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Tonantius Ferreolus (préfet)

lundi 5 octobre 2020, par ljallamion

Tonantius Ferreolus (préfet) (415-486)

personnage important de la Gaule du 5ème siècle

C’est grâce au poème de Sidoine Apollinaire, intitulé : “Panégyrique de Narbonne” que nous connaissons Tonantius Ferreolus.

Il était peut-être natif de Nîmes [1] car on sait que sa famille avait des biens considérables dans la Narbonnaise première [2] et que quelques-uns de ses descendants étaient originaires de Narbonne [3]. Sidoine Apollinaire nous apprend par exemple qu’il possède une villa à Trevidon, qui peut être localisée comme Saint-Laurent-de-Trèves [4].

Membre de la grande famille des Syagrii [5] petit-fils par sa mère du consul de 382, Flavius Afranius Syagrius , il était aussi un proche de Sidoine Apollinaire. Leurs épouses portaient en effet le même nom, Papianilla, ce qui peut laisser penser qu’elles étaient apparentées l’épouse de Sidoine Papianilla était elle-même la fille d’Avitus. Il avait des terres aux alentours de Nîmes, et une villa appelée Prusianus sur les bords du Gardon [6] dont Sidoine décrit la beauté.

Il fut préfet du prétoire [7] des Gaules à Arles [8], de 450 à 452/453, au moment de l’invasion d’Attila, et il joua un grand rôle par ses mesures judicieuses et sa diplomatie, notamment lors du siège d’Arles par les Wisigoths [9] en 453. En 469, il fit partie de la délégation gallo-romaine à charge au procès d’ Arvandus qui se tint à Rome.

Ferréol qui avait une autre maison de campagne à proximité des Cévennes appelée Trévidon, s’y retira avant l’an 470. Il finit sa vie dans une grande dévotion chrétienne, d’après Sidoine.

Parmi sa descendance, on connaît son fils Tonantius Ferreolus , sénateur de Narbonne, dont le même Sidoine parle avec éloge, et qui se distingua par son inclination naturelle et son goût pour les lettres.

Plus tard, quand les carolingiens tentèrent de relier généalogiquement leur famille aux grandes lignées romaines, ils en firent un des ancêtres de Charlemagne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, (ISBN 2-906483-28-1)

Notes

[1] Nîmes est une commune du sud de la France, préfecture du département du Gard en région Occitanie. Située à quelques kilomètres de la mer Méditerranée et des montagnes des Cévennes, la ville se trouve sur l’axe très fréquenté reliant la basse vallée du Rhône à la plaine languedocienne et sur l’arc méditerranéen entre Marseille et Barcelone. En 472, aux Vandales succédèrent les Wisigoths. Aux Wisigoths succédèrent les Arabo-musulmans du califat omeyyade (appelés "Sarrasins" par les occidentaux de ce temps) qui, après avoir franchi les Pyrénées en 719, prennent Nîmes en 725. Ceux-ci s’installèrent jusqu’à la reconquête de la région par Charles Martel en 737, les divers combats de ces rudes époques entraînant de très grands dommages à la cité. De Nîmes, partit un raid musulman en direction de la ville d’Autun, qui fut ravagée le 22 août 725. Ce fut certainement pendant ce temps que l’amphithéâtre fut converti en citadelle.

[2] L’expression Gaule narbonnaise désigne, chez certains historiens du 19ème siècle, une province romaine ainsi nommée dès 118 av. jc après la fondation de la colonie romaine de Narbonne. En réalité, la province a été successivement nommée : « Gaule transalpine » après sa conquête par Rome ; « Gaule romaine » après la conquête du reste de la Gaule par Jules César, pour la distinguer de la Gaule chevelue (mais l’expression « Gaule transalpine » a continué d’être utilisée) ; « Narbonnaise » après la réorganisation des Gaules par l’empereur Auguste, en même temps que sont créées les provinces de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise et d’Aquitaine. À la suite de la réorganisation de l’Empire par Dioclétien (vers 300), sont créées les provinces de Narbonnaise première, de Narbonnaise seconde et de Viennoise.

[3] Narbonne est une commune française située dans le département de l’Aude, en Occitanie. Au début du 6ème siècle, Narbonne fut brièvement la capitale des Wisigoths vaincus à la bataille de Vouillé en 507 par les Francs de Clovis, conquérant du royaume de Toulouse. Grâce à l’aide militaire des Ostrogoths d’Italie, les Wisigoths du jeune roi Amalaric conserveront la Septimanie et Narbonne. Amalaric y sera assassiné en 531. Sous le règne du roi Theudis, Narbonne cessera d’être la capitale des Wisigoths mais reste une capitale provinciale. Elle accueille plusieurs souverains tels Liuva 1er couronné roi à Narbonne, et est le siège de plusieurs révoltes "séparatistes" jusqu’à la fin du 7ème siècle. Les deux derniers rois wisigoths Agila II et Ardo auraient régné sur la cité au moment de l’invasion musulmane.

[4] aujourd’hui en Lozère, sur la corniche des Cévennes, antique itinéraire menant de Nîmes à Saint-Flour

[5] Famille importante de l’aristocratie gallo-romaine de l’Antiquité tardive, les Syagrii ont été présents dans toute l’histoire de la Gaule du 4ème siècle au 8ème siècle. La gens trouve peut-être son origine avec Postumus Suagrus, qui fut préfet de Rome en 275, et dont le nom ou surnom pourrait provenir du mot grec signifiant "porc", entré dans le vocabulaire latin

[6] Le Gardon ou Gard est une rivière du sud-est de la France, située dans les départements du Gard et de la Lozère. Il prend sa source dans les hautes Cévennes. C’est un affluent droit du Rhône, dans lequel il se jette après un parcours de 127 km. Les gorges du Gardon sont partiellement incluses dans la réserve naturelle régionale des gorges du Gardon.

[7] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[8] Arles est une commune du département des Bouches-du-Rhône. La ville, chef-lieu de l’arrondissement d’Arles, est la plus grande commune de France métropolitaine avec quelque 75 893 hectares (malgré plusieurs déductions successives) et la plus peuplée de la Camargue. La ville est traversée par le Rhône et se trouve entre Nîmes (à 30 km au nord-ouest) et Marseille (à 90 km au sud-est). Probablement en 407, l’administration impériale déplace la préfecture du prétoire des Gaules située jusqu’alors à Trèves, à Arles qui connaît en conséquence une véritable renaissance politique puis ecclésiastique un siècle exactement après Constantin 1er. Toutefois, ce nouveau rôle n’exclut pas les menaces d’invasions des fédérés Wisigoths installés en Aquitaine depuis 418. Finalement, après de nombreuses tentatives, Arles est prise par Euric et devient ville wisigothique en 476.

[9] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.