Alors qu’il est destiné à la carrière des armes, il étudie à Chartres, à Loches, puis à Paris. L’acuité de son intelligence et son orgueil lui valent d’être bientôt remarqué. Ils lui valent aussi de s’opposer à l’un de ceux qui furent ses maîtres, Guillaume de Champeaux. Lorsqu’il n’a pas même 23 ans, il a sa propre école à Melun, à Corbeille, puis à Paris. La chaire de philosophie à l’école Notre-dame lui est bientôt confiée. Sa renommée est telle que, de toute l’Europe, on vient pour assister à ses leçons. Sa rencontre avec Héloïse et ses amours avec elle, son mariage secret le condamne à être émasculé
Après sa mutilation, lui qui n’a été jusqu’alors que clerc, fait profession à l’abbaye de Saint-Denis [1]. Il y reprend ses leçons de théologie scolastique et de logique. Héloïse, quant à elle, prend le voile dans un couvent d’Argenteuil. Les doctrines d’Abélard qui prétend appliquer les méthodes de la dialectique à la théologie sont condamnées lors d’un concile qui se réunit à Soissons en 1121 et qui fait brûler son traité de l’unité et de la Trinité divine. Cette condamnation ne l’empêche pas de continuer à enseigner au Paraclet, à Reims, et à nouveau à Paris. Vers 1122, il écrit un traité intitulé “Sic et Non” qui confronte et recense les contradictions apparentes qu’il y a entre les textes de l’Écriture et ceux des pères de l’Église. Dans la même période, semble-t-il, il écrit encore une théologie chrétienne, une introduction à la théologie et un traité d’éthique. Le texte “Historia Calamitatum Abaelardi et les Epistulae Ad Heloissam” sont les seuls qui permettent de connaître l’histoire qui est la sienne.
En 1140, il est à nouveau condamné au concile de Sens [2]. Celui qui l’accuse et qui en appelle au pape est Bernard de Clairvaux. Le pape Innocent II confirme la condamnation prononcée à Sens. Il meurt en 1142.