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L’histoire pour le plaisir

Charles de France (1686-1714)

dimanche 18 février 2024, par lucien jallamion

Charles de France (1686-1714)

Duc de Berry

Fils de France né à Versailles. Il est le 3ème fils du dauphin Louis et de Marie-Anne de Bavière . Troisième petit-fils du roi Louis XIV.


Il est ondoyé peu après sa naissance dans la chambre de sa mère par le premier aumônier du roi, Pierre du Cambout de Coislin , évêque d’Orléans [1]. Son grand-père lui octroie le titre de duc de Berry.

Le 18 janvier 1687, le même jour que ses 2 frères Louis et Philippe, Charles est baptisé par Pierre du Cambout de Coislin dans la chapelle royale de Versailles, en présence de François Hébert, curé de l’église Notre-Dame de Versailles [2]. Son parrain est le duc de Chartres Philippe d’Orléans, le futur Régent, et sa marraine est Mademoiselle d’Orléans, Anne-Marie-Louise d’Orléans.

La dauphine meurt en 1690, à 29 ans. Faisant ses adieux à ses proches, elle embrasse son fils en disant Berry, tu sais que je t’ai tendrement aimé, mais tu me coûtes bien cher. Marie-Anne était en effet persuadée que son état de santé, lamentable depuis quelque temps, était dû à son dernier accouchement qui s’était mal passé. L’autopsie écarta cette hypothèse et l’on songea à une tuberculose, sans plus de précisions tant la maladie de la dauphine faisait débat.


Cadet d’une maison royale, il a peu de chance de porter la couronne et se fait remarquer par sa joie de vivre et son affabilité. Sa grand-tante Élisabeth-Charlotte, la duchesse d’Orléans, le surnomme Berry bon cœur. Si son frère aîné, le duc de Bourgogne, est appelé à devenir roi de France, le second, Philippe, duc d’Anjou, est choisi comme successeur par le roi Charles II d’Espagne. Berry s’en plaint avec humour affirmant que tous les professeurs de son frère vont lui tomber sur le dos…

Le roi transforme le départ du duc d’Anjou pour l’Espagne en voyage pédagogique ce qui permet aux 3 frères de découvrir le royaume. La guerre de Succession d’Espagne [3] éclate peu après.

Le duc de Berry atteint l’âge de se marier mais, l’Europe étant coalisée contre la France, une union avec une princesse étrangère semble impossible et c’est au sein de sa famille que le roi trouve une épouse à son petit-fils. Le duc de Berry épouse en 1710 une fille du duc d’Orléans, Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans . Laduchesse de Bourbon avait d’abord proposé sa fille Louise-Élisabeth-Charlotte de Bourbon dite Mademoiselle de Condé mais Louis XIV, toujours méfiant envers la famille de Condé, lui préféra Mademoiselle d’Orléans.

Le couple aura 3 enfants, tous venus avant terme et morts à la naissance ou peu après, dont une fille posthume.

À peine mariée, Madame de Berry fait subir ses caprices à son époux. Celle-ci prend un amant, monsieur La Haye, écuyer de son époux, avec lequel elle fait des projets insensés.

En 1711 le Grand Dauphin meurt victime d’une épidémie de petite vérole. Le duc de Bourgogne, frère aîné du duc de Berry devient héritier de la couronne et nouveau dauphin et son épouse la pétulante Marie-Adélaïde de Savoie, dauphine. Le jeune couple a 2 fils. La succession, fragilisée par la mort du dauphin, est cependant assurée.

L’année suivante, la dauphine succombe à une épidémie de rougeole entraînant dans la mort son mari, et son fils aîné, seul leur fils cadet, protégé par sa gouvernante, survit. La mort si rapprochée de 3 héritiers du trône émeut. La cour et la ville parlent de poison et soupçonnent le duc d’Orléans, beau-père du duc de Berry.

Mais le roi vieillissant veut éviter le scandale et fait taire les rumeurs. Cette hécatombe anéantit le vieux roi, et la joie causée par la naissance, en mars 1713, du duc d’Alençon, nommé Charles comme son père, est de courte durée. Malingre et chétif, l’enfant meurt de convulsions trois semaines plus tard.

La même année, l’Europe, épuisée par 12 années de guerre, ouvre des pourparlers de paix


Victime d’un accident de chasse en forêt de Marly [4], le duc de Berry meurt à 27 ans le 4 mai 1714 en réclamant la grâce pour celui qui l’a blessé. Il n’a joué aucun rôle politique conformément à sa place dans la ligne de succession.

Son corps est porté le même jour au palais des Tuileries [5] à Paris et il est inhumé le 16 juillet 1714 en la basilique Saint-Denis [6]. La duchesse de Berry, qui se trouvait en état de grossesse avancée lors de la mort de son époux, accouche le 16 juin d’une fille qui est baptisée comme elle Marie Louise Élisabeth avant de mourir le lendemain. La paternité réelle de cet enfant posthume est sujette à caution, les nombreuses aventures extra-conjugales de la duchesse de Berry alimentant déjà les poèmes satiriques bien avant le décès de son époux

Le roi meurt l’année suivante, laissant le trône à son arrière-petit-fils Louis XV qui a 5 ans. La régence est confiée au duc d’Orléans, père de la duchesse de Berry. Ses ennemis prétendent que père et fille, habitués de la débauche, ont une liaison incestueuse et attribuent au régent la paternité des grossesses que cache la duchesse après la mort de son mari. Le fait est qu’une fois la période de deuil terminée, la duchesse de Berry s’abandonne publiquement à sa fièvre de plaisirs licencieux.


