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Lucceius Albinus

vendredi 27 septembre 2024, par lucien jallamion

Lucceius Albinus

Procurateur romain de Judée de 62 à 64

emblème consul Il succède à Porcius Festus. Il est surtout connu pour avoir obtenu d’Agrippa II le renvoi du grand prêtre [1] Hanan ben Hanan, qui venait de profiter du fait qu’il n’était pas encore arrivé à Jérusalem [2] pour exécuter Jacques le Juste, alors que les autorités juives n’avaient pas le droit de procéder à des exécutions capitales.

Il est ensuite gouverneur de la Maurétanie Tingitane [3] et de la Maurétanie Césarienne [4]. En 69, lors des troubles de l’année des quatre empereurs [5], il est soupçonné de préparer un débarquement en Espagne, alors qu’il se fait appeler Juba et qu’il se pare des titres de la royauté. Il est intercepté par des forces vitelliennes et exécuté ainsi que sa femme.


Albinus fait face à son premier défi alors qu’il est en route pour la Judée pour aller prendre son nouveau poste. Après la mort de Festus, le roi Agrippa II démet le grand prêtre juif et nomme Hanan ben Hanan fils du grand prêtre Anân et beau-frère de Joseph Caïphe pour le remplacer. Hanan profite tout de suite de la période d’anarchie qui règne à Jérusalem depuis la mort de Festus pour faire exécuter Jacques par lapidation.

L’exécution de Jacques, frère de Jésus, appelé Christ est mentionnée par Flavius Josèphe, mais aussi par de nombreuses sources chrétiennes transmises par Eusèbe de Césarée ou indépendantes de lui, notamment les Ascensions de Jacques.

Ananus, qui appartient au courant sadducéen [6], a sans doute pensé rendre service à Rome en supprimant Jacques, car il a dû estimer qu’il est alors sous influence des Zélotes*. Son initiative a été mal appréciée, et lui a valu d’être destitué de sa charge de grand prêtre à la demande du nouveau procurateur romain sitôt entré en fonction4 Agrippa a alors désigné Jésus, fils de Dammaeus comme nouveau grand prêtre.

En effet, si cette exécution provoque le renvoi du Grand Prêtre aussi puissant qu’Ananus, appartenant à une famille qui compta 8 Grands prêtres en 60 ans et qui venait à peine d’être nommé, cela ne signifie-t-il pas que Jacques était un personnage important, bénéficiant d’alliés puissants à Jérusalem.

La même année, au cours de la Fête des Tabernacles* un homme appelé Jésus fils d’Ananias, profère une suite de malédictions contre Jérusalem. Il est arrêté et emmené à Albinus. Celui-ci ordonne qu’il soit flagellé jusqu’à ce que ses os apparaissent, mais lui, continue à chaque coup de maudire la ville. Albinus l’a interrogé, mais comme il ne cessait de répéter les mêmes mots, il l’a libéré.

Selon les Antiquités judaïques, dès son arrivée à Jérusalem, Albinus aurait déployé d’importants efforts pour pacifier le pays en éliminant les sicaires*. Flavius Josèphe raconte aussi qu’Albinus est devenu l’ami d’Ananias de Zébédée qui avait été grand prêtre et avait l’affection et l’estime de ses concitoyens.

Les Sicaires ont répondu aux actions d’Albinus contre eux en agissant de nuit à l’occasion d’une des trois fêtes de pèlerinage. Ils ont capturé le secrétaire du prêtre Eléazar, fils d’Ananias qui était commandant du Temple. Ils ont envoyé dire à Ananias de Zébédée « qu’ils relâcheraient le secrétaire et le lui rendraient, s’il décidait Albinus à relâcher 10 des leurs qu’il avait emprisonnés. Ananias a obtenu cette faveur de son ami.

Quand Albinus a appris qu’il devait être remplacé par Gessius Florus, il a vidé les prisons en exécutant des prisonniers accusés d’infractions les plus graves.

