Dès 1091, il est placé par son père à l’abbaye de Saint-Denis [1]. C’est là peut-être qu’il rencontre le prince Louis, fils du roi de France, Philippe 1er.
C’est lorsque le prince accède au trône et devient Louis VI, que la carrière de Suger prend une dimension autant religieuse que politique. Le roi l’envoie saluer le pape Gélase II, puis auprès de Calixte II. Il participa au concile du Latran [2] qui se tint en 1123. Alors qu’il n’est pas encore prêtre, il fut élu, le 12 mars 1122, abbé de Saint-Denis. Quelques années plus tard, Bernard de Clairvaux l’accusa de négliger cette abbaye. C’est que, pendant 5 ans, il n’a pas cessé de s’occuper des affaires du roi. C’est lui qui poussera le roi Louis VI à associer immédiatement au trône son fils cadet Louis, après le décès accidentel de son aîné, afin que la continuité de la dynastie capétienne soit maintenue.
Lorsqu’en 1127, il prend en main les réformes de son abbaye, celles-ci concernent tous les domaines y compris l’architecture puisque à partir de 1130, il fait reconstruire la basilique et impose des verrières qui donnent aux fidèles l’image de Dieu par la présence de la lumière. A la mort de Louis VI, il devient le conseiller de Louis VII dont il prépara le mariage avec Aliénor d’Aquitaine. C’est à lui que le roi confia la régence du royaume, lorsqu’il part en croisade en 1146. Il tentera de s’opposer au renvoi d’Aliénor d’Aquitaine, dont il prévoyait les conséquences désastreuses.
Aux textes historiques et aux documents dont il enrichit les bibliothèques qui dépendent de son abbaye, Suger ajouta ses propres textes puisqu’il écrit “une Vie de Louis VI le Gros” entre 1137 et 1144 et raconta ce que fut la vie de son abbaye sous son administration dans le “Liber de rebus in administratione sua gestis”. En outre, il rapporta quelles furent ses exigences dans la construction de l’abbaye dans “De Consecratione ecclesiae santi Dionissii”.