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L’histoire pour le plaisir

Georg Philipp Telemann

dimanche 23 janvier 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 25 septembre 2014).

Georg Philipp Telemann (1681-1767)

Compositeur allemand

Georg Philipp Telemann Compositeur allemandNé à Magdeburg [1], fils de Heinrich Telemann mort en 1685 pasteur à Magdebourg, sa mère est la fille d’un ecclésiastique, et son frère plus âgé a également pris les ordres.

Il est issu d’une famille des classes moyennes, dont la plupart des membres ont suivi des études universitaires, et servi l’église.

En dehors de son arrière-grand-père paternel, qui avait été un temps chef de chœur à l’église, aucun autre membre de sa famille n’entretenait un rapport direct à la musique. Georg Philipp est le dernier des 3 enfants qui ont atteint l’âge adulte.

Il complétera ses connaissances musicales à Zellerfeld [2], puis écrira de la musique pour des drames scolaires du recteur Johann Christoph Losius et dirigera la musique d’église au couvent ST Godehard.

Georg Philipp fréquente le collège de la vieille ville et l’école de la cathédrale de Magdebourg [3], où il reçoit une instruction en latin, rhétorique, dialectique et poésie allemande. Témoignent par exemple de sa vaste culture générale les vers allemands, français et latins qu’il écrivit et publia dans son autobiographie ultérieure. En outre, Telemann maîtrise l’italien et l’anglais jusqu’à un âge avancé.

À l’époque de Telemann, les concerts publics étaient encore inconnus à Magdebourg, c’est la musique laïque exécutée à l’école qui complétait la musique religieuse. En particulier l’école de la vieille ville où était régulièrement exécutée de la musique avait une grande importance pour l’éducation musicale de la ville. C’est aussi dans les écoles privées plus petites qu’il fréquenta que Telemann apprit, seul, à jouer de divers instruments comme le violon, la flûte, la cithare et le clavecin.

Telemann fait rapidement preuve d’un grand talent musical et commence à composer ses premiers morceaux dès l’âge de 10 ans, souvent en secret et sur des instruments prêtés. Il doit ses premières expériences musicales fondées à son “Kantor Benedikt Christiani”. Après seulement quelques semaines d’enseignement du chant, il est en mesure de remplacer son maître dans les classes supérieures.

À part un enseignement de clavecin qui dure 2 semaines, Telemann n’a jamais pris de cours de musique.

Musicien en grande partie autodidacte, Telemann est devenu compositeur malgré les souhaits de sa famille.

Ses parents veulent plutôt modérer son zèle. En particulier sa mère qui, devenue veuve en 1685, désapprouve son engouement pour la musique, considérant le statut social du musicien comme inférieur.

C’est à 12 ans que Telemann compose son premier opéra, “Sigismundus”, sur un livret de Christian Heinrich Postel . Pour détourner Georg Philipp d’une carrière musicale, sa mère confisque alors tous ses instruments et l’envoie, fin 1693 ou début 1694, à l’école à Zellerfeld. Elle ignore alors probablement que le surintendant y est Caspar Calvör , passionné par l’écriture de la musique et qui exigera beaucoup de Telemann. Presque chaque semaine, Telemann compose des motets [4] pour le chœur de l’église, ainsi que des arias [5], de la musique de circonstance qu’il présente aux Stadtpfeifer [6]. Il compose la musique pour une Bergfest [7], écrit des motets vocaux, pour les services dominicaux de l’église, et des pièces instrumentales pour les musiciens municipaux.

En 1697, Telemann est élève du “Gymnasium Andreanum” à Hildesheim [8]. Sous la conduite du chef Johann Christoph Losius, il parfait son instruction musicale et apprend, là aussi en grande partie en autodidacte, à jouer de la flûte à bec, de l’orgue, du violon baroque, de la viole de gambe, de la flûte traversière, du hautbois, du chalumeau, de la contrebasse et du trombone. Parallèlement, il compose des œuvres vocales pour le théâtre de l’école et aussi pour un livre d’école publié en 1708. D’autres commandes de compositions pour le service de l’abbaye Sankt-Godehardi lui furent passées par le directeur musical jésuite [9] de la ville, Pater Crispus.