Il éprouvait une réelle affection pour ses deux frères aînés et manifeste ouvertement qu’il n’envie pas leur brillante carrière, l’aîné étant promis au trône de France, le second recevant à 17 ans, le trône d’Espagne.

En 1710, Louis XIV aliène, entre autres, le comté de Ponthieu [7] pour en composer son apanage.


Le duc de Berry étant mort sans postérité, le comté de Ponthieu, le duché d’Alençon [8] et le comté de Cognac [9] sont réunis au domaine de la couronne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Charles de France (1686-1714)/ Portail du royaume de France/ Catégories  : Bourbons de France/ Duc de Berry/ Duc d’Alençon/ Chevalier de l’ordre espagnol de la Toison d’Or/ Chevalier de l’ordre du Saint-Esprit

Notes

[1] Le diocèse d’Orléans est un diocèse catholique français, qui correspond aux limites du département du Loiret depuis la Révolution française. Le diocèse d’Orléans a été fondé au 3ème siècle. Avant 1789, le diocèse s’étend sur la moitié ouest du Loiret, avec des extensions dans le département d’Eure-et-Loir (quelques paroisses) et un tiers du département de Loir-et-Cher (au sud-est).

[2] L’église Notre-dame de Versailles est une église paroissiale située rue de la Paroisse, dans le quartier Notre-dame, à Versailles (Yvelines), sa façade faisant face à la rue Hoche (ex rue Dauphine). Cette église, voulue par le roi Louis XIV, a été construite par Jules Hardouin-Mansart dans un style classique. Elle a été consacrée le 30 octobre 1686.

[3] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[4] une hémorragie interne à la suite d’une glissade de son cheval, selon Saint Simon

[5] Le palais des Tuileries est un ancien palais parisien, aujourd’hui détruit, dont la construction commença en 1564 sous l’impulsion de Catherine de Médicis, à l’emplacement occupé auparavant par l’une des trois fabriques de tuiles établies en 1372 à côté de l’hôpital des Quinze-Vingts, non loin du vieux Louvre. Agrandi au fil du temps et unifié avec le palais du Louvre en 1860, il disposait d’une immense façade (266 mètres de long pour le palais disparu, et environ 328 mètres si on compte les pavillons de Flore et de Marsan qui subsistent) et il était le point focal du grand axe historique de Paris conçu à partir de ce palais. Il a été la résidence royale à Paris de nombreux souverains (Henri IV, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI mais aussi Louis XVIII, Charles X puis Louis Philippe), et impériale (Napoléon 1er puis Napoléon III). Entretemps il a aussi été le siège de la Première République et du Consulat. Son rôle de siège officiel du pouvoir français fut interrompu par sa destruction par un incendie volontaire le 23 mai 1871, allumé par les communards Jules-Henri-Marius Bergeret, Victor Bénot et Étienne Boudin. Les ruines du palais des Tuileries furent abattues en 1883, les présidents de la Troisième République étant alors installés dans le palais de l’Élysée.

[6] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.

[7] Le comté de Ponthieu est un ancien pays de France dont la capitale était Abbeville et la principale place-forte Montreuil. À l’époque du Duc Guillaume, le comté était borné par l’Artois à l’orient, la Normandie à l’occident, y compris le pays de Caux et le comté d’Eu. Au midi, se trouvaient le bailliage et le pays d’Amiens et le Boulonnois au septentrion (avant 960, par démembrement du comté de Flandre).

[8] Alençon est une commune française, préfecture du département de l’Orne. La ville est excentrée par rapport au territoire départemental. Alençon a été au cours des siècles une place administrative (chef-lieu de la généralité d’Alençon) et économique (dentelle d’Alençon, imprimerie), ainsi qu’un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Rouen-Tours.

[9] Cognac est une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture du département de la Charente. Le futur roi de France François 1er voit le jour à Cognac en 1494 .Sa mère Louise de Savoie séjourne alors au château des Valois. Plus tard, le souverain accordera à la ville le privilège du commerce de sel par la rivière, assurant à Cognac un premier développement. La ville a été administrée par des gouverneurs dont les premiers furent Jean de Brémond de Balanzac de 1504 à 1514 puis Jacques Chesnel. La révolte des pitauds atteint Cognac en 1548. Quelques années avant, en 1541, la gabelle avait été imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces deux provinces étaient auparavant exemptées de cet impôt sur le sel. La révolte gronde puis éclate près d’Angoulême, et Cognac finit par être prise par les révoltés pendant l’été. Les gouverneurs suivant seront Pierre de Montalembert en 1557 et Duch d’Asnières mis en place par les protestants en 1562.Il est à souligner que Calvin avait trouvé refuge à Angoulême en 1553. Sa présence dans la région facilitera très tôt la propagation de la Réforme à Cognac. Lors de la première des guerres de religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX y passera lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour. En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard II de Coligny, octroie aux Protestants quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire.