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Lucius Arruntius (consul en 6)

mercredi 2 juillet 2025, par lucien jallamion

Lucius Arruntius (consul en 6) (avant 27 av. jc-37apr. jc)

Sénateur romain

emblème consul Il vécut sous les règnes des 2 premiers empereurs romains, Auguste puis Tibère. Il est consul en 6, puis gouverneur de Tarraconaise [1] à partir d’environ 25 et le reste pendant 10 années par contumace. Tout au long de la dernière partie de sa vie, il est en proie à l’hostilité des préfets de la garde prétorienne [2], Séjan puis Macron. Cela aboutit à son suicide en 37 après avoir été arrêté sur une fausse accusation d’irrévérence contre l’empereur Tibère.

Issu d’une famille noble et ancienne, il est le fils de Lucius Arruntius, qui participe, en tant qu’amiral d’Octavien sous les ordres d’Agrippa, à la bataille d’Actium en 31 [3], et devient consul en 22 av. jc.

Peu de choses sont connues de la vie de Lucius Arruntius avant son consulat en l’an 6.

Arruntius a un fils adoptif, Lucius Arruntius Camillus Scribonianus, fils biologique de Marcus Furius Camillus Consul en 8 . Arruntius Camillus est consul en 32, nommé gouverneur de Dalmatie [4] en 40 et tente de se révolter contre Claude en 41. Il se suicide après avoir perdu le soutien de ses troupes.

Arruntius est un des membres les plus respectés du Sénat de son temps, admiré pour son érudition et son intégrité. Tacite précise qu’il a de grandes vertus. Dans ses dernières conversations avec Tibère, l’empereur romain Auguste, en parlant de ceux dignes du rang suprême, décrit Arruntius comme ne manquant pas de capacité et, dans l’occasion, ne manquant pas d’audace.

Le premier jour où le Sénat est convoqué après la mort d’Auguste, le 19 août 14, les détails de ses funérailles sont discutés. Sur une motion d’Arruntius, il est décrété que les titres des lois dont Auguste est l’auteur, et les noms de peuples qu’il a vaincus, soient portés en tête du cortège.

L’avènement de Tibère est une question très délicate, le maintien par Auguste de l’équilibre entre les traditions républicaines et les réalités impériales n’a jamais été une tâche facile. Tibère est le beau-fils d’Auguste et le fils naturel de Livie d’un premier mariage, le dernier héritier vivant d’Auguste. Tibère cherche à être appelé à monter sur le trône plutôt que de manigancer pour y monter. En conséquence, il adopte une posture d’hésitation, de dissimulation et de réticence. Au cours des discussions sénatoriales, Tibère laisse échapper la remarque qu’il serait prêt à accepter une part des responsabilités de l’Empire, mais pas la totalité. En réponse, Caius Asinius Gallus, et Lucius Arruntius par un discours à peu près semblable commettent l’impair de lui demander quelle part il souhaite avoir la charge. Cette situation peut avoir suscité la colère et le ressentiment de Tibère et peut-être par conséquent l’inimitié de Séjan, le préfet de la garde prétorienne [5], envers Gallus et Arruntius.

Pendant le règne de Tibère, Arruntius sert peut-être au Sénat comme un meneur de l’opposition de facto, dans la mesure où l’opposition est autorisée.

En l’an 15, Rome subit une crue du Tibre [6], qui a inondé les parties basses de Rome, et entraîné, en se retirant, une grande quantité de ruines et de cadavres. Le Sénat nomme Arruntius ainsi que le grand juriste Ateius Capiton, ancien curateur des eaux, pour trouver des moyens de contenir le fleuve. Le rapport des 2 sénateurs préconise, afin de prévenir les débordements du Tibre, de donner un autre écoulement aux lacs et aux rivières qui le grossissent. Le Sénat prend en considération les députations des municipes et des colonies.

Les prières des villes ou la difficulté des travaux, ou enfin la superstition, font prévaloir l’avis de Calpurnius Piso, qui conseille de ne rien changer. Tibère institue une nouvelle commission de 5 sénateurs dont le président est probablement Arruntius, l’empereur voulant sans doute vouloir régler le problème des crues du Tibre. La probable nomination à la tête de cette commission peut être une concession de la part de Tibère pour gagner son soutien.

En 20, Gnaeus Calpurnius Piso demande comme avocat Arruntius lors de son procès où il est accusé du meurtre de Germanicus. Arruntius décline, probablement à cause de l’indignation publique contre Piso à cette époque. Plusieurs autres sénateurs refusent aussi. L’année suivante, il défend un Cornelius Sulla face à un certain Domitius Corbulo dans leur querelle.

En 25, Lucius Calpurnius Piso, gouverneur de Tarraconaise, est assassiné par un natif. Tibère nomme Arruntius comme gouverneur de la province à sa place. Cependant Tibère, qui ne lui fait sans doute pas confiance, lui permet de gouverner la province par contumace et l’oblige surtout de rester à Rome.

En 31, deux hommes de main de Séjan, préfet de la garde prétorienne depuis 14, lancent de fausses accusations de maiestas [7] contre Arruntius.

Séjan se croit inattaquable et pense peut-être que la voie lui est ouverte vers le trône impérial. Peut-être à l’instigation d’Antonia Minor, les projets de Séjan sont dénoncés à l’empereur Tibère, et Macron est chargé d’y mettre un terme.

Séjan est exécuté, Tibère fait aussi annuler les charges pesant contre Arruntius et puni les accusateurs. Il est possible qu’Arruntius ait sa vengeance contre son grand ennemi Séjan en étant l’instrument passif qui a indirectement provoqué sa chute.

En 37, Arruntius et son amante Albucilla sont mis en accusation pour irrévérence envers l’empereur et adultère, à l’instigation du remplaçant de Séjan à la préfecture du prétoire, Macron. Tibère n’a d’ailleurs pas écrit contre les accusés et on soupçonne Macron d’avoir abusé de son état de faiblesse.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lucius Arruntius the Younger »

Notes

[1] La Tarraconaise était une province romaine qui couvrait le nord et l’est de l’Espagne et qui correspond aujourd’hui à peu près à l’Aragon, la Catalogne et les Asturies. Elle est issue de l’ancienne Hispanie citérieure.

[2] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[3] Le 2 septembre de l’an 31 av. jc pendant la Dernière Guerre civile de la République romaine, qui suit l’assassinat de Jules César, une grande bataille navale se déroule près d’Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au sud de l’île de Corfou. Elle met aux prises les forces d’Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle voit la victoire d’Octave et marque la fin de la guerre civile. Par son ampleur et ses conséquences, la bataille d’Actium est généralement considérée par les historiens comme l’une des batailles navales les plus importantes de l’histoire.

[4] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.

[5] Dans l’Antiquité romaine, la garde prétorienne était une unité de l’armée romaine constituée de soldats d’élite initialement recrutés en Italie. Ces unités tirent leur origine du petit groupe d’hommes dont s’entouraient les magistrats républicains connus sous le nom de préteurs et leur nom du camp des légions romaines où était dressée la tente du commandant de la légion, le prétoire, quand ils partaient en campagne. C’est l’une des unités militaires les plus célèbres de l’histoire romaine.

[6] Le Tibre est un fleuve italien qui se jette dans la mer Tyrrhénienne. C’est le plus long fleuve d’Italie après le Pô et l’Adige. Il traverse notamment la capitale italienne, Rome, à l’histoire de laquelle il est étroitement lié.

[7] trahison