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Jean-Sébastien Bach ou Johann Sebastian Bach

vendredi 23 septembre 2022, par lucien jallamion

Jean-Sébastien Bach ou Johann Sebastian Bach (1685-1750)

Musicien-Organiste et compositeur allemand

Né à Eisenach [1]. Membre le plus éminent de la famille Bach, sa carrière s’est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig [2] qui lui manifestait peu de considération.

Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père Johann Ambrosius Bach , puis par son frère aîné Johann Christoph Bach, mais il a aussi été un autodidacte passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint [3].

Jean-Sébastien Bach fut un virtuose de plusieurs instruments, le violon et l’alto, mais surtout le clavecin et l’orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l’admiration et l’étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.

À la croisée des principales traditions musicales européennes [4], il en a opéré une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu’il n’ait pas créé de forme musicales nouvelles, il pratiqua tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules une dizaine ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme inspiré d’une profonde foi chrétienne.

La musique de Bach réalise l’équilibre parfait entre le contrepoint et l’harmonie avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du 18ème siècle. Il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate [5] religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions exercées : pièces pour orgue à Mühlhausen [6] ou Weimar [7], instrumentales et orchestrales à Cöthen [8], religieuses à Leipzig notamment.

Ses contemporains l’ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il a composé quantité de pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de testament musical.

Peu connue de son vivant au-dehors de l’Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, pleinement redécouverte au 19ème siècle, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l’aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque. Objet d’un culte chez les musicologues et musiciens qui a cependant pu susciter l’ironie de Berlioz , Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n’est comme le plus grand.

Comme nombre de musiciens des 17ème et 18ème siècles, Jean-Sébastien Bach est issu d’une famille de musiciens peut-être venue de Hongrie au 16ème siècle et implantée en Thuringe [9] pour pouvoir y pratiquer librement sa confession luthérienne [10].

Un document, probablement établi par Jean-Sébastien Bach lui-même, donne des informations sur la généalogie et la biographie de 53 musiciens membres de cette famille ; il est intitulé Ursprung der musicalisch-Bachschen Familie [11] et trois copies existent, à défaut du manuscrit autographe.

De fait, cette famille exerçait une sorte de monopole sur toute la musique pratiquée dans la région : ses membres étaient musiciens de ville, de cour, d’église, cantors, facteurs d’instruments, dominant la vie musicale de toutes les villes de la région, notamment Erfurt [12], Arnstadt [13], etc. Chaque enfant avait donc son destin déterminé : il suivrait l’enseignement de son père, de ses oncles ou d’un frère aîné, puis suivrait leur trace, celle de ses ancêtres et de ses nombreux cousins.

L’ancêtre Veit Bach [14], que quatre générations séparent de Jean-Sébastien, aurait été meunier, boulanger et joueur de cithare [15]. Son fils Johannes Hans Bach avait été le premier musicien professionnel de la famille, et avait eu trois fils également musiciens : Johann, Christoph et Heinrich ; parmi les enfants de Christoph, on trouve des frères jumeaux : Johann Christoph et Johann Ambrosius, le père de Jean-Sébastien, nés à Erfurt qui était une des villes de résidence de la famille.

Jean-Sébastien Bach naît à Eisenach le 21 mars 1685, selon le calendrier julien alors en usage dans l’Allemagne protestante, soit le 31 mars 1685 selon le calendrier grégorien adopté seulement en 1700 en Allemagne dans une maison à ce jour disparue, proche de l’actuel musée Jean-Sébastien Bach d’Eisenach [16].

Jean-Sébastien Bach est le dernier des 8 enfants de Johann Ambrosius Bach, trompettiste à la cour du duc et Haussmann [17], et de son épouse Elisabeth, née Lämmerhirt, originaire d’Erfurt. Il est baptisé dans la confession luthérienne dès le 23 mars à Georgenkirche [18]. Ses deux parrains, qui ont donné leur nom à l’enfant, étaient Sebastian Nagel, joueur de pipeau de ville de Gotha [19], et de Johann Georg Kochµ

La famille Bach est réputée pour ses musiciens, car les Bach qui pratiquent cette profession à l’époque sont déjà au nombre de plusieurs dizaines, exerçant comme musiciens de cour, de ville ou d’église dans la région de Thuringe. Jean-Sébastien Bach se situe à la cinquième génération de cette famille depuis le premier ancêtre connu, Veit Bach, meunier et musicien amateur, qui serait venu de Hongrie ou de Slovaquie au 16ème siècle pour fuir des persécutions religieuses, car il était protestant, et se serait installé dans la région à Wechmar.

Son enfance se passe à Eisenach, et il reçoit sa première éducation musicale de son père, violoniste de talent. Il est aussi initié à la musique religieuse et à l’orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach, qui est l’organiste de l’église Saint-Georges et claveciniste du duc. Il fréquente, à partir de ses 8 ans, l’école de latin des dominicains d’Eisenach

Sa mère, meurt le 1er mai 1694, alors qu’il vient d’avoir 9 ans. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec une veuve, Barbara Margaretha Bartholomäi née Keul, mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695. Orphelin dès 10 ans, Jean-Sébastien est recueilli par son frère aîné, Johann Christoph, âgé de 24 ans, élève de Johann Pachelbel et organiste à Ohrdruf [20] et sa tante Johanna Dorothea, qui sera l’Ersatzmutter [21], dont 5 des 9 enfants seront des musiciens accomplis.

