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Marcus Aemilius Lepidus dit Lépide

vendredi 3 juillet 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 juillet 2011).

Marcus Aemilius Lepidus dit Lépide (89 av JC-13 av jc)

Consul en 46 av jc

Marcus Aemilius Lepidus dit Lépide Consul en 46 av jc

Il appartenait à la gens Æmilia qui donna à la République romaine d’illustres hommes d’État. Général et homme d’État romain, il fut maître de cavalerie [1] de Jules César.

Il entra dans l’histoire au moment où César franchit le Rubicon en 49 av jc. Il avait déjà exercé les fonctions d’inter-roi au moment des troubles provoqués par la mort de Clodius, attaqué et tué par les troupes de Milon en 52 av jc. Il devient préteur [2] lorsque César entre dans l’illégalité et il n’hésita pas à soutenir la cause de l’imperator en le faisant nommer dictateur, en vertu d’une loi soumise aux comices.

En récompense de son aide et de son loyalisme, à son retour à Rome en novembre de l’année 49 av jc, César le nomme propréteur [3] de l’Espagne Citérieure [4]. Il ne cessera de le couvrir d’honneurs, il lui demande d’être consul en 46 et la même année il le désigne comme maître de la cavalerie. Tout dévoué à César, il représente, en raison de ses origines, la caution de l’aristocratie.

Après la mort de César, il participa au second triumvirat avec Marc Antoine et Octave, en 43. Marc Antoine se concilia Lépide en le faisant nommer grand pontife [5] en mai 44. lorsqu’un conflit armé menaça d’opposer Marc Antoine à Octave, il se posera en négociateur et en arbitre. Il engagea des pourparlers une première fois avec Antoine, puis il organisa une rencontre entre Antoine et Octave dans une île du Reno [6], non loin de Bologne, qui aboutit en 43 au second triumvirat.

Antoine et Lépide conviennent de se partager pour 5 années les possessions territoriales de Rome et d’exercer tous les pouvoirs qui sont ratifiés par la loi Titia [7] du 27 novembre 43.

Il reçoit une nouvelle fois la Narbonnaise et l’Espagne, et les triumvirs se coalisent pour vaincre les dernières résistances armées des républicains et pour battre Cassius et Brutus à Philippes en 42.

Après cette victoire décisive, les territoires romains font l’objet d’un nouveau partage et d’une nouvelle répartition entre les triumvirs. Lépide cède la Narbonnaise à Marc Antoine, l’Espagne à Octave et reçoit en échange l’Afrique qui comporte peu de légions.

Dès lors Lépide, qui fut pourtant l’initiateur et le diplomate du triumvirat, est en fait éliminé de la compétition pour le pouvoir suprême et de la lutte qui bientôt oppose Octave à Antoine, en dépit de la prorogation du triumvirat en 37 av jc. Lépide finit par être dépossédé de ses terres en 34 av jc, sans qu’il proteste, et il va finir ses jours à Circei, pratiquement oublié d’Octave qui est devenu l’empereur Auguste et dont il a cependant facilité la carrière.

P.-S.

Source : Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 791/Lépide Histoire de l’Europe/

Notes

[1] Le maître de cavalerie (magister equitum) était sous la Rome antique le chef d’état-major du Dictateur romain par qui il était nommé. Comme le dictateur, le maître de cavalerie exerce un mandat de six mois en cas de troubles graves.

[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il est de rang sénatorial, peut s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il est précédé par deux licteurs à l’intérieur de Rome, et six hors du pomerium de l’Urbs. Sous la République, il est élu pour une durée d’un an par les comices centuriates.

[3] Un propréteur est le nom donné à ceux qui ont exercé la charge de préteur pendant un an, et plus tard à ceux qui dirigent les provinces avec l’autorité de préteur. Il s’agit d’une prorogation de leur pouvoir, c’est une promagistrature. Sous la République romaine, les préteurs, comme les consuls, sont élus par le peuple romain assemblé en comices ; à l’issue de leur charge, ils peuvent devenir propréteurs, ou gouverneurs, de provinces, pour un mandat de un an.

[4] L’Hispanie citérieure couvre la côte méditerranéenne des Pyrénées à Carthagène. L’administration de la province est installée à Tarragone. Avec l’extension des conquêtes romaines vers l’intérieur des terres, cette province devient la Tarraconaise, qui couvrira le territoire allant de la Méditerranée à la Galice et au nord de l’actuel Portugal.

[5] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre.

[6] Le Reno, sixième fleuve italien par la longueur et la surface du bassin versant, est le plus long cours d’eau de l’Emilie Romagne le seul important de cette région à ne pas être un affluent du Pô.

[7] La lex Titia est une loi votée le 13 novembre 43 av. J.-C. par les comices centuriates romaines. Elle donne pour cinq ans au second triumvirat (Marc-Antoine, Octave et Lépide) des pouvoirs considérables :

• le droit de désigner les magistrats à la place des comices, notamment de désigner les consuls pour les cinq années à venir. • le droit de disposer des armées (imperium) • le droit de faire exécuter sans appel des citoyens romains et de disposer ensuite de leurs terres à leur gré. Cette loi officialise l’existence du triumvirat, à la différence du premier triumvirat qui fut clandestin. Elle suspend le fonctionnement de la République Romaine, théoriquement pour une durée temporaire.