Après son séjour en Judée, Albinus a été choisi par Néron pour être procurateur de la Maurétanie Césarienne*. En 68, lors de l’année des quatre empereurs, l’administration de la province de Maurétanie Tingitane a été ajoutée à ses fonctions par l’empereur Galba. Tacite précise que la Tingitane, disposait de forces respectables. 19 cohortes et 5 ailes de cavalerie étaient sous ses ordres, avec un grand nombre de Maures*. Après le meurtre de Galba en janvier 69, Albinus a soutenu Othon dans l’année de l’anarchie politique, qui a suivi la mort de Néron. Albinus menaçait alors l’Espagne via le détroit de Gibraltar*. Albinus a aussi abandonné le titre de procurateur pour se parer du nom de Juba, en référence à l’ancien roi de Mauritanie Juba II. Cluvius Rufus s’en alarme et donne ordre à la dixième légion de s’approcher du détroit comme pour le passer. Des centurions sont envoyés en avant pour gagner à Vitellius les esprits des Maures. Ils y réussirent sans peine, tant la réputation de l’armée de Germanie était grande en ces provinces.

Les dispositions de l’Afrique ainsi changées, Asinius Pollion, préfet de cavalerie, l’un des amis les plus dévoués d’Albinus, ainsi que Festus et Scipio, préfets de cohortes, sont assassinés. Albinus est accusé de prétendre au pouvoir impérial. Alors qu’il se rend dans la Maurétanie Césarienne depuis la province Tingitane, il est tué au débarquement. Sa femme, qui s’offrit volontairement aux meurtriers, fut égorgée avec lui.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lucceius Albinus/ Portail Israël antique et Juifs dans l’Antiquité/ Catégorie  : Gouverneur romain de Judée

Notes

[1] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 ap. jc. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine à partir de 63 av. jc puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta 18 grands prêtres, et celle du Second Temple environ 60.

[2] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[3] Claude transforma le royaume de Maurétanie en deux provinces : à l’ouest la Maurétanie tingitane, avec Tingis (actuelle Tanger) comme capitale, sur un territoire correspondant globalement au nord de l’actuel Maroc ; à l’est la Maurétanie césarienne qui tire son nom, comme sa jumelle, de sa capitale Césarée de Maurétanie (actuelle Cherchell) capitale de l’ancien royaume. La Maurétanie tingitane s’étendait du nord de la péninsule à Salé (Nécropole de Chella) et Volubilis au sud et à l’est jusqu’à la rivière de Oued Moulouya. Les principales villes étaient Volubilis, Banasa, Tingis (Tanger), Lixus (Larache) Tamuda (Tétouan) et Russadir (Melilla).

[4] La Maurétanie Césarienne est une province de la Rome antique, partie orientale de la Maurétanie, qui correspondait à l’actuelle Algérie centrale et occidentale. À l’ouest de l’Afrique romaine, la Maurétanie.

[5] L’Année des quatre empereurs (ou des trois empereurs) désigne la période de juin 68 à décembre 69 voyant se succéder à la tête de l’Empire romain pas moins de trois empereurs, avant que le pouvoir n’échoie à Vespasien. Première guerre civile depuis le règne d’Auguste, elle débute dans les derniers mois du règne de Néron avec la révolte de Caius Julius Vindex dans la province de Gaule lyonnaise, premier acte de la Révolte de 69-70. Si le terme Année des quatre empereurs renvoie à une période historique légèrement plus large, on notera tout de même que, dans les faits, il y eut quatre empereurs en l’an 69.

[6] On désigne généralement par sadducéens les membres d’un des quatre grands courants du judaïsme antique de l’ancienne Judée (avec les pharisiens, les esséniens et les zélotes), entre le 2ème siècle av. jc et le 1er siècle, mais cette définition n’est nullement exclusive. Elle fait également référence aux membres du clergé à l’époque du Premier Temple de Jérusalem (dont le Grand Prêtre était Sadoq) et à un courant théologique sans contextualisation historique dénommé sadocite. Les sadducéens se recrutent essentiellement dans l’aristocratie sacerdotale, sont en opposition totale avec les pharisiens et semblent en opposition avec les esséniens. Ils sont décimés par les zélotes et les sicaires lors de la Première Guerre judéo-romaine. Les sadducéens se distinguaient des pharisiens notamment sur la question de la résurrection des morts