Dans cette ville, Jean-Sébastien Bach fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que ses aïeux. Il a pour camarades de classe l’un de ses cousins, Johann Ernst Bach et un ami fidèle, Georg Erdmann. Johann Christoph poursuit son éducation musicale et le forme aux instruments à clavier. Jean-Sébastien se montre très doué pour la musique et participe aux revenus de la famille en tant que choriste au sein du Chorus Musicus, composé d’une vingtaine de chanteurs. Son frère le laisse suivre la construction d’un nouvel orgue pour l’église, puis toucher l’instrument.

Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois même contre la volonté de son aîné. La passion d’apprendre restera un de ses traits de caractère et en fera un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes.

Le 19 janvier 1700, doté d’une bourse, Georg Erdmann quitte Ohrdruf pour le pensionnat Saint Michel de Lunebourg [22]. Dès le 15 mars suivant, Jean-Sébastien Bach le rejoint, parcourant à pied une distance de plus de 300 km. Le désir de retrouver son ami et d’alléger la charge de son entretien par l’aîné, qui est marié et père de famille, le décide probablement à ce changement décisif. Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelisschule [23] qui accueille les jeunes garçons pauvres ayant une belle voix.

Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. Il fait la connaissance de Georg Böhm , un compatriote de Thuringe, musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg [24] Johann Adam Reinken . Böhm l’initie au style musical de l’Allemagne du nord et l’on retrouve quelques menuets dans le Klavierbüchlein [25]. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour ducale de Celle [26] des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle, élève de Lully et professeur de danse, c’est l’approche d’une autre tradition musicale avec François Couperin notamment, Lully, Destouches et Collasse . Après la mue de sa voix, il se tourne vers la pratique instrumentale : orgue, clavecin et violon. Il peut fréquenter la bibliothèque municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche qui recèlent de nombreuses partitions des plus grands musiciens de l’époque. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam Reinken et Vincent Lübeck , deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l’Allemagne du nord.

Bach passera sa première audition en 1702, à Sangerhausen [27], à l’ouest de Halle [28]. Il s’agissait de trouver un successeur à Gottfried Christoph Gräffenhayn qui venait de mourir le 09 juillet 1702. En dépit de l’excellente audition qu’il donna, le duc en personne, Johann Georg de Saxe-Weissenfels, s’opposa à cette nomination et attribua le poste au petit-fils d’un ancien titulaire de cette charge.

En janvier 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-Weimar à Weimar [29], grande ville de Thuringe. Il est employé comme laquais et violoniste dans l’orchestre de chambre du frère du duc de Weimar. En 7 mois, jusqu’à la mi-septembre 1703, il se forge une solide réputation d’organiste et est invité à inspecter et inaugurer le nouvel orgue de l’église de Saint-Boniface d’Arnstadt, au sud-ouest de Weimar. Il a 18 ans

En août 1703, il accepte le poste d’organiste de cette église, qui lui assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et l’accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach avait toujours entretenu des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n’est pas sans tensions : il n’est apparemment pas satisfait du chœur. Des conflits éclatent, et il en vient par exemple aux mains avec un bassoniste, Johann Heinrich Geyersbach. Ses employeurs lui reprochent une absence excessive lors de son voyage à Lübeck ; il devait partir quatre semaines mais ne revint que 4 mois plus tard en 1705/1706 : il avait rendu visite à Buxtehude pour assister aux fameuses Abendmusiken [30] à l’église Sainte-Marie, faisant 400 kilomètres à pied pour s’y rendre. C’est à cette époque que Bach achève d’élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions monumentales.

De retour à Arnstadt en janvier 1706 après avoir rendu visite à Reincken à Hambourg et Böhm à Lüneburg, le consistoire lui reproche vivement sa nouvelle manière d’accompagner l’office, entrecoupant des strophes et usant d’un contrepoint si riche que le choral n’en est plus reconnaissable. Le consistoire l’accuse aussi de profiter des sermons pour s’éclipser et rejoindre la cave à vin, et de jouer de la musique dans l’église avec une demoiselle étrangère, sa cousine Maria Barbara

Le décès de l’organiste de l’église Saint-Blaise de Mühlhausen, lui offre l’opportunité qu’il attendait : de l’automne 1707 à la mi-juillet 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate, prélude à une œuvre liturgique monumentale à laquelle viendra se rajouter l’œuvre pour orgue. Il compose durant sa vie des cantates pour 5 années complètes de cycle liturgique, soit plus de 300. Plusieurs dizaines de ses compositions sont perdues, dont une partie date de cette période.

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu, et Bach peine à trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 octobre 1707, il épouse, à Dornheim près d’Arnstadt, sa cousine Maria Barbara dont il admire le timbre de soprano [31]. Il doit se battre pour constituer une dot convenable, aidé par l’héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt, et pour donner à sa femme une place dans les représentations, car les femmes ne sont généralement pas admises à la tribune d’honneur jusqu’au 19ème siècle. Ils auront 7 enfants dont 4 atteignent l’âge adulte, parmi lesquels Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel .

