Né à Athènes, fils d’Atromète et Glaucothée, frère de Démocharès et Aphobos. Né dans une famille pauvre, mais ayant un corps solide ce qui lui permet de faire de la gymnastique et d’avoir une forte voix et qui le destine au théâtre, à être souffleur puis acteur. Son père étant instituteur, il donne lui-même des cours de lettres, et servira comme greffier. C’est peut-être là qu’il se prend d’amour pour la vocation d’orateur.
Il décide de suivre l’enseignement de Lysias auprès de qui il apprend l’art oratoire et le métier d’avocat, Léodamas qui lui apprend les mathématiques et Platon auprès duquel il apprend la philosophie. Bon soldat, il accomplit son service militaire et fait plusieurs campagnes brillamment. Il est décoré deux fois lors de la bataille de Tamynes, en Eubée [1], contre les Thébains [2].
En 348, après la chute d’Olynthe [3] aux mains de Philippe II de Macédoine, il se fait remarquer en défendant l’idée d’une grande réunion des cités contre le Macédonien. Il participe à une ambassade envoyée en Arcadie [4] à cette fin, mais essuie un échec qui le décourage tellement qu’il change de parti, et réclame désormais la paix avec Philippe.
En 346, il négocie donc la paix de Philocrate [5] avec lui, et presque aussitôt, se trouve accusé par Timarque, un partisan de Démosthène, de corruption et de complicité avec Philippe.
Eschine produit son discours Contre Timarque, et est acquitté facilement. En 343 Démosthène revient à la charge, rédigeant pour cette occasion son discours “Sur l’ambassade”, auquel Eschine répond par son “Sur la fausse ambassade”. Cette fois, il est acquitté de justesse. En 339, il fait partie des délégués athéniens envoyés à l’amphictyonie [6] de Delphes [7]. Furieux des accusations d’Amphissa [8] contre Athènes, il s’emporte et convainc l’amphictyonie de punir Amphissa, coupable d’avoir cultivé la plaine sacrée de Crisa, déclenchant ainsi l’une des Guerres sacrées [9].
En 336, Ctésiphon propose de voter l’attribution d’une couronne en or à Démosthène, pour s’être bien conduit dans l’exercice de ses charges. Eschine saisit l’occasion et attaque Ctésiphon en illégalité, car Démosthène n’a pas encore été soumis à reddition de compte pour les charges en question et la couronne d’or est délivrée au théâtre de Dionysos et non pas à la Pnyx ou à la Boulè comme c’est la coutume. Eschine prononce alors son fameux discours Contre Ctésiphon. Démosthène rédige la défense de Ctésiphon, bien entendu, c’est l’occasion de son plus fameux discours Sur la couronne qui blanchit Ctésiphon et humilie Eschine. Ce dernier, n’ayant pas même obtenu un cinquième des voix, est condamné comme calomniateur, soumis à une amende de 1000 drachmes et se voit interdire de porter plainte.
Le vieil homme se retire à Éphèse [10], puis à Rhodes [11] où il ouvre une école de rhétorique. Il y meurt à 75 ans, ayant survécu à son grand rival Démosthène.