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Ruggero di Lauria dit Roger de Lauria le Grand Capitaine

samedi 24 février 2018

Ruggero di Lauria dit Roger de Lauria le Grand Capitaine (1245/1250-vers 1305)

Amiral

Il s’illustra notamment au cours de la guerre des Vêpres siciliennes [1], au service de différents partis.

Roger de Lauria naît à Lauria [2] dans la région de Potenza [3], fils de Richard de Lauria , vraisemblablement issu de la noblesse normande d’Italie méridionale.

En 1262, suivant sa mère, qui est une dame de compagnie de la reine Constance de Sicile, quand cette dernière épouse Pierre III d’Aragon, il rejoint la cour catalane à Barcelone, y est élevé et y séjourne durant plusieurs années.

Son père ayant servi Manfred de Sicile, il est cependant à Naples en 1268 lors de la mort du roi Conradin.

Après la chute des Hohenstaufen [4], il est alors contraint de fuir la ville en compagnie d’autres exilés Gibelins [5] et de se réfugier auprès de sa mère à Barcelone.

En 1282, il est nommé amiral de la flotte catalane, qu’il commande brillamment, devenant le véritable artisan de la suprématie maritime de la Couronne d’Aragon [6] en Méditerranée. Mais sa renommée est rapidement éclipsée par celle de Roger de Flor avec lequel on le confond parfois.

Pierre III le Grand lui accorde le comté de Cocentaina [7], dans le royaume de Valence [8], dont il est le premier titulaire, pour services éminents rendus à la Couronne.

Il défend la Sicile et les droits des rois aragonais contre les Angevins [9], après les Vêpres siciliennes, mettant en déroute une flotte française commandée par Barthélemy Bonvin et Guillaume Cornut, les amiraux de Charles d’Anjou lors de la bataille de Malte [10], le 8 juin ou 8 juillet 1283

En 1284 il bat le prince de Salerne [11] Charles II d’Anjou, héritier du trône napolitain [12], dans la baie de Naples, et il mène une campagne spectaculaire en Calabre [13].

Plus tard, il revient en Catalogne, appelé par Pierre III le Grand, pour s’opposer à l’avance des Français, lancés dans la Croisade d’Aragon [14]. Sa victoire la plus remarquable, il la remporte contre la flotte française de Philippe III le Hardi, à la bataille navale des Formigues [15], les 3 et 4 septembre 1285. Ce faisant, il rompt les lignes de communication des envahisseurs en Catalogne et ruine complètement la puissance navale française de l’époque. Il participe également à la bataille du col de Panissars [16] en 1285, au cours de laquelle les Almogavres [17] battent à plate couture les troupes françaises qui, totalement déroutées, refluent de Catalogne.

En juin 1292, réduit à l’inactivité par une trêve entre les Aragonais et les Angevins, il conduit la flotte royale en Méditerranée orientale pour piller les possessions byzantines, sous prétexte de contraindre l’empereur Andronic II à rendre des biens ayant appartenu à l’ex-impératrice Constance de Hohenstaufen .

Au cours des opérations il pille ainsi Lesbos [18], Lemnos [19], Chios [20], Corfou [21] et Monemvasie [22], mais aussi les possessions de seigneurs latins vassaux des Angevins, comme Andros [23], Tinos [24] et Mykonos [25], Kythnos [26], Céphalonie [27] et Leucade [28] et capture Giorgio 1er Ghisi qui l’avait attaqué à Port-de-Jonc [29].

Aux termes du Traité d’Anagni [30] de 1295, le roi Jacques II d’Aragon devait céder le trône sicilien aux Angevins ; son frère puîné Frédéric accepte cependant la couronne que lui offrent les Siciliens et combat alors contre les Angevins et contre son frère. Roger de Lauria appuie d’abord Frédéric, mais il finit par revenir au service de Jacques II.

Ses terres siciliennes lui sont confisquées car il est considéré par le nouveau roi comme un traître, mais il vainc les Siciliens au Capo d’Orlando [31] en 1299. Lorsque la paix de Caltabellotta [32] est signée entre les deux frères, en 1302, Roger se retire dans son comté de Cocentaina.

Roger de Lauria sert également le roi Édouard 1er d’Angleterre, en lutte contre le roi de France, alors que l’une des clauses secrètes du traité d’Anagni stipulait que la couronne d’Aragon Catalogne devait aider les Français contre le roi d’Angleterre.

Le Grand Capitaine meurt à Valence [33] le 17 janvier 1305 et est inhumé à Santes Creus [34], au pied du tombeau de Pierre le Grand.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Rossi Vito Pasquale, Ruggiero di Lauria. Uomini illustri di Lauria, Moliterno, Porfidio, 1985.

