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François de La Rochefoucauld (1558-1645)

samedi 29 octobre 2022, par ljallamion

François de La Rochefoucauld (1558-1645)

Cardinal en 1607

Abbé commendataire de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus [1] et de Saint-Mesmin de Micy [2], évêque de Clermont [3] puis de Senlis [4], grand aumônier de France [5], il fut un grand promoteur des réformes tridentines [6] dans l’Église catholique de France.

Fils de Charles de La Rochefoucauld, comte de Randan, et de Fulvie Pic de La Mirandole , François de La Rochefoucauld n’a que 4 ans lorsqu’il perd son père qui trouve la mort au siège de Rouen [7]. Confié à son oncle Jean de La Rochefoucauld, abbé de Marmoutier [8], il fait ses humanités et étudie la philosophie et la théologie au collège de Clermont tenu par les Jésuites [9].

À 17 ans en 1575, le cardinal de Guise Louis de Lorraine le fait abbé commendataire de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus. Malgré son jeune âge, il se révèle excellent administrateur et emploie l’essentiel des revenus de l’abbaye à sa restauration et à l’aide aux pauvres. En 1584, il succède à son oncle dans la charge de maître de la chapelle du Roi.

Il effectue ensuite un voyage en Italie dont il revient à 26 ans avec une riche collection d’ouvrages grecs et latins. Il est alors nommé par Henri III évêque de Clermont, et prend possession de ce siège le 7 septembre 1585. Il s’y emploie avec succès à y réformer le clergé et à convertir les huguenots, nombreux dans son diocèse.

Il reste à l’écart des excès de la Ligue, mais ne reconnaît la légitimité du roi Henri IV qu’après son retour au catholicisme le 25 juillet 1593. Ne lui tenant pas rigueur de ce délai, le roi le nomme commandeur dans l’ordre du Saint-Esprit [10] et lui donne l’abbaye Saint-Mesmin de Micy en 1598.

Homme de grande culture, autant monarchiste que catholique et par ailleurs très engagé dans les efforts de réforme du clergé français, comme le demande le concile de Trente, il a une grande influence au sein de l’épiscopat français. Aussi, Henri IV, souhaitant le proposer comme modèle au haut clergé, pétitionne le pape Paul V pour qu’il soit fait cardinal. Le 10 septembre 1607 François de la Rochefoucauld est créé cardinal.

Pour avoir son conseiller plus près de lui, Henri IV fait transférer en 1610 l’évêque de Clermont au siège de Senlis. Peu après, La Rochefoucauld est nommé ambassadeur de France à Rome. Il y rencontre entre autres, le cardinal Robert Bellarmine. Une amitié se noue entre les deux ecclésiastiques, tous deux partisans des réformes tridentines bien qu’idéologiquement différents, Bellarmin étant un vigoureux défenseur du pouvoir pontifical dans l’Église tandis que La Rochefoucauld ne cachait pas des tendances gallicanes [11].

Lors de sa première visite en Italie il avait rencontré un autre saint réformateur : Charles Borromée , évêque de Milan [12]. Ses 3 années à Rome sont fructueuses : il gagne la confiance du pape et est nommé vice-doyen du Sacré Collège [13]. Il rentre en France en 1613.

Il devient également le parrain de la princesse Henriette Marie de France, troisième fille et dernier enfant du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis.

Le 2 octobre 1614, il assiste au lit de justice où le roi Louis XIII vient déclarer sa majorité. Aux États généraux de 1614-1615, à Paris avec le soutien du cardinal Jacques du Perron et malgré l’opposition du tiers état, il obtient que l’assemblée générale du clergé adopte les décrets du concile de Trente, avec quelques réserves cependant, qui protègent des libertés de l’Église gallicane. Seule une réforme profonde du clergé peut enrayer le progrès du calvinisme en France.

À la mort du cardinal Du Perron, en 1618, il est nommé grand aumônier de France. En 1619, à la mort de Benjamin de Brichanteau , évêque de Laon [14], il est nommé abbé commendataire de Sainte-Geneviève [15]. Avec courtoisie et persuasion il parvient à corriger les tendances jansénistes [16] auxquelles étaient portés ses chanoines. Il établit la congrégation monastique de Sainte-Geneviève, connue sous le nom de congrégation de France qui connaîtra un remarquable essor au point de fédérer durant la seconde moitié du 17ème siècle plus d’une centaine de monastères et prieurés. Personnellement fidèle aux réformes tridentines il renonce à son titre pour permettre aux chanoines d’élire leur abbé de manière régulière.

En mars-avril 1619, il participe avec Philippe de Béthune et le père Pierre de Bérulle, aux négociations entre Marie de Médicis, réfugiée à Angoulême [17] auprès du duc d’Épernon Jean-Louis de Nogaret de La Valette , et son fils Louis XIII, lors des guerres de la mère et du fils, qui aboutissent à un accord le 30 avril.

