Fils de France né à Versailles. Il est le 3ème fils du dauphin Louis et de Marie-Anne de Bavière . Troisième petit-fils du roi Louis XIV.
Il est ondoyé peu après sa naissance dans la chambre de sa mère par le premier aumônier du roi, Pierre du Cambout de Coislin , évêque d’Orléans [1]. Son grand-père lui octroie le titre de duc de Berry.
Le 18 janvier 1687, le même jour que ses 2 frères Louis et Philippe, Charles est baptisé par Pierre du Cambout de Coislin dans la chapelle royale de Versailles, en présence de François Hébert, curé de l’église Notre-Dame de Versailles [2]. Son parrain est le duc de Chartres Philippe d’Orléans, le futur Régent, et sa marraine est Mademoiselle d’Orléans, Anne-Marie-Louise d’Orléans.
La dauphine meurt en 1690, à 29 ans. Faisant ses adieux à ses proches, elle embrasse son fils en disant Berry, tu sais que je t’ai tendrement aimé, mais tu me coûtes bien cher. Marie-Anne était en effet persuadée que son état de santé, lamentable depuis quelque temps, était dû à son dernier accouchement qui s’était mal passé. L’autopsie écarta cette hypothèse et l’on songea à une tuberculose, sans plus de précisions tant la maladie de la dauphine faisait débat.
Cadet d’une maison royale, il a peu de chance de porter la couronne et se fait remarquer par sa joie de vivre et son affabilité. Sa grand-tante Élisabeth-Charlotte, la duchesse d’Orléans, le surnomme Berry bon cœur. Si son frère aîné, le duc de Bourgogne, est appelé à devenir roi de France, le second, Philippe, duc d’Anjou, est choisi comme successeur par le roi Charles II d’Espagne. Berry s’en plaint avec humour affirmant que tous les professeurs de son frère vont lui tomber sur le dos…
Le roi transforme le départ du duc d’Anjou pour l’Espagne en voyage pédagogique ce qui permet aux 3 frères de découvrir le royaume. La guerre de Succession d’Espagne [3] éclate peu après.
Le duc de Berry atteint l’âge de se marier mais, l’Europe étant coalisée contre la France, une union avec une princesse étrangère semble impossible et c’est au sein de sa famille que le roi trouve une épouse à son petit-fils. Le duc de Berry épouse en 1710 une fille du duc d’Orléans, Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans . Laduchesse de Bourbon avait d’abord proposé sa fille Louise-Élisabeth-Charlotte de Bourbon dite Mademoiselle de Condé mais Louis XIV, toujours méfiant envers la famille de Condé, lui préféra Mademoiselle d’Orléans.
Le couple aura 3 enfants, tous venus avant terme et morts à la naissance ou peu après, dont une fille posthume.
À peine mariée, Madame de Berry fait subir ses caprices à son époux. Celle-ci prend un amant, monsieur La Haye, écuyer de son époux, avec lequel elle fait des projets insensés.
En 1711 le Grand Dauphin meurt victime d’une épidémie de petite vérole. Le duc de Bourgogne, frère aîné du duc de Berry devient héritier de la couronne et nouveau dauphin et son épouse la pétulante Marie-Adélaïde de Savoie, dauphine. Le jeune couple a 2 fils. La succession, fragilisée par la mort du dauphin, est cependant assurée.
L’année suivante, la dauphine succombe à une épidémie de rougeole entraînant dans la mort son mari, et son fils aîné, seul leur fils cadet, protégé par sa gouvernante, survit. La mort si rapprochée de 3 héritiers du trône émeut. La cour et la ville parlent de poison et soupçonnent le duc d’Orléans, beau-père du duc de Berry.
Mais le roi vieillissant veut éviter le scandale et fait taire les rumeurs. Cette hécatombe anéantit le vieux roi, et la joie causée par la naissance, en mars 1713, du duc d’Alençon, nommé Charles comme son père, est de courte durée. Malingre et chétif, l’enfant meurt de convulsions trois semaines plus tard.
La même année, l’Europe, épuisée par 12 années de guerre, ouvre des pourparlers de paix
Victime d’un accident de chasse en forêt de Marly [4], le duc de Berry meurt à 27 ans le 4 mai 1714 en réclamant la grâce pour celui qui l’a blessé. Il n’a joué aucun rôle politique conformément à sa place dans la ligne de succession.
Son corps est porté le même jour au palais des Tuileries [5] à Paris et il est inhumé le 16 juillet 1714 en la basilique Saint-Denis [6]. La duchesse de Berry, qui se trouvait en état de grossesse avancée lors de la mort de son époux, accouche le 16 juin d’une fille qui est baptisée comme elle Marie Louise Élisabeth avant de mourir le lendemain. La paternité réelle de cet enfant posthume est sujette à caution, les nombreuses aventures extra-conjugales de la duchesse de Berry alimentant déjà les poèmes satiriques bien avant le décès de son époux
Le roi meurt l’année suivante, laissant le trône à son arrière-petit-fils Louis XV qui a 5 ans. La régence est confiée au duc d’Orléans, père de la duchesse de Berry. Ses ennemis prétendent que père et fille, habitués de la débauche, ont une liaison incestueuse et attribuent au régent la paternité des grossesses que cache la duchesse après la mort de son mari. Le fait est qu’une fois la période de deuil terminée, la duchesse de Berry s’abandonne publiquement à sa fièvre de plaisirs licencieux.
Il éprouvait une réelle affection pour ses deux frères aînés et manifeste ouvertement qu’il n’envie pas leur brillante carrière, l’aîné étant promis au trône de France, le second recevant à 17 ans, le trône d’Espagne.
En 1710, Louis XIV aliène, entre autres, le comté de Ponthieu [7] pour en composer son apanage.
Le duc de Berry étant mort sans postérité, le comté de Ponthieu, le duché d’Alençon [8] et le comté de Cognac [9] sont réunis au domaine de la couronne.