Le Néolithique au Proche-Orient (2ème partie)
Les débuts de la néolithisation (vers 10000/9500-9000/8500 av. jc)
La première phase de la néolithisation au Levant s’inscrit dans la continuité du Natoufien [1], qui s’achève au plus tard vers 9550 av. jc, et présente beaucoup de traits communs avec lui. Cette période s’inscrit dans une phase d’adoucissement du climat, avec la fin du Dryas [2] récent, et est peut-être plus rapide au nord du Levant qu’au sud.
Ces phases se caractérisent par une continuité dans la sédentarité par rapport à la période précédente. Le peuplement connaît manifestement une phase d’expansion plus marquée dans le Moyen Euphrate [3] qu’au sud du Levant. Les plus grands villages atteignent les 2-3 hectares. L’habitat est encore constitué de constructions circulaires, mais durant la seconde moitié du 9ème millénaire av. jc dans le Moyen Euphrate s’observe une diversification des formes qui aboutissent à l’apparition de maisons quadrangulaires, modèle qui s’impose par la suite. Apparaissent aussi sur ces mêmes sites [4] des bâtiments non domestiques, à finalité collective, servant de lieux pour des réunions et/ou de rituels. Cela indique le renforcement des structures communautaires dans les villages, et peut-être aussi l’autorité de chefs qui se trouvent à la tête de ces structures.
Du point de vue des stratégies de subsistance, les sociétés du Levant sud et nord restent des groupes de chasseur-cueilleurs, mais il est de plus en plus admis que l’agriculture pré-domestique se développe durant cette phase, au moins à partir de 9500 av. jc, sous la forme de premières expérimentations de développement de la culture de céréales et de légumineuses dans les champs, et de contrôle des troupeaux d’animaux.
Peuplement et habitat : sédentarisation et premiers villages
Le début de la sédentarité est généralement situé au Natoufien ancien, vers 12500 av. jc, quand apparaissent les premiers villages dans le sud du Levant.
Le Natoufien ancien eu une forte réduction de la mobilité, car le mode de vie sédentaire met du temps à s’imposer. On estime généralement qu’au cours de cette période certains campements de base cessent d’être délaissés une partie de l’année et deviennent donc permanents, car ils réunissent les critères permettant de les qualifier de sédentaires. Les plus grands de ces camps de base pérennes [5] mesurent environ 1 000 m² et regroupent quelques dizaines de personnes.
Le développement des villages
Le phénomène de sédentarisation n’est alors pas complété ni irréversible puisque le Natoufien récent voit un retour à un mode de vie plus mobile au sud du Levant, même si dans la région du Moyen-Euphrate le mode de vie sédentaire semble gagner du terrain. La sédentarité s’impose progressivement et définitivement au début du Néolithique dans la continuité des pratiques du Natoufien.
Au sud du Levant les villages sont de préférence dans les zones basses, comme la vallée du Jourdain [6]. Au nord du Levant leur essor est marqué, en particulier dans la vallée de l’Euphrate [7] où se repèrent des villages séparés d’environ 20 à 25 kilomètres.
Le début de cette période est mal connu au sud du Levant, mais par la suite les villages du corridor comprenant la vallée du Jourdain se développent jusqu’à devenir parfois des méga sites dépassant la dizaine d’hectares [8], entourés de sites de plus petite taille [9], avec lesquels ils semblent interagir pour former un réseau hiérarchisé d’agglomérations agricoles. Dans le Levant nord l’Euphrate et ses affluents servent encore de colonne vertébrale au réseau d’agglomérations, qui comprend aussi quelques grands sites. Cette période voit aussi l’apparition de sites spécialisés dans les rituels ou bien servant de nécropoles [10].