Bach rassemble une bibliothèque de musique allemande, et fait travailler le chœur et le nouvel orchestre. Il récolte les fruits de son labeur lorsque la cantate BWV 71, inspirée de Buxtehude, écrite pour l’inauguration du nouveau conseil est donnée dans la Marienkirche, où il a son siège, le 4 février 1708.

Le gouvernement de Mühlhausen est satisfait du musicien : il ne fait aucune difficulté pour rénover à grands frais l’orgue de l’église Divi Blasii [32], et lui confie la supervision des travaux. Il édite à ses frais la cantate BWV 71, l’une des rares œuvres de Bach publiée de son vivant, et il réinvite par 2 fois le compositeur pour la diriger.

Cependant, une controverse naît au sein de la ville : les luthériens orthodoxes, amoureux de musique, s’opposent aux piétistes, plus puritains et qui refusent les arts. Bach, dont le supérieur direct Johann Adolf Frohne est un piétiste, sent que la situation ira en se dégradant, et accepte une meilleure situation à Weimar.

De 1708 à 1717, il est organiste et premier violon soliste à la chapelle du duc de Saxe-Weimar [33], Guillaume-Ernest de Saxe-Weimar . Il dispose de l’orgue, mais aussi de l’ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période voit la création de la plupart de ses œuvres pour orgue, dont la plus connue, la célèbre Toccata et fugue en ré mineur, BWV 565. Il compose également de nombreuses cantates, et des pièces pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.

Bach avait la compétence, la technique et la confiance pour construire des structures de grande échelle et synthétiser les influences de l’étranger, italiennes ou françaises.

De la musique des Italiens tels que Vivaldi, Corelli et Giuseppe Torelli , il a appris l’écriture d’ouvertures dramatiques et en a adopté les développements ensoleillés, les motifs rythmiques dynamiques et les arrangements harmoniques décisifs.

Mais Bach souhaite quitter cette ville où il s’ennuie. Il a comme élève le neveu du duc et son héritier, Ernest-Auguste 1er . Celui-ci, bon claveciniste, avait épousé Éléonore-Wilhelmine d’Anhalt-Köthen , mais critiquait ouvertement la politique de son oncle.

Bach passe une bonne partie de son temps au château d’Ernest-Auguste. Voulant marquer son mécontentement à l’égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce dernier, mais Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s’en trouve alors offusqué.

En 1716, le maître de la chapelle, Drese, meurt. La place devait alors logiquement revenir à Bach. Le duc, après avoir essayé de s’assurer les services de Georg Philipp Telemann, nomme le fils de Drese. Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d’écrire des cantates pour Guillaume II.

Le prince Léopold d’Anhalt-Köthen , beau-frère du duc de Saxe-Weimar, avait été très impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Éléonore-Wilhelmine avec Ernest-Auguste 1er. Il propose à Bach le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le plus élevé des postes de musiciens permettant à Bach d’être appelé Herr Kapellmeister [34]. Bach, qui avait déjà refusé un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde [35] car le duc avait doublé ses appointements pour le garder, accepte cette offre. En apprenant la nouvelle, le duc emprisonne Bach durant un mois, du 6 novembre au 2 décembre. Il compose alors en prison les 46 chorals du Petit livre d’orgue [36]

De décembre 1717 à avril 1723, il succède à Johann David Heinichen comme Kapellmeister à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Weimar. Le prince est un brillant musicien : il joue avec talent du clavecin, du violon et de la viole de gambe [37]. Son Grand Tour de 1710 à 1713 le met en contact avec la musique profane italienne et le convainc de la nécessité de développer la musique profane allemande, d’autant que ses convictions religieuses calvinistes lui interdisent la musique d’église.

Une opportunité se présente à lui car Frédéric-Guillaume 1er de Prusse vient d’accéder au pouvoir, et celui-ci ne montre aucun intérêt pour les arts : il licencie les artistes de la Cour et les dépenses baissent de 80 % en une année. Le prince Léopold peut attirer des musiciens de la cour de Berlin [38] vers celle de Köthen, qui dispose rapidement de 18 instrumentistes d’excellent niveau. La musique représente dès lors le quart du budget pourtant limité de la principauté de Anhalt-Köthen, qui devient un important centre musical.

Bach a écrit un bon nombre de musique de chambre à Köthen. Traditionnellement, la période de Köthen est vue comme le point culminant de rendement de musique de chambre de Bach.

L’ambiance y est informelle, et le prince traite ses musiciens comme ses égaux. Il les emmène à Carlsbad [39] pour prendre les bains, et il joue souvent avec eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère Gisela Agnes s’irrite de la présence perpétuelle de l’orchestre au palais. Son poste offre à Bach un certain confort pécuniaire, avec une dotation de 400 thalers par an. Le prince Léopold est par ailleurs le parrain de Léopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria Barbara.

Cette période heureuse est propice à l’écriture de ses plus grandes œuvres instrumentales pour luth, flûte, violon, clavecin, violoncelle, 6 concertos brandebourgeois, et probablement Suite orchestrale n°3 en ré majeur, BWV 1068 Sarabande.

En 1719 il est allé à Berlin obtenir un grand clavecin de Mietke pour la cour, qui l’a considérablement stimulé.

Mais sa femme Maria Barbara meurt le 7 juillet 1720, et cet événement le marque profondément. Il en est d’autant plus bouleversé qu’il n’apprend la mort et l’enterrement de son épouse qu’à son retour de Dresde. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke , fille d’un grand musicien et prima donna [40] de la cour de Köthen.

