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Quintus Pedius

dimanche 23 juillet 2023, par ljallamion

Quintus Pedius (mort en 43 av. jc)

Personnalité politique de la fin de la République romaine

Emblème de la République romaine.Consul suffect [1] au moment de sa mort. Il est apparenté à Jules César et Octavien. Son père s’appelle Marcus ou Quintus Pedius.

Il épouse Valeria, une sœur de Marcus Valerius Messalla Corvinus, qui sera consul en 31 av. jc. Ils ont au moins un fils, Quintus Pedius Publicola, orateur reconnu. Son petit fils Quintus Pedius (peintre) , sourd et muet de naissance, est devenu peintre sur les conseils de son grand-oncle Valerius Messalla. Ces faits ont été évoqués par Pline l’Ancien.

Lors de la conquête de la Gaule par Jules César, en 57 av. jc, Quintus Pedius est un légat [2] du proconsul [3]. En 55 av. jc, il revient à Rome pour se présenter à l’édilité [4] avec Cnaeus Planius et d’autres, élections dans lesquelles il est battu. Il retourne en Gaule où il commande la cavalerie de Jules César aux côtés de Lucius Aurunculeius Cotta à la bataille de l’Aisne [5] durant laquelle les Belges [6] sont défaits.

Au début de la guerre civile entre César et Pompée en 49 av. jc [7] il rejoint le camp de son parent. Cet homo novus [8] est récompensé par la préture [9] en 48 av. jc en remerciement d’avoir été allié à Jules César pendant la guerre civile contre Pompée de 49 av. jc. Jules César lui confie la répression de l’insurrection de Titus Annius Milo en Italie. Il défait Milon, tué au combat, près de Thourioi [10] en Lucanie [11]. En 46 av. jc, il combat en tant que légat les fils de Pompée en Hispanie [12] et participe à la bataille de Munda [13] en 45 av. jc. César le récompense par un triomphe et lui octroie le titre de proconsul.

Après l’assassinat de Jules César en 44 av. jc, il renonce au quart de ses biens conjointement avec son cousin Lucius Pinarius Scarpus , qui aurait dû lui revenir selon le testament de Jules César, en faveur d’Octavien.

Il exerce la fonction de consul suffect avec Octavien après la guerre civile de Modène [14] et les décès de Pansa et Hirtius. Chargé de s’occuper de Rome, il est l’instigateur d’une loi, la Lex Pedia [15], qui déclare ennemis publics tous les meurtriers de César et les condamne à mort.

Alors que le second triumvirat [16] est instauré, Pedius propose l’annulation de la sentence de proscription contenue dans la loi mais le Sénat est contraint d’approuver par les triumvirs. Lors de l’entrevue de Bologne [17], les triumvirs se mettent d’accord pour différer la proscription et ne la lancer qu’après leur retour commun à Rome. Mais ils décident de dresser une première liste des adversaires politiques les plus redoutables qu’il leur faut éliminer en priorité. Cette liste comprend 17 noms, dont celui de Cicéron.

La rumeur de l’établissement d’une liste de proscrits se propage à Rome et entraîne des mouvements de panique. Sans en informer les triumvirs, Pedius décide de faire afficher la liste pour mettre fin au désordre, ne se doutant pas qu’il en annule l’efficacité puisqu’il s’agit de prendre de vitesse les premiers proscrits avec le bénéfice de l’effet de surprise.

Lorsque Pedius se rend compte de l’étendue du massacre qui se prépare, ne voulant pas voir son nom y être associé, il se donne la mort, à moins qu’il ne meurt de fatigue à la suite de la tension provoquée par le début de la proscription de 43 av. jc.

Cicéron vante ses mérites dans son éloge sur l’oraison pour Plancius

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Quintus Pedius/ Portail de la Rome antique/ Catégories  : Consul de la République romaine

Notes

[1] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[2] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique

[3] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[4] Les édiles étaient des magistrats de la Rome antique. Leur fonction primitive était liée à l’administration urbaine de Rome. L’édilité est intégrée au cursus honorum. En 365 av.jc, le Sénat crée deux nouveaux édiles, les édiles curules, qui sont eux recrutés parmi les patriciens. Ils furent mis en place parce que les deux édiles plébéiens refusaient d’étendre les ludi maximi à quatre jours au lieu de trois. L’édilité curule fut néanmoins ouverte rapidement aux plébéiens. Les deux édiles curules sont supérieurs aux deux édiles plébéiens : ils disposent de la chaise curule (les édiles plébéiens doivent se contenter du subsellium), de la toge prétexte, ils ont le ius edicendi, c’est-à-dire le pouvoir de publier des édits dans leurs domaines d’action. Au Sénat ils ont la préséance sur leurs collègues plébéiens.

[5] La bataille de l’Aisne (anciennement l’« Axona ») vit la victoire des Romains sur les Belges conduits par Galba, roi des Suessions, désigné pour commander l’armée celto-germaine, en mai 57 av. jc. La capitale des Suessions, Noviodunum, fut prise en juin et Galba fut fait prisonnier. Depuis le 19ème siècle, le lieu de la bataille est identifié sur la commune de Berry-au-Bac où le camp de César a été retrouvé au lieu-dit Mauchamp

[6] La Gaule belgique est une des trois parties entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule était divisée lors de la guerre des Gaules (58-51/50 av. jc). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges. D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens et les Suessions ainsi, peut-être, que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans, à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait, enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques, les Trévires et les Rèmes.