En Anatolie [11] du sud-est on constate que les localisations des sites sont très variées, mais les informations manquent pour émettre des hypothèses sur les évolutions. Dans le Zagros [12], la partie centrale semble la première à connaître des villages sédentaires vers 8500-7500 [13], de petits sites de fond de vallée autour desquels rayonnent des communautés très mobiles, et ce n’est que dans la seconde moitié du 8ème millénaire av. jc. que l’on constate un développement du peuplement sédentaire dans l’Iran occidental, en particulier dans le sud-ouest au Khouzistan [14].
Le Néolithique céramique connaît encore des sites de taille importante. Çatal Höyük [15] occupait environ 13,5 hectares, avec un peuplement très dense qui fait que sa population a pu être estimée très approximativement à environ 3 500 voire 8 000 personnes.
Sha’ar Hagolan [16] est un site d’environ 20 hectares comprenant un réseau de rues séparant des grands bâtiments résidentiels. Domuztepe [17] dans l’horizon du Halaf récent [18] dépasse les 20 hectares et comprend peut-être 1 500 à 2 000 personnes.
Mais la taille ne fait pas tout, et un site comme Tell Arpachiyah [19] qui s’étend vers la même période sur à peine 1,5 hectare présente des caractéristiques architecturales (bâtiment collectif) qui en font une agglomération d’importance régionale.
Même si certains sites atteignent une taille notable, on ne parle pas de ville pour ces époques, les caractéristiques physiques et fonctionnelles les définissant n’étant réunies que plus tard, au 4ème millénaire av. jc. La plupart des sites sont des villages de quelques hectares, organisés suivant des formes de peuplement différentes suivant les régions et les époques. De plus en Syrie [20] les groupes restent très mobiles à cette période : les pasteurs nomades semblent importants, et les communautés sédentaires changent souvent de lieu de résidence, les grands sites permanents servant de sortes de point d’ancrage. En Anatolie centrale, s’observe aussi à la fin du Néolithique la persistance du campement associé à un village permanent, avec le cas de Pınarbaşı [21], visité périodiquement par des groupes venus de Çatal Höyük, soit avec des troupeaux, ou bien pour des chasses ou des expéditions pour obtenir des matières premières.
La taille des constructions prend plus de place au fil du temps, et les formes des constructions se complexifient en plusieurs endroits : maisons à socle en forme de grilles ou petites cellules à Çayönü [22], supportant un étage qui sert d’espace de vie, ces socles prenant plutôt la fonction de sous-sol ; maisons à plusieurs parties de type mégaron [23], à cour ou à corridor dans le sud du Levant.
Cette longue évolution architecturale signifie l’aboutissement d’un processus qui transforme progressivement la maison en véritable espace domestique, doté de pièces auxquelles sont parfois assignées des fonctions précises. Elle devient l’expression d’un groupe familial particulier et son lieu de vie privilégié, son foyer, et plus un simple lieu d’abri amélioré. Les plus grandes variations architecturales à partir du modèle de base de maison rectangulaire témoignent d’une adaptation aux besoins et structures des familles
Les constructions collectives se manifestent également par la présence de murailles sur certains sites : par exemple Jéricho [24], Magzalia [25]. Elles peuvent certes avoir une fonction défensive, mais pas forcément : elles peuvent aussi servir pour contrôler l’accès au site, servir de barrière symbolique, ou de digue contre les inondations. Certains murs sont érigés au milieu de villages comme à Tell Halula [26].
Durant le Néolithique céramique, les constructions quadrangulaires à l’architecture complexe sont courantes, mais de nombreux types se retrouvent. Au Levant nord et en Haute Mésopotamie de la seconde moitié du 7ème millénaire av. jc les maisons sont plutôt grandes, rectangulaires, souvent avec plusieurs pièces, mais parfois plus petites et simples. À Byblos [27] l’habitat du début Néolithique tardif est dense, constitué de maisons à une pièce à murs en pierre qui ont l’air standardisées, puis des maisons à deux ou plus de pièces apparaissent par la suite, alors que la densité semble diminuer.
