Asclépios est dans l’épopée homérique un héros thessalien [1] puis, à l’époque classique, le dieu de la médecine. Fils d’Apollon, il meurt foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, avant d’être placé dans le ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire.
Il correspond à l’Esculape romain, dont le nom est une traduction en alphabet latin du dieu grec, et à l’Imhotep égyptien. Son attribut principal est le bâton d’Asclépios [2], autour duquel s’enroule un serpent, aujourd’hui symbole de la médecine.
Son principal lieu de culte est situé à Épidaure [3], où il guérit les pèlerins par incubation. Il est invoqué dans le serment d’Hippocrate aux côtés de son père Apollon et de ses filles principales Hygie et Panacée . Il est l’ancêtre mythique des Asclépiades [4].
Asclépios est déjà mentionné par l’Iliade, où il est qualifié de médecin irréprochable et où l’on évoque des remèdes que le centaure [5] Chiron lui a remis. Asclépios n’intervient pas personnellement, mais ses fils Machaon et Podalire prennent part à la guerre de Troie [6] à la tête du contingent de Tricca [7] en Thessalie. Selon le géographe Strabon, Asclépios est né sur les bords du Léthée [8].
Les légendes relatives à sa naissance sont assez confuses. Dans la version principale, Asclépios est le fils d’Apollon et de Coronis . Alors qu’elle est enceinte du dieu, elle trompe ce dernier avec le mortel Ischys . Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par une corneille. Il envoie alors sa sœur, Artémis, pourfendre l’infidèle de ses flèches, mais pris de pitié pour l’enfant à naître, Apollon arrache ce dernier du ventre de sa mère qui se consume sur le bûcher. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l’élève et lui enseigne l’art de la guérison. Selon une autre version, Asclépios est le fils d’Apollon et d’Arsinoé, fille de Leucippe.
Asclépios meurt foudroyé par Zeus en colère. Son crime est d’avoir tenté de ressusciter les morts grâce à du sang de la Gorgone [9] que lui a remis Athéna : le sang coulé du côté gauche est un poison violent, mais celui du côté droit est un remède merveilleux.
Furieux, Apollon massacre les Cyclopes [10]. Zeus s’apprête à jeter Apollon dans le Tartare puis, sur l’intercession de Léto , condamne simplement le dieu à servir un mortel pendant un an ; ainsi Apollon se met-il au service d’ Admète comme bouvier.
Se rendant compte par la suite du bien qu’Asclépios avait apporté aux hommes, Zeus le place parmi les étoiles sous la forme de la constellation du Serpentaire.
Dès l’âge classique, Asclépios est vénéré comme un dieu. Ses deux principaux centres de culte sont Trikka et Épidaure en Argolide [11], où son culte éclipse celui d’Apollon. Dans son sanctuaire d’Épidaure, il pratique une médecine par les songes : l’incubation. Les patients, dûment purifiés, doivent passer la nuit dans le temple ; pendant leur sommeil, le dieu leur dicte l’ordonnance nécessaire ou guérit directement l’organe malade en le touchant.
Asclépios et Hygie possèdent un temple à Corinthe depuis au moins le milieu du 6ème siècle av. jc. Il semble y être associé à Apollon, avant que les Cypsélides ne fassent du guérisseur la principale divinité de la cité.
À Pergame [12], le sanctuaire d’Asclépios est construit autour d’une fontaine miraculeuse censée redonner la parole aux muets.