Après avoir étudié à Magdebourg, Zellerfeld et Hildesheim, il connut ses premiers grands succès de compositeur pendant ses études de droit à Leipzig [10], où il créa un orchestre amateur, monta des spectacles d’opéra et prit la direction musicale de l’église de l’université [11].

En 1701, Telemann s’inscrit à l’Université de Leipzig pour étudier le Droit et, sous la pression de sa mère, s’engage à ne plus s’occuper de musique. C’est du moins ce qu’il a affirmé dans son autobiographie ; cependant, le choix de la ville de Leipzig, qui est alors la capitale de la musique moderne, ne semble pas être un hasard. En chemin pour Leipzig, Telemann fait halte à Halle [12] pour y rencontrer Georg Friedrich Händel , alors âgé de 16 ans. Une amitié naît qui durera toute la vie. Telemann a écrit qu’il a d’abord caché ses ambitions musicales à ses condisciples. Son camarade de chambre trouve cependant par hasard une composition dans son bagage à main et la fait exécuter le dimanche suivant à l’église Saint-Thomas de Leipzig [13]. Le maire de Leipzig commande alors à Telemann la composition de deux cantates [14] par mois pour le service religieux.

Bien que étudiant à l’université de Leipzig une carrière dans la musique devint inévitable. Bien qu’il devrait étudier les langues et la science, il était déjà si capable en musique que dès la 1ère année de son arrivée il fonda pour les étudiant le “collégium Musicum” avec lequel il donna des concerts, il écrit des travaux pour le théâtre de Leipzig, et en 1703 il devint directeur musical de l’opéra de Leipzig.

Telemann entreprend deux voyages à Berlin.

En 1704, il obtint l’orgue de Neue Kirche [15]. Il est à Berlin 1705 pour les funérailles de la reine Sophie-Charlotte de Hanovre , décédée le 1er février, et en juin, il prend le poste de maître de chapelle à la cour du comte Erdmann II de Promnitz , à Sorau [16], épris de musique française. Telemann écrit qu’il a composé 200 ouvertures en deux années. Dans ses voyages en Pologne, il est impressionné par les musiques populaires.

Il défend la mélodie accompagnée moderne, contre le maître de chapelle et théoricien Wolfgang Caspar Printz , tenant du contrepoint traditionnel. Il rencontre le poète réformateur Erdmann, superintendant et chapelain de la cour, qui sera le parrain de sa première fille, et l’aidera dans sa carrière.

En juin 1705, Telemann commence son travail à Sorau. Le comte est un grand admirateur de la musique française et voit en Telemann un héritier talentueux de l’école de musique de Versailles de Lully et Campra, dont il avait ramené quelques partitions d’un voyage en France, et que Telemann se met à étudier. A Sorau, Telemann rencontre Erdmann Neumeister , dont il mettra plus tard les textes en musique et qu’il reverra à Hambourg. Lors de voyages à Cracovie [17] et Pszczyna [18] il apprend à apprécier le folklore polonais et morave, qu’il découvre aussi bien dans les auberges que dans des manifestations publiques

En 1706, Telemann quitte Sorau, menacée par l’invasion de l’armée suédoise et se rend à Eisenach [19], probablement avec une recommandation aux familles de princes saxons apparentés aux comtes Promnitz. Là, il est nommé en décembre Premier violon et Kantor à la cour du duc Jean-Guillaume de Saxe-Eisenach et fonde un orchestre.

Il fait souvent de la musique avec Pantaléon Hebenstreit . En outre, il rencontre le théoricien et organiste Wolfgang Caspar Printz ainsi que Johann Bernhard Fischer von Erlach et Jean-Sébastien Bach . Il compose à Eisenach plusieurs concerts pour différentes formations, entre 60 et 70 cantates et autant de sérénades, de la musique religieuse, des opérettes à l’occasion de fêtes. Il en rédige par ailleurs le texte en grande partie seul. À cela s’ajoute quatre ou cinq années passées à fournir des cantates à caractère religieux. Il participe lui-même à la représentation de ses œuvres en tant que baryton.

En novembre 1706, il est de nouveau à Berlin, pour le mariage du prince-héritier Frédéric-Guillaume 1er de Prusse .

