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L’histoire pour le plaisir

Wilfrid d’York

lundi 20 août 2018, par lucien jallamion

Wilfrid d’York (vers 633-709/710)

Religieux anglo-saxon

Originaire de Northumbrie [1], Wilfrid se rend à la cour du roi Oswiu, où la reine Eanflæd le prend sous sa protection. Celle-ci l’envoie étudier auprès de Cudda, un ancien serviteur de son mari devenu moine à Lindisfarne [2], une abbaye récemment fondée par Aidan de Lindisfarne , un personnage crucial dans la conversion de la Northumbrie au christianisme. Après avoir passé plusieurs années à Lindisfarne, Wilfrid se rend à la cour du royaume de Kent [3] en 652. Il réside à Canterbury [4], auprès de parents de la reine Eanflæd qui lui a remis une lettre d’introduction pour le roi Eorcenberht. Il semble avoir passé une année environ dans le Kent. Durant cette période, un cousin de la reine, le futur roi Hlothhere, apporte son soutien à Wilfrid, qui fait également la connaissance de plusieurs figures religieuses en visite à la cour du Kent, dont le missionnaire Benoît Biscop avant de se rendre sur le continent pour poursuivre sa formation à Lyon et à Rome.

Wilfrid quitte le Kent avec Benoît Biscop pour se rendre à Rome. Ils sont les premiers Anglo-Saxons connus à entreprendre ce pèlerinage. ils se séparent à Lyon, où Wilfrid reste auprès de l’archevêque Ennemond . Ce dernier souhaite lui faire épouser sa nièce et lui confier le gouvernement d’une province, mais Wilfrid refuse et poursuit sa route vers Rome. Il y apprend la méthode romaine du calcul de la date de Pâques et découvre la pratique consistant à recueillir les reliques de saints. Il rentre à Lyon après avoir été reçu en audience par le pape.

Durant son séjour à Lyon, Wilfrid découvre les pratiques religieuses franques, en particulier dans les monastères fondés par Colomban qui suivent la règle de saint Benoît. L’influence franque sur Wilfrid se ressent dans la suite de sa carrière : il a recours à des maçons francs pour édifier ses églises et les consacre vraisemblablement lors de cérémonies calquées sur le modèle franc.

De retour en Angleterre, il jouera un rôle important dans l’adoption de la méthode romaine du calcul de la date de Pâques lors du synode de Whitby en 664 [5].

Après son retour en Northumbrie, vers 658, Wilfrid est recommandé à Alhfrith, le fils d’Oswiu, par le roi Cenwalh de Wessex comme un clerc versé dans la liturgie et les rites romains. Alhfrith règne alors sur le Deira [6] sous l’autorité de son père, et le jeune âge de ses demi-frères fait de lui l’héritier le plus probable du trône de Northumbrie.

En 663, il est ordonné prêtre par l’évêque des Saxons de l’Ouest Agilbert de Paris , un de ses protecteurs. Durant cette période, le moine Ceolfrith quitte l’abbaye de Gilling [7], décimée par une épidémie de peste, pour entrer à Ripon [8].

Peu avant 664, Alhfrith confie à Wilfrid une abbaye qu’il vient de fonder à Ripon, constituée d’un groupe de moines de l’abbaye de Melrose [9] qui suivent les coutumes monastiques irlandaises.

Wilfrid chasse rapidement l’abbé Eata et Cuthbert , qui refusent d’adopter le rite romain. Il introduit la règle de saint Benoît à Ripon, affirmant être le premier à l’imposer à un monastère anglais.

Wilfrid assiste au concile de Whitby parmi le groupe des partisans de la méthode romaine, aux côtés d’Agilbert, d’Alhfrith et de Jacques le Diacre . Dans le camp adverse se trouvent le roi Oswiu, l’abbesse Hilda de Whitby et les évêques Cedd et Colman . Wilfrid est choisi comme porte-parole par les siens, et sert également d’interprète à Agilbert.

D’après le récit qu’en fait Bède, le discours de Wilfrid joue un rôle crucial dans la victoire du parti romain, en assimilant le calcul celtique de la date de Pâques à un péché. Les membres du clergé qui refusent la décision du synode quittent la Northumbrie pour l’Irlande ou Iona [10], où le calcul celtique continue à être utilisé pendant plusieurs décennies encore.