Il songe à quitter cet endroit rempli de souvenirs à la recherche d’une ville universitaire pour les études supérieures de ses enfants, d’autant qu’il ne peut composer de musique sacrée dans une cour calviniste. De plus, la deuxième femme du Prince, épousée en 1721, semble être peu sensible aux arts en général, et en détourne son mari. Parallèlement, le prince doit contribuer davantage aux dépenses militaires prussiennes.

Bach cherche un nouvel emploi. À la Katharinenkirche [41] de Hambourg [42], il donne un concert très remarqué, en particulier par Johann Adam Reinken, presque centenaire, et se voit presque proposer un poste. Il rassemble un recueil de ses meilleures œuvres concertantes, et les envoie au margrave [43] de Brandebourg [44] qui lui avait marqué un certain intérêt 2 ans auparavant. Il postule à Leipzig, où le poste de Cantor [45] est vacant et lui permet une plus grande renommée dans le Saint Empire, mais aussi en Pologne et en France : le prince électeur de Saxe est roi de Pologne a fréquenté la cour de Versailles, avec laquelle il garde de bonnes relations.

Il obtient le poste de Cantor de Leipzig, succédant à Johann Kuhnau , fonction pourtant d’un rang inférieur à celui de Kapellmeister qu’il occupait auprès du prince. C’est peu après sa nomination, alors qu’il est encore à Köthen, qu’il compose la Passion selon saint Jean destinée à l’église Saint-Thomas de Leipzig. Cette ville de commerce n’a pas d’orchestre de cour et l’opéra a fermé ses portes, sa femme cantatrice doit y abandonner sa carrière. Elle l’aide alors dans ses travaux de copie et de transcription

À Leipzig, le poste de Johann Kuhnau, le Thomaskantor [46] de l’église luthérienne saint Thomas, est à pourvoir. La place ayant été précédemment refusée par Georg Philipp Telemann, le conseil tente de débaucher d’autres compositeurs : Christoph Graupner décline l’offre ainsi que Georg Friedrich Kauffmann, Johann Heinrich Rolle , et Georg Balthasar Schott. Le Docteur Platz, membre du conseil, révèle dans sa correspondance les raisons du choix qu’ils se résolvent à faire. Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l’on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. Bach est choisi le 22 avril 1723 et signe son contrat en 14 clauses le 5 mai.

À l’époque, Leipzig, avec ses 30 000 habitants, est la deuxième ville de Saxe. Elle est le siège de foires commerciales réputées, un centre d’édition reconnu, et s’enorgueillit d’une université renommée [47] qui dut compter dans le choix que fit Bach de venir s’installer dans la ville. La possibilité que ses fils y étudient entre en effet dans les projets du futur Cantor.

La famille Bach s’installe à Leipzig le 22 mai 1723 et y séjourne jusqu’à sa mort en 1750. En qualité de Thomaskantor et Director Musices, il est responsable de l’organisation musicale des deux églises principales de la ville [48] et enseigne la musique aux élèves de Saint-Thomas. Il doit ainsi fournir de très nombreuses partitions et constitue selon sa Nécrologie un ensemble de Cinq années de cantates pour tous les dimanches et jours de fête, sans compter le Magnificat, les Passions, et autres œuvres… De ces 300 cantates supposées et probables, un tiers environ a malheureusement été perdu. Il n’y a qu’une seule répétition pour les cantates, mais le Cantor bénéficie de solistes instrumentaux brillants [49] ou d’excellent niveau, solistes de passage et étudiants du Collegium Musicum. Les chœurs, dont on ne connaît pas l’effectif exact, sont apparemment capables de chanter des parties difficiles après la formation que Bach leur a dispensée. Il se heurte souvent à la jalousie de ses confrères qui forcent notamment les élèves à boycotter ses leçons de musique. Il eut sans cesse des rapports tendus avec les autorités civiles et religieuses de la ville, ce qui le poussa plusieurs fois, mais sans résultat, à chercher une meilleure situation ailleurs.

Le 19 novembre 1736, Bach se vit accorder le titre honorifique de compositeur de la Chapelle royale de la cour de Saxe, sans toutefois que cela s’accompagnât d’un salaire. À cette occasion, il se fit entendre sur le nouvel orgue Silbermann de la Frauenkirche [50] à Dresde.

Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologie, théologie et mystique. Sa femme Anna Magdalena l’aide beaucoup dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses partitions. Sa fonction de responsable du Collegium Musicum de 1729 à 1737, puis après l’intérim de son élève Carl Gotthelf Gerlach de 1739 à 1744) lui permet d’organiser des représentations musicales au Café Zimmermann [51] pour des amateurs bourgeois de musique , et de participer aux débats à l’Université. Il ne manque pas une occasion d’aller à l’opéra de Dresde où son fils Wilhelm Friedemann est organiste. C’est à Leipzig qu’il compose la majorité de ses œuvres sacrées.

Il écrit également la Clavier-Übung ou Klavierübung, le deuxième livre du Clavier bien tempéré. Il compose aussi un important corpus pour orgue, 4 Passions selon son fils Carl Philipp Emanuel, un Magnificat, 3 oratorios [52], et son testament musical, écrit pour Noël 1724 et de 1733 à 1749 : la Messe en si mineur.

