Il enseigna la philosophie à Rome sous le règne de Néron, en conséquence de quoi, il fut exilé en 65, pour ne revenir à Rome que sous le règne de Galba. Il fut autorisé à y rester alors que Vespasien avait banni tous les autres philosophes de la ville en 71, mais fut finalement banni à son tour, ne revenant qu’après la mort de l’empereur.
Une collection d’extraits de ses conférences nous est parvenue. Il est également connu pour être le maître d’Épictète.
Musonius Rufus naît à Volsinies [1], en Étrurie [2]. Il est le fils d’un chevalier romain [3] local du nom de Capito. Déjà célèbre à l’époque de Néron, il enseigne la philosophie stoïcienne [4]. Quand Gaius Rubellius Plautus est banni par Néron en 60, il le suit en exil.
Il revient à Rome après la mort de Plaute en 62, mais ses enseignements le rendent suspect aux yeux de l’empereur. Accusé d’avoir participé à la conjuration de Pison [5], il est exilé à l’île de Gyaros [6] en 65. Il ne revient que sous le règne de Galba en 68. En 69, lorsqu’il apprend que Marcus Antonius Primus, le général de Vespasien, est en marche sur Rome, il rejoint les ambassadeurs envoyés par Vitellius au général victorieux, et se rend parmi les soldats de ce dernier pour prêcher sur les bienfaits de la paix et les dangers de la guerre, mais est arrêté.
Lorsque le parti de Vitellius prend le dessus, Musonius demande et obtient la condamnation de Publius Egnatius Celer, le philosophe stoïcien qui avait fait condamner Barea Soranus.
C’est peut-être à cette époque que Musonius prend pour élève Épictète. Musonius a été très estimé à Rome et Vespasien lui a permis de rester quand les autres philosophes ont été bannis de la ville en 71, mais il est exilé à son tour peut-être vers 75, ne revenant qu’après la mort de Vespasien en 79. Quant à sa mort, nous savons seulement qu’il est mort avant 101, lorsque Pline l’Ancien en parle à son beau-fils, le philosophe syrien [7] Artémidore de Daldis, mari de sa fille Musonia.
Sa philosophie, qui est à bien des égards identique à celle de son élève Épictète, est marquée par sa tendance pratique forte. Pour lui, la philosophie, dont il voulait que chacun la cultive, n’est pas une simple question de mots, d’enseignement ou d’école, mais une quête que tout le monde peut et devrait, par ses propres réflexions et pratiques, poursuivre pour soi-même.
Il estime qu’être un philosophe, ce n’est pas porter le manteau du philosophe, laisser pousser ses cheveux et se retirer de la société pour vivre en ermite à la manière d’un Pythagore. Dans le même temps, il est convaincu de la puissance de la philosophie sur l’esprit des gens, c’est par elle qu’il espère guérir toute la corruption de l’esprit humain. Sa philosophie consiste à définir les règles régissant la conduite quotidienne ; toute connaissance doit être utile à l’action.
Musonius Rufus soutenait que parce que les femmes ont reçu la même faculté de raison que les hommes, elles doivent être formées à la philosophie tout comme eux