Il est élu évêque dans l’année qui suit le concile il ne le devient effectivement qu’en 669. D’après la Vita sancti Wilfrithi [11], il est nommé évêque par Oswiu et Alhfrith avec le statut de métropolitain et son siège se trouve à York [12], mais la ville ne devient métropole qu’en 735, bien après l’époque de Wilfrid.

Il fait preuve d’une grande activité dans son diocèse en fondant plusieurs églises et monastères.

En dépit des apparences, la situation de Wilfrid à York n’est pas entièrement assurée. Il s’est fait de nombreux ennemis au sein du clergé northumbrien, au premier rang desquels l’abbesse Hilda de Whitby, dont les liens avec l’archevêque Théodore de Tarse contribuent à affaiblir Wilfrid. Il s’est également aliéné le roi Ecgfrith en convaincant son épouse AEthelthryth d’entrer dans les ordres. En 678, à la suite d’une querelle avec le roi, il est expulsé de son diocèse, et perd également le contrôle de ses monastères.

Le pape Agathon organise un synode en octobre 679 pour traiter de l’hérésie monothélite [13]. Ce synode aborde également la question du statut de Wilfrid. Il statue en faveur du maintien des nouveaux sièges épiscopaux, mais il ordonne également le rétablissement de Wilfrid dans ses fonctions et la restitution de ses monastères, et lui laisse la possibilité de révoquer les évêques qui ne lui plaisent pas dans les nouveaux diocèses.

Il se présente en 680 devant un conseil royal en Northumbrie, et bien qu’il présente au roi le décret pontifical ordonnant sa restauration, Ecgfrith le fait brièvement emprisonner avant de le chasser à nouveau du royaume. Wilfrid séjourne brièvement chez les Angles du Milieu [14], puis au Wessex [15], avant de se réfugier auprès du roi AEthelwealh de Sussex où il entreprend la conversion des Saxons du Sud [16] et fonde l’évêché de Selsey [17].

En 685, Æthelwalh trouve la mort durant l’invasion de son royaume par Cædwalla , un prince païen qui monte peu après sur le trône du Wessex. Wilfrid était déjà été en contact avec Cædwalla avant la mort d’Athelwalh, et il est même possible qu’il lui ait servi de conseiller spirituel. Wilfrid devient l’un des plus proches conseillers de Cædwalla après son avènement et contribue à sa conversion au christianisme.

Cædwalla l’envoie ensuite convertir les habitants de l’île de Wight [18] et lui offre un quart des terres de l’île. Le roi abdique en 688 pour se faire baptiser à Rome, une décision à laquelle l’influence de Wilfrid a probablement contribué

Wilfrid retrouve brièvement son siège d’York dans la deuxième moitié des années 680, mais il en est à nouveau chassé en 691 par le successeur d’Ecgfrith, Aldfrith .

Il se rend alors en Mercie [19] et apporte son soutien à l’effort missionnaire en direction de la Frise [20]. En 702, un concile se réuni afin de régulariser la situation de Wilfrid et décide la confiscation de tous ses biens.

Il tente une nouvelle fois de plaider sa cause à Rome, mais ses opposants profitent de son absence pour l’excommunier. Le pape intercède en sa faveur, et après la mort d’Aldfrith, un accord est conclu entre les différentes parties, laissant à Wilfrid le monastère de Hexham [21] qu’il avait fondé vers 674.

Wilfrid meurt en 709 au monastère saint André d’Oundle [22], dans le Northamptonshire [23], au cours d’une tournée des monastères qu’il avait fondés en Mercie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wilfrid »

Notes

[1] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[2] Lindisfarne est une île située en Angleterre, sur la côte de la Northumbrie. Accessible à marée basse par une chaussée submersible, elle abrite un célèbre monastère et un château en ruines.

[3] Le Kent est un royaume anglo-saxon fondé au 5ème siècle par les Jutes dans le sud-est de l’Angleterre. Il correspond approximativement au territoire occupé par le peuple celtique des Cantiaci avant la conquête romaine, et à l’actuel comté de Kent. C’est le premier royaume anglo-saxon converti au christianisme, et il atteint son apogée au début du 7ème siècle sous le roi Æthelberht.

