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Théodose le Cénobiarque ou Théodose le Grand

samedi 28 septembre 2019, par lucien jallamion

Théodose le Cénobiarque ou Théodose le Grand (vers 424-529)

Fondateurs du monachisme oriental

Théodose naît en Cappadoce [1] dans une famille chrétienne à Mogarion. Doté d’une belle voix, il est lecteur à l’église. Il se décide à faire son pèlerinage de Jérusalem en 451. Il rencontre en chemin saint Siméon le Stylite à Antioche [2] qui selon son hagiographie embrasse et bénit le jeune homme en lui prédisant qu’il sera pasteur d’âmes d’un grand troupeau de brebis qu’il sauvera de la méchanceté du loup.

Il visite à Jérusalem tous les lieux saints de l’Évangile et suit l’enseignement de Longine qui vivait près de la tour de David [3] à côté de la porte de Jaffa [4]. Il s’installe ensuite selon ses conseils à mi-chemin entre Jérusalem et Bethléem [5] dans une communauté ecclésiale, mais finalement se décide à la vie érémitique [6] et part dans le désert, où il demeure dans une grotte, non loin du lieu où eut lieu l’adoration des mages.

Des disciples viennent bientôt à leur tour suivre son enseignement et vivre dans les grottes environnantes. À la requête des moines de demander de construire un monastère, tellement ils étaient nombreux, Théodose prend l’encensoir, y jette des braises froides et de l’encens et s’en va au désert. Il y trouve un endroit propice à la construction d’un monastère et, peu de temps après, construit une église, des cellules et un bâtiment communautaire. C’est le début de la laure [7] de Théodose le Grand, l’un des premiers monastères du désert de Juda [8].

Les moines adoptent la règle de saint Basile le Grand et la laure devient le plus grand établissement monastique de Palestine avec 400 moines. D’autres chapelles sont construites pour les liturgies en différentes langues, une pour les Grecs, une pour les Ibères [9], une pour les Arméniens, où les moines se retrouvent 7 fois par jour, ainsi que des infirmeries pour les pèlerins et les moines.

Théodose est un proche de saint Sabas dit Sabas le Sanctifié sous le patriarcat de Salluste de Jérusalem. Son monastère recevait les jeunes postulants de la laure de Saint-Sabas [10]. Les moines demandent à Salluste que Théodose et Sabas deviennent archimandrites [11] de tous les monastères de la terre du Saint-Sépulcre. C’est ainsi que Théodose est choisi comme archimandrite des monastères palestiniens cénobitiques [12], d’où son nom de Théodose le Cénobiarque.

Il était un fervent opposant des doctrines monophysites [13], ce qui lui vaut l’éloignement de la part de l’empereur Anastase 1er, après qu’il eut proclamé à l’ambon du Saint-Sépulcre, à la demande des moines palestiniens, que ceux qui ne recevaient pas le concile de Chalcédoine [14] étaient anathèmes. Théodose est soutenu dans sa démarche par le pape Félix IV suivi par l’évêque d’Antioche, Éphrem.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Théodose le Cénobiarque / Portail du monde byzantin/ Catégories : Saint catholique et orthodoxe

Notes

[1] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[2] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[3] La Tour de David est une ancienne citadelle, aussi appelée la Citadelle de Jérusalem, située au nord-ouest du quartier arménien de la vieille ville de Jérusalem, édifiée près de la porte de Jaffa. C’est un ensemble de constructions liées à la défense de Jérusalem. La citadelle est construite au 2ème siècle av. jc par les Hasmonéens, fortifiée par le roi Hérode 1er le Grand, destinée à pallier un point faible des défenses de la Vieille Ville. Elle fut détruite et reconstruite successivement par tous les conquérants de Jérusalem

[4] La porte de Jaffa ou porte de l’Ami, ou porte de la Tour de David est un ancien passage dans les fortifications de la Vieille ville de Jérusalem. C’est la seule porte s’ouvrant du côté occidental de la vieille ville, et c’est de là que partaient les routes de Jaffa et d’Hébron. Juste à côté, à l’endroit le plus élevé de la vieille ville, se trouve la citadelle connue sous le nom de Tour de David, qui abrite aujourd’hui un musée.

[5] Bethléem est une ville située en Cisjordanie, une région de Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem, qui compte essentiellement des Palestiniens musulmans. La ville compte une petite communauté de chrétiens palestiniens, une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Son agglomération s’étend aux villes de Beit Jala et Beit Sahour. La ville est un important centre religieux. La tradition juive, qui l’appelle aussi Éphrata, en fait le lieu de naissance et de couronnement du roi d’Israël David. Elle est considérée par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth. C’est un lieu de pèlerinage qui génère une activité économique importante à la période de Noël. La ville est également le siège d’un lieu saint du judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville.

[6] Mode de vie des ermites.

[7] Dans l’Église orthodoxe et dans les Églises orientales, une laure est un établissement monastique où les moines vivent, durant la semaine, comme des ermites, dispersés dans une région éloignée des zones habitées. Le samedi soir, le dimanche et les jours de fête, ils se rassemblent pour chanter ensemble les offices, prendre les repas en commun et recevoir l’enseignement d’un ancien. Il s’agit d’un mode de vie monastique mixte : semi-cénobitique et semi-érémitique. Le terme peut également désigner un grand monastère orthodoxe auquel est conféré un statut d’honneur en raison de son importance. C’est particulièrement le cas dans l’Église russe.

[8] Les ruines byzantines des monastères chrétiens du « désert de Juda », entre la ligne Hébron-Jérusalem-Ramallah et le Jourdain, forment un ensemble remarquable.

[9] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères »

[10] Le monastère de Mar Saba ou laure de Saint-Sabas appelée aussi Grande Laure est un monastère orthodoxe hiérosolymitain situé à quelques kilomètres de la ville de Bethléem dans le désert de Judée, en Cisjordanie. C’est un des plus anciens monastères chrétiens.

[11] Un archimandrite est, dans les Églises de rite byzantin, un titre honorifique accordé aux higoumènes (supérieurs de monastère) ou aux recteurs (curés) de paroisses importantes.

[12] Aux premiers temps du christianisme, le cénobitisme était une forme de vie monastique en communauté, propre aux cénobites, par opposition aux ermites et anachorètes qui vivaient seuls une vie consacrée à la prière et la contemplation

[13] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.

[14] Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et a eu lieu du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte-Euphémie de la ville éponyme, aujourd’hui Kadıköy, un quartier chic de la rive asiatique d’Istanbul. Convoqué par l’empereur byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie, à partir du 8 octobre 451, le concile réunit 343 évêques dont quatre seulement viennent d’Occident. Dans la continuité des conciles précédents, il s’intéresse à divers problèmes christologiques et condamne en particulier le monophysisme d’Eutychès sur la base de la lettre du pape Léon 1er intitulée Tome à Flavien (nom du patriarche de Constantinople, destinataire de la lettre du pape).