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L’histoire pour le plaisir

Guy de Thouars

lundi 3 février 2020, par ljallamion

Guy de Thouars (mort en 1213)

Duc de Bretagne et comte de Richmond jure uxoris de 1199 à 1201-Baillistre du duché de Bretagne et du comté de Richmond de 1203 à 1206 et de 1207 à 1213

Blason de la Famille de ThouarsTroisième fils de Geoffroy IV, vicomte de Thouars [1] et d’Aime de Lusignan.

Guy de Thouars épouse Constance de Bretagne entre août et octobre 1199 après le divorce de cette dernière avec Ranulph de Blondeville comte de Chester [2] l’époux qui lui avait été imposé par Henri II d’Angleterre vers 1189.

Son beau-fils Arthur 1er ayant été assassiné le 5 avril 1203 par Jean sans Terre, il lui succède à la tête de la Bretagne en tant que duc baillistre [3], en qualité de tuteur de sa fille de 2 ans, la petite duchesse Alix (ou Aelis), au détriment de sa belle-filleAliénor et du tuteur de celle-ci, Jean-sans-Terre.

Guy de Thouars joue un rôle essentiel dans la conquête de la Normandie par les Français en 1204. Allié au roi Philippe Auguste, alors que ce dernier s’empare de la forteresse de Château Gaillard [4] le 6 mars puis de Rouen [5] le 24 juin, il donne l’assaut au Mont-Saint-Michel [6] avec 400 lances.

Devant se replier avant d’avoir pu enlever par escalade l’abbaye réputée imprenable, Guy de Thouars se contente, après avoir massacré la population du bourg, d’allumer un incendie qui s’étend à la partie nord de l’abbaye [7]. Il saccage ensuite la cathédrale d’Avranches [8] et poursuit sa chevauchée de conquête de l’Avranchin [9] et du Cotentin [10] avec succès.

En 1206 Guy de Thouars par solidarité familiale est tenté de rejoindre les barons poitevins menés par son frère Aimery VII de Thouars qui s’agitent contre le roi de France et se préparent à se soumettre à Jean Sans Terre. Philippe Auguste réagit en lui en enlevant provisoirement le gouvernement de la Bretagne.

L’échec du débarquement du roi anglais dissipe les inquiétudes du roi qui en rend le gouvernement du duché à Guy.

Pendant la période où il tient en main propre la Bretagne le roi de France inféode des châtellenies du domaine ducal à des fidèles ; celle de Guérande [11] de manière indivise entre deux bretons, André II de Vitré et Eon 1er de Pontchâteau [12] et celle de Ploërmel [13] en fief héréditaire en faveur de Maurice III de Craon.

Sous l’égide du roi de France Philippe Auguste un accord conclu à Paris en 1209 entre Guy de Thouars et le comte Alain de Goëlo-Penthièvre, héritier des droits sur le duché de Bretagne de la lignée des anciens ducs, prévoit les fiançailles puis le mariage de leurs enfants et héritiers respectifs : Alix, fille aînée de Guy et Henri II d’Avaugour le jeune fils d’Alain. Lors des fiançailles les barons et seigneurs bretons rendent à Lamballe [14] l’hommage à Henri de Penthièvre.

Le comte Alain meurt le 29 décembre 1212 et Philippe Auguste, peu confiant dans la fidélité et l’autorité en Bretagne de Guy de Thouars, compte tenu aussi du jeune âge du fiancé qui n’avait que 7 ans, et craignant que Jean sans Terre parvienne à imposer sa tutelle aux Bretons au travers de sa prisonnière Azenor, recourt à l’un de ses cousin l’énergique Pierre de Dreux.

Un mois après la mort d’Alain, le 27 janvier 1213, Pierre de Dreux alors âgé de 26 ans, fiancé à Alix âgée de 11 ans, rend l’hommage pour la Bretagne à Philippe Auguste.

Le mariage avec Alix ne fut concrétisé qu’en février/mars 1214 dans les jours qui suivent le débarquement de Jean sans Terre à La Rochelle.