[4] Canterbury, Cantorbéry, est une petite cité du Kent, dans l’extrémité sud-est de l’Angleterre, sur la rivière Stour, à 86,4 km de Londres. Ancienne capitale du royaume de Kent, elle est l’une des villes les plus anciennes du pays. Saint Augustin de Cantorbéry convertit la ville, ainsi que le roi AEthelbert et en fait pour lui un siège épiscopal en 597. La ville devient rapidement le siège de l’archevêque primat d’Angleterre.

[5] Le concile de Whitby est un concile important, mais mal connu et dont l’existence est incertaine. S’il a réellement eu lieu, c’est lui qui a mené à l’unification temporaire des Églises catholiques en Grande-Bretagne et à la réduction de l’écart entre l’Église de Rome et les Églises celtes, notamment dans la doctrine. Il a été convoqué par le roi Oswiu de Northumbrie en 663 et 664 à l’abbaye de Whitby, monastère double dirigé par sainte Hilda, à Whitby, dans le Nord-Est de l’Angleterre.

[6] Le Deira est un royaume anglo-saxon des 6ème et 7ème siècles. Selon Siméon de Durham, le royaume s’étendait de l’Humber à la Tyne, mais le pays était désert au nord de la Tees. Après l’absorption du royaume d’Ebrauc, York devint la capitale du Deira. Avant cela, la capitale se situait probablement près de Pocklington. Le premier roi angle dont nous avons connaissance est AElle, qui conquit le royaume sur les Bretons à la fin du 6ème siècle. Le royaume fut ensuite sujet du roi AEthelfrith de Bernicie, qui unifia les deux royaumes pour former le royaume de Northumbrie. Après la mort d’AEthelfrith, le fils d’AElle, Edwin de Deira, régna sur les deux royaumes, de 616 à 633. Son neveu Osric lui succéda, puis Oswine, qui fut assassiné par Oswiu, en 651. Durant les années qui suivirent, le royaume fut gouverné par AEthelwald, le fils d’Oswald de Northumbrie puis en tant que royaume vassal successivement par trois fils d’Oswiu de Northumbrie.

[7] L’abbaye de Gilling était un monastère médiéval anglo-saxon situé dans l’actuel Yorkshire. Elle fut fondée à Gilling dans l’actuel Yorkshire à l’initiative de la reine Eanflæd, femme du roi Oswiu de Northumbrie, qui persuada son mari de la fonder à l’endroit même où le roi tua son rival et parent, Oswine de Deira en 651 ou 652. Eanflæd força son mari à fonder le monastère, peu de temps après la mort d’Oswine, afin d’expier ce crime, Eanflæd étant également une parente (petite cousine) d’Oswine. Selon les lois de l’époque, la seule façon pour Eanflæd de se venger était de tuer son mari ou d’accepter un weregild. L’abbaye était donc située sur les terres qu’elle reçut en weregild et elle demanda que le premier abbé soit un parent d’Oswine. Le monastère encouragea le culte d’Oswine, un des nombreux rois anglo-saxons assassinés qui furent considérés comme des saints. Le premier abbé du monastère fut un parent d’Oswine, nommé Trumhere. Il eut pour successeur Cynefrith, qui plus tard quitta l’abbaye pour se rendre en Irlande. Un autre abbé, Trumbert, devint évêque de Hexham après avoir été abbé, ou au contraire devint abbé après avoir été destitué de son poste d’évêque. Gilling peut être identifié au monastère d’Ingetlingum qui avait des liens étroits avec le monastère de Ripon, dirigé par Wilfrid. Peu de temps avant 669, Gilling fut dépeuplé par la peste, et un de ses moines, Ceolfrith, frère de Cynefrith, rejoignit Ripon. Ceolfrith gagna plus tard Wearmouth-Jarrow, où il devint abbé

[8] Ripon est une ville d’Angleterre, dans le Yorkshire du Nord, qui possède le statut de Cité (historiquement associé à la présence d’une cathédrale).

[9] Melrose est une petite ville de la région des Scottish Borders, en Écosse. Melrose est le lieu de l’ancienne abbaye de Melrose, site supposé abriter la tombe du roi écossais Robert le Bruce.

