Publius Cornelius Scipio Nasica Corculum (205 av. Jc-141 av. jc)
Homme politique de la Rome antique
Fils de Publius Cornelius Scipio Nasica consul en 191 av. jc et neveu de Scipion l’Africain. Sa mère est inconnue, mais selon quelques sources, serait Caecilia Metella, probablement fille de Quintus Caecilius Metellus consul en 206 av. jc.
Il se maria avec Cornelia Africana Major, fille aînée de son grand cousin, Scipion l’Africain], et grande sœur de Cornelia Africana Minor, mère des Gracques. Il est le père de Publius Cornelius Scipio Nasica Serapio. On ne connaît aucun autre enfant, ni la date du mariage ou de la mort de Cornelia. Le mariage a probablement eu lieu autour 183-182 av. jc.
En 168 av. jc, il combat sous les ordres du consul de Lucius Aemilius Paullus Macedonicus en Macédoine [1]. Il a commandé une des ailes, comme le raconte Tite-Live, à la bataille de Pydna [2].
En 162 av. jc, il est consul. Il termine la pacification entreprise par le consul Marcus Juventius Thalna . Mais lui et son collègue au consulat doivent démissionner à cause d’auspices défavorables.
En 159 av. jc, il est censeur [3] avec Marcus Popilius Laenas . Pendant sa censure il a décrété qu’aucune statue de fonctionnaire public ne pouvait être érigée sur le forum sans l’approbation publique du Sénat ou du peuple.
Entre 159-149 av. jc il s’oppose à Marcus Porcius Cato qui mène campagne pour que Rome détruise Carthage [4], parce qu’il craint que la destruction du rival principal de Rome mène au déclin des valeurs républicaines.
Cependant, en tant que princeps senatus [5], il perd de l’influence politique, quand Carthage fait la guerre contre Massinissa de Numidie [6], une guerre qui contrevenait aux dispositions du traité de cinquante années signé avec Rome mais les juristes grecs considéraient qu’il avait expiré. La réalité était que Rome a voulu détruire Carthage.
En 155 av. jc, il est consul. Il défait les Dalmates [7]. On lui accorde un triomphe.
En 150 av. jc, il devient grand pontife [8] après un interrègne de 2 ans après la mort du pontife précédent Marcus Aemilius Lepidus consul en 187 et 175 av. jc, jusqu’à sa mort supposée en 141 av. jc, où il est remplacé par son fils.
Notes
[1] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.
[2] La bataille de Pydna opposa le 22 juin 168 av. jc l’armée du roi de Macédoine Persée à une armée romaine commandée par le général Lucius Aemilius Paullus. Elle mit fin à la Troisième guerre de Macédoine par la défaite totale de ce royaume et entraîna la suppression de la monarchie antigonide et la division de la Macédoine en quatre républiques indépendantes.
[3] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.
[4] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,
[5] Le « princeps senatus » est le premier membre par préséance du sénat romain. Cette fonction entrée en existence autour de 275 av. jc était, à l’origine, honorifique. Il s’agissait du plus ancien des ex-magistrats présents au Sénat. Sous la République romaine, le princeps senatus n’était pas nommé à vie, mais sélectionné par chaque nouveau tandem de censeurs, c’est-à-dire tous les 5 ans et pouvait toutefois être confirmé pour une période supplémentaire de 5 ans. Sélectionné parmi les sénateurs patriciens jouissant du rang consulaire, généralement d’anciens censeurs, le candidat devait être un patricien respecté de ses collègues sénateurs au passé politique irréprochable. Cette dignité qui conférait un grand prestige et une autorité morale à celui qui en disposait : le privilège de parler le premier au sénat lors des délibérations dont il disposait lui permettait de donner le ton du débat et son avis influait généralement celui des sénateurs qui parlaient après lui et son nom était, à ce titre, inscrit en tête de l’album sénatorial.
[6] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.
[7] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.
[8] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n’a d’autre insigne qu’un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s’y ajoute, c’est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.