Le 8 avril 1622, le pape Grégoire XV lui demande de superviser la réforme des Ordres religieux en France. À la même époque Louis XIII le fait président du Conseil d’État [18].

En 1624 il se démet de ce poste et de l’évêché de Senlis et se consacre alors entièrement aux ordres religieux. En 1639, le Cardinal fonde l’Hospice des Incurables, devenu par la suite l’Hôpital Laennec [19]. Depuis ses études au collège de Clermont, La Rochefoucauld est resté proche des jésuites. Il choisit comme directeur spirituel Étienne Bauny .

En 1636, à 78 ans, il exprime à Étienne Binet provincial de France, le souhait de passer les dernières années de sa vie dans la Compagnie de Jésus. Le supérieur général [20], Muzio Vitelleschi , consulte le pape Urbain VIII qui estime que l’Église de France a besoin de lui. Le 22 septembre 1636 Vitelleschi communique à Binet la volonté pontificale, ajoutant que, de son côté il ne s’oppose pas à ce que La Rochefoucauld réside dans une maison jésuite. Il est autorisé, s’il le souhaite à prononcer à l’article de la mort ses vœux comme jésuite.

François de La Rochefoucauld meurt à l’abbaye Sainte-Geneviève le 14 février 1645 où il est également enterré. Aucune preuve n’existe qu’il prononça des vœux de religion avant de mourir.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Gabriel de La Rochefoucauld, Un homme d’Église et d’État au commencement du xviie siècle. Le Cardinal François de la Rochefoucauld, Paris, Plon, 1926.

Notes

[1] Saint-Philibert de Tournus est un ancien monastère bénédictin situé à Tournus, dans le département français de Saône-et-Loire. De nombreuses parties de ce monastère sont conservées (réfectoire, cellier, cloître, salle capitulaire, etc.), et son église abbatiale est l’un des plus grands monuments romans de France.

[2] L’abbaye Saint-Mesmin de Micy était une abbaye bénédictine située sur l’actuel territoire de la commune de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin dans le département du Loiret. Le lieu accueille une communauté de carmélites depuis 1939.

[3] Clermont ou Clairmonta est une ville en Auvergne, dont la fusion avec la cité voisine et rivale de Montferrand décidée par Louis XIII lors de l’Édit de Troyes du 15 avril 1630 et confirmée un siècle plus tard sous Louis XV en 1731, par Daniel-Charles Trudaine, (second Édit d’union) donne naissance à la capitale auvergnate de Clermont-Ferrand, titre auparavant réservé à Clermont. En 1120, à la suite des crises successives qui opposent les comtes d’Auvergne aux évêques, qui règnent sans partage sur la ville de Clermont, et pour contrecarrer leur pouvoir, le comte d’Auvergne Guillaume VI décide de construire, sur une butte voisine propice aux fortifications, une ville rivale. C’est ainsi que la cité de Montferrand voit le jour, sur le modèle des bastides du Sud-Ouest, ces villes nouvelles du Midi, construites entre le 12ème et le 13ème siècles. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand restent deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand la cité comtale.

[4] Senlis est une commune française, sous-préfecture du département de l’Oise. Elle se situe sur la Nonette, entre les forêts de Chantilly et d’Ermenonville au sud, et d’Halatte au nord, à 40 kilomètres au nord de Paris. De fondation antique, séjour royal durant le Moyen Âge, la cité conserve de sa longue histoire un riche patrimoine et possède plusieurs musées. La vieille ville est constituée d’un ensemble de maisons et ruelles anciennes ceintes de remparts gallo-romains et médiévaux, autour d’une cathédrale gothique

[5] Le grand aumônier de France était un officier de la monarchie française de l’ancien Régime. Il avait la charge de la maison ecclésiastique du roi (la Chapelle). Le titre de grand aumônier a été créé par François 1er. Il n’est pas reconnu comme l’un des grands offices de la couronne dans la déclaration de Henri III de 1582 qui les énumère, mais quelques théoriciens de la monarchie l’ont toutefois considéré comme l’un de ces grands offices. Le grand aumônier avait surtout un rôle symbolique comme l’ecclésiastique le plus important de la cour. Souvent de rang épiscopal, plus rarement cardinalice, il bénéficie de privilèges importants, comme la juridiction sur les établissements hospitaliers de Paris ou le bénéfice de l’argenterie de la chapelle du roi à la mort de ce dernier. Qui plus est, le grand aumônier avait rang de duc à la Cour. De ce fait, l’office a souvent été accaparé par de grandes familles aristocratiques, comme la maison de Rohan. Dans sa direction de la maison ecclésiastique du roi, il est secondé par un premier aumônier. Le grand aumônier faisait communier le roi, célébrait les baptêmes et les mariages des princes.