Guy de Thouars serait mort selon Pierre Le Baud à Chemillé [15] le 13 avril 1213. Le 25 octobre 1223 son corps est translaté dans le chœur de l’église de l’abbaye Notre-Dame de Villeneuve [16] près de Nantes, auprès de son épouse Constance.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Guy de Thouars/ Portail du duché de Bretagne/ Vicomte de Thouars

Notes

[1] C’est à la fin du 9ème siècle qu’apparaissent les premiers vicomtes de Thouars, avant même ceux de Châtellerault, Lusignan, etc. Ils représentaient le comte de Poitiers (aussi duc d’Aquitaine) dans le territoire que celui-ci a confié à leur garde. Avec les branches puinées établies en Vendée, ils forment la maison de Thouars. Les premiers vicomtes de Thouars sont issus de grands officiers de l’époque carolingienne. La maison de Thouars est probablement originaire des environs de Poitiers, où ils possédaient des biens au 10ème siècle. À cette époque, leurs dons aux abbayes sont destinés à Saint-Cyprien de Poitiers, Saint-Jouin de Marnes (15 km au sud de Thouars), Saint-Florent de Saumur et Saint-Martin de Tours. Au 11ème siècle, à la suite du mariage de Geoffroy II de Thouars avec Agnès de Blois, s’y ajoutent les abbayes de Bourgueil et de Marmoutier. La succession des vicomtes de Thouars est originale dans ce sens que le frère succédait à l’aîné puis la vicomté retournait ensuite au fils de l’aîné. À la mort du vicomte les enfants ne se partageaient que les meubles et une provision à hauteur des deux neuvièmes des immeubles de la succession. S’il y avait des filles, le fils aîné ne gardait que les trois-quarts des immeubles avec l’hôtel principal, le dernier quart étant réservé aux filles. Les membres de la famille de Thouars, mêmes s’ils n’étaient pas vicomtes titulaires, étaient appelés vicomtes et utilisaient ce titre dans leurs chartes.

[2] Le Cheshire, anciennement appelé « comté de Chester », est un comté en grande partie rural dans le nord-ouest de l’Angleterre. Son chef-lieu administratif est la ville de Chester, bien que Warrington soit la ville la plus peuplée du comté. Cheshire avoisine le Merseyside et Grand Manchester dans le nord, Derbyshire dans l’est et Shropshire et Staffordshire dans le sud. À l’ouest du comté se trouvent deux districts gallois, Flintshire et Wrexham.

[3] Baillistre, équivalent de régent ou de tuteur, est un terme de droit coutumier que l’on trouve au 15ème siècle, et chez les commentateurs comme Beaumanoir.) En droit féodal, le baillistre est celui qui a la garde et la tutelle des enfants nobles durant leur minorité, ainsi que du fief. Le baillistre d’un enfant mineur noble doit être un chevalier. Il rendra les services vassaliques pendant le temps où il tient le fief. Les revenus perçus par le fief serviront à l’entretien du mineur.

[4] Château-Gaillard est une forteresse médiévale en ruine qui se situe au cœur du Vexin normand, à 100 km de Paris dans la commune des Andelys (Eure). Il constitue un morceau d’histoire de France qui domine la vallée de la Seine, mêlant Richard Cœur de Lion et les rois maudits en haut d’une falaise de calcaire. Château-Gaillard a plus de 800 ans. Il devrait son nom à Richard Cœur de Lion qui, le voyant achevé, aurait dit « Que voilà un château gaillard ! ».

[5] Rouen est une commune du Nord de la France traversée par la Seine. Préfecture du département de la Seine-Maritime. À partir de 841, les Vikings ont effectué de fréquentes incursions en vallée de Seine et ont, en 841, ravagé Rouen. Rouen, attaquée à nouveau par les Nortmanni en 843, est devenue la capitale du duché de Normandie après que Rollon, chef viking, eut obtenu une région équivalente en taille à l’ancienne Haute-Normandie (Seine-Maritime et Eure), du roi de France Charles III, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Il a été fait comte de Rouen, au sens carolingien du terme, mais les textes de l’époque parlent plus fréquemment de « prince » (princeps). En 949, le duc de Normandie Richard 1er, dit « Sans Peur », a battu, lors du siège de Rouen, une grande coalition réunissant le roi de France Louis IV d’Outremer, l’empereur germanique Othon le Grand et le comte de Flandre. Cette victoire a été décisive pour l’avenir de la Normandie ; une plaque est apposée sur une maison de la place de la Rougemare, en souvenir de cet événement sanglant. En 1007, un pogrom décime une partie de la population juive de Rouen. L’œuvre de Guillaume le Conquérant permet à la Normandie de devenir la province la plus puissante d’Europe. S’il installe la capitale politique à Caen, Rouen reste la capitale économique et religieuse. C’est d’ailleurs à Rouen que Guillaume mourra en 1087.

