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Harmodios et Aristogiton

mardi 19 janvier 2021, par ljallamion

Harmodios et Aristogiton (tous deux morts en 514 av. jc)

Il sont les tyrannoctones [1].

Les deux principaux récits du meurtre sont ceux de la Guerre du Péloponnèse [2] de Thucydide, et de la Constitution d’Athènes attribuée à Aristote.

Aristogiton est un athénien pauvre, selon l’historien Thucydide, Harmodios, son jeune amant, appartient aux cercles aristocratiques de la cité. Lucien de Samosate fait d’Aristogiton un homme du peuple et un pauvre dans son dialogue “Le Parasite”.

Selon Thucydide, Harmodios repousse les avances d’ Hipparque , l’un des Pisistratides [3]. Pour se venger, celui-ci invite tout d’abord la sœur du jeune homme à être canéphore [4] aux Panathénées [5], honneur réservé aux filles des plus grandes familles d’Athènes, puis la chasse publiquement du cortège au prétexte qu’elle ne mérite pas cet honneur.

Selon Aristote, c’est Thessalos, fils de la concubine argienne [6] de Pisistrate, et donc demi-frère d’Hipparque, qui est repoussé par Harmodios et empêche la sœur du jeune homme d’être canéphore.

L’incident incite Harmodios et Aristogiton à se débarrasser d’Hipparque, auteur de l’offense, mais aussi et surtout de son frère Hippias , seul à exercer véritablement le pouvoir. Les amants recrutent rapidement une petite bande ; leur plan est de profiter du défilé des Grandes Panathénées pour assassiner Hippias et Hipparque.

Le jour dit, Harmodios et Aristogiton observent l’un des conjurés discutant au Céramique [7] sur l’Acropole [8], selon Aristote avec Hippias entouré de ses gardes. Craignant d’avoir été trahis, ils rebroussent chemin et rencontrent sur leur route Hipparque, à l’écart de son escorte. Ils le poignardent, Harmodios est tué peu après par les gardes, tandis qu’Aristogiton s’enfuit dans la foule. Il est arrêté peu après, torturé et exécuté, non sans avoir eu le temps d’avouer le nom de ses complices, tous aristocrates.

Harmodios et Aristogiton sont traités comme des héros après la chute d’Hippias. Des statues en bronze, sont érigées en leur honneur sur l’agora à une date qui reste discutée

elles furent emportées par le roi perse Xerxès 1er lors du sac d’Athènes en 480 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du livre de Vincent Azoulay, Les Tyrannicides d’Athènes : vie et mort de deux statues, Éditions du Seuil, coll. « L’univers historique », 2014 (ISBN 978-2-02-112164-3).

Notes

[1] assassins du Tyran athénien Hipparque

[2] La Guerre du Péloponnèse, ou Histoire de la guerre du Péloponnèse est un ouvrage de l’historien athénien Thucydide écrit à la fin du 5ème siècle av. jc et publié au début du siècle suivant, et qui raconte la guerre du Péloponnèse opposant la ligue du Péloponnèse, dirigée par Sparte, à la ligue de Délos, menée par Athènes ; il est généralement considéré comme la première œuvre constituant un récit historique fidèle et rigoureux.

[3] Les Pisistratides sont les descendants du tyran d’Athènes, Pisistrate. Au sens restreint, le terme désigne les deux fils de celui-ci, Hippias et Hipparque, qui héritent conjointement du gouvernement d’Athènes à la mort de leur père en 527 av. jc.

[4] Une canéphore est une jeune fille portant des cadeaux lors de la procession des panathénées. Le mot provient d’un mot grec signifiant « porteuses de corbeilles ». On nommait ainsi à Athènes de jeunes filles de distinction attachées au service d’Athéna, qui portaient sur leur tête des corbeilles entourées de guirlandes de fleurs et remplies d’objets consacrés au culte, c’est-à-dire des couteaux, de la nourriture... La canéphorie était réservée aux plus belles femmes. Ainsi, elles charmaient les dieux, les princes ou les hommes, qui se jetaient sur elles pour les embrasser et les enlever

[5] Les Panathénées étaient des festivités religieuses et sociales de la cité d’Athènes. La fête annuelle des Panathénées avait lieu du 23 au 30 du mois d’hécatombéon le premier mois de l’année attique, équivalent à la deuxième moitié de notre mois de juillet. Selon la tradition, elle est fondée par le roi mythique Érichthonios en l’honneur d’Athéna Polias, Thésée lui donnant son nom de « Panathénée » lors du synœcisme.

[6] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.

[7] Le Céramique est le quartier des potiers à Athènes.

[8] l’Acropole est un terme peu usité qui désigne initialement une citadelle construite sur la partie la plus élevée et la mieux défendue d’une cité de la Grèce antique, servant de refuge ultime aux populations lors des attaques.