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L’histoire pour le plaisir

Zosime (Pape)

dimanche 9 mars 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 septembre 2014).

Zosime (Pape)

41ème Pape de l’Église catholique de 417 à 418

Zosime 41ème Pape de l'Église catholiqueOn ne sait que peu de chose sur sa vie si ce n’est qu’il est grec, que son père s’appellerait Abram et que sa famille serait d’origine juive, convertie au christianisme.

Successeur d’Innocent 1er, il fut élu unanimement le 9 mars 417. Zosime est un Grec, étranger à la mentalité romaine, pourvu de bonnes intentions mais dépourvu de tact et de diplomatie.

À cette époque, Célestius, qui partageait les idées de Pélage, déjà condamné par saint Innocent, vint à Rome et porta son appel de la condamnation prononcée contre lui-même par le concile de Carthage.

Zosime mit dans l’instruction de cette affaire toute la circonspection et toute la prudence d’un juge qui veut être convaincu. Il entendit l’accusé dans une assemblée composée de prêtres et d’évêques. Il lui fit même promettre de condamner tout ce qui serait condamné par le Saint-Siège. Néanmoins il ne leva point l’excommunication et prit un délai de 2 mois afin de pouvoir écrire en Afrique et en recevoir des réponses.

Le pape écrivit lui-même aux évêques d’Afrique [1], pour être parfaitement informé des motifs de leur jugement. Mais Célestius et Pelage trouvèrent des amis qui parvinrent à s’emparer de la religion du saint pontife, il les reconnut innocents et alla même jusqu’à punir 2 envoyés de Carthage, qui étaient venus à Rome pour soutenir la décision du concile [2].

Zosime reçut alors une lettre de Praïle, évêque de Jérusalem [3] de 417 à 422, successeur de Jean qui lui recommandait spécialement l’affaire de Pelage, pour lequel il était aussi affectionné que l’avait été son prédécesseur. Le pape, prévenu par cette lettre et par une profession de foi de Pelage qui y était jointe, en faveur des intentions de cet hérésiarque, écrivit aux évêques d’Afrique une seconde lettre plus forte que la première et dans laquelle il témoignait être persuadé de la sincérité de Pelage et blâmait même Héros et Lazare, qui avaient pour eux l’estime de saint Augustin.

Après la nouvelle lettre synodale du concile de Carthage du 1er mai 418 [4] au pape, et après les mesures prises par l’empereur Honorius contre les pélagiens [5], Zosime reconnut le vrai caractère des hérétiques. Il écrivit alors une lettre à tous les évêques, spécialement à ceux d’Afrique, où il expliqua solidement la doctrine catholique sur le péché originel et la grâce de Jésus-Christ.

18 évêques refusèrent de la souscrire. À leur tête était Julien d’Eclane. Ces 18 réfractaires donnèrent le premier exemple de l’appel d’une constitution dogmatique du Saint-Siège au futur concile général. Tous les évêques d’Afrique tinrent un nouveau concile et, avec le secours et l’éloquence de saint Augustin, parvinrent à faire triompher la vérité. Zosime reconnut qu’il avait été trompé. Il ordonna un nouvel examen, et le premier jugement fut rétracté.

Prévenu de même en faveur de Patrocle , évêque d’Arles [6], Zosime accorda à ce siège, en 417, un droit de primatie pour les ordinations et les jugements, qui fut par la suite un grand sujet de contestation et qui ne fut pas soutenu par les papes, ses successeurs.

Il s’aliène les évêques de Gaule en tentant d’imposer son protégé à la tête des diocèses de Vienne [7] et Narbonne [8]. L’évêque de Marseille [9], Proculus, encourut l’indignation de ce pape pour avoir affecté les droits de métropolitain sur la deuxième Narbonnaise [10]. Une autre contestation s’élevait entre lui et les évêques d’Afrique, au sujet d’un prêtre nommé Apiarius, qui appelait au Saint-Siège de l’excommunication prononcée contre lui par l’évêque, lorsqu’une maladie enleva le pape, le 26 décembre 418.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nominis/Histoire des saints/ Saint Zozime/

Notes

[1] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une province romaine qui correspond au territoire naturel de Carthage, la Numidie Orientale et à la côte occidentale de la Libye actuelle. Cette province, qui est issue de la réunion de l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, est divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.