L’évolution la plus marquée en Syrie et dans le nord de l’Irak [28] est l’apparition de grandes constructions à plusieurs pièces ayant manifestement une finalité de stockage, donc une fonction avant tout économique. C’est en Mésopotamie centrale et méridionale de la fin du Néolithique qu’on voit émerger les constructions les plus complexes, avec de vastes constructions de stockage et l’apparition de maisons avec de véritables étages et plus seulement un sous-sol utilitaire surmonté par un espace d’habitation et au sud les bâtiments de plan tripartite [29] courants aux périodes proto-urbaines. La culture de Halaf est quant à elle caractérisée par des structures circulaires à une seule pièce, plusieurs constructions se partageant peut-être différentes fonctions pour une même maisonnée ; mais des formes rectangulaires subsistent à côté, et redeviennent le modèle dominant dans la Mésopotamie chalcolithique [30]. Sur les sites densément construits de l’Anatolie centrale, les maisons sont agglutinées et l’accès se fait par le toit ; elles sont de forme rectangulaire, organisées autour d’une pièce principale à laquelle sont accolées des annexes cuisine, magasins.
À Sha’ar Hagolan [31] dans la vallée centrale du Jourdain, on trouve des blocs organisés autour de cours centrales, ouvrant sur des unités de deux pièces ou plus
À Chypre [32] l’habitat de l’époque de Khirokitia [33] est bien plus modeste, consistant en des petites maisons circulaires. En Iran occidental, le site de Chogha Mish [34] en Susiane [35] dispose de maisons rectangulaires de plusieurs pièces, et à Hajji Firuz [36] près du lac d’Ourmia [37] il s’agit de maisons de deux pièces de 27-37 m², dans plusieurs cas bordées par un enclos non couvert situé sur leur côté Est
Le Néolithique au Proche-Orient (3ème partie)
Notes
[1] Le Natoufien est une culture archéologique de l’Épipaléolithique, attestée au Levant entre 14500 et 11500 avant le présent (12550-9550 av. jc). Elle est caractérisée par la mise en place des premières expériences de sédentarisation et donc par l’apparition des premiers villages. Elle doit son nom à la vallée du Wadi en-Natouf en Cisjordanie où elle a été identifiée (dans la grotte de Shuqba) par l’archéologue britannique Dorothy Garrod en 1928. Les sites du Natoufien ont été découverts dans les régions bordant la côte méditerranéenne du Proche-Orient, notamment près du mont Carmel et en Galilée, dans ce qui semble être le cœur de cette culture et la région où la sédentarisation est la plus avancée.
[2] Le Dryas récent, ou Dryas III, désigne une période de 1 200 ans allant de 12 850 à 11 650 ans avant le présent soit une période de 10900 à 9700 av. jc. Elle représente l’ultime oscillation froide de la dernière période glaciaire et précède la période chaude actuelle de l’Holocène. C’est la troisième, la dernière et la plus longue des oscillations froides connues sous le nom de Dryas (16 500 à 11 700 ans avant le présent) que connaît le Tardiglaciaire, période de lent réchauffement irrégulier qui suit le dernier maximum glaciaire après 18000 av. le présent. Le Dryas récent s’insère ainsi entre 2 périodes plus chaudes : l’interstade Bølling-Allerød et le début de l’Holocène.
[3] La vallée de l’Euphrate, très aride en amont du barrage de Haditha, paraît bien inhospitalière et peu propice à une installation humaine sédentaire. En effet, la vallée est encaissée et la plaine alluviale disponible pour l’agriculture était, limitée à une étroite bande d’un kilomètre de large. Le débit de l’Euphrate était par ailleurs soumis à de très fortes crues qui pouvaient être dévastatrices. Contraints d’irriguer (la région reçoit en effet bien moins de 250 mm de pluie par an) les habitants étaient obligés de s’établir près du fleuve, où ils se trouvaient, de fait, particulièrement exposés à ses débordements
[4] Jerf el Ahmar, Tell Abr, Mureybet
[5] Mallaha, Hayonim, Wadi Hammeh
[6] La vallée du Jourdain est une région du Proche-Orient qui s’étend sur 120 km le long du fleuve Jourdain, du lac de Tibériade au nord à la mer Morte au sud. Elle est bordée par la Jordanie, Israël, et les territoires palestiniens occupés de la Cisjordanie. Elle occupe la partie centrale du fossé jordanien, qui s’étend sur 420 km du mont Hermon au golfe d’Aqaba
[7] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.