[10] Iona est une petite île de l’ouest de l’Écosse située dans les mers intérieures de la côte ouest de l’Écosse, et faisant partie des Hébrides intérieures. Á l’est, elle est séparée de l’île de Mull par le détroit d’Iona, large au minimum d’un kilomètre 220 mètres. L’île, avec 4,8 km du nord au sud et 2,4 km d’est en ouest, s’étend sur 800 hectares. Le point le plus élevé, Dun I, culmine à 101 m. l’île est le lieu des couronnements et des enterrements des rois scots. Le livre de Kells est un manuscrit enluminé, on croit qu’il a été écrit par les moines d’Iona peu avant l’an 800. La chronique d’Irlande a été écrite environ vers l’an 740. En 806 les Vikings ont massacré 68 moines dans la baie des martyrs et les moines de Columba sont retournés en Irlande. Le monastère de Kells a perdu d’autres moines car certains ont fui pour établir des monastères en Belgique, en France et en Suisse. En 825, Saint Blathmac et d’autres moines ont dû retourner sur l’île d’Iona et ils furent en partie massacrés par des bandes de Vikings qui incendièrent l’abbaye. Malgré cet incident l’abbaye ne fut pas désertée et elle continua à avoir de l’influence et de l’importance, mentionnée encore lors de la mort d’un roi appelé Amlaíb Cuarán en 980

[11] La Vita sancti Wilfrithi est une hagiographie latine de l’évêque northumbrien Wilfrid d’York. Elle a été rédigée au début du 8ème siècle, quelques années après la mort de Wilfrid en 709, par un prêtre nommé Étienne. Les historiens ont longtemps identifié cet Étienne à un certain Eddius Stephanus, maître de chant lié à Wilfrid, mais cette identification est aujourd’hui abandonnée. Contrairement à la plupart des hagiographies, la Vita sancti Wilfrithi ne présente guère de miracles. En revanche, elle s’intéresse de près à la carrière politique tourmentée de Wilfrid, faisant de lui l’une des figures les mieux connues de cette période. Elle comprend également des digressions sur l’histoire des deux principaux monastères fondés par Wilfrid : l’abbaye de Hexham et l’abbaye de Ripon.

[12] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.

[13] Le monothélisme est un courant de pensée du christianisme, développé au 7ème siècle dans le but de réunifier l’Église chalcédonienne et les Églises des trois conciles, et condamné comme hérésie au troisième concile de Constantinople en 681.

[14] Les Angles du Milieu sont un peuple anglo-saxon installé dans l’Est des actuels Midlands, autour de l’actuel Leicestershire, entre les royaumes de Mercie et d’Est-Anglie. Plutôt que d’un peuple à part entière, il s’agit peut-être plutôt d’un ensemble de peuples divers ayant conservé des identités distinctes, à en juger par la liste du Tribal Hidage.

[15] Le Wessex est l’un des royaumes fondés par les Anglo-Saxons en Angleterre durant le Haut Moyen Âge. Il s’étend sur une partie du sud-ouest de la Grande-Bretagne, entre la Domnonée à l’ouest, la Mercie au nord et les royaumes de Kent, de Sussex et d’Essex à l’est. Au IXe siècle, le Wessex est le dernier royaume anglo-saxon à résister aux invasions vikings.

