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Guillaume de Corbeil

jeudi 31 août 2017

Guillaume de Corbeil (vers 1070 -1136)

Archevêque de Cantorbéry à partir de 1123

Après avoir été clerc pour Ranulf Flambard, l’évêque de Durham [1] et ancien ministre du roi d’Angleterre Guillaume le Roux. Il est possible que l’évêque se soit attaché ses services lors de son exil forcé en Normandie en 1101, et qu’il l’ait ramené avec lui en Angleterre et semble être le tuteur de ses enfants illégitimes probablement entre 1107 à 1109.

Après avoir étudié la théologie sous la direction d’Anselme de Laon entre 1107 et 1112, il devient chanoine à la chapelle royale libre Saint-Martin de Douvres [2]. Vers 1116, il est clerc pour Ralph d’Escures dit Raoul d’Escures , archevêque de Cantorbéry [3], avec lequel il se rend à Rome en 1116-1117 quand Ralph entre en conflit avec Thurstan, l’archevêque d’York [4], quant à la primauté de Cantorbéry.

En 1118, Guillaume devient un chanoine régulier au prieuré de la Sainte-Trinité d’Aldgate [5], un établissement de chanoines plus que de moines. En 1121, il aspire à une vie religieuse plus rigoureuse et devient prieur augustin de St Osyth [6] nommé par Richard de Beaumais, évêque de Londres, son fondateur.

Après la mort de Ralph d’Escure en octobre 1122, le roi Henri 1er décide de convoquer un concile à Gloucester [7] en février 1123 et d’autoriser la tenue d’une élection libre, au cours de laquelle le nouvel archevêque serait choisi par les grandes personnalités ecclésiastiques et laïques, du royaume.

Il se dégage deux grands partis durant cette élection. Tout d’abord, les moines du chapitre cathédrale de Cantorbéry revendiquent leur droit à choisir qui sera le nouvel archevêque, et veulent élire un moine ; s’oppose à eux un parti puissant constitué par les évêques dépendants de la province ecclésiastique de Cantorbéry, Roger de Salisbury en tête. Ils sont fermement contre ces deux propositions, et veulent élire un clerc [8]. Ils revendiquent avoir leur mot à dire dans cette élection. Le débat dure 2 jours, les barons du royaume soutenant la position des moines, et le roi celle des évêques.

Finalement, un compromis est trouvé et le roi décide que les moines doivent faire leur choix parmi quatre candidats sélectionnés par les évêques. Sans grande surprise, la liste ne comporte aucun moine. Le 4 février, Guillaume de Corbeil est choisi, probablement parce que bien que non moine, au moins, il vit sous une règle [9]. De plus, d’après Siméon de Durham , les moines le connaissent bien, car il était un ami de l’archevêque de Cantorbéry, et savent qu’il est bon et bien éduqué.

Il succède à Ralph d’Escures et devient le premier archevêque de Cantorbéry post-conquête normande à n’avoir jamais été moine.

Guillaume, comme tous les autres archevêques de Cantorbéry depuis Lanfranc, soutient fermement l’idée selon laquelle Cantorbéry doit dominer l’ensemble des diocèses de Grande-Bretagne, y compris l’archevêché d’York. De son côté, Thurstan réclame son indépendance, et refuse de consacrer Guillaume car celui-ci lui demande de reconnaître au préalable la primauté de Cantorbéry sur York.

Le pape décide, comme solution temporaire, de nommer Guillaume légat [10] du pape en Angleterre, ce qui lui octroie des pouvoirs supérieurs à ceux d’York. Il perd sa fonction de légat à la mort d’Honorius en février 1130, mais il est renouvelé à ce poste par son successeur Innocent II en 1132.

Guillaume porte une grande attention à la morale du clergé, et préside trois conciles légatins qui, entre autres, condamnent la recherche du profit ou du sacerdoce et réprimandent fortement les membres du clergé qui s’écartent de la vie en célibat. Il est également connu comme un bâtisseur. Il est notamment à l’origine de la construction du donjon du château de Rochester [11].

En 1127, Henri Ier, n’ayant plus d’héritier légitime mâle, demande à tous ses barons et ses évêques anglais de lui prêter serment de reconnaître sa fille comme son héritière et successeur. Il exige d’autres serments d’allégeance à Mathilde et à elle seule en 1131 puis en 1133. Guillaume de Corbeil, comme les autres ecclésiastiques du royaume a fait ces serments.