[6] Le concile de Trente est le 19ème concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Convoqué par le pape Paul III le 22 mai1 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther et Jean Calvin dans le cadre de la réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur 18 ans, ses 25 sessions couvrent 5 pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tiennent à Trente dans la cathédrale de San Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à Trente, dans l’église Santa Maria Maggiore. En réponse aux théories protestantes, le concile confirme la doctrine du péché originel affirmée lors du 16ème concile de Carthage en 418, précise celle de la justification, de l’autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les 7 sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres.

[7] Le siège de Rouen a eu lieu du 28 septembre au 26 octobre 1562 pendant la première guerre de Religion, et fut une victoire décisive des catholiques et du duc de Guise sur la ville huguenote. Le siège par l’armée royale (30 000 hommes) veut empêcher la jonction des calvinistes avec les Britanniques. Antoine de Bourbon, père du futur roi Henri IV, y est mortellement blessé par un tir d’arquebuse le 16 octobre 1562.

[8] L’abbaye de Marmoutier est une ancienne abbaye bénédictine située sur la rive droite de la Loire, un peu en amont de Tours. Fondée par Martin de Tours, peut-être dès 372, l’abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s’étendaient dans une bonne partie de la France médiévale et jusqu’en Angleterre. Elle fut démembrée sous le Révolution française.

[9] La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique masculin dont les membres sont des clercs réguliers appelés « jésuites ». La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola et les premiers compagnons en 1539 et approuvée en 1540 par le pape Paul III.

[10] l’ordre du Saint-Esprit, institué par Henri III (1578), supprimé sous la Révolution (1791), rétabli sous la Restauration (1814), définitivement aboli en droit par la monarchie de Juillet (1830).

[11] Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique française qui cherche à organiser l’Église catholique de façon autonome par rapport au pape. Il s’oppose à l’ultramontanisme. D’une part, le gallicanisme réduit l’intervention du pape au seul pouvoir spirituel, et ne lui reconnaît pas de rôle dans le domaine temporel. D’autre part, s’il reconnaît au pape une primauté spirituelle et juridictionnelle, il cherche à la limiter fortement, au bénéfice des conciles généraux dans l’Église (c’est le conciliarisme), des évêques dans leurs diocèses et des souverains dans leurs États. En pratique, cela se traduit surtout par une mainmise étroite du souverain français sur les nominations et les décisions des évêques. Jean Delumeau distingue le gallicanisme ecclésiastique, qui est une position théologique et ecclésiologique antérieure et ultérieure à la Réforme, le gallicanisme régalien et le gallicanisme parlementaire, qui est une doctrine politique et administrative. Très largement partagée par les juristes français de l’Ancien Régime et du 19ème siècle, cette troisième grande tendance du gallicanisme a contribué à la construction doctrinale de l’État moderne

[12] Le diocèse de Milan fut fondé dès le 3ème siècle, et élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. Il s’agit aujourd’hui du plus important diocèse d’Italie. L’archevêque de Milan est l’évêque métropolitain des diocèses suffragants de Bergame, Brescia, Côme, Crema, Crémone, Lodi, Mantoue, Pavie et Vigevano. Parmi les archevêques de Milan, nombreux sont ceux qui ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Église catholique, et plusieurs furent élus papes.

[13] Le Collège des cardinaux ou Collège cardinalice, appelé autrefois « Sacré Collège », est l’ensemble des cardinaux de l’Église catholique. C’est sous le pontificat du pape Eugène III que les cardinaux formèrent en 1150 le Sacré Collège. Au fil des siècles, leur nombre a augmenté passant d’une dizaine à un peu plus de deux cents, et leur origine s’est diversifiée avec l’expansion du catholicisme. Certains cardinaux occupent des positions particulières au sein du Collège cardinalice : son doyen porte le titre honorifique d’évêque d’Ostie ; le camerlingue assure la gestion temporelle du Saint-Siège lors des périodes de vacances pontificales ; le protodiacre assure des fonctions cérémonielles comme l’annonce des résultats de l’élection pontificale. Les événements qui réunissent le Collège cardinalice sont le conclave ou un consistoire. Les papes sont élus par l’ensemble des cardinaux lors de conclaves.

[14] L’évêché de Laon a été fondé au 4ème siècle. C’est l’un des diocèses les plus prestigieux jusqu’à la Révolution française. Il englobe le nord du département sauf le Vermandois qui appartient au diocèse de Noyon. Avant sa fondation, le diocèse de Laon a été évangélisé par Saint-Bienheuré envoyé en tant que missionnaire à une date inconnue. Le diocèse a été créé à partir d’une partie de l’archidiocèse de Reims en 487 par Saint Rémi qui confie le diocèse à l’un de ces neveux, Saint Génebaud. L’évêque de Laon est un pair de France en l’an 1300 et il est à la tête d’un duché-pairie. Lors des sacres des rois de France, il a une fonction importante car c’est lui qui porte la Sainte Ampoule.

