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Caius Sosius

dimanche 12 juin 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 31 juillet 2011).

Caius Sosius

Homme politique et militaire romain - Questeur en 66 av.jc - Préteur en 49 av.jc

Monnaie avec très probablement l'effigie de Caius Sosius (imperator ?). Cilicie, vers 38 av. jc.Au début de la guerre civile [1] il a joint le camp des optimates [2]. Lorsque Pompée s’enfuit en Grèce, il retourne à Rome et se soumet à Jules César. Après l’assassinat de César, il devient un partisan de Marc Antoine.

En 38, il est nommé gouverneur de la Syrie [3] et de Cilicie [4] à la place de Publius Ventidius, par Marc Antoine. Comme gouverneur, Marc Antoine lui ordonne de jouer Hérode contre Antigone II Mattathiah, alors que ce dernier était en possession de Jérusalem [5]. En 37, il marche sur Jérusalem et après être devenu maître de la ville, il place Hérode sur le trône.

En 34, en remerciement de ses services, on lui attribue un triomphe. Il est nommé proconsul [6] de Syrie le 3 septembre. En 32, il devient consul avec Gnaeus Domitius Ahenobarbus.

Quand la guerre civile éclate entre Marc Antoine et Octave, il se range aux côtés de Marc Antoine et attaque violemment Octave au sénat, il est alors contraint de s’exiler à l’est. En 31, il commande une escadre de la flotte de Marc Antoine, battant l’escadre de Lucius Arruntius, partisan d’Octave, et réussit à le mettre en fuite. Lorsque Lucius Arruntius est soutenu par Marcus Vipsanius Agrippa, après que celui-ci a vaincu et tué Tarcondimotus, roi de Cilicie, il est forcé de fuir.

Lors de la bataille d’Actium [7], il commande la gauche de la flotte de Marc Antoine. Après la bataille, il parvient à s’échapper. Il est cependant retrouvé par les partisans d’Octave devenu Auguste. Revenu à Rome, il accompli son projet de construction du temple d’Apollon Sosianus [8] commencé en 34, le consacrant au nom d’Octave.

Sosius assiste aux Jeux séculaires [9] de l’an 17 av. jc comme quindecemviri sacris faciundis [10], collège dont il devient membre en 31 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Caius Sosius/ Portail de la Rome antique/ Consul de la République romaine

Notes

[1] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. jc ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.

[2] Optimates, tendance politique aristocratique et conservatrice qui marqua le dernier siècle de la République romaine, par son opposition aux populares. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au réformisme et au populisme des populares au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes.

[3] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[4] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[5] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[6] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[7] Le 2 septembre de l’an 31 av. jc pendant la Dernière Guerre civile de la République romaine, qui suit l’assassinat de Jules César, une grande bataille navale se déroule près d’Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au sud de l’île de Corfou. Elle met aux prises les forces d’Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle voit la victoire d’Octave et marque la fin de la guerre civile. Par son ampleur et ses conséquences, la bataille d’Actium est généralement considérée par les historiens comme l’une des batailles navales les plus importantes de l’histoire.

[8] Le temple d’Apollon Sosianus (en latin : Aedes ou Templum Apollinis in Circo) est le seul temple romain dédié à Apollon à Rome durant la République romaine. Peu avant l’avènement de l’Empire, Auguste fait construire un deuxième temple sur le Palatin.

[9] Les jeux séculaires (en latin ludi saeculares) fêtaient à Rome la clôture de chaque centenaire, et l’ouverture du suivant. Le crieur public qui invitait à assister à ces jeux les présentait avec la formule qui devint traditionnelle « jeux que nul n’avait vus et que nul ne devait revoir ». La portée de ces jeux a évolué au fil des siècles : sous la République, ces jeux, dédiés à des divinités du monde souterrain, Dis Pater et Proserpine, avaient un caractère expiatoire, destiné à clore une période de catastrophes et de menaces contre Rome. Auguste étendit cette signification, pour marquer aussi l’ouverture d’un nouveau siècle de prospérité, et enrichit le cérémonial, qui fut repris par Domitien et Septime Sévère. Enfin s’intercalèrent d’autres jeux, commémorant les siècles anniversaires de la fondation de Rome, initiés par Claude, et repris par Antonin le Pieux et Philippe l’Arabe. Les célébrations de type augustéen furent délaissées au 4ème siècle.

[10] Les viri sacris faciundis formaient l’un des quatre collèges majeurs de prêtres de Rome. Leur nombre et leur nom évolua au cours de l’histoire. Créés d’après la légende par Tarquin le superbe, ce collège, tout d’abord composé de 2 membres, est appelé duumviri sacris faciundis jusqu’à ce que le nombre de membres soit porté à 10 en 367 av. jc (on les appelle alors decemviri sacris faciundis) puis porté à 15 (quindecimviri sacris faciundis) au 1er siècle av. jc. Ils gardèrent ce dernier nom après que leur nombre augmente encore, porté à seize, peu avant le début de l’empire. Ils forment un collège de prêtres chargés de conserver et de consulter les Livres sibyllins. À travers leurs interventions durant les différentes crises religieuses de la République, ils jouèrent un rôle important dans l’introduction officielle de cultes étrangers (Sacra peregrina), comme celui d’Esculape ou de Cybèle, ainsi que dans l’introduction de rituels nouveaux tel que les lectisternes et les jeux (ludi) dans le culte officiel de Rome. Sous l’empire, leur rôle change et ils sont chargés de l’organisation des jeux séculaires et du contrôle des cultes étrangers.