Les dix dernières années de sa vie, renonçant aux activités attachées à la fonction de Cantor, Bach limite sa production essentiellement à la musique instrumentale. En 1747, il intègre la Correspondierende Societät der musicalischen Wissenschaften fondée par Lorenz Christoph Mizler pour laquelle il dut fournir chaque année une communication scientifique dans le domaine musical ainsi que son portrait à l’huile, celui d’ Elias Gottlob Haussmann . C’est pour cette société qu’il compose et fait publier les Variations canoniques en 1747, l’Offrande musicale en 1748 et il est probable que l’Art de la fugue devait être la contribution de l’année suivante.

En mai 1747, il se rend en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann à Potsdam [53] pour une visite à Frédéric II sollicitée par le souverain lui-même par l’entremise de Carl Philipp Emanuel, claveciniste de la cour depuis 1741.

Il commence à perdre la vue en 1745, et bientôt ne peut plus travailler. Au printemps 1750, il confie par 2 fois ses yeux à John Taylor , un ophtalmiatre réputé, qui ne lui permit pas de recouvrer la vue, sinon par intermittence. 10 ans plus tard, le même John Taylor opère Haendel avec le même résultat. Affaibli par ces opérations de la cataracte, Bach ne survit pas plus de 6 mois. Le 18 juillet, il recouvre soudainement la vue, mais quelques heures plus tard est victime d’une attaque d’apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750, en début de soirée. Anna Magdalena lui survit 10 ans, vivant précairement de subsides de la municipalité.

Bach eut 20 enfants de ses deux mariages successifs. 10 mourront à la naissance ou en bas âge, 4 deviendront compositeurs à leur tour et se lancent vite sur la voie du courant pré-classique qui prend alors le pas sur le Baroque.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Luc Delut, Chercheur d’Éternité Jean-Sébastien Bach L’Harmattan, 2009. (ISBN 978-2-296-07958-8)/ texte de Marc Leboucher, Bach, Paris, Gallimard, coll. « Folio biographies » (no 102), 2013, 375 p. (ISBN 2-07-044749-9, OCLC 993639763, notice BnF no FRBNF43628812)/ Texte de Alberto Basso, Redécouvrir Jean-Sébastien Bach. Harmonia Mundi, 1997

Notes

[1] Duché de Saxe-Eisenach

[2] Leipzig est une ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. En 1409 est fondée l’université de Leipzig, l’Alma Mater Lipsiensis (la mère nourricière lipsienne), une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1497, l’empereur Maximilien 1er étend les privilèges des (désormais trois) marchés annuels, en en faisant des foires impériales ; concrètement, aucune ville dans un rayon d’environ 115 km n’a le droit d’organiser des foires. Fortes de ce droit, les trois foires de Leipzig se développent considérablement jusqu’à devenir les plus importantes d’Allemagne au 18ème siècle devançant celles de Francfort-sur-le-Main. Il s’agit des foires du Nouvel An, de Pâques, et de la Saint-Michel. Au 18ème siècle, constituant une véritable plateforme commerciale où s’échangent des marchandises de l’Europe occidentale, centrale, et orientale, de l’Empire russe et même de la Perse (par l’intermédiaire des marchands juifs de la Pologne-Lituanie).

[3] En musique, le contrepoint rigoureux (souvent appelé contrepoint) est une discipline d’écriture musicale classique qui a pour objet la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. Le mot contrepoint vient du latin punctus contra punctum a morticulum, littéralement point contre point c’est-à-dire note contre note. Le contrepoint est plus ancien que l’harmonie tonale. Initialement modal, il est le fondement de la polyphonie qui a eu cours en Occident jusqu’au début de la période baroque.

[4] pays germaniques, France et Italie

[5] Une cantate est une composition vocale et instrumentale qui comporte plusieurs morceaux. Elle porte généralement sur un thème qui peut être profane (cantata da camera) ou sacré (cantata da chiesa), mais à la différence de l’opéra, elle ne comporte aucun aspect théâtral ni dramatique.

[6] Mühlhausen est une ville allemande située dans le Land de Thuringe. Mühlhausen a été marquée par le passage de Jean-Sébastien Bach, entre 1707 et 1708. Il y fut organiste dans plusieurs églises, et il y écrivit sa première cantate.

[7] Weimar est une ville d’Allemagne, traversée par l’Ilm. Elle se situe dans le land de Thuringe. Weimar acquit son statut de ville en 1253. À partir de 1572, elle a été la capitale du duché de Saxe-Weimar, puis du grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, et ce, jusqu’en 1918.

[8] Köthen (Anhalt) (Cothen en français) est une ville de l’est de l’Allemagne à environ 30 km au nord de Halle (Saale). Cette ville est renommée pour être le lieu où Jean-Sébastien Bach a composé de nombreuses œuvres célèbres. Bach travaillait à Köthen de 1717 à 1723 comme maître de chapelle pour le prince Léopold d’Anhalt-Köthen.

[9] Le landgraviat de Thuringe est un ancien État du Saint-Empire romain germanique. Créé vers 1111/1112 sous le règne de l’empereur Henri V, il est attribué à la dynastie des Ludowinges lors de la nomination du landgrave Louis 1er par le roi Lothaire III en 1131. Les landgraves de Thuringe comptèrent parmi les princes les plus puissants de l’Empire, ils devaient cependant se défendre contre la concurrence des archevêques de Mayence (à Erfurt) et de nombreuses familles comtales, telles que les Schwarzbourg, les comtes de Weimar-Orlamünde, la maison d’Henneberg ou la maison Reuss.