Notes

[1] Les « Vêpres siciliennes » sont un soulèvement et une révolte populaire de l’île de Sicile contre la domination féodale du roi d’origine française Charles d’Anjou, survenu à Palerme et Corleone, le 31 mars 1282, mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens se libèrent du joug angevin en passant sous la protection du roi d’Aragon Pierre III1. L’événement est donc à la fois un moment clef de l’histoire nationale sicilienne et un tournant géopolitique.

[2] Lauria est une commune italienne, située dans la province de Potenza, dans la région Basilicate, en Italie méridionale. C’est historiquement la plus grande ville du sud-ouest de Lucanie. C’est une ville médiévale pittoresque, typiquement méditerranéenne. Elle a donné naissance à de nombreux personnages illustres, y compris le légendaire Roger de Lauria, extraordinaire amiral médiéval, également cité dans Decameron, décédé à Valence, à qui de nombreuses rues sont dédiées en Espagne, dont Valence et Barcelone.

[3] Basilicate

[4] La maison des princes de Hohenstaufen est une dynastie qui a donné plusieurs ducs et empereurs germaniques entre les 11ème et 13ème siècles. La désignation apocryphe de Hohenstaufen renvoie au château de Hohenstaufen, sur la crête septentrionale du Jura souabe, près de Göppingen. Les plus importants représentants de cette dynastie furent Frédéric Barberousse, Henri VI et Fréderic II.

[5] Les gibelins (la pars gebellina), soutiennent la dynastie des Hohenstaufen, au-delà, celles du Saint Empire romain germanique.

[6] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[7] Cocentaina est une commune d’Espagne de la province d’Alicante dans la Communauté valencienne. Elle est le chef-lieu de la comarque du Comtat et est située dans la zone à prédominance linguistique valencienne.

[8] Le royaume de Valence a été fondé en 1238 par le roi Jacques 1er d’Aragon surnommé « le Conquérant », dans le cadre de la Reconquista, après avoir conquis l’ancienne taïfa de Balansiya. Il fut augmenté par des annexions postérieures d’autres territoires. Intégré à la Couronne d’Aragon, le royaume de Valence suivit le destin politique du royaume du même nom. Son territoire est environ celui de l’actuelle communauté valencienne.

[9] La maison capétienne d’Anjou-Sicile est issue de Charles 1er de Sicile, comte d’Anjou par apanage et roi de Sicile par investiture pontificale. Cette branche régna également sur la Hongrie, la Croatie, la Provence, Durazzo, la Pologne et nominalement sur Jérusalem.

[10] La bataille navale de Malte est livrée le 8 juin ou 8 juillet 1283 pendant la guerre des Vêpres siciliennes. Elle oppose les flottes aragonaise et provenço-angevine composées de galères. Les Aragonais, commandés par Roger de Lauria, remportent une victoire décisive sur leurs adversaires, menés par les amiraux Barthélemy Bonvin et Guillaume Cornut. Ce dernier est tué lors des combats.

[11] Salerne (en italien Salerno) est une ville italienne de la province de Salerne en Campanie. En 1076, la ville est prise par les Normands, qui reprennent la Sicile aux musulmans en 1092, fondant le royaume de Sicile. Les Normands transfèrent leur capitale de Salerne à Palerme en 1130. La ville de Salerne reste cependant une cité importante, avec son archevêché et son école de médecine

[12] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[13] La région de Calabre, plus couramment appelée la Calabre, est une région d’Italie située à l’extrême sud-ouest de la péninsule. Ses habitants sont les Calabrais. La capitale régionale est Catanzaro et la plus grande ville Reggio de Calabre.

[14] La Croisade d’Aragon est un conflit opposant entre 1284 et 1285 les armées du roi de France Philippe III le Hardi à celles du roi d’Aragon Pierre III.

[15] La bataille navale des Formigues se déroula les 3 et 4 septembre 1285, sous le règne de Pierre III d’Aragon, près des îles Formigues. La flotte aragonaise, commandée par l’amiral Roger de Lauria, y battit celle de Philippe III de France.

[16] Les 30 septembre et 1er octobre 1285, la bataille du col de Panissars achève la croisade d’Aragon, par une sévère défaite de l’armée française en retraite battue par les Aragonais. Elle se déroule au col de Panissars, alors lieu principal de passage des Pyrénées orientales.

[17] Les Almogavres étaient des soldats mercenaires ou miliciens au service de la Couronne d’Aragon, majoritairement catalans et aragonais, constitués en compagnies qui avaient vu le jour dans la péninsule Ibérique à l’occasion des guerres contre les Sarrasins, entre le 13ème et le 15ème siècle. La Reconquête achevée, ils participèrent ensuite à la Guerre de Sicile, au service du roi Frédéric II. Ils étaient réputés pour leur habileté et leur agressivité au combat. En terre ennemie, ils vivaient de pillage, mais en temps de paix ils causaient des problèmes en s’en prenant aux habitants des campagnes.

