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Tonantius Ferreolus (sénateur)

vendredi 22 octobre 2021, par ljallamion

Tonantius Ferreolus (sénateur) ou Tonance II Ferréol (vers 450-517)

Aristocrate et sénateur gallo-romain

La Gaule en 511, après le partage du royaume des Francs entre les fils de Clovis.C’est grâce au poème de Sidoine Apollinaire, intitulé “Panégyrique de Narbonne” que nous connaissons Tonantius Ferreolus. Il sénateur de la Gaule narbonnaise [1] de 479 à 517 et vit presque toute sa vie à Narbonne [2].

Son père, Tonantius Ferreolus, est préfet du prétoire [3] des Gaules à Arles [4], de 450 à 452/453. Il est un descendant par sa grand-mère paternelle de la grande famille des Syagrii [5]. Il est aussi un proche de Sidoine Apollinaire, par sa mère, Papianilla. Son père a des terres aux alentours de Nîmes [6], et une villa appelée Prusianus sur les bords du Gardon [7], dont Sidoine Apollinaire, décrit la beauté.

Les “Acta Firmini”, rédigées au 12ème siècle indiquent que son fils Saint Firmin d’Uzès âgé de 12 ans rejoint son parent Roricius , 3ème évêque d’Uzès [8].

Pendant son enfance il vit entre 469 et 475 à Rome. Grâce à l’importante bibliothèque de son père il peut lire Varron, Horace et tous les auteurs de l’antiquité. Il séjourne assez souvent comme toute sa famille dans leur villa de Prusianus, sur les bords du Gardon, entre Nîmes et Clermont en Auvergne [9].

Tonantius Ferreolus se marie avec une certaine Industria.

Tonantius Ferreolus se distingue, selon Sidoine Apollinaire, par son inclination naturelle et son goût pour les lettres. Il est “vir clarissimus” entre 507 et 511, puis sénateur romain entre 479 et 517. Il vit à Narbonne, ville dont il est le représentant au Sénat romain. À Rome, le Sénat continuera d’exister jusqu’à la fin du 6ème siècle. Tonantius Ferreolus rend visite à son cousin Saint Apollinaris de Valence en 517.

Les Apollinaire et les Ferréol cherchent à sauver l’empire, leur pays et leurs vies. Ils réussissent pendant quelques courtes périodes à maintenir une certaine indépendance entre les Francs et les Wisigoths [10].

Les invasions barbares du 5ème siècle ne font pas disparaître d’un coup, les structures romaines de l’Occident. Les barbares ne représentent en effet que 5 % de la population de l’Occident. L’interdiction des mariages mixtes par les Francs montre la peur de perdre leur identité. D’ailleurs leurs unions avec des femmes gallo-romaines restent relativement rares. Elles sont plus fréquentes avec les autres peuples qui envahissent l’empire.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, (ISBN 2-906483-28-1) 2° édition, revue et corrigée, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, coll. « Occasional Publications / 16 », 2014 (1re éd. 1989), 347 p. (ISBN 978-1-900934-15-2)

Notes

[1] L’expression Gaule narbonnaise désigne, chez certains historiens du 19ème siècle, une province romaine ainsi nommée dès 118 av. jc après la fondation de la colonie romaine de Narbonne. En réalité, la province a été successivement nommée : « Gaule transalpine » après sa conquête par Rome ; « Gaule romaine » après la conquête du reste de la Gaule par Jules César, pour la distinguer de la Gaule chevelue (mais l’expression « Gaule transalpine » a continué d’être utilisée) ; « Narbonnaise » après la réorganisation des Gaules par l’empereur Auguste, en même temps que sont créées les provinces de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise et d’Aquitaine. À la suite de la réorganisation de l’Empire par Dioclétien (vers 300), sont créées les provinces de Narbonnaise première, de Narbonnaise seconde et de Viennoise.

[2] Narbonne est une commune française située dans le département de l’Aude, en Occitanie. Au début du 6ème siècle, Narbonne fut brièvement la capitale des Wisigoths vaincus à la bataille de Vouillé en 507 par les Francs de Clovis, conquérant du royaume de Toulouse. Grâce à l’aide militaire des Ostrogoths d’Italie, les Wisigoths du jeune roi Amalaric conserveront la Septimanie et Narbonne. Amalaric y sera assassiné en 531. Sous le règne du roi Theudis, Narbonne cessera d’être la capitale des Wisigoths mais reste une capitale provinciale. Elle accueille plusieurs souverains tels Liuva 1er couronné roi à Narbonne, et est le siège de plusieurs révoltes "séparatistes" jusqu’à la fin du 7ème siècle. Les deux derniers rois wisigoths Agila II et Ardo auraient régné sur la cité au moment de l’invasion musulmane.