[10] Le luthéranisme est la théologie qui trouve son origine dans la pensée et les écrits du théologien et moine augustin allemand Martin Luther, à partir de 1517. Ce courant de pensée a favorisé plus généralement l’émergence d’une théologie protestante et d’églises protestantes au cours du 16ème siècle, tout en restant la référence dogmatique principale du courant théologique d’églises protestantes luthériennes, notamment en Allemagne et dans les pays scandinaves. Du fait des circonstances historico-politiques, d’importantes églises luthériennes se sont constituées dans d’autres régions ou pays, en Alsace et Lorraine, à Madagascar, en Pologne, dans les pays baltes notamment. Le luthéranisme concerne à la fois la foi d’individus se revendiquant protestants luthériens, les Églises luthériennes et un corpus théologique et ecclésiologique. La théologie de Luther est le bien commun de l’ensemble de la Réforme protestante. Le luthéranisme est ainsi une branche du protestantisme, qui est lui-même un courant du christianisme.

[11] Origine de la famille des Bach musiciens

[12] Erfurt est une ville d’Allemagne, capitale de la Thuringe, évêché catholique et ville universitaire, fondée au 8ème siècle, traversée par la rivière Gera.

[13] Arnstadt est le chef-lieu de l’arrondissement d’Ilm en Thuringe (Allemagne) et est surnommée « la porte de la forêt de Thuringe » (Das Tor zum Thüringer Wald). La ville, fondée dès le 8ème siècle, est surtout connue pour le séjour qu’y fit Jean-Sébastien Bach de 1703 à 1707 en tant qu’organiste de l’église paroissiale qui porte aujourd’hui son nom. Le musée historique de la ville regroupe, entre autres, des souvenirs du compositeur.

[14] Veit Bach est un nom qui apparaît deux fois dans la généalogie de la famille Bach. Le premier serait le plus ancien ancêtre connu de la dynastie, le second serait son cousin. Les deux personnages sont souvent confondus.

[15] La cithare est un instrument de musique à cordes pincées, prépondérant dans le folklore autrichien voire germanique, mais aussi répandu en Hongrie, en Suisse, en Slovénie, en France et en Italie.

[16] La maison de Jean-Sébastien Bach est une maison-musée de style manoir du 15ème siècle, située à Eisenach en Thuringe en Allemagne, ville où est né Jean-Sébastien Bach, et où il a vécu pendant une partie de son enfance. Un important musée lui est dédié depuis le 27 mai 1907.

[17] c’est-à-dire musicien de ville

[18] l’église Saint-Georges

[19] Gotha est une ville allemande de Thuringe, Chef-lieu de l’arrondissement du même nom, elle est située à 23 km à l’ouest d’Erfurt, la capitale du Land. Gotha doit sa renommée à son rôle de capitale et de résidence des ducs de Saxe-Gotha de 1640 à 1918. Elle fut un des centres de l’édition en Allemagne (atlas géographiques de Justus Perthes et almanach de Gotha notamment) et un grand centre des sciences naturelles, ce dont témoignent le Musée d’Histoire Naturelle et son observatoire. La ville est dominée par la silhouette du château de Friedenstein, résidence des ducs de Saxe-Gotha-Altenbourg, puis des ducs de Saxe-Cobourg-Gotha.

[20] Ohrdruf est une ville allemande, située à l’ouest de l’état fédéral (land) de Thuringe, dans l’arrondissement de Gotha.

[21] mère de substitution

[22] La principauté de Lunebourg ou de Lunebourg-Celle est un État du Saint Empire romain germanique fondé en 1269.

[23] Une manécanterie désigne, à partir de la fin du 19ème siècle, un type particulier de chœur d’enfants d’abord composé de garçons, rattaché à une cathédrale ou à une paroisse importante. Le chœur est géré par le clergé.

[24] Hambourg est une ville et l’un des 16 Länder composant l’Allemagne. Située au nord du pays, près de l’embouchure de l’Elbe et à proximité de la mer du Nord, Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne (après Berlin) et le premier port du pays. Hambourg était membre fondateur de la ligue hanséatique. Cette ancienne appartenance est encore aujourd’hui revendiquée par la ville, comme élément caractéristique de son identité. C’est ainsi que le code de la ville sur les plaques d’immatriculation est HH, qui signifie Hansestadt Hamburg et que le nom officiel de la ville est Freie und Hansestadt Hamburg (ville libre et hanséatique de Hambourg).

[25] Les Petits livres de notes d’Anna Magdalena Bach sont des cahiers de musique rédigés par Johann Sebastian Bach et des membres de sa famille.

[26] Celle est une ville de Basse-Saxe (Allemagne), à 40 km au Nord-Est de Hanovre. Elle est connue dans la région pour son centre-ville pittoresque (nombreuses maisons à colombages restaurées), son château et ses commerces et connue internationalement pour son haras national.

