nom propre. Les mouvements de révolte étant souvent encadrés par des sectes populaires, des écoles du Lotus blanc furent impliquées dans de nombreux soulèvements au cours des trois dernières dynasties, Yuan, Ming et Qing. Parmi les plus célèbres, celle des Turbans rouges menés par Zhu Yuanzhang, qui s’empressa d’ailleurs de faire interdire le Lotus blanc une fois empereur. On peut encore citer les révoltes de Tang Sai’er au début du 15ème siècle et de Xu Hongru au début du 17ème siècle, ou la Rébellion des sectes du Sud-Ouest de la fin du 18ème siècle.

[6] Le manichéisme en Chine, (en chinois móníjiào), pénètre en Chine à partir du 6ème siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au 8ème siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les étrangers, en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du 8ème siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni pendant environ 1 an à la fin du règne de Tang Wuzong, avant sa réhabilitation par son successeur, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingjiao, l’un de ces courants populaires réprouvés qui remplissent le paysage religieux chinois. Il est particulièrement bien implanté dans les zones côtières du Fujian, surtout au voisinage du port de Quanzhou, aboutissement de la route maritime de la soie, où ses traces étaient encore visibles au 20ème siècle. Sous la dynastie Yuan l’interdit est levé ; c’est pourtant une révolte menée par Han Shantong et son fils, inspirés partiellement par le manichéisme, qui amène la fin de la domination mongole et l’avènement de la dynastie Ming.