[7] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. J.-C. ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.

[8] Homo novus est une expression latine désignant dans l’Antiquité romaine, particulièrement sous la république, un citoyen dont aucun aïeul n’a occupé quelque charge publique que ce soit (consulat, préture, questure, édilité, ...) et qui occupe pour la première fois une telle charge alors qu’il n’est pas issu du patriciat.

[9] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[10] Thourioi, Thurii ou Thurium était une ville de la Grande Grèce sur le Golfe de Tarente, près du site antique de Sybaris. La fondation de la ville remontait à 452 av. jc, et était l’œuvre d’exilés de Sybaris et de leurs descendants qui souhaitaient repeupler le site de l’antique Sybaris.

[11] La région de Basilicate (en italien : Regione Basilicata, anciennement Lucanie, dite plus couramment la Basilicate, est une région d’Italie méridionale Faisant partie de la Grande-Grèce et peuplée par des colonies grecques côtières, elle fut conquise par Rome, et fit partie, avec la Calabre voisine, de la région du Bruttium. Les Romains finirent par distinguer cette région qu’ils baptisèrent la Lucanie du nom du peuple italique des Lucanii de la Calabre.

[12] L’Hispanie est le nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique. Depuis le 15ème siècle l’Hispanie est l’hôte des États modernes espagnol et portugais. Au début les Carthaginois installent des comptoirs commerciaux sur la côte, sans pousser plus profondément à l’intérieur de l’Hispanie. En 501 av.jc, ils s’emparent de Gadès (Cadix), une ancienne colonie phénicienne. Après la première Guerre punique, les Carthaginois s’étendent rapidement dans le Sud, sous la conduite des Barcides. Ils y exploitent des mines d’or et redonnent à Carthage sa puissance économique et commerciale. En 230, ils fondent Carthagène, la nouvelle Carthage (Cartago Nova). En 218 av.jc, Hannibal forme une puissante armée qui comprend un contingent d’Ibères, et commence la deuxième Guerre punique en prenant Sagonte, puis en marchant vers l’Italie. Les Romains ne peuvent l’intercepter en Gaule, et dirigent une partie des leurs forces sur l’Hispanie, qui devient un théâtre d’opération de cette guerre. Après divers affrontements, Scipion l’Africain prend Carthagène en 209, et en 207, Hasdrubal mène les dernières forces carthaginoises de l’Hispanie vers l’Italie. En 202, la capitulation de Carthage livre officiellement l’Hispanie carthaginoise à Rome. En 197 av.jc, les Romains divisent l’Hispanie en deux provinces : Hispanie citérieure, donnant sur la Méditerranée, et Hispanie ultérieure (car plus éloignée de Rome), comprenant le Sud et tournée vers l’océan.

[13] La bataille de Munda se déroula le 17 mars 45 av. jc dans les plaines de Munda, dans le sud de l’Espagne. Ce fut la dernière bataille qui opposa Jules César aux partisans de la République. Après la victoire et la mort de Titus Labienus et Pompée le Jeune (le fils de Pompée le Grand), César put revenir à Rome et gouverna avec le titre de dictateur. Son assassinat marqua le début du processus qui mena à la fin de la république. Son petit-neveu, Octave, devint le premier empereur romain.

[14] La guerre civile de Modène est une guerre civile romaine opposant, au cours de la première moitié de l’année 43 av. jc, Marc Antoine à Decimus Junius Brutus qui refuse de céder le contrôle de la Gaule cisalpine. Ce dernier est soutenu par le Sénat auquel se joint Octavien. Marc Antoine est contraint de se replier vers la Gaule après deux batailles, la première étant celle de Forum Gallorum, et la deuxième devant les murs de Modène, mais les deux consuls de l’année 43 sont tués lors des combats.

[15] La lex Pedia est une loi votée au milieu de l’année 43 av. jc et qui déclare « ennemis publics » tous les meurtriers de César et les condamne à mort, du nom du consul collègue et parent d’Octavien, Quintus Pedius. C’est la première mesure du consulat d’Octavien, qui a fait céder le Sénat et est devenu consul à l’âge de 20 ans, après avoir marché sur Rome plutôt que sur les « ennemis publics » Marc Antoine et Lépide au lendemain de la guerre civile de Modène. Il obtient sans difficulté l’adoption de ce texte. Sextus Pompée, pourtant non présent à Rome lors de l’assassinat de Jules César, est inclus parmi les condamnés. Octavien rencontre ensuite Antoine et Lépide et ils fondent ensemble le second triumvirat

[16] Le second triumvirat est une alliance politique de la Rome antique scellée à Bologne le 11 novembre 43 av. jc rassemblant Marc Antoine, Lépide et Octave-Auguste.

[17] Bologne est une ville italienne située dans le nord-est du pays, entre le Pô et les Apennins. C’est le chef-lieu de la région d’Émilie-Romagne (plaine du Pô) et de la province de même nom et l’une des principales villes d’Italie. Elle est considérée comme le siège de la plus ancienne université du monde occidental puisqu’elle a été fondée en 1088. Plus de 900 ans après sa fondation, l’université est encore aujourd’hui le cœur de la ville