Cousin de Platon, il figure au début du Timée [1], est présent dans le Charmide [2] et dans le Critias [3], où son identification est contestée car il pourrait s’agir de son père, nommé lui aussi Critias.
Issu d’une famille aristocratique, il est connu pour sa beauté, son intelligence, son énergie et ses activités dans plusieurs domaines à la fois. Formé par les sophistes [4], disciple de Socrate selon Eschine, simple proche dans son entourage selon Xénophon, il semble que Critias ait commencé sa carrière politique parmi les partisans d’ Alcibiade et qu’il ait agi pour son retour de bannissement.
Sans doute fut-il lui aussi ostracisé [5]. D’après Xénophon, il a mené alors une vie aventureuse en Thessalie [6]. Selon le témoignage de l’orateur et biographe romain de langue grecque Philostrate d’Athènes, il rendit plus lourdes les tyrannies des cités thessaliennes par son influence politique.
Rentré à Athènes comme les autres exilés politiques lors de la défaite de 404, il prit la direction du parti oligarchique [7], et fut élu éphore [8]. Il fit partie du groupe de Trente Athéniens chargés par les Spartiates d’élaborer une constitution oligarchique mettant fin au régime démocratique.
Cette commission s’étant transformée en une tyrannie dite Tyrannie des Trente [9] Critias prit un fort ascendant sur ses collègues et fit exécuter celui qui jusque-là en était le chef, Théramène, dont la modération l’irritait et il prit lui-même la direction du procès.
Il fut l’un des principaux responsables des massacres commis par la tyrannie. Parmi les décrets qu’il prit figure l’interdiction d’enseigner la rhétorique, ce qui peut paraître étonnant de la part d’un élève des sophistes ; peut-être voulait-il réserver cet art à ceux qui détenaient le pouvoir.
Il tombe en 403 à la bataille de Munychie [10], en combattant Thrasybule et les exilés.