Fils de Philippe 1er et de Berthe de Hollande, il est connu sous le sobriquet de “le Gros” en raison de l’obésité maladive qu’il tient de ses parents. Cette obésité et sa taille de géant ne l’empêchent cependant pas d’être d’une activité débordante. A la chasse comme à la guerre, il déploie une énergie qui le fait appeler par son entourage “Louis qui ne dort”. Il est dans la force de l’âge quand il se fait sacrer roi à Orléans le 3 août 1108 par l’archevêque de Sens.
Depuis 7 ou 8 ans, il exerçait déjà auprès de son père une régence de fait. Sans être un très grand politique, il croit sincèrement en sa mission de protection et de justice envers ses sujets.
Ainsi, il encourage les mouvements communaux, associations professionnelles, sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s’administrer sous la direction d’un maire. De même, il passe une grande partie de son règne à lutter contre les innombrables petits hobereaux qui vivent de brigandages, pressurent les serfs, rançonnent les monastères.
Contre les tyrans locaux, il doit recommencer presque chaque année des expéditions dont il prend la tête. Non seulement il apparaît comme un justicier qui paye de sa personne, mais il agrandit le domaine royal, par des confiscations ou des achats de terres, Corbeil, Montlhéry, Mantes. Hors du domaine royale, les interventions du roi sont plus rares et difficiles.
La plupart des grands feudataires du royaume, ducs de Normandie, de Bretagne, de Bourgogne, comtes d’Anjou ou de Champagne, se considèrent comme pratiquement indépendants sur leurs territoires. De 1109-1135 se sera la guerre de Gisors, occupée illégalement par Henri 1er, duc de Normandie. En 1111 il mènera la conquête du Puiset [1] contre un vassal révolté, de 1114 à 1130 il entreprendra la guerre contre le seigneur Thomas de Coucy.
A Reims, après avoir réuni des forces considérables, il fait reculer l’empereur d’Allemagne, qui menaçait d’envahir le royaume en 1124. Puis il se porte au secours de l’évêque de Clermont et force le comte d’Auvergne à capituler en 1126.
En Flandres en 1128, il intervient sans succès dans une affaire de succession. A l’ouest, il combat à de nombreuses reprises le duc de Normandie et roi d’Angleterre, avec des fortunes diverses, jusqu’à la grave défaite de Brémule [2] le 20 août 1119.
Néanmoins, malgré ces revers, le bilan du règne de Louis VI est plutôt positif. Il a restauré le prestige monarchique, remis de l’ordre dans son domaine, encouragé l’émancipation des villes, favorisé l’essor commercial, suscité le renouveau intellectuel et artistique, consolidé ses relations avec le clergé.
Pour accomplir cette tâche, le roi a su s’entourer de bons conseillers, dont Suger, abbé de Saint-Denis, est l’un des plus brillants. Il meurt le 1er août 1137, malade par un excès de bonne chère, au château royal de Béthisy-Saint-Pierre [3].