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Héloïse d’Argenteuil

vendredi 7 avril 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 28 février 2012).

Héloïse d’Argenteuil (1101-1164)

Savante et religieuse française

Abélard et son élève Héloïse peints par E. B. Leighton en 1882 dans un cloître Notre-Dame anachronique. Héloïse est habillée d'une cotte hardie, robe moulante au plus près du corps pour ne rien cacher de la féminité, que la cour carolingienne avait mise en faveur. Source : wiki/Héloïse (abbesse)/ domaine publicLes lettres d’Héloïse et d’Abélard sont parmi les mieux connues et les plus anciennes de l’amour romantique.

Elle passa son enfance au monastère d’Argenteuil [1] et était sous la garde de son oncle le chanoine Fulbert à Paris. Sa beauté, son intelligence et ses connaissances lui valurent une renommée dans Paris alors qu’elle n’avait encore que 16 ans.

Pierre Abélard, considéré comme l’un des plus éminents professeurs de son époque, chercha à devenir son professeur dans le but de la séduire. L’oncle d’Héloïse, sans doute flatté par la réputation d’Abélard, engagea Abélard comme professeur et le logea chez lui.

Une liaison s’engagea entre le professeur et son élève, liaison qu’ils ne parvinrent guère à tenir secrète. Héloïse tomba enceinte et accoucha d’un fils, Astralabe , qui fut confié à la garde de la sœur d’Abélard. Pour apaiser la colère de son oncle Fulbert, Héloïse et Abélard se marièrent secrètement et Héloïse entra au couvent d’Argenteuil.

Héloïse s’imposa parmi les rares femmes qui dominèrent leur temps par leur sagesse, leur force et leur habileté à gérer une communauté religieuse. Elle fut également renommée pour ses compositions et ses chansons.

En 1129, lorsque l’abbé Suger, qui la traitait de bas bleu, les expulsa, elle entraîna ses compagnes dans un petit oratoire du diocèse de Troyes, l’Abbaye du Paraclet [2] près de Quincey, qui appartenait à Abélard. Elle devint l’abbesse de ce prieuré.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de JOLIVET, « HÉLOÏSE (1101-1164) », Encyclopædia Universalis consulté le 7 avril 2017

Notes

[1] L’abbaye Notre-Dame d’Argenteuil (ou abbaye Notre-Dame d’Humilité) est à ses origines un monastère de bénédictines situé à Argenteuil dont l’existence est attestée dès le 7ème siècle. Selon la tradition, la Sainte Tunique y est déposée par Charlemagne en 803. Un siècle et demi plus tard le monastère est sous l’autorité d’Eremburge lorsque Héloïse y fait ses études. Bien connue pour ses amours avec Abélard, elle en devient prieure en 1129 et entre en conflit avec l’abbé Suger qui fait valoir la clause de 828. Un concile tenu en l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés décide l’expulsion de la communauté féminine qui se réfugie en partie à l’abbaye du Paraclet. L’abbaye d’Argenteuil devient alors un prieuré d’hommes dépendant de l’abbaye de Saint-Denis, qui y développe l’agriculture et le vignoble. Il est détruit sous la Révolution française.

[2] L’abbaye du Paraclet, appelée habituellement Le Paraclet ou encore Paraclet de Nogent, était une abbaye féminine bénédictine prestigieuse fondée par Abélard et Héloïse au 12ème siècle en Champagne à l’écart de Quincey, village aujourd’hui rattaché à la commune de Ferreux-Quincey, dans le diocèse de Troyes, aujourd’hui département de l’Aube. Chef du premier ordre spécifiquement féminin, le Paraclet a illustré un modèle monastique basé sur l’érudition, la musique vocale savante et le petit nombre de professes comme de filiales, préfigurant ainsi Saint-Cyr. Un temps promu au sein de l’Église en concurrence de l’abbaye mixte de Fontevraud et en opposition aux ordres mendiants, tel celui des Clarisses, il a représenté une tentative de reconnaissance de l’égalité intellectuelle des femmes au-delà de l’échec du béguinage.