Elle est la mère de Louis, duc d’Anjou, qui devient roi de France sous le nom de Louis XV .
Elle est l’aînée des enfants de Victor-Amédée II, duc de Savoie [1], et d’ Anne-Marie d’Orléans .
Marie-Adélaïde naît et grandit au sein d’une famille très francophile. En effet, sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère sont françaises. La princesse est très proche de sa grand-mère paternelle, la duchesse douairière de Savoie, née Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours.
Le 7 décembre 1697, en vertu du Traité de Ryswick [2] qui met fin à la Guerre de la Ligue d’Augsbourg [3], elle épouse Louis de France duc de Bourgogne, puis dauphin de France [4].
Leur mariage marque une pause dans l’austérité de la Cour avec ses festivités fastueuses. La petite duchesse fait la conquête du grand-père de son époux, Louis XIV, flatté par sa bonne humeur et ses manières, ainsi que de l’épouse secrète de celui-ci, Madame de Maintenon et obtient une place dans la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr [5], en suivant les cours avec attention, malgré son attitude de mauvaise élève.
Elle séduit aussi son époux, réputé pieux, et lui est solidaire en tout. Elle respecte également son beau-père, le Grand Dauphin, malgré la relation distante qu’il noue avec son fils aîné, le duc de Bourgogne. Elle est donc le trait d’union de toute la famille entre 1697 et 1712. Ses maternités, malgré quelques fausses-couches, raffermissent sa position à la Cour de France, et chacun voit en elle une future reine.
En 1700, elle assiste au mariage de Pierre de Montesquiou d’Artagnan , au Plessis-Picquet [6].
La princesse écoute son mari et le soutient contre leurs adversaires de la "clique de Meudon" [7]. Ainsi en 1708, elle vole au secours de son époux, calomnié pour son peu de courage militaire.
En tant que future dauphine de France, et étant donné que la reine Marie-Thérèse d’Autriche s’est éteinte en 1683, ainsi que la dauphine Marie-Anne de Bavière (1660-1690) en 1690, Marie-Adélaïde tient, durant tout le temps où elle vit à la Cour de France, le rôle de reine.
À ce titre, elle vit dans l’ancien appartement de la reine et étant la première dame de la Cour, l’étiquette lui accordait de nombreux avantages qu’une simple dauphine n’aurait pas eu.
Aussi, en 1699, elle ne put que souscrire à l’invitation de Madame de Maintenon d’être la marraine du petit Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis , futur duc de Richelieu. Elle le familiarisera avec la Cour.
En 1700, son beau-frère, le duc d’Anjou, devint roi d’Espagne et l’année suivante épousa la sœur de Marie-Adélaïde, Marie-Louise-Gabrielle de Savoie ce qui n’empêcha pas le duc de Savoie, père des deux princesses, de rompre l’alliance française au cours de la Guerre de Succession d’Espagne [8], dont ses deux filles ne virent pas la fin.
Le Grand-Dauphin décède, faisant de son fils aîné, duc de Bourgogne, jusqu’alors surnommé le Petit-Dauphin pour le différencier de son père, le seul Dauphin de France. Marie-Adélaïde accède au rang de Dauphine, en sa qualité d’épouse de l’héritier du trône de France, à l’âge de 25 ans.
En 1712, la famille royale doit faire face à une épidémie de rougeole qui n’épargne pas Versailles. Atteinte du mal, la Dauphine y succombe le 12 février 1712, à l’âge de 26 ans. Son époux la suit dans la tombe 6 jours plus tard. L’aîné de leurs 2 fils, également atteint, meurt moins d’un mois après eux.
Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne de l’église du Val-de-Grâce [9].