Fin janvier - début février 1706, il fuit Sorau, devant les troupes du roi Charles XII de Suède, et se réfugie à Francfort sur l’Oder [20]. Il regagne Sorau en juin.

En 1706 ou 1707, il entre au service du duc Johann Wilhelm de Saxe-Eisenach. Il se lie d’amitié avec Jean-Sébastien Bach

Il visita Paris en 1707. Le 24 décembre 1708, il est rémunéré comme maître des concerts. Il est nommé maître de chapelle à la cour et secrétaire en 1709.

La même année il épousait le 13 octobre Amelia Louise (Elisabetha) Juliana Eberlin, dame de compagnie de la comtesse de Promnitz, et fille du musicien soldat et banquier Daniel Eberlin

Elle décède en janvier 1711, à l’accouchement de sa fille.

Peut-être parce qu’il était à la recherche de nouveaux défis à relever, peut-être pour ne pas avoir à dépendre de l’aristocratie, Telemann postule à Francfort-sur-le-Main [21]. On le nomma en février 1712 directeur de musique de la ville. Il achève sa cantate profane commencée à Eisenach et en compose cinq autres. En outre il est chargé des cours de quelques élèves d’écoles privées.

Tout comme à Leipzig, il ne se contente pas de ces quelques activités. En 1713, il entreprend d’organiser des concerts hebdomadaires ainsi que différentes tâches administratives du très distingué club "Gesellschaft Frauenstein". De plus, la cour d’Eisenach le désigne chef d’orchestre officiel, pour qu’il puisse conserver ce titre, mais surtout pour qu’il continue à livrer des cantates et autres musiques profanes et sacrées. Cette situation dure jusqu’en 1731.

le 28 août 1714, il épousera Maria Khatarina Textor fille de 16 ans, d’un clerc de francfort. Ils auront 8 garçons et une fille. Ce mariage lui permet de devenir bourgeois de Francfort, privilège qui lui permettra d’envoyer de fournir de la musique d’église jusqu’en 1757, alors qu’il ne sera plus dans le ville. Il réorganise le “Collegium musicum” et donne des concerts publics. Son épouse le quitta en 1736. Au cours des années suivantes il édite par lui-même ses premières œuvres publiées.

En même temps que ses activités comme directeur du "Frauenstein", une société musicale de la même ville, qui présentait des concerts hebdomadaires, les nouveaux postes de Telemann convenaient très bien à ses talents. Il composa de la musique occasionnellement pour des cérémonies civiques, des cycles de cantiques d’église, des oratorios, musique orchestrale et une richesse de musique de chambre, dont beaucoup furent éditée. Il commence à publier ses œuvres en 1715, il grave sur cuivre ses propres compositions pour l’édition.

Au cours d’un voyage à Gotha [22] en 1716, le duc Frédéric II de Saxe-Gotha lui propose une place de chef d’orchestre. Le duc lui promet non seulement de garder son activité de maître de chapelle officiel de la cour d’Eisenach, mais il engage aussi le duc de Saxe-Weimar à lui assurer une éventuelle place de chef d’orchestre. De cette manière Telemann serait devenu en quelque sorte maître de chapelle en chef de toutes les cours de Saxe et de Thuringe.

De 1717 à 1730, il est maître de chapelle extérieur de la cour d’Eisenach, et de Bayreuth [23] en 1723.

Un voyage vers Dresde [24] en 1719 pour les festivités en l’honneur du mariage du prince Electeur Friedrich II et de l’Archiduchesse Maria Josephia d’Autriche a permis une rencontre avec Handel et donner l’occasion d’entendre des opéras de Lotti et des concertos de violon.

Le 10 juillet 1721, la ville de Hambourg lui offre de succéder à Joachim Gerstenbüttel , comme maître de chapelle de l’école latine [25], et directeur musical des 5 églises de la ville l’un des postes les plus prestigieux du monde musical allemand et prit peu après la direction de l’opéra. Là encore, tout en restant en relation avec les cours princières, il organisa régulièrement des concerts publics pour l’élite bourgeoise de la ville. Il dirige de nouveau un “Collegium Musicum”, pour des concerts publics.