[27] Sangerhausen est une ville du Land de Saxe-Anhalt (Allemagne), chef-lieu de l’arrondissement de Mansfeld-Harz-du-Sud. Elle est située au sud-est de la Harz, à environ 35 kilomètres à l’est de Nordhausen et à 50 kilomètres à l’ouest de Halle (Saale). À Sangerhausen, se trouve la plus grande roseraie du monde, l’Europa-Rosarium, créée en 1903.

[28] Halle est une ville d’Allemagne, située dans le land de Saxe-Anhalt sur les bords de la Saale. En 806, une forteresse fut érigée à l’emplacement de la ville actuelle pour protéger les nombreux gisements de sel que compte la région et qui donnèrent leur nom à la ville, hall signifiant « sel » en grec ancien et en vieux celtique. La ville eut son apogée à la fin du Moyen Âge, entre le 14ème siècle et le 16ème siècle. À cette époque fut construit le château Moritzburg qui fut jusqu’en 1541 la résidence favorite des archevêques de Magdebourg et de Mayence. Halle fut une ville universitaire importante dès le 17ème siècle.

[29] Weimar est une ville d’Allemagne, traversée par l’Ilm. Elle se situe dans le land de Thuringe. Weimar acquit son statut de ville en 1253. À partir de 1572, elle a été la capitale du duché de Saxe-Weimar, puis du grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, et ce, jusqu’en 1918.

[30] Concerts du soir

[31] Dans la musique occidentale, au sein de la musique classique, le terme soprano désigne avant tout le pupitre dont la tessiture se situe « au-dessus » (de celui des altos, ténors et basses). Dans le domaine vocal, il désigne la voix de femme ou d’enfant (fille ou garçon avant la mue), en soliste ou au sein d’un pupitre. Historiquement, il y a eu des sopranos masculins : les castrats des périodes baroque et classique. De nos jours, les hommes chantant en voix de fausset sont habituellement appelés contreténors ou sopranistes, lorsque leur ambitus se rapproche (cas exceptionnels) de celui du soprano.

[32] Blasiuskirche ou saint Blaise

[33] Le duché de Saxe-Weimar est un ancien État du Saint Empire romain germanique situé dans la région de Thuringe, avec pour capitale Weimar. C’est l’un des duchés saxons issus des partitions des biens de la branche ernestine de la maison de Wettin. La résidence des ducs a joué un rôle significatif dans le mouvement litteraire allemand du classicisme de Weimar de la fin du 18ème siècle et du début du 19ème siècle. L’État fut créé en 1572 lors de la division du duché de Saxe en deux parties - les duchés de Saxe-Weimar et de Saxe-Cobourg-Eisenach. À partir de 1741, Saxe-Weimar est gouverné en union personnelle avec le duché de Saxe-Eisenach ; en 1809, les deux duchés ont été unis, puis élevés au grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach.

[34] celui qui dirige le chœur, d’abord envisagé dans sa finalité liturgique. C’est donc le responsable de la musique, depuis l’exécution des chorals (base de la liturgie luthérienne née au 16ème siècle), jusqu’à la composition et l’exécution des motets, en passant par l’enseignement des disciplines musicales nécessaires à ces pratiques. Par exemple : maître de musique d’une église cathédrale ou d’un autre type d’église (généralement collégiale), ainsi que maître de la musique de la chapelle de la cour, ou d’un prince (on dit alors : Hofkapellmeister).

[35] Dresde est une ville-arrondissement d’Allemagne, capitale et ville la plus peuplée de la Saxe. Elle se situe dans le bassin de Dresde, entre les parties supérieures et médianes de l’Elbe et la plaine d’Allemagne du nord.

[36] Orgelbüchlein

[37] La viole de gambe, ou viole, est un instrument de musique à cordes et à frettes joué à l’aide d’un archet. La famille des violes, qui a dominé la vie musicale européenne dès le 15ème siècle, se distingue de celle des violons principalement par le nombre des cordes (six et non quatre, en boyau), la présence de frettes qui divisent la touche comme sur le luth ou la guitare, la tenue de l’instrument sur ou entre les genoux et la tenue de l’archet, qui permet de modifier la tension des crins.

[38] Berlin est la capitale et la plus grande ville d’Allemagne. Institutionnellement, c’est une ville-État nommée Land de Berlin. Fondée au 13ème siècle, Berlin a été successivement capitale de l’électorat du Brandebourg de 1247 à 1701, du royaume de Prusse de 1701 à 1871, de l’Empire allemand de 1871 à 1918, de la République de Weimar de 1919 à 1933 et du Troisième Reich de 1933 à 1945. Après 1945 et jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, la ville est partagée en quatre secteurs d’occupation.

[39] maintenant Karlovy Vary en République tchèque

[40] Originellement utilisé dans les compagnies d’opéra, ce terme est d’abord utilisé pour désigner la chanteuse principale dans une compagnie d’opéra, c’est-à-dire la personne à laquelle le rôle principal est attribué. La prima donna était généralement une soprano. Le terme semble avoir été utilisé pour la première fois en 1610 dans une lettre du cardinal Ferdinand Gonzague adressée à son père le duc de Mantoue vantant la qualité du chant d’Adriana Baroni.

[41] L’église Sainte-Catherine de Hambourg est une église protestante située dans la ville de Hambourg en Allemagne.