[2] La conférence de Carthage, en latin Conlatio Carthaginiensis, est le nom d’une réunion générale de représentants des Églises chrétiennes « catholique » et « donatiste » de la province d’Afrique romaine, qui s’est déroulée en juin 411 en vue de régler les querelles opposant les deux partis dans la région depuis près d’un siècle. Elle se solde par la défaite du parti donatiste dont les membres sont contraints par l’empereur Honorius de rejoindre l’« unité catholique » sous peine de se voir infliger de dures sanctions, engageant la progressive disparition du donatisme en tant qu’Église organisée.

[3] Dans la tradition chrétienne, l’Église de Jérusalem est l’appellation de la première communauté chrétienne locale avant celles de Constantinople, d’Antioche, de Rome et d’Alexandrie (Pentarchie).

[4] Le concile de Carthage XVI s’est tenu le 1er mai 418 dans la ville de Carthage, en présence d’Augustin d’Hippone et de 214 évêques de toute l’Afrique (Proconsulaire et Numidie).

Ce concile affirme principalement deux choses :

• la doctrine du péché originel (canons 1 à 3) ; • la doctrine de la grâce salvifique (canon 3 à 8).

Les évêques maintiennent la condamnation de Célestius, disciple de Pélage et renouvellent l’excommunication de Pélage. Le pape Zosime, qui avait d’abord réhabilité Pélage, approuva les huit canons de ce concile, qui définissent la doctrine catholique sur le péché originel, le baptême des enfants et la nécessité de la grâce. Ce concile condamne le pélagianisme.

[5] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[6] L’archevêché d’Arles est un ancien archidiocèse catholique, il est une des Églises les plus anciennes des Gaules. Seul l’archevêché de Lyon pourrait lui disputer l’honneur de la préséance. La date de la fondation du siège épiscopal d’Arles est inconnue, elle remonte en tout cas au tout début de l’installation de l’Église en France. Selon une tradition, saint Trophime aurait évangélisé la cité d’Arles, en aurait été le premier pasteur vers 220-240.

[7] Le diocèse de Grenoble-Vienne-les-Allobroges (diocesis Gratianopolitana-Viennensis Allobrogum) est un diocèse français suffragant de Lyon. Le diocèse de Grenoble a été fondé vers 380, par la décision de l’empereur Gratien. Son premier évêque connu est saint Domnin. Les évêques étaient princes de Grenoble. Le territoire du diocèse s’étendait sur une grande partie du Haut Dauphiné, mais une partie de la Combe de Savoie (70 paroisses autour de Chambéry) en relevait également jusqu’au début du 18ème siècle.

[8] L’archidiocèse de Narbonne est un ancien archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Le diocèse de Narbonne est érigé au 4ème siècle. Au 5ème siècle, vers 445, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain. Dans le cadre de l’éradication de l’hérésie cathare, la partie occidentale du diocèse (Haut-Razès) est érigé en diocèse suffragant le 18 février 1318 par le pape Jean XXII, avec pour siège l’abbaye d’Alet. Au cours des 13ème et 14ème siècles, les archevêques de Narbonne ont élevé 18 châteaux sur leurs terres, dont ceux de Montels et de Capestang. À la suite du Concordat de 1801, le siège archiépiscopal est supprimé et le territoire de l’archidiocèse est partagé entre le diocèse de Carcassonne, qui couvre alors les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, et le diocèse de Montpellier, qui couvre alors les départements de l’Hérault et du Tarn.

[9] L’archidiocèse de Marseille est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Le diocèse de Marseille, érigé, selon la tradition, au 1er siècle, est un des diocèses historiques de la Provence. À la veille de la Révolution française, le diocèse de Marseille comprenait 22 paroisses dites foraines, à savoir : Allauch, Aubagne, Auriol, Le Beausset, La Cadière, Saint-Cannat, Cassis, Le Castellet, Ceyreste, La Ciotat, Cuges, Gémenos, Julians, Méounes, Nans, Les Pennes, Peïpin, Plan-d’Aups, Roquefort, Roquevaire, Signes et Saint-Zacharie.

[10] La Narbonnaise deuxième (Narbonnensis secunda), est une province présidiale, dont le chef-lieu est Aix. Située à l’est du Rhône, mais pas sur le fleuve lui-même, elle n’est pas contiguë à la Narbonnaise première. Elle est bornée à l’ouest par la Viennoise, à l’est par la province des Alpes maritimes. Ses peuples principaux sont les Albiques, les Salyens, les Ségobriges (ou Commoni ou Cenomanes). Elle comprend sept villes chefs-lieux de cités : Aix, Gap, Sisteron (Segustero), Apt (Apta Julia, Riez (Reii), Fréjus (Forum Julii) et Antibes (Antipolis).