[3] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[4] Arles est une commune du département des Bouches-du-Rhône. La ville, chef-lieu de l’arrondissement d’Arles, est la plus grande commune de France métropolitaine avec quelque 75 893 hectares (malgré plusieurs déductions successives) et la plus peuplée de la Camargue. La ville est traversée par le Rhône et se trouve entre Nîmes (à 30 km au nord-ouest) et Marseille (à 90 km au sud-est). Probablement en 407, l’administration impériale déplace la préfecture du prétoire des Gaules située jusqu’alors à Trèves, à Arles qui connaît en conséquence une véritable renaissance politique puis ecclésiastique un siècle exactement après Constantin 1er. Toutefois, ce nouveau rôle n’exclut pas les menaces d’invasions des fédérés Wisigoths installés en Aquitaine depuis 418. Finalement, après de nombreuses tentatives, Arles est prise par Euric et devient ville wisigothique en 476.

[5] Famille importante de l’aristocratie gallo-romaine de l’Antiquité tardive, les Syagrii ont été présents dans toute l’histoire de la Gaule du 4ème siècle au 8ème siècle. La gens trouve peut-être son origine avec Postumus Suagrus, qui fut préfet de Rome en 275, et dont le nom ou surnom pourrait provenir du mot grec signifiant "porc", entré dans le vocabulaire latin

[6] Nîmes est une commune du sud de la France, préfecture du département du Gard en région Occitanie. Située à quelques kilomètres de la mer Méditerranée et des montagnes des Cévennes, la ville se trouve sur l’axe très fréquenté reliant la basse vallée du Rhône à la plaine languedocienne et sur l’arc méditerranéen entre Marseille et Barcelone. En 472, aux Vandales succédèrent les Wisigoths. Aux Wisigoths succédèrent les Arabo-musulmans du califat omeyyade (appelés "Sarrasins" par les occidentaux de ce temps) qui, après avoir franchi les Pyrénées en 719, prennent Nîmes en 725. Ceux-ci s’installèrent jusqu’à la reconquête de la région par Charles Martel en 737, les divers combats de ces rudes époques entraînant de très grands dommages à la cité. De Nîmes, partit un raid musulman en direction de la ville d’Autun, qui fut ravagée le 22 août 725. Ce fut certainement pendant ce temps que l’amphithéâtre fut converti en citadelle.

[7] Le Gardon ou Gard est une rivière du sud-est de la France, située dans les départements du Gard et de la Lozère. Il prend sa source dans les hautes Cévennes. C’est un affluent droit du Rhône, dans lequel il se jette après un parcours de 127 km. Les gorges du Gardon sont partiellement incluses dans la réserve naturelle régionale des gorges du Gardon.

[8] Le diocèse d’Uzès est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il est un des diocèses historiques de l’ancienne province du Languedoc. Le diocèse d’Uzès est érigé au 5ème siècle sur une partie du territoire de celui de Nîmes. Il est suffragant de l’archidiocèse métropolitain de Narbonne et relève de la province ecclésiastique de Narbonne. L’évêque Jean II de Saint-Gelais se convertit au protestantisme en 1566 et Uzès n’est reprise par les catholiques qu’en 1629. La cathédrale Saint-Théodorit est détruite de 1560 à 1645. Le diocèse d’Uzès est supprimé par la Constitution civile du clergé, adoptée par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790 et sanctionnée par Louis XVI le 24 août suivant. Sa suppression n’est pas reconnue par le pape Pie VI. Mais, à la suite du Concordat de 1801, il n’est pas rétabli.

[9] Clermont ou Clairmonta est une ancienne ville en Auvergne, dont la fusion avec la cité voisine et rivale de Montferrand décidée par Louis XIII lors de l’Édit de Troyes du 15 avril 1630 (premier Édit d’union) et confirmée un siècle plus tard sous Louis XV en 1731, par Daniel-Charles Trudaine, (second Édit d’union) donne naissance à la capitale auvergnate de Clermont-Ferrand, titre auparavant réservé à Clermont.

[10] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.