Né à Athènes, il est un métèque [1]. Son père, Képhalos ou Céphale de Syracuse , est un marchand d’armes syracusain appelé à Athènes par Périclès. Lysias par la suite devint isotèle [2], c’est-à-dire étranger privilégié.
Il fut élevé avec les fils de la haute société athénienne puis à 15 ans part à Thourioi [3] rejoindre la colonie nouvellement fondée en Grande Grèce, où il étudie la rhétorique. Cependant l’échec en 412 de l’expédition athénienne en Sicile l’encourage à rentrer à Athènes.
Il y exerce le métier de rhéteur et exploite avec son frère Polémarque une fabrique de boucliers. Ils acquièrent ainsi une fortune qui leur attire des ennuis sous la dictature des Trente Tyrans. Tous 2 sont arrêtés en 404 comme suspects. Il réussit à s’échapper à Mégare [4] mais son frère est mis à mort. Il rend de grands services aux démocrates de Phylè en leur fournissant de l’argent, des boucliers, et environ 300 mercenaires qu’il enrôle à ses frais, participant ainsi au rétablissement de la démocratie.
Pour le récompenser de ses services, une fois la démocratie restaurée, Thrasybule propose de lui accorder le droit de cité. La mesure est votée au peuple, mais la procédure normale n’ayant pas été respectée, le décret est rapporté. Lysias restera isotèle.
En 403, il intente un procès au meurtrier de son frère, Ératosthène, l’un des Trente Tyrans. Cette affaire met en relief son talent d’orateur, et dès lors il se fait logographe [5].
Le discours Contre Ératosthène, est le seul qu’il ait prononcé lui-même. Les autres ont été écrits pour des clients, à charge pour eux ensuite de le prononcer, à l’occasion de procès de plus ou moins grande importance.