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Élisabeth d’Autriche (vers 1285-1353)

samedi 7 juillet 2018

Élisabeth d’Autriche (vers 1285-1353)

Régente du duché de Lorraine de 1328 à 1334

Fille d’Albert 1er de Habsbourg, empereur germanique et archiduc d’Autriche et d’Élisabeth de Görtz.

Elle épousa en 1304 Ferry IV duc de Lorraine. Elle reçut en douaire Neufchâteau [1] et Châtenois [2].

À la mort de son mari, elle devint régente du duché. Le roi de France Philippe VI de Valois, suzerain pour une partie du Barrois [3] voisin s’inquiète de voir le Duché gouverné par la sœur de l’empereur.

La duchesse sait faire preuve d’initiative et ne se laisse pas impressionner par ses nombreux ennemis.

Le 3 novembre 1329, le pape demande à la duchesse d’intervenir auprès de Simon de Maxéville afin qu’il libère Adhémar de Monteil , évêque de Metz [4].

À la même époque, elle mène la guerre contre les frères de Hohenstein, et met fin au litige par deux traités, du 17 décembre 1329 et du 10 février 1330.

Le 10 mars 1330, elle signe un traité d’alliance offensive et défensive avec Edouard 1er comte de Bar.

Le 17 mars 1330, Liverdun [5] se place sous sa garde pour sept ans. En 1334, son fils aîné Raoul de Lorraine est proclamé majeur. La duchesse lui cède les rênes du pouvoir tout en demeurant active.

Vers 1340, pour protéger l’exploitation des sources d’eaux salées du Duché, elle fait construire la forteresse de Château-Salins [6] laquelle excite très rapidement la convoitise de l’évêque de Metz, Adhémar de Monteil. Une guerre s’ensuit mais la forteresse reste dans le patrimoine du duc.

En 1346 le duc Raoul tombe à la Bataille de Crécy [7] dans les rangs Français laissant un fils mineur. La régence est confiée à la mère du jeune Duc, Marie de Châtillon.

La Duchesse Elisabeth s’éteint en 1352 à l’âge de 67 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine, Nancy, Presses Universitaires de Nancy,‎ 1991, (ISBN 2-86480-517-0)

Notes

[1] Neufchâteau est une commune française, sous-préfecture du département des Vosges. Première ville libre du duché, en 1231, le duc Mathieu II octroya aux habitants de Neufchâteau une charte leur permettant de choisir treize personnes pour exercer les fonctions de juré, et d’élire un maire. La ville était régulièrement choisie pour accueillir les assemblées chargées de régler les différends entre le duché de Lorraine et le Royaume de France.

[2] Châtenois est une commune française située dans le département des Vosges. Châtenois fut une place forte dès le 11ème siècle. Gérard d’Alsace en fit la première capitale du duché de Lorraine en 1048. Châtenois était alors un landgraviat. Quand ses successeurs eurent fait de Nancy leur capitale, ils n’oublièrent pas leur ancienne résidence. Ils firent de Châtenois, au 12ème siècle, le siège d’une prévôté très importante, de laquelle dépendait Neufchâteau même. Ils y revinrent de temps en temps comme le prouvent les ordonnances publiées dans ce lieu.

[3] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[4] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).

[5] Liverdun est une commune française de l’agglomération de Nancy située dans le département de Meurthe-et-Moselle. Liverdun a été la résidence d’été des évêques de Toul

[6] Château-Salins est une commune française située dans le département de la Moselle. La commune et la région naturelle qui l’entoure, le Saulnois, doivent leur nom à l’exploitation du sel qui y était autrefois pratiquée. Le territoire sur lequel s’élèvera le château, et plus tard la ville, faisait partie des domaines de l’évêché de Metz. Le secteur était aussi un fief de Lorraine ; ainsi en 1277, le duc Ferry III de Lorraine associa le comte Thiébaut II de Bar à la moitié du fief d’Amelécourt et au tiers des salines de cette cité.

[7] La bataille de Crécy opposa à partir du milieu de l’après-midi du 26 août 1346 l’armée du royaume de France à une armée venue d’Angleterre pour saccager et piller les terres proches des rivages de la Manche. Cette bataille violente et sanglante où les monarques respectifs, Philippe VI de Valois et Édouard III, furent présents et actifs, se conclut au soir du second jour par une victoire écrasante de l’armée anglaise, pourtant en infériorité numérique, sur la chevalerie et l’infanterie française et de ses alliés, qui accusèrent des pertes très importantes du fait de l’indiscipline et des lacunes du commandement. Cette grande bataille marqua le début de la Guerre de Cent ans et le retour d’une technique traditionnelle d’archerie.