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L’histoire pour le plaisir

Jean de Salisbury

mardi 6 octobre 2015, par lucien jallamion

Jean de Salisbury (vers 1115-1180)

Philosophe et historien anglais

Plaque apposée à Chartres : "A la mémoire de Jean de Salisbury né vers 1115 mort en 1180 secrétaire de Thomas Becket (mort en 1170) puis évêque de Chartres de 1176 à 1180."Né à Salisbury [1], dans le comté du Wiltshire [2] en Angleterre, membre de l’École de Chartres [3].

Il fait ses études en France où il bénéficie du patronage du comte Thibaut le Grand. Étudiant à Paris, il y fut, dès 1136, l’élève d’Abélard et il devait continuer à étudier la logique sous la direction de Robert de Melun , la grammaire sous celle de Guillaume de Conches jusqu’en 1148.

Secrétaire et ami de Thomas Becket, alors chancelier d’Angleterre [4], il fut notamment chargé des relations de l’archevêché avec la papauté. Il a rendu, dans sa “Vie de Thomas Becket”, un hommage posthume à celui qu’il conseilla de nombreuses fois.

Pendant le conflit et l’exil de 1164 de Thomas Becket, il réside dans l’abbaye Saint-Rémi de Reims [5], dont l’abbé était alors Pierre de Celle .

Il succède à Guillaume aux Blanches Mains sur le siège épiscopal de Chartres de 1176 à 1180. Il remplit de nombreuses missions à Rome auprès d’Eugène III et d’Adrien IV.

Il fut un des hommes de son temps qui connurent le mieux l’Antiquité. Son principal ouvrage, très célèbre au Moyen Âge et un des premiers livres imprimés, est intitulé : “Policraticus, de Nugis curialium et vestigiis philosophorum”, une sorte d’encyclopédie morale, en huit livres, où l’auteur, avec plus d’érudition que de grâce, oppose aux frivolités du monde et de la cour les solides enseignements de la philosophie.

En tête des amusements qu’il attaque se trouve la chasse, moyen de vexation contre les faibles. Le jeu de dés, la musique et les musiciens, les acteurs, les ménestrels, les jongleurs, ne sont pas épargnés. L’auteur montre la vanité de la magie, de la sorcellerie, bien qu’il ne repousse pas toutes sortes de présages.

Le troisième livre, dirigé contre les flatteurs et les parasites, se termine par un chapitre contre les tyrans. Le tyrannicide y est approuvé, mais à l’Église seule il appartient de déclarer qu’un prince est tyran. Pour l’ami de Thomas Becket, la royauté n’est que la servante de l’Église. Tout cet examen de la société a pour conclusion une théorie des devoirs empruntée aux philosophes anciens, et l’auteur termine en revenant sur le tyrannicide et le devoir de tuer les tyrans.

Achevé en 1156, le Policraticus est adressé, dans une introduction poétique, à Thomas Becket. Sous le titre peu différent d’Entheticus, Jean de Salisbury fit, en vers élégiaques, une sorte de résumé de son grand ouvrage, rempli d’allusions satiriques, aujourd’hui fort difficiles à comprendre.

Enfin, pour défendre la philosophie, c’est-à-dire les lettres anciennes, contre les attaques des gens du monde, Jean de Salisbury écrivit son “Metalogicon” en six livres. À ces ouvrages, il faut ajouter ses Lettres, qui sont très importantes pour l’histoire de son époque.

En 1372, le frère franciscain Denis Foulechat achève sa traduction française du Policraticus, effectuée à la demande du roi de France Charles V.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jean de Salisbury/ Portail de la philosophie/ Philosophe anglais

Notes

[1] Salisbury est une ville du Wiltshire en Angleterre, évêché suffragant de l’archevêque de Canterbury. Elle a le statut de Cité. Elle se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Stonehenge.

[2] Wiltshire est un comté cérémonial du sud-ouest de l’Angleterre, d’une superficie de 3 476 km2. Il est bordé par les comtés du Hampshire au sud-est, du Dorset au sud-ouest, du Somerset à l’ouest, du Gloucestershire au nord-ouest, de l’Oxfordshire au nord-est et du Berkshire à l’est. Son chef-lieu administratif est Trowbridge, située dans l’ouest du comté.

[3] L’École de Chartres ou École de la cathédrale de Chartres ou académie chartraine connaît sa renommée à partir du 11ème siècle grâce à son fondateur Fulbert de Chartres. Elle connaîtra son apogée au 12ème siècle, sous l’impulsion de plusieurs philosophes et théologiens, auteurs d’études philosophiques savantes basées sur Platon, menées principalement par Yves de Chartres, Bernard de Chartres, Gilbert de la Porrée, Thierry de Chartres, Guillaume de Conches, Jean de Salisbury et Bernard Silvestre.

[4] L’origine de l’office du Lord Chancelier remonte à la Monarchie carolingienne, dans laquelle un Chancelier agissait comme gardien du Sceau royal. En Angleterre, la fonction date au moins de la Conquête normande de l’Angleterre en 1066. Le Chancelier dirigeait la chancellerie. Autrefois, le Lord Chancelier était presque toujours un membre du clergé, comme au Moyen Âge, ils étaient les rares hommes lettrés du Royaume. Le Lord Chancelier avait alors de multiples fonctions : il était le gardien du Grand Sceau, le chapelain en chef du roi, et son conseiller dans les affaires spirituelles et temporelles. Ainsi, la position est devenue l’une des plus importantes du gouvernement. Il a été seulement devancé au sein du gouvernement par le Lord Justicier (Lord Justiciar), désormais obsolète. En tant que ministre du Roi, le Lord Chancelier assistait à la Curia Regis (Cour du Roi). S’il était un évêque (bishop), il recevait un acte d’assignation à comparaître ; s’il était un ecclésiastique de degré inférieur ou un laïc, il y assistait sans acte d’assignation. La Curia Regis a ensuite évolué pour former le Parlement, et le Lord Chancelier devint le prolocutor de la chambre supérieure, la Chambre des Lords. Comme cela a été confirmé par un statut au cours du règne de Henri VIII, le Lord Chancelier pouvait présider la Chambre des Lords sans être un Lord lui-même. Les devoirs judiciaires du Lord Chancelier ont également évolués depuis la Curia Regis.

[5] Vers 760, l’abbé Jean Turpin fonde l’abbaye Saint Remi et y installe une communauté religieuse bénédictine qui y restera jusqu’à la Révolution française. Au milieu du 9ème siècle, l’archevêque Hincmar agrandit l’édifice et consacre l’abbatiale carolingienne. Celle-ci disparaît, après l’an mil, pour être remplacée par une grande église romane entreprise par l’abbé Airard.