[16] Le Sussex (Suth Seaxe « Saxons du Sud ») était l’un des royaumes anglo-saxons de Grande-Bretagne, dont les frontières correspondaient approximativement à celles du territoire des Regnenses et du comté ultérieur de Sussex. La Chronique anglo-saxonne, compilation annalistique produite au Wessex à la fin du 9ème siècle, situe la fondation du royaume de Sussex dans trois annales de la fin du 5ème siècle. Sous l’année 477, elle décrit comment Ælle débarque avec ses trois fils en un endroit appelé Cymenes ora (Selsey Bill). Les Bretons sont vaincus, et les survivants s’enfuient dans la forêt d’Andredeslea (le Weald). Une deuxième bataille se produit en 485 sur les rives d’un cours d’eau nommé Mearcredes burne, mais le vainqueur n’est pas mentionné. Enfin, en 491, Ælle et son fils Cissa s’emparent du fort d’Andredesceaster (Anderitum, l’actuelle Pevensey) et massacrent tous ses habitants bretons. D’après Bède le Vénérable, Ælle fut le premier à exercer l’imperium sur les autres rois de l’île de Bretagne, et il est mentionné comme le premier des huit bretwaldas dans la Chronique anglo-saxonne, mais ces textes, datant de plusieurs siècles après les faits, sont à prendre avec prudence. Le Sussex ne réapparaît dans l’histoire qu’en 607, lorsqu’on trouve Ceolwulf de Wessex à la lutte avec les Saxons du Sud. En 681, Wilfrid d’York, chassé de Northumbrie par le roi Ecgfrith, se retira dans le Sussex et y resta jusqu’en 686, convertissant ses habitants au christianisme. D’après Bède, Æthelwalh, roi de Sussex, avait été auparavant baptisé en Mercie à l’invitation du roi Wulfhere, qui lui offrit l’île de Wight et la région autour du Meon. Après que Wilfrid eut aidé à lutter contre une famine survenue au Sussex, Æthelwalh lui céda des terres à Selsey, sur lesquelles il fonda l’abbaye du même nom. L’évêché du Sussex y siégea jusqu’en 1075. Peu après, Æthelwalh fut tué et son royaume dévasté par Cædwalla, prince du Wessex en exil. Ce dernier fut chassé par deux ealdormen, Berthun et Andhun, qui prirent en main le gouvernement du royaume. En 686, le Sussex attaqua Hlothhere, roi de Kent, en soutien à son neveu Eadric, mais peu après, Berthun fut tué et le royaume soumis à Cædwalla, devenu entre-temps roi du Wessex.

[17] Selsey est une ville côtière du Sussex de l’Ouest, en Angleterre. Située à l’extrémité de la péninsule de Manhood, à une dizaine de kilomètres au sud de la ville de Chichester. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, Selsey devient une ville importante du royaume de Sussex ; d’après la légende, son fondateur Ælle aurait débarqué non loin de Selsey Bill en 477. L’abbaye de Selsey est le siège de l’évêché des Saxons du Sud du début du 8ème siècle jusqu’en 1075, date à laquelle le siège est transféré à Chichester.

[18] L’île de Wight est une île de la côte sud de l’Angleterre au Royaume-Uni qui se situe dans la Manche, face à l’embouchure du Southampton Water et de la ville de Portsmouth qui se trouvent sur l’île de Grande-Bretagne, dont elle est séparée par un bras de mer : le Solent. Elle a un riche passé historique et a même été brièvement indépendante durant le 15ème siècle. Sa capitale administrative, Newport, se trouve au centre de l’île.

[19] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.

[20] La Frise est une région historique du nord-ouest de l’Europe, sur le littoral de la mer du Nord. Aujourd’hui, on entend généralement par Frise une région qui s’étend du nord des Pays-Bas et au nord-ouest de l’Allemagne (Basse-Saxe et Schleswig-Holstein). Ses habitants sont des Frisons et la langue le frison.

[21] L’abbaye de Hexham est un lieu de culte chrétien de la ville de Hexham, située au nord-est de l’Angleterre, dans le Northumberland. Cet édifice a beaucoup de points communs avec la cathédrale de Noyon, toutes deux étant de remarquables exemples de gothique primitif. Pendant la période normande, l’abbaye de Wilfrid est remplacée par un prieuré augustin. L’église actuelle date essentiellement de cette période (vers 1170-1250) avec un style architectural du début de la période anglaise. Le chœur, les transepts nord et sud et les cloîtres, où les chanoines étudiaient et méditaient, datent de cette période.

[22] Oundle est une ville du Northamptonshire en Angleterre. Elle est située dans le nord-est du comté, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Peterborough. Administrativement, elle relève du district de l’East Northamptonshire. Oundle est appelé Undola à l’époque anglo-saxonne. L’évêque Wilfrid y fonde un monastère, où il meurt en 709 ou 710. D’après une liste de sépultures de saints anglo-saxons, un saint nommé Cett y est inhumé.

[23] Le Northamptonshire est un comté cérémonial de la région des Midlands de l’Est en Angleterre. Il a des frontières avec huit autres comtés cérémoniaux : la Warwickshire à l’ouest, le Leicestershire et Rutland au nord, le Cambridgeshire à l’est, le Bedfordshire au sud-est, le Buckinghamshire au sud, l’Oxfordshire au sud-ouest et le Lincolnshire au nord-est. Le siège du comté est Northampton. Les autres principales agglomérations sont Kettering, Corby, Wellingborough, Rushden et Daventry.