La perspective d’être activement impliqué dans l’opéra de Hambourg était peut-être bien trop optimiste, car une forte opposition parmi les responsables de la ville à sa participation existait. Telemann réagi en menaçant de démissionner. Il sollicita le poste de responsable du bureau de Leipzig, et au printemps 1722, il prend la direction du Gänsemarktoper [26], où il donne ses propres œuvres, celles de Handel et de Keiser. Il trouve que l’opéra est d’un bon revenu financier, mais la baisse de fréquentation le forcera à fermer l’établissement en 1738.

Il a produit des travaux sérieux et comiques, dont beaucoup ont été perdus, ou certains extraits survivent et sont édités dans le “getreuer Musimeister de Der”.

Invité par des musiciens, mais certainement soucieux de maîtriser l’édition de ses œuvres, il se rend à Paris en 1737 où il obtient un privilège de 20 ans, pour l’impression de ses œuvres et lui donna enfin accès à la renommée internationale. Son successeur à Hambourg est son filleul Carl Philipp Emanuel Bach .

Paris accueille Telemann avec enthousiasme. Ses œuvres sont exécutées en son honneur à la Cour ou au Concert spirituel. A telle enseigne que l’auteur s’aperçoit que l’édition de ses quadri est publiée dans une version de meilleure qualité que l’original, ce qui justifie pour l’auteur un privilège royal de droits d’auteur d’une durée de 20 ans. Une seconde série de quadri est publiée sous le nom de Quatuors Parisiens n° 7 à 12, et exécutée par les meilleures instrumentistes de l’époque. Ces œuvres valent à leur auteur une grande admiration.

En 1739, il décline l’offre du poste de maître de chapelle de la cour de Saint-Pétersbourg [27].

Il mis fin à la publication de ses œuvres en 1740 après la parution de nombreuses compositions de musique de chambre, en partie de caractère pédagogique

Telemann est resté à Hambourg jusqu’à sa mort en 1767.

Grâce à lui, la musique qui était jusqu’alors presque exclusivement réservée à l’église, à la ville ou à la cour et qui, dans l’ensemble ,n’avait que des fonctions représentatives , se vit assigner un nouveau chant d’action tenant compte de ce nouveau public et des exigences d’une bourgeoisie mélomane et musicienne son œuvre subira des influences de style italien , polonais et français et regroupe pas moins de 44 passions, 111 services religieux, plus de 1 000 cantates , 600 ouvertures, et 40 opéras .

Musicien multi-instrumentiste, Telemann reste surtout l’un des compositeurs les plus prolifiques de l’histoire. Son œuvre immense touche à tous les genres reconnus de la musique de son temps. Sont particulièrement remarquables ses mélodies vocales, son utilisation imaginative des timbres ainsi que, surtout dans ses dernières œuvres, l’originalité de ses effets harmoniques. Ses pièces instrumentales dénotent souvent des influences venues de France, d’Italie et parfois de la musique populaire polonaise. Sa musique, qu’il su maintenir à l’avant-garde de toutes les tendances nouvelles, constitue un lien important entre les styles baroque et classique.

Alors que son époque l’avait préféré à Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich Haendel qu’il connut tous deux personnellement, l’évolution des idéaux musicologiques au cours du 19ème siècle conduisit à une dépréciation de ses créations.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de musicologie 2005-2013/ Biographies/telemann

Notes

[1] Magdebourg, en allemand Magdeburg, est une ville d’Allemagne orientale, capitale du Land de Saxe-Anhalt, sur les rives de l’Elbe.

[2] Clausthal-Zellerfeld est une ville de Basse-Saxe, en Allemagne. Située au sud-ouest du massif du Hartz. La ville résulte de la fusion en 1924 des villes de Clausthal et de Zellerfeld.

[3] Magdebourg, en allemand Magdeburg, est une ville d’Allemagne orientale, capitale du Land de Saxe-Anhalt, sur les rives de l’Elbe.