[8] comme Ain Ghazal, Basta
[9] 1 à 3 hectares
[10] Nahal Hemar, Kfar-Hahoresh, Göbekli Tepe
[11] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie
[12] Les monts Zagros, sont une chaîne de montagnes s’étendant principalement dans l’Ouest de l’Iran, depuis le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique jusqu’au haut plateau arménien dans le Sud-est de la Turquie en passant par le Nord-est de l’Irak. Elle a une longueur totale de 1 600 kilomètres. Son point culminant se trouve dans le massif de Dena avec 4 409 mètres d’altitude. La zone est devenue relativement désertique mais semble avoir été plus verdoyante et a été l’un des deux centres connus de domestication des chèvres il y a 10 000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation.
[13] Ganj Dareh, Tepe Guran, Tepe Abdul Hosein
[14] Le Khouzistan est une des 30 provinces d’Iran. Elle est située au sud-ouest du pays, aux confins de l’Irak et du Golfe Persique. Sa capitale est Ahvaz.
[15] Çatal Höyük, ou Çatalhöyük (anciennement Çatal Hüyük), est un site archéologique de Turquie. Situé en Anatolie centrale, dans la plaine de Konya, sur les bords de la rivière Çarşamba, c’est l’un des plus grands sites du Néolithique du Proche-Orient. Fondé à la fin du 8ème millénaire av. jc, il atteint son extension maximale entre le milieu du 7ème et le début du 6ème millénaire av. jc et couvre une superficie d’environ 13 ha. Sa population est alors estimée à plusieurs milliers de personnes.
[16] Levant sud
[17] Domuztepe est un site archéologique situé dans la province de Kahramanmaraş, entre les villes de Kahramanmaraş et Gaziantep, dans le sud de la Turquie. Il s’agit d’un ancien village néolithique d’environ 1 500 habitants, construit au bord d’un ancien marais. Avec une superficie de 20 à 25 hectares, c’est l’un des plus grands sites de la culture de Halaf, culture néolithique du Nord de la Mésopotamie.
[18] vers 5500 av. jc
[19] Tell Arpachiyah (non loin de Mossoul moderne dans le gouvernorat de Ninive en Irak ) est un site archéologique préhistorique qui tire son nom d’un village plus récent situé à environ 6,4 kilomètres de Ninive. Le nom propre du monticule sur lequel se trouve le site est Tepe Reshwa, un petit tell d’un diamètre maximal de 67 mètres et une hauteur maximale de 5,5 mètres. Le site complet a un diamètre d’environ 25 mètres
[20] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.
[21] Pınarbaşı est une ville et un district de la province de Kayseri dans la région de l’Anatolie centrale en Turquie, qui correspond à l’antique Ariarathia.
[22] Çayönü est un site néolithique du sud-est de la Turquie localisé à environ 40 km au nord-ouest de Diyarbakır, au pied du Taurus. Occupé à partir de 10 200 av. jc, il a livré des vestiges très importants pour comprendre le développement de l’agriculture et de l’élevage, mais aussi le développement d’autres techniques durant le Néolithique précéramique.
[23] Le mot mégaron désigne la pièce principale (parfois unique) des riches habitations de l’âge du bronze, en Grèce et en Anatolie, et par extension le nom de ce type de maison. Elle dispose d’un foyer central entouré de deux ou quatre colonnes. Chez Homère, le terme mégaron ne désigne qu’une grande salle sans plus de précision, mais en archéologie, l’usage limite aujourd’hui sa signification à une certaine forme architecturale que l’on trouve dans toutes les habitations et palais mycéniens.
