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Lucius Junius Brutus

vendredi 30 septembre 2016, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 juillet 2011).

Lucius Junius Brutus

Fondateur légendaire de la République romaine

Lucius Junius Brutus Fondateur légendaire de la République romaine

Il était, par sa mère, neveu de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome. Il partit avec ses cousins Titus et Aruns en Grèce

Peu après le retour de l’expédition à Delphes [1], le roi Tarquin le Superbe déclara la guerre à Ardée [2], riche cité rutule. Durant le siège, Sextus, le plus jeune des ses cousins viola Lucrèce à Collatie [3], dans la maison de son mari, Lucius Tarquinius Collatinus, le cousin de Sextus. Après son départ, Lucrèce envoya chercher son père et son mari. Ce dernier vint avec Brutus, en compagnie de qui il chevauchait, quand le message leur était arrivé. Lucrèce leur révéla ce qui lui était arrivé et, après les avoir fait jurer de venger son honneur, elle se poignarda. Là-dessus, Brutus leur arracha un second serment, celui de chasser les Tarquins et d’établir la République à Rome.

Celui-ci conduisit un soulèvement armé à Rome, et la population vota pour l’abolition du pouvoir royal et l’exil de la famille royale. Il se mit alors à la tête des citoyens armés et remporta la victoire sur les troupes qui assiégeaient Ardée. Le roi Tarquin le Superbe, ayant appris la révolte, marcha sur Rome à la tête de ses compagnons les plus fidèles, avec l’intention de restaurer l’ordre. Il trouva les portes barrées et sa femme enfuie.

Après la libération, les citoyens élurent consuls Brutus ainsi que Lucius Tarquinius Collatinus. Mais peu après, le peuple regretta d’avoir élu un homme qui portait le nom royal haï, et Brutus poussa son ami consul à quitter la ville, afin d’écarter tout danger. C’est ce que fit Collatinus, et Publius Valerius Publicola fut élu consul à sa place.

Avant que Tarquin le Superbe, ne lançât son attaque prévue contre Rome, une conspiration de sympathisants royalistes fut découverte parmi les fils de certaines familles aristocratiques. 2 fils de Brutus, Titus et Tibérius, y furent impliqués, et des lettres adressées aux Tarquins prouvèrent leur culpabilité. Les consuls arrêtèrent et emprisonnèrent les traîtres, et ils ordonnèrent la confiscation de tous les biens appartenant à la famille royale de Rome.

Les domaines furent consacrés à Mars et leurs maisons furent détruites. Lors du jugement de ses 2 fils, il fit preuve de cette force d’âme et de cette gravité que les Romains aimaient à considérer comme leur apanage. Lui-même, dans sa fonction officielle, prononça la sentence condamnant ses fils, et assista à leur exécution. Les licteurs lièrent les jeunes hommes à des poteaux, les flagellèrent, puis les décapitèrent. Toutes les têtes étaient tournées vers Brutus qui, malgré toute son angoisse, ne fléchit point. Il récompensa son informateur en lui donnant le droit de cité, et de l’argent.

Lorsque Tarquin le Superbe envahit le territoire romain, les consuls allèrent à sa rencontre. Le fils du roi, Aruns, injuria Brutus, qui conduisait la cavalerie, tout en le chargeant avec son cheval. Ils se jetèrent l’un sur l’autre avec une telle violence que chacun transperça l’autre et que tous deux tombèrent morts sur-le-champ. La bataille générale qui s’ensuivit resta incertaine.

Cependant, pendant la nuit, une voix sortit de la forêt d’Arsia [4], toute proche, et proclama la victoire des Romains, disant qu’ils avaient perdu un homme de moins que Tarquin le Superbe et ses alliés étrusques. Les Étrusques [5] se replièrent, et Brutus eut des funérailles somptueuses à Rome, où toutes les femmes, qui lui étaient reconnaissantes d’avoir défendu la cause de Lucrèce, le pleurèrent comme s’il avait été leur père.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Thierry Piel et Bernard Mineo, Et Rome devint une République... : 509 av.J.-C., Lemme Edit, coll. « Illustoria », 2011 (ISBN 978-2-917575-26-0)

Notes

[1] Au pied du mont Parnasse en Phocide, Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abritait également l’Omphalos ou « nombril du monde ». Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du 6ème siècle av. jc au 4ème siècle av. jc le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.

[2] Ancienne capitale des Rutules, elle est la résidence de Turnus, leur roi. C’est pendant le siège d’Ardée par Tarquin le Superbe qu’arrive l’aventure de Lucrèce. Cité des Rutules, sur une des pentes des monts Albains, Ardée est liée à la légende d’Énée.

[3] Collatie est une ancienne ville du Latium à environ 15 km au nord-est de Rome, sur un ruisseau tributaire de l’Anio, par la Via Collatina. Virgile présente la citadelle de Collatie comme une colonie latine d’Albe-la-Longue. Selon Tite-Live, les Sabins sont battus par Tarquin l’Ancien et contraint de demander la paix. Collatie et tout son territoire est cédé à Rome Le gouvernement de la ville est donné à Égérius, père de Lucius Tarquinius Collatinus. C’est dans cette ville, dans la maison de Tarquin Collatin, que sa femme, Lucrèce, est violée par Sextus Tarquin, fils de Tarquin le Superbe, ce qui, d’après la légende, précipite la fin de la royauté et le bannissement perpétuel des Tarquins.

[4] La Silva Arsia était la forêt près de Rome

[5] Les Étrusques sont un peuple qui vivait depuis l’âge du fer en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l’actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne, jusqu’à leur assimilation définitive comme citoyens de la République romaine, au 1er siècle av. jc, après le vote de la Lex Iulia en 90 av.jc pendant la guerre sociale.