[15] L’abbaye Sainte-Geneviève de Paris est une ancienne abbaye augustinienne, à Paris, dont plusieurs bâtiments sont conservés pour constituer l’actuel lycée Henri-IV.

[16] Le jansénisme est un mouvement religieux, puis politique, qui se développe aux 17ème et 18ème siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l’Église catholique, et à l’absolutisme royal. Les jansénistes se distinguent aussi par leur rigorisme spirituel et leur hostilité envers la compagnie de Jésus et sa casuistique, comme envers un pouvoir trop puissant du Saint-Siège. Dès la fin du 17ème siècle, ce courant spirituel se double d’un aspect politique, les opposants à l’absolutisme royal étant largement identifiés aux jansénistes. Le jansénisme naît au cœur de la réforme catholique. Il doit son nom à l’évêque d’Ypres, Cornélius Jansen, auteur de son texte fondateur l’Augustinus, publié en 1640. Cette œuvre est l’aboutissement de débats sur la grâce remontants à plusieurs dizaines d’années, coïncidant avec l’hostilité grandissante d’une partie du clergé catholique envers la compagnie de Jésus ; il prétend établir la position réelle de Saint Augustin sur le sujet, qui serait opposée à celle des jésuites, ceux-ci donnant une importance trop grande à la liberté humaine

[17] Angoulême est une commune du Sud-Ouest de la France, préfecture du département de la Charente. Ancienne capitale de l’Angoumois sous l’Ancien Régime, Angoulême a longtemps été une place forte convoitée, en raison de sa position de carrefour de voies de communication importantes, et a subi de nombreux sièges. Jean Calvin, promoteur du protestantisme et ami de Louis du Tillet, archidiacre d’Angoulême, obligé de fuir Paris en 1533, se réfugie à Angoulême et dans les grottes de Rochecorail à Trois-Palis. Il y rédige une partie de l’Institution de la religion chrétienne dont la première édition est publiée en latin à Bâle en 1536. Angoulême est touchée par la révolte des pitauds : en 1541, la gabelle est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces provinces ne payaient cet impôt sur le sel. La révolte éclate autour d’Angoulême, et les paysans des campagnes environnantes prennent la ville en juillet 1548. Lors de la première guerres de Religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal, accompagné de la cour. En octobre 1568, la ville est prise par les protestants.

[18] Le Conseil du roi était un ensemble d’organes collégiaux, institutionnalisés et permanents chargés de préparer les décisions du roi de France et de le guider de leurs avis.

[19] L’hôpital Laennec est un ancien hôpital parisien du 7ème arrondissement, situé 40 rue de Sèvres, dont les services ont été déplacés à l’hôpital européen Georges-Pompidou en 2000. Il devait son nom à René Laennec, médecin français initiateur du diagnostic médical par auscultation grâce à l’invention du stéthoscope. En 1634, François de la Rochefoucauld, cardinal et grand aumônier de France, entreprend la construction d’un hôpital pour les pauvres affligés de maux incurables, d’où le nom donné à l’époque d’hospice des Incurables. Pour le faire fonctionner, il obtiendra en 1637 des lettres patentes du roi, des privilèges, des franchises et les autorisations ecclésiastiques nécessaires. Un hôpital succède à l’hospice des Incurables, construit par Christophe Gamard, lorsque celui-ci est transféré, pour ce qui concerne les femmes, en 1873 à Ivry dans le nouvel hôpital. En 1878, il est renommé en l’honneur du médecin René-Théophile-Hyacinthe Laennec.

[20] La Compagnie de Jésus, plus connue sous le nom de ses membres, les jésuites, est dirigée par un Praepositus Generalis, mot latin signifiant préposé général, communément appelé « père général » ou « général ». Celui-ci est élu à vie à la tête de l’ordre et dispose d’une grande autorité, de type militaire sur la Compagnie. L’autorité suprême de l’ordre ou pouvoir législatif est détenue par les congrégations générales. Le rôle du supérieur général, son mandat et ses pouvoirs sont définis par les « constitutions » de l’ordre (9e et 10e parties) et les décrets ou instructions qui lui sont donnés par les congrégations générales. Les médias aiment qualifier de pape noir le supérieur général de la Compagnie de Jésus (un terme jamais utilisé par les jésuites eux-mêmes) en raison de son influence au sein de l’Église, et de la couleur de son habituel habit noir, par opposition à la soutane blanche du pape.