[18] Lesbos est une île grecque de la périphérie d’Egée Septentrionale, souvent aussi appelée du nom de sa capitale Mytilène. L’île présente plusieurs centres d’intérêt, notamment culturel (vestiges antiques), géologique, gastronomique et religieux. Lesbos est aussi connue dans le monde antique pour la qualité de ses vins et de son bois de construction pour les navires et pour son marbre bleu clair.

[19] Lemnos ou Límnos est une île grecque du nord-est de la mer Égée, située entre la péninsule du mont Athos à l’ouest, les îles de Thasos et Samothrace au nord, la Turquie (et l’île turque de Gökçeada/Ténédos) à l’est, Lesbos au sud-est, Agios Efstrátios et les Sporades au sud-ouest.

[20] Chios ou Chio île et municipalité grecque de la mer Égée, proche de la Turquie dont elle est séparée par un détroit de 8 kilomètres seulement. Chios est réputée pour être le lieu de naissance d’Homère.

[21] Corfou ou Corcyre est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des Îles Ioniennes.

[22] Monemvasia ou Monovásia ou Malvoisie est une ville fortifiée de Grèce située au sud du Péloponnèse, sur la côte est du district régional de Laconie. La cité a donné son nom à un cépage, puis à un vin célèbre au Moyen Âge, le malvoisie, qui était exporté jusqu’en Angleterre. Selon une légende populaire, George Plantagenêt, duc de Clarence, condamné à mort en 1478 pour avoir comploté contre son frère le roi Édouard IV, aurait choisi de mourir noyé dans un tonneau de ce vin.

[23] Andros est une île grecque de l’archipel des Cyclades en mer Égée. Sa superficie est de 380 km².

[24] Tinos est une île du nord des Cyclades grecques dans la mer Égée méridionale. Elle se situe entre Andros et Mykonos. Son port principal et capitale Tinos est dominé par l’imposant rocher de l’Exombourgo (640 m). Ses habitants sont appelés les Tiniotes

[25] Mykonos est une île du nord des Cyclades grecques dans la mer Égée méridionale. Elle se situe entre Tinos, Syros, Paros et Naxos. Elle a une superficie de 86 km², un littoral de 89 km. Les villes les plus importantes sont Chora et Ano Mera.

[26] Kythnos est une île des Cyclades occidentales, entre Kéa et Sérifos, située à 52 milles marins du Pirée. Elle a une superficie de 99 km² pour un littoral de 97 km. Elle est aussi parfois appelée Thermia.

[27] Céphalonie est une île grecque de la mer Ionienne réputée pour ses gouffres. C’est la plus grande et la plus montagneuse des îles Ioniennes. Les villes principales sont Argostoli, la capitale, et Sami. L’île passe sous domination byzantine à partir de 385, et appartient à l’empereur byzantin jusqu’en 982. Au 10ème siècle, Constantin VII Porphyrogénète indique que l’île fait partie du thème de Céphalonie, qui a été créé par l’empereur byzantin Léon VI le sage. Elle est disputée aux 11 et 12ème siècles entre les Normands, les Byzantins, les Vénitiens et les Pisans. Le Normand Robert de Hauteville, surnommé Robert Guiscard, y meurt de dysenterie le 17 juillet 1085 au large de la baie d’Athéras alors qu’il essayait de conquérir l’île. C’est son fils Bohémond de Hauteville qui réussira cette conquête et donnera le nom de Fiskardo au village de Panormos en l’honneur de son père.

[28] Leucade est une île ionienne (Grèce). L’île fut occupée dès le néolithique. Les Corinthiens ont colonisé l’île au 7ème siècle av. jc et fondèrent une nouvelle ville : Lefkas, la capitale d’aujourd’hui. En 650, ils commencèrent la construction d’un pont pour unir l’île à la Grèce continentale. À cette époque, l’île était composée de plusieurs cités autonomes. L’île de Leucade participa aux Guerres Perses : elle envoya 3 navires et 800 hommes à la bataille de Salamine en 480 av. jc. De 431 à 404 av. jc, Leucade est venue en aide à Corinthe, durant la guerre du Péloponnèse. En 343 av. jc, aux côtés d’Athènes, l’île se battit contre les Macédoniens de Philippe II. Suite à la défaite d’Athènes, Leucade passa sous la domination du Royaume de Macédoine. Elle passa ensuite sous celle de Pyrrhus. En 198 av. jc, Leucade a été envahie par les Romains et elle devint une province romaine de Nicopolis d’Épire.