[24] Jéricho est une ville de Cisjordanie, située sur la rive ouest du Jourdain. Jéricho a été mentionnée pour la première fois dans le Livre des Nombres. Elle est considérée comme une des plus anciennes villes (bien que ce terme soit aujourd’hui discuté) habitées dans le monde et les archéologues ont mis au jour les restes de plus de 20 établissements successifs, et dont le premier remonte à 9 000 ans av. jc. Jéricho a été décrite dans la Torah comme la « ville des palmiers », où d’abondantes sources d’eau tiède et d’eau froide jaillissent et donnent lieu à la culture de citrons, d’oranges, de bananes, de plantes oléagineuses, de melons, de figues et de raisins. La culture de la canne à sucre y est présente dès le 10ème siècle. Jéricho est la ville la plus basse du monde avec une altitude proche de -240 m.
[25] Magzalia ou Tell Magzalia est un site archéologique néolithique du Nord de l’Irak, situé le long d’un oued, à la limite des monts Sinjar, près de Tall Afar, dans la province de Ninive. C’est le vestige d’un village datant de la fin du 8ème millénaire av. jc., proche d’un autre site préhistorique, Qermez Dere. Magzalia semble culturellement proche des villages du Néolithique précéramique final du Levant Nord et de la vallée du Belikh, dans le Nord de la Syrie
[26] Tell Halula est un grand tell préhistorique néolithique d’environ 8 hectares (860 000 pieds carrés), situé à environ 105 kilomètres (65 mi) à l’est d’ Alep et à 25 kilomètres (16 mi) au nord-ouest de Manbij dans le gouvernorat de Raqqa en Syrie.
[27] Byblos (appelée aujourd’hui Jbeil) est une ville du Liban. Les Grecs la nommèrent Byblos, car c’est de Gebal que le papyrus était importé en Grèce. Elle se situe aujourd’hui sur le site de la ville moderne de Jbeil, dans le gouvernorat du Mont-Liban (actuel Liban), sur la côte méditerranéenne, à environ 40 kilomètres au nord de Beyrouth. Elle aurait été fondée vers 5000 av. jc. Dès le 4ème millénaire av. jc. Byblos est un centre commercial actif, trafiquant surtout avec l’Égypte antique avec laquelle elle exporte du bois du Liban. Ce rapprochement de l’Égypte a un effet durable sur l’art et la culture de Byblos, elle devient un centre religieux important où l‘on pratique le culte d’Osiris. Elle fait aussi commerce de textile et de vêtements avec la Mésopotamie, notamment avec la ville de Mari et également avec les Minoens de Crète. Les souverains amorrites de Byblos se font enterrer dans des tombeaux avec des objets égyptiens (Tombeau d’Ahiram, roi au 11ème siècle av. jc).
[28] L’histoire de l’Irak commence avec la Mésopotamie ; la région abrite quelques-unes des plus anciennes civilisations du monde, Sumer, Assyrie, Babylone. Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d’empires qui lui sont étrangers : empires perse achéménide, grec (Alexandre le Grand suivi des Séleucides), Parthes, Sassanides. À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire Sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ». Conquis par les Arabes sous les Omeyyades, l’Irak est, un temps, le centre du monde musulman sous les Abbassides. L’Irak redevient ensuite un champ de bataille entre les empires du Moyen-Orient, jusqu’à la conquête britannique en 1918, qui en fait un État souverain sous mandat anglais.