[4] Un motet est une composition musicale apparue au 13ème siècle, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement musical, courte et écrite à partir d’un texte religieux ou profane. Ce genre musical à deux voix atteignit son apogée à la fin du 12ème siècle, avec l’école de Notre Dame de Paris et ses maîtres, Léonin et Pérotin. Le motet a remplacé le conduit. Au début du 16ème siècle, le motet s’enrichit grâce à Josquin Desprez et atteint son apogée avec Palestrina. Le nombre des voix était le plus souvent de quatre, mais pouvait atteindre six, huit, et même douze. À l’extrême, le motet Spem in alium de Thomas Tallis ne compte pas moins de 40 voix indépendantes. En France, le motet fut illustré, notamment, par Henry Du Mont et Pierre Robert, sous-maîtres de la Chapelle de Louis XIV ; sous l’égide de Louis XIV, Lully, puis Delalande, inaugurèrent le « grand motet » ou « motet à grand chœur », équivalent de l’antienne (anthem) des Anglais et de la cantate des Allemands.

[5] Une aria est une pièce de musique écrite pour une voix seule dans un opéra ou dans toute autre forme musicale italienne (ou se référant à une inspiration d’origine italienne : cantate, oratorio) de l’époque baroque ou ultérieure, accompagnée par une basse continue ou un ensemble d’instruments jusqu’au grand orchestre.

[6] musiciens municipaux

[7] fête de la montagne

[8] Hildesheim est une ville allemande, située près de Hanovre, Basse-Saxe, Hildesheim a une université et différentes écoles. Elle est aussi l’évêché du diocèse catholique de Hildesheim.

[9] La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique masculin dont les membres sont des clercs réguliers appelés « jésuites ». La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola et les premiers compagnons en 1539 et approuvée en 1540 par le pape Paul III.

[10] Leipzig est une ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. En 1409 est fondée l’université de Leipzig, l’Alma Mater Lipsiensis (la mère nourricière lipsienne), une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1497, l’empereur Maximilien 1er étend les privilèges des (désormais trois) marchés annuels, en en faisant des foires impériales ; concrètement, aucune ville dans un rayon d’environ 115 km n’a le droit d’organiser des foires. Fortes de ce droit, les trois foires de Leipzig se développent considérablement jusqu’à devenir les plus importantes d’Allemagne au 18ème siècle devançant celles de Francfort-sur-le-Main. Il s’agit des foires du Nouvel An, de Pâques, et de la Saint-Michel. Au 18ème siècle, constituant une véritable plateforme commerciale où s’échangent des marchandises de l’Europe occidentale, centrale, et orientale, de l’Empire russe et même de la Perse (par l’intermédiaire des marchands juifs de la Pologne-Lituanie).

[11] L’université de Leipzig, située dans le land de Saxe, est l’une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1409, par le décret de Kuttenberg, le roi des Romains Venceslas donnait la primauté aux Tchèques sur les Allemands. Mécontents, les Allemands quittèrent alors Prague pour Leipzig et obtinrent des landgraves Frédéric 1er de Saxe et Guillaume II de Misnie la fondation d’une nouvelle université. À l’origine, elle comptait quatre facultés ; on en trouve maintenant quatorze, avec environ 29 000 étudiants, ce qui en fait la deuxième université de Saxe. Elle est en activité sans interruption depuis bientôt 6 siècles, et rassemble aujourd’hui plus de 150 départements, pour 190 programmes de formations débouchant notamment sur de nombreux masters et certificats d’aptitudes à l’enseignement. L’université de Leipzig est notamment réputée pour sa faculté de médecine.

[12] Halle est une ville d’Allemagne, située dans le land de Saxe-Anhalt sur les bords de la Saale. En 806, une forteresse fut érigée à l’emplacement de la ville actuelle pour protéger les nombreux gisements de sel que compte la région et qui donnèrent leur nom à la ville, hall signifiant « sel » en grec ancien et en vieux celtique. La ville eut son apogée à la fin du Moyen Âge, entre le 14ème siècle et le 16ème siècle. À cette époque fut construit le château Moritzburg qui fut jusqu’en 1541 la résidence favorite des archevêques de Magdebourg et de Mayence. Halle fut une ville universitaire importante dès le 17ème siècle.

[13] L’église Saint-Thomas est une église de Leipzig célèbre pour avoir été l’endroit où Jean-Sébastien Bach a travaillé comme maître de chapelle. Elle héberge un chœur de garçons de renommée mondiale, le Thomanerchor. Citée pour la première fois en 1212 dans la charte de fondation du couvent des chanoines des Augustins, l’église Saint-Thomas ne reçut sa forme actuelle d’église à trois nefs qu’à la fin du 15ème siècle.

