Considéré comme l’un des pères de la pharmacie, il a eu une influence durable sur la médecine juive, chrétienne et musulmane du Moyen Âge. Ses théories ont dominé les connaissances médicales de la civilisation occidentale pendant plus d’un millénaire.
Né à Pergamum en Mysie [1], en Asie Mineure [2] dans un milieu aisé, son père Nicon est architecte et sénateur. Il débute des études de philosophie et de mathématiques et s’intéressa également à de nombreuses autres disciplines, agriculture, architecture, astronomie, astrologie. Mais son père voit un autre destin pour lui et l’engage dans des études médicales, qu’il débute à 17 ans.
A l’âge de 20 ans, il sert pendant 4 ans au temple du dieu Asclépios comme thérapeute. Il aurait aimé étudier l’anatomie, mais la dissection des cadavres humains était interdite par le droit romain, à défaut, il travailla sur des porcs, des singes et d’autres animaux. Les restrictions légales qui lui étaient imposées l’ont conduit à concevoir un assez grand nombre d’idées erronées sur l’anatomie. Après la mort de son père en 148 ou 149, il quitte Pergamum où se trouve la plus importante école de médecine de l’époque pour étudier à Smyrne [3], Corinthe [4] et Alexandrie [5] pendant les 12 années qui suivent. En 157 il regagne sa ville natale, où il travaille pendant 3 ou 4 ans comme médecin de l’école de gladiateurs. Pendant cette période, il acquis beaucoup d’expérience dans le traitement des traumatismes et notamment des plaies, qu’il qualifia de fenêtres sur le corps et en profita pour parfaire ses connaissances en anatomie.
Il réalisa de nombreuses opérations audacieuses, allant jusqu’à aborder la chirurgie du cerveau et des yeux, des domaines qui n’ont ensuite plus fait l’objet d’aucune tentative, pendant près de 2 millénaires.
Il déménagea à Rome en 162. Là, il donna des conférences, et réalisa des démonstrations publiques de ses connaissances en anatomie et en physiologie, 2 disciplines dont il pensait qu’elles sont à la base de toute bonne médecine. Il acquiert une réputation de médecin expérimenté et une nombreuse clientèle de notables se dispute ses soins.
Parmi eux se trouve le consul Flavius Boethius, qui le présente à la cour impériale, où il devient médecin de l’Empereur Marc Aurèle. Il fut aussi confronté à la très grave épidémie appelée peste antonine qui sévit dans la capitale à partir de 166.
Très jalousé, il doit quitter Rome vers 167. Il y revient 2 ans plus tard à la demande de Marc Aurèle. Il devient médecin de la cour et s’engage à soigner les 2 fils de l’empereur. À la mort de Marc Aurèle, il devient, jusqu’à sa propre mort en 201, le médecin de l’empereur Commode. Il soigne également des Romains célèbres comme Lucius Verus et Septime Sévère.
Bien que membre réputé de la cour, il boudait le latin, préférant parler et écrire dans la langue de son pays natal, le grec, une langue qui était alors celle de l’élite à Rome.
Il revient à Pergame, où il a vécu jusqu’à son retour définitif à Rome en 169.