[6] Le Mont Tombe est l’ancien nom du Mont-Saint-Michel, avant que Charlemagne ne choisisse saint Michel pour protecteur de son empire au 9ème siècle. Le nouveau nom complet était Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer. Ce choix viendrait d’un petit oratoire en forme de grotte construit en 708 ou 710 par saint Aubert, évêque d’Avranches, dédié à l’archange Saint Michel. Les restes de cet oratoire ont été retrouvés et sont encore visibles dans la chapelle Notre-Dame-Sous-Terre, c’est-à-dire sous la nef de l’abbatiale.

[7] L’abbaye du Mont-Saint-Michel est une ancienne abbaye bénédictine et un monument historique situé sur l’îlot du mont Saint-Michel, qui se trouve lui-même sur le territoire de la commune française nommée Le Mont-Saint-Michel, dans le département de la Manche en région de Normandie.

[8] Avranches est une commune française située dans le département de la Manche en Normandie. La vicomté d’Avranches est arrachée au comte de Chester impuissant ; comme tous les seigneurs anglo-normands refusant de reconnaître l’autorité nouvelle du roi de France, Ranulf perd toutes ses prérogatives et possessions normandes. De 1226 à 1234, l’Angleterre refuse cette annexion forcée et tente de reprendre pied sur le sol normand en exerçant un harcèlement constant depuis les marches de Bretagne en direction des places fortes de Saint-James et Pontorson. Puis, en 1232, saint Louis obtient de la noblesse du Cotentin, et plus particulièrement la famille Paisnel d’Avranches, qu’elle se ligue contre une Bretagne orientale sous domination militaire anglaise. En 1236, afin de verrouiller définitivement ce secteur de Normandie et surtout de se prémunir contre d’éventuelles agressions étrangères, le roi de France rachète la vicomté d’Avranches ; le roi, qui séjourne à deux reprises dans la cité en 1256 et 1269, s’attache à lui redonner l’apparence d’une place forte désormais royale en la dotant de nouveaux remparts entourés de fossés.

[9] la région autour d’Avranches

[10] Le Cotentin est une péninsule française correspondant globalement aux limites de l’ancien pays normand du même nom autrefois appelé Pagus Constantiensis (pays de Coutances). Élément du Massif armoricain, il s’étend entre l’estuaire de la Vire et l’embouchure de l’Ay et jusqu’à Granville. En 1204, le Cotentin, à l’exception des îles Anglo-Normandes, revient à la France lors de la reconquête du duché de Normandie par Philippe Auguste. La guerre de Cent Ans ravage les campagnes et les châteaux de Cherbourg, Valognes, Bricquebec, Saint-Lô et Saint-Sauveur-le-Vicomte font l’objet de multiples sièges. La paix revenue, l’agriculture amène un essor important au 15ème et 16ème siècle, celui-ci se matérialisant dans le bocage par de nombreuses fermes-manoirs. Les grands seigneurs édifient des châteaux et hôtels de style Renaissance

[11] Guérande est une commune de l’Ouest de la France, chef-lieu de canton, située dans le département de la Loire-Atlantique

[12] Comptant parmi les Neuf Anciens Barons de Bretagne, le Baron de Pontchâteau avait l’honneur de porter l’évêque de Nantes à son entrée dans sa ville épiscopale. En récompense de ce service, il avait droit d’emporter la vaisselle ayant servi au repas d’intronisation de ce prélat. Au haut Moyen Âge, parmi les seigneurs représentés aux États de Bretagne, les barons de Pontchâteau et de Pont-l’Abbé n’ont qu’une place dont ils jouissent alternativement, car on n’a pu décider lequel des deux est le véritable baron de Pont. Cela proviendrait d’un mariage survenu à une date inconnue entre la fille d’un abbé laïc de Tudy et un membre de la famille des barons du Pont, à l’origine du nom de Pont-l’Abbé.

[13] Ploërmel est une commune française, située dans le département du Morbihan. Les réunions des états de Bretagne n’avaient pas de lieu fixe et ont été tenues à plusieurs reprises à Ploërmel, qui apparaît donc comme une ville importante du duché de Bretagne.

[14] Lamballe est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[15] Chemillé est une ancienne commune française, située dans le département de Maine-et-Loire

[16] L’abbaye de Villeneuve est une ancienne abbaye de cisterciens fondée en 1201 située en Pays nantais, un des neuf pays de la Bretagne historique, au sud de l’actuelle commune des Sorinières. Constance, duchesse de Bretagne, fonde cette abbaye dans le territoire appartenant à l’abbaye de Buzay, d’où sont issus les premiers religieux de l’abbaye de Villeneuve. Le 3 ou le 5 septembre 1201, Constance meurt et l’on dépose en septembre son corps dans l’oratoire du monastère, en attendant que l’église soit bâtie.