[14] Une cantate est une composition vocale et instrumentale qui comporte plusieurs morceaux. Elle porte généralement sur un thème qui peut être profane (cantata da camera) ou sacré (cantata da chiesa), mais à la différence de l’opéra, elle ne comporte aucun aspect théâtral ni dramatique.

[15] Arnstadt, la Neue Kirche, église où Bach joua

[16] Zary, en Pologne

[17] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).

[18] Pszczyna est une ville de Pologne, en voïvodie de Silésie. Pszczyna est une ville touristique, renommée pour son château princier des princes de Pleß, son parc et sa réserve de bisons toute proche.

[19] Eisenach est une ville allemande, située à l’ouest du land de Thuringe et au centre du pays, dans la vallée de l’Hörsel. La ville est dominée par le château de Wartbourg qui fut le théâtre de célèbres joutes de troubadours au 13ème siècle et qui inspirèrent à Richard Wagner le thème de son opéra Tannhäuser. Elle est connue pour être la ville natale de Jean-Sébastien Bach en 1685, où il vécut jusqu’au décès de sa mère, en 1695.

[20] Francfort-sur-l’Oder est une ville allemande du Land de Brandebourg. Elle est située sur les rives de l’Oder, en face de la ville polonaise de Słubice.

[21] Francfort-sur-le-Main est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort malgré le risque de confusion avec la ville de Francfort-sur-l’Oder. Située sur le Main, la ville est la cinquième ville d’Allemagne par sa population et la plus grande du Land de Hesse. La ville occupe une position centrale en Europe. Elle est distante de 393 km de Munich, 399 km de Bruxelles, 444 km d’Amsterdam, 415 km de Zurich, 582 km de Paris. Les villes situées près de Francfort sont Wiesbaden, Mayence, Darmstadt, Offenbach et Hanau. À partir de 855 les empereurs germaniques y sont nommés avant d’être couronnés à Aix-la-Chapelle.

[22] Gotha est une ville allemande de Thuringe, Chef-lieu de l’arrondissement du même nom, elle est située à 23 km à l’ouest d’Erfurt, la capitale du Land. Gotha doit sa renommée à son rôle de capitale et de résidence des ducs de Saxe-Gotha de 1640 à 1918. Elle fut un des centres de l’édition en Allemagne (atlas géographiques de Justus Perthes et almanach de Gotha notamment) et un grand centre des sciences naturelles, ce dont témoignent le Musée d’Histoire Naturelle et son observatoire. La ville est dominée par la silhouette du château de Friedenstein, résidence des ducs de Saxe-Gotha-Altenbourg, puis des ducs de Saxe-Cobourg-Gotha.

[23] Bayreuth est une ville d’Allemagne, située dans une région boisée du nord de la Bavière, la Franconie. Elle est la capitale de la Haute-Franconie, un des sept districts qui forment la Bavière.

[24] Dresde est une ville-arrondissement d’Allemagne, capitale et ville la plus peuplée de la Saxe. Elle se situe dans le bassin de Dresde, entre les parties supérieures et médianes de l’Elbe et la plaine d’Allemagne du nord.

[25] Johanneum Lateinschule

[26] Opéra du Marché aux Oies

[27] Saint-Pétersbourg a été fondée en 1703 par le tsar Pierre le Grand dans une région disputée depuis longtemps au royaume de Suède. Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d’origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l’Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux (baroque, néoclassique) acclimatés de manière originale par des architectes souvent d’origine italienne. Sa beauté alliée à l’existence de nombreux canaux lui ont valu le surnom de « Venise du Nord » ou « de la Baltique ». De sa fondation jusqu’au début du 20ème siècle, Saint-Pétersbourg a été le principal centre intellectuel, scientifique et politique du pays. Au 19ème siècle, la ville devient le principal port commercial et militaire de la Russie ainsi que le deuxième centre industriel du pays, après Moscou. C’est d’ailleurs à Saint-Pétersbourg qu’éclate la Révolution russe de 1917 et où les bolcheviks triomphent. Saint-Pétersbourg a changé plusieurs fois d’appellation : elle a été rebaptisée Pétrograd de 1914 à 1924, puis Léningrad de 1924 à 1991, avant de retrouver son nom d’origine à la suite d’un référendum en 1991.