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Caius Papirius Carbo

vendredi 12 juillet 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 mars 2022).

Caius Papirius Carbo

Personnalité politique de la République romaine du 2ème siècle av. jc, Consul en 120

Emblème de la République romaine.Issu de la branche plébéienne [1] de la gens Papiria [2], il fut l’ami des Gracques [3] partisan des réformes sociales, et ennemi de Scipion Émilien, leur adversaire. Il fut élu tribun de la plèbe en 131 av. jc.

Après la disparition des Gracques, il se rapprocha du parti conservateur des optimates [4], et devint consul en 120. Il fit adopter le scrutin secret pour le vote dans les comices centuriates [5]. Après son mandat, il fut attaqué en justice par des conservateurs qui ne lui pardonnaient pas son ancienne amitié avec les Gracques. Accusé de péculat [6], et désespérant de se justifier, il se donna la mort, en 119.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de François Hinard (dir.), Histoire romaine : Des origines à Auguste, Fayard, 2000, 1075 p. (ISBN 978-2-213-03194-1)

Notes

[1] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[2] Les Papirii sont les membres de la gens Papiria. Ils constituent une famille patricienne ancienne qui joue un rôle important dans l’histoire romaine. Ils apparaissent juste après la chute du second collège de décemvirs et occupent de hautes magistratures jusqu’au 1er siècle av. jc.

[3] Les frères Tiberius Sempronius Gracchus et Caius Sempronius Gracchus, surnommés les Gracques, sont deux hommes d’État romains. Issus de la nobilitas plébéienne, fils du consul Tiberius Sempronius et de Cornelia Africana, petits-fils de Scipion l’Africain, ils sont renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain.

[4] Optimates, tendance politique aristocratique et conservatrice qui marqua le dernier siècle de la République romaine, par son opposition aux populares. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au réformisme et au populisme des populares au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes.

[5] Les comices centuriates sont une assemblée du peuple romain, divisé en groupes censitaires, nommés centuries. Cette assemblée ne peut être convoquée sur le Champ de Mars que par des magistrats dotés de l’imperium. Elle a une vocation initiale militaire pour la constitution des légions et la levée du tributum, et devient sous la République une des assemblées du peuple pour l’élection des magistrats, le vote des propositions de loi et de déclaration de guerre. Son rôle électoral se restreint sous Auguste, puis disparaît.

[6] La loi Julia sur le péculat (Lex Iulia de peculatu et pecunia residua, 59-58 av. jc) défendait que personne "n’enlève, n’intercepte, ne tourne à son profit quelque chose de l’argent sacré, religieux ou public, ou ne fasse en sorte que quelqu’un ne l’enlève, ne l’intercepte, ne le tourne à son profit, à moins que cela ne lui soit permis par la loi ; et que quelqu’un n’introduise ou ne mêle quelque chose dans l’or, l’argent ou le cuivre public, ou ne fasse en sorte que quelque chose y soit introduit ou mêlé sciemment par dol pour les détériorer." La peine du péculat était l’interdiction du feu et de l’eau (aquae et ignis interdictio), c’est-à-dire le bannissement, ainsi que la perte de tous ses biens.