Pourtant, après la mort d’Henri 1er, le 1er décembre 1135, probablement sous la pression de Henri de Blois , l’évêque de Winchester [12] et de Roger, l’évêque de Salisbury, il accepte de couronner à sa place Étienne de Blois, le 22 décembre 1135, malgré le serment qu’il avait fait à Henri 1er, de couronner sa fille, Mathilde l’Emperesse. Bien que plusieurs chroniqueurs le considèrent comme un traître lors de la montée d’Étienne sur le trône, aucun ne doute de sa piété.

Guillaume ne survit pas très longtemps à Henri 1er. Il meurt probablement à Cantorbéry le 21 novembre 1136. Il est enterré dans le transept nord de sa cathédrale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « William de Corbeil »

Notes

[1] L’évêché de Durham est d’une importance particulière dans le Royaume d’Angleterre, car 15 ans après la conquête normande, le nord du royaume est toujours plus ou moins hors du contrôle royal. En 1069-1070, le Conquérant avait mené une campagne sanglante et dévastatrice dans le nord afin de le soumettre, mais la région n’était toujours pas pacifiée.

[2] Cette abbaye dédiée à saint Martin a connu une grande renommée au Moyen Âge. Saint-Martin-de-Troarn est alors la plus importante abbaye du diocèse de Bayeux après l’abbaye Saint-Étienne-de-Caen. Placée sous la règle de Saint Benoît, elle abritait au 13ème siècle une quarantaine de moines. Pendant 700 ans, les moines ont contribué à la mise en valeur des marais de la Dives, des herbages de la vallée d’Auge et des vignes de la campagne de Caen. Mise en vente par les Révolutionnaires en 1792, les démolisseurs ont détruit l’église et le cloître.

[3] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[4] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).

[5] Aldgate est l’un des 25 Wards (quartier traditionnels) de la Cité de Londres. Elle tient son nom du fait que l’une des six portes permettant de franchir le mur de Londres, enceinte qui avait été construite par les Romains afin de défendre Londinium, était construite sur son axe. Aldgate était la porte située le plus à l’est et menait aux quartiers de Whitechapel et de l’East End.

[6] St Osyth est un village et une paroisse civile de l’Essex, en Angleterre. Il est situé à huit kilomètres à l’ouest de la ville de Clacton-on-Sea. Une abbaye y est fondée au début du 12ème siècle et reste active jusqu’à la Dissolution des monastères.

[7] Gloucester est une ville du sud-ouest de l’Angleterre, à proximité de la frontière du Pays de Galles.

[8] (un membre non-ecclésiastique du clergé

[9] celle des Augustins

[10] représentant du pape

[11] Le château de Rochester est un château médiéval situé dans la ville britannique de Rochester, dans le comté de Kent en Angleterre. Il se dresse sur la rive orientale de la Medway. Le donjon ou tour de pierre du 12ème siècle, qui est la caractéristique la plus marquante du château, est l’un des mieux conservés d’Angleterre. Situé sur la rive orientale de la Medway et sur Watling Street, Rochester fut un château royal important sur le plan stratégique. Durant la fin de la période médiévale, il contribua à protéger le sud-est de la côte de l’Angleterre contre les invasions. Le premier château de Rochester fut fondé à la suite de la conquête normande. Il fut donné à l’évêque Odon, probablement par son demi-frère Guillaume le Conquérant. Au cours de la Rébellion de 1088 au sujet de la succession au trône d’Angleterre, Odon soutint Robert Courteheuse, le fils aîné du Conquérant, contre Guillaume le Roux. Ce fut pendant ce conflit que le château fut témoin d’une action militaire ; la ville et le château furent assiégés après qu’Odon eût fait de Rochester un quartier général de la rébellion. Après la capitulation de la garnison, ce premier château fut abandonné. Entre 1087 et 1089, Rufus demanda à Gondulf, évêque de Rochester, de construire un nouveau château en pierre à Rochester. Il établit la superficie actuelle du château. Malgré les grands changements survenus au cours des siècles, certaines parties des travaux de Gundulf ont survécu. En 1127, le roi Henri 1er octroya le château aux archevêques de Cantorbéry à perpétuité. Guillaume de Corbeil construisit l’énorme donjon qui domine encore le château aujourd’hui. Au cours du 12ème siècle, le château resta sous la garde des archevêques.

[12] L’évêque de Winchester est à la tête du diocèse anglican de Winchester, dans la province de Cantorbéry. Il s’agit d’un des sièges épiscopaux les plus anciens et les plus prestigieux d’Angleterre, et son titulaire est automatiquement membre de la Chambre des Lords. Il est aussi prélat de l’Ordre de la Jarretière.