[42] Hambourg est une ville et l’un des 16 Länder composant l’Allemagne. Située au nord du pays, près de l’embouchure de l’Elbe et à proximité de la mer du Nord, Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne (après Berlin) et le premier port du pays. Hambourg était membre fondateur de la ligue hanséatique. Cette ancienne appartenance est encore aujourd’hui revendiquée par la ville, comme élément caractéristique de son identité. C’est ainsi que le code de la ville sur les plaques d’immatriculation est HH, qui signifie Hansestadt Hamburg et que le nom officiel de la ville est Freie und Hansestadt Hamburg (ville libre et hanséatique de Hambourg).

[43] Le titre de margrave était donné aux chefs militaires des marches (ou mark), dans l’empire carolingien, puis à certains princes du Saint Empire romain germanique. Le titre équivalent en français est marquis. Le margraviat est la juridiction sur laquelle il a autorité.

[44] Le Brandebourg Prusse était un État européen regroupant, dès 1618 la Marche de Brandebourg et le Duché de Prusse sous l’union personnelle de la dynastie de Hohenzollern. Il a été à l’origine de la création en 1701 du Royaume de Prusse.

[45] Chef de chœur ou maître de chapelle (directeur de la musique d’une église, dans les pays allemands) : celui qui dirige le chœur, d’abord envisagé dans sa finalité liturgique. C’est donc le responsable de la musique, depuis l’exécution des chorals (base de la liturgie luthérienne née au 16ème siècle), jusqu’à la composition et l’exécution des motets, en passant par l’enseignement des disciplines musicales nécessaires à ces pratiques. Par exemple : maître de musique d’une église cathédrale ou d’un autre type d’église (généralement collégiale), ainsi que maître de la musique de la chapelle de la cour, ou d’un prince (on dit alors : Hofkapellmeister).

[46] Le Thomaskantor est le nom donné au directeur artistique du chœur de l’église Saint-Thomas de Leipzig créé en 1212. Il est nommé par le conseil municipal de la ville de Leipzig en Allemagne et a pour responsabilité la direction des services hebdomadaires appelés motets, des services dominicaux et autres de l’église Saint-Thomas de Leipzig. Johann Sebastian Bach est le plus célèbre des Thomaskantor, poste qu’il a tenu de 1723 à 1750. Il était responsable de la musique des quatre principales églises de Leipzig. À son époque, les responsabilités attachées à sa charge s’étendaient au-delà du domaine musical : lui et ses prédécesseurs devaient par exemple également enseigner le latin.

[47] L’université de Leipzig, située dans le land de Saxe, est l’une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1409, par le décret de Kuttenberg, le roi des Romains Venceslas donnait la primauté aux Tchèques sur les Allemands. Mécontents, les Allemands quittèrent alors Prague pour Leipzig et obtinrent des landgraves Frédéric 1er de Saxe et Guillaume II de Misnie la fondation d’une nouvelle université. À l’origine, elle comptait quatre facultés ; on en trouve maintenant quatorze, avec environ 29 000 étudiants, ce qui en fait la deuxième université de Saxe. Elle est en activité sans interruption depuis bientôt 6 siècles, et rassemble aujourd’hui plus de 150 départements, pour 190 programmes de formations débouchant notamment sur de nombreux masters et certificats d’aptitudes à l’enseignement. L’université de Leipzig est notamment réputée pour sa faculté de médecine.

[48] Saint-Nicolas et Saint-Thomas

[49] les trompettistes

[50] L’église Notre-Dame de Dresde (Dresdner Frauenkirche en allemand) est une église luthérienne de Dresde, œuvre de l’architecte George Bähr, commencée en 1726 et achevée en 1743. On l’a considérée comme une des plus belles églises luthériennes d’Allemagne. Avec son immense dôme surhaussé en pierre, chef-d’œuvre technique de l’architecture baroque, et le grand lanternon qui le surmonte, l’église mesure 96 mètres de hauteur.

[51] Café Zimmermann est le nom de l’établissement de Gottfried Zimmermann qui se situe à Leipzig, rue Sainte-Catherine. Au 18ème siècle, chaque semaine, le Collegium Musicum, ensemble fondé par Georg Philipp Telemann, et dirigé par Johann Sebastian Bach entre 1729 et 1739, donne un concert composé de cantates profanes ou de musique instrumentale. À l’époque, Leipzig attirait beaucoup de musiciens venus voir le Cantor ou simplement pour participer à la vie musicale de la ville. Aucun programme du répertoire du café n’est arrivé jusqu’à nous, mais des articles de journaux annoncent les concerts variés et nombreux, on suppose que l’on donnait des pièces composées par Bach, de ses fils, de Telemann, mais aussi celles des plus grands compositeurs européens dont la musique circulait en partitions ou dans la tête des musiciens, de passage à Leipzig.

[52] Un oratorio est une œuvre lyrique dramatique représentée sans mise en scène, ni costumes, ni décors. Généralement composé pour voix solistes, chœur et orchestre symphonique, avec parfois un narrateur, son sujet est le plus souvent religieux (épisode extrait de la Bible ou des Évangiles, de la vie du Christ ou d’un(e) saint(e)… ). Il peut être aussi profane (héros mythologique, sujet historique, hymne à la nature…). Formellement assez proche de la cantate et de l’opéra, l’oratorio comprend généralement une ouverture, des récitatifs, des airs et des chœurs.

[53] Potsdam est une ville d’Allemagne, capitale du Land de Brandebourg située près de Berlin, au bord de la rivière Havel.