[29] un espace central couvert entouré de pièces sur deux côtés opposés
[30] L’Âge du cuivre, ou Chalcolithique, désigne la période du Néolithique durant laquelle les hommes maitrisent la métallurgie du cuivre, avant que l’apparition de la métallurgie du bronze ouvre un peu plus tard l’Âge du bronze. Pendant une grande partie du Néolithique, la métallurgie du cuivre cohabite avec les industries lithiques et osseuses, le cuivre pur étant un métal trop mou pour pouvoir s’imposer dans l’outillage et dans l’armement. À cette époque, d’autres métaux tels que l’or ou l’argent étaient aussi travaillés pour fabriquer des ornements, mais la production d’outils et d’armes demeurait principalement en pierre et en os
[31] Shaar-Hagolan est un kibboutz non religieux , créé par des Juifs originaires de Tchécoslovaquie et de Pologne et membres du mouvement Hashomer Hatzair. Après 7 premières années de préparation au terrain et des membres venant de kibboutz voisin, le kibboutz est effectivement créé le 21 mars 1937, dans le cadre de la politique de "Tour et Muraille", de Rishon LeZion à la vallée du Jourdain, tout proche du fleuve Yarmouk et aux pieds du plateau du Golan. Son nom, "Shaar Hagolan", signifie en hébreu : "La Porte du Golan".
[32] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.
[33] Choirokoitia est un site archéologique du Néolithique situé dans le district de Larnaca, à Chypre. Il s’agit d’un ancien village, construit sur les pentes d’une colline partiellement entourée par un méandre de la rivière Maroni, et qui occupe une superficie d’environ 3 ha. C’est l’un des sites néolithiques les mieux préservés de la partie orientale de la mer Méditerranée. Sa valeur réside principalement dans ce qu’il a révélé de la société de l’époque (entre 7000 et 4000 av. jc), avec son organisation collective, ses vestiges alimentaires et culturels.
[34] Chogha Mish est un site archéologique situé en Iran dans la province du Khuzistan (la Susiane antique), sur les bords du Karun. Il date de la période protohistorique, ses périodes d’occupation s’étendent du 7ème millénaire av. jc au 4ème millénaire av. jc.
[35] Susiane est le nom grec de la satrapie perse antique puis séleucide qui avait Suse pour capitale. Au pied de la barrière montagneuse du Zagros qui la borde au nord et à l’est, la plaine de la Susiane aujourd’hui Khuzistan prolonge en Iran la grande plaine alluviale mésopotamienne. Celle-ci est drainée par le Tigre et l’Euphrate dont le confluent constitue le Chott-el-Arab qui débouche dans le golfe persique. La partie essentielle de la plaine de la Susiane est la riche cuvette arrosée par le Karkheh et le Karoun. Cette dernière rivière appelée aussi Choaspes ou Eulée avait dit-on une eau délicieuse à boire qui était emportée dans ses vaisseaux d’argent par Cyrus lorsqu’il se rendait à Babylone. Dans l’antiquité elle était bornée au nord par la Médie et à l’est par la Perside.
[36] Hajji Firuz Tepe est un site archéologique situé dans la province de l’ouest de l’Azerbaïdjan au nord-ouest de l’Iran et se trouve dans la partie nord-ouest des monts Zagros. Les fouilles ont révélé un village néolithique qui a été occupé dans la seconde moitié du 6ème millénaire av. jc où certaines des plus anciennes preuves archéologiques de vin à base de raisin ont été découvertes sous forme de résidus organiques dans une jarre en poterie.
[37] Le lac d’Oroumieh est un lac salé dans le nord-ouest de l’Iran, dans l’Azerbaïdjan iranien (entre les provinces d’Azerbaïdjan oriental et d’Azerbaïdjan occidental). Plus grand lac d’Iran, il fait partie du parc national du même nom. Une des particularités du lac d’Ourmia est l’absence d’émissaire (cours d’eau artificiel ou naturel constituant le déversoir d’un lac), absence qui lui confère le statut géographique d’étendue d’eau endoréique, parfois assimilé à celui de « petite mer intérieure ». Son bassin hydrographique et son réseau de drainage (écoulement de l’eau dans le sol) atteignent environ 5 200 kilomètres carrés. Les principaux affluents du lac sont la rivière iranienne Aji Chay (ou Talkheh Rud), s’écoulant au nord-est de l’Azerbaïdjan iranien et charriant les neiges fondues des massifs du Sabalân et du Sahand, et les rivières jumelles Zarineh (Jagatu) et Simineh (Tatavi), venant du sud