[29] Pylos est une ville de Grèce, en Messénie. Elle est aussi connue sous le nom de Navarin. Au moyen age le site est alors appelé Port-de-Jonc, Zonchio ou Avarinos/Navarin. Un château est construit sur le site de l’acropole antique à la fin du 13ème siècle par les « Francs » de la principauté d’Achaïe ; il portera par la suite le nom de Paléo Navarino (Vieux-Navarin) ou Paleokastro (vieux château). La forteresse passe ensuite à la République de Venise au début du 15ème siècle. Une nouvelle forteresse (Néo-Navarino) est construite par les Turcs après leur défaite à Lépante au 16ème siècle au sud de la rade, et l’ancienne forteresse est alors abandonnée. La rade fut le théâtre de la bataille de Navarin, qui se déroula, le 20 octobre 1827, entre la flotte égypto-ottomane et une flotte franco-anglo-russe dans le cadre de l’intervention des futures Puissances Protectrices. La défaite ottomane fut totale. La bataille de Navarin fut une étape décisive vers l’indépendance de la Grèce.

[30] Le traité d’Anagni, qui n’était qu’un avenant au traité de Tarascon de 1291, fut signé le 20 juin 1295, sur l’initiative de Boniface VIII, pour mettre un terme à la guerre opposant la couronne d’Aragon à la France au sujet de la Sicile, à la suite de la conquête de l’île par Pierre III d’Aragon, qui avait entraîné la Croisade d’Aragon. Il fut élaboré par le Pape et les ambassadeurs de Jacques II d’Aragon, de Philippe IV de France et de Charles II de Naples, dit le Boiteux.

[31] Capo d’Orlando est une commune italienne dans la province de Messine en Sicile. Capo d’Orlando est considérée comme la capitale du district du Nebrodi.

[32] La Paix de Caltabellotta, qui fut signée le 31 août 13021, mit fin à la longue lutte opposant la Couronne d’Aragón à la Maison d’Anjou, appuyée par la papauté, pour la possession de la Sicile, après la mort héroïque de Manfred, fils naturel de Frédéric II, dans la bataille de Bénévent en 1266, et dont l’insurrection des Vêpres de Palerme du 31 mars 1282 fut l’un des épisodes les plus fameux. Les bonnes relations entre la France et Boniface VIII étant rompues, les Angevins décidèrent de se réconcilier avec leurs ennemis et reconnurent à Frédéric II de Sicile la souveraineté sur la Sicile, avec le titre de roi de Trinacrie, la Sicile devant passer après sa mort à Charles d’Anjou, lequel s’engageait à payer à Frédéric cent mille onces d’or, ou à faire en sorte que le pape lui permît de conquérir la Sardaigne ou Chypre. On décida également du mariage du roi de Trinacrie avec Éléonore, fille de Charles le Boiteux. Frédéric, quant à lui, laissait au roi Charles tout ce qu’il possédait en Calabre et dans le royaume de Naples. Ce fut l’occasion de libérer Philippe, prince de Tarente et fils de Charles le Boiteux, qui était prisonnier à Cefalù. À la suite de cette paix, Roger de Flor et les Almogavres, qui avaient combattu avec le roi Frédéric, se retrouvèrent sans emploi et offrirent leurs services à Andronic II Paléologue. Bernat de Rocafort, l’un des chefs des Almogavres, se fit remarquer en ne voulant pas rendre au roi Charles deux châteaux qu’il occupait en Calabre avant d’être payé de la solde qu’on lui devait. Cela lui attira la haine du roi Robert, fils et successeur du roi Charles II d’Anjou, qui le laissa mourir de faim dans ses oubliettes, lorsque Thibaud de Cepoy le lui remit, en 1309.

[33] Valence ou Valencia en espagnol est une ville d’Espagne, située dans l’est du pays sur la côte méditerranéenne. Fondée en 138 av. jc par le consul romain Decimus Junius Brutus Callaicus sous le nom de Valentia Edetanorum, Valence devient, au Moyen Âge, la capitale du royaume de Valence.

[34] Le Monastère de Santes Creus est une abbaye cistercienne construite au 12ème siècle située en bordure de la commune de Aiguamurcia, dans la province de Tarragone (Espagne). Au milieu du 13ème siècle, la monarchie aragonaise intervint dans le rythme de vie de l’abbaye en montrant un intérêt qui perturba la simplicité de la vie cistercienne et qui permit un agrandissement du complexe monacal avec de nouvelles et précieuses constructions. C’est l’époque de Saint Bernard Calvo, conseiller de Jacques 1er d’Aragon, qu’il accompagna lors des conquêtes de Majorque et de Valence. Le successeur au trône, Pierre III d’Aragon, joua son rôle d’appui royal envers l’abbaye et voulu y être enterré, comme le furent après lui son fils Jacques II d’Aragon et l’épouse de celui-ci, Blanche d’Anjou. À la demande de ce dernier monarque, les chambres de l’abbaye furent transformées en palais royal. Il entreprit aussi la destruction du cloître roman et le fit remplacer par le cloître gothique actuel