Nostradamus, de son vrai nom Michel de Notre Dame, est né à Saint Rémy de Provence [1]. Il est l’aîné de 6 enfants et est issu d’une famille juive qui a fuit l’Italie et qui se convertira au catholicisme pour éviter de payer les fortes sommes réclamées par Charles VIII aux juifs voulant pratiquer leur religion. Son père, prénommé Jaume est marchand de céréales et notaire en même temps. Ses grands parents se sont installés en Provence, se mettant au service du roi René qui accueillait les juifs sans problème. Son grand-père est marchand à Avignon et son grand-père maternel astrologue et savant. C’est ce grand-père qui incite Nostradamus à s’intéresser aux mathématiques, à l’étude des astres et des lois régissant l’Univers.
C’est à Saint Rémy de Provence qu’il passe son enfance. Il commença ses études de rhétorique et de philosophie à Avignon, près de sa ville natale.
En 1521, ayant obtenu son baccalauréat ès arts, il rejoint la faculté de médecine de Montpellier [2] vers 1534, fort réputée depuis le Moyen Age. En 1526, une épidémie de peste dans le Comtat Venaissin [3] entraîne la fermeture de la faculté. Les jeunes médecins dont Nostradamus tentent de combattre cette terrible maladie. Celle-ci l’impressionne fortement et met en pratique son étude des plantes. Devant son succès face à la peste, il décrocha une chaire de professeur et enseigna la médecine à la Faculté pendant 3 ans. Il reprend ses études de médecine le 23 octobre 1529, côtoyant François Rabelais.
Il est admiratif de Galien et Paracelse. Il étudie également les astres, ces derniers ayant pour cette époque une influence sur l’évolution des maladies. Il obtient brillamment son diplôme en 1533 et se déplace pour découvrir les plantes et les maladies. Il se marie en 1531 et devient rapidement père d’un garçon et d’une fille. Avec sa famille il s’installe à Agen [4] où il soigne les malades à leur domicile.
Il fut frappé par un destin funeste. En effet, en 1534, sa femme et ses 2 enfants meurent de la peste. Il fait par la suite connaissance de Jules César Scaliger . Ce dernier s’intéresse à tout, notamment à la botanique et fait des onguents ayant des vertus variées. Son comportement inquiète les autorités religieuses et le tribunal de l’inquisition fait une enquête sur les relations de Nostradamus. Devant les menaces des autorités religieuses pour ses pratiques non conformes à la pratique médicale courante, il dut abandonner l’enseignement et repartir combattre la peste.
Nostradamus, paniqué, entame un tour de France de 1540 à 1545. Il rencontre plusieurs médecins. Il traverse les villes de Valence, Lyon, Vienne, Marseille, Aix en Provence et termine ce périple à Arles. Il prépare un remède contre la peste qui, testé en 1546 à Aix, s’avère efficace. On le réclame partout où la peste sévie. Pendant ces années il publie des almanachs, y mêlant prévisions météorologiques et conseils médicaux et de beauté avec les plantes. Il épouse Anne Ponsard le 11 novembre 1547, elle même veuve. Tous deux s’installent à Salon de Provence [5]. Il devient médecin mais aussi " astrophile" puisque s’intéressant aux astres. Aussi mélange-t-il médecine et astrologie, proposant à chaque consultation des remèdes à base de plantes.
C’est à cette époque que Michel de Notre Dame transforme son nom en Nostradamus, le latinisant comme cela est fréquent en ces temps. En 10 ans sa femme accouche de 3 filles et de 3 garçons.
L’aîné, prénommé César de Nostredame deviendra maire de Salon de Provence, et sera un historien et écrira une biographie de son père.
Nostradamus apporta son appui financier, à son ami Adam de Craponne à qui il avait enseigné les mathématiques, pour réaliser un canal pour diriger l’eau de la Durance vers Salon de Provence. De 1547 à 1549, il voyagea en Italie. C’est grâce à ce voyage qu’il mit au point des traitements à base de confitures végétales.
Son“ traité des confitures et fardements” est publié en 1552. Il publie le 3 mai 1555 une première édition des "Centuries". C’est un énorme succès. Et si le parlement s’interroge sur ses écrits, Nostradamus n’en sera pas pour autant inquiété.
Étant catholique, il a connaissance des prophètes de la bible. Mais contrairement à ceux-ci qui parlent d’un futur hors du temps, il fait des prédilections sur un futur plus proche des humains et entoure ses textes d’un certain flou. Une seconde édition est publiée en 1557 avec de nouveaux présages. Catherine de Médicis le fait appeler à la cour, il y tire les horoscopes des fils de la régente.
La mort du roi Henri II, le 30 juin 1559, dans les circonstances prévues par Nostradamus, émeut la Cour. Catherine de Médicis et Charles IX lui rendent visite le 15 octobre 1564 et le roi lui donne la charge de médecin ordinaire.
C’est à ce moment là qu’il prédit à Catherine de Médicis la montée sur le trône de son neveu Henri de Navarre. Le 17 juin 1556, il rédige son testament. Malade de la goutte depuis plusieurs années, il meurt le 2 juillet 1566, dans les conditions qu’il avait annoncées dans un quatrain. Il repose dans un premier temps dans le couvent des Cordeliers.