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Blanche de Castille

dimanche 23 juin 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 5 mai 2012).

Blanche de Castille (1188-1252)

Reine de France-Régente

Blanche de Castille Reine de France-Régente

Née à Palencia [1], en Castille, elle est la fille d’Alphonse VIII de Castille et d’Aliénor d’Angleterre, elle-même descendante d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Le 23 mai 1200, pour sceller le traité du Goulet [2] qui a été signé la veille, Louis, fils de Philippe Auguste, l’épouse. Elle apporte Evreux en dot. Elle donne au roi plus de 10 enfants. Le 6 août 1223, elle est sacrée et couronnée à Reims avec son époux, le nouveau roi, Louis VIII. Après la mort subite de son époux, le 3 novembre1226, elle est nommée régente.

Elle s’empresse de faire sacrer à Reims son fils, âgé de 12 ans. La cérémonie, qui a lieu le 29 novembre 1226, ne réunit pas tous les grands du royaume et laisse présager des luttes à venir. Une tâche difficile pour la reine, la rébellion couve. Les grands seigneurs, vassaux du roi de France, sont certains qu’une femme ne peut leur tenir tête et qu’ils vont pouvoir reprendre tout ce qu’ils ont dû céder à la couronne.

Jouant le rôle de gardienne du royaume avec énergie et austérité, elle s’appuie pour régenter le royaume sur les administrateurs de Philippe II Auguste et sur le légat du Pape, Romano Frangipani, cardinal de Saint-Ange, qui deviendra son plus proche conseiller.

Blanche de Castille, qui n’a jamais porté officiellement le titre de régente, est de taille à affronter toutes les difficultés. Par la diplomatie, par les armes ou la séduction, elle exerce fermement l’essentiel du pouvoir jusqu’en 1242. Dès le début de sa régence elle doit faire face à l’hostilité des grands féodaux soutenue par Pierre Mauclerc, Duc de Bretagne, et Henri III d’Angleterre qui s’opposent à un gouvernement féminin. Elle parvient à remporter une première victoire qui se conclut par la signature du traité de Vendôme, puis elle affrontera de nouveau en 1228-1229 une 2ème coalition dont une conduite par le propre oncle du roi, le Comte de Boulogne ( futur Alphonse III du Portugal). Elle conclut avec le Comte de Toulouse le traité de Paris [3] en 1229, très avantageux pour la couronne. Elle mate vigoureusement une révolte des étudiants parisiens de 1229-1231. Elle réprime également la révolte des albigeois en Languedoc, et en 1229, le traité de Paris annexe au domaine royal plusieurs territoires du Languedoc et décide du mariage du frère du roi, Alphonse de Poitiers, avec Jeanne, la fille du Comte de Toulouse, Raymond VII.

Elle veille personnellement à l’éducation poussée de Louis IX pour le préparer à son métier de roi. Quand il prendra effectivement les affaires de l’État, la première régence féminine lui laissera une couronne fortifiée et un royaume agrandi.

Abandonnant progressivement le pouvoir à son fils, qui ne gouvernera effectivement qu’à partir de 1242. Mais elle reprendra le royaume que lui confiera son fils lors de son départ en Terre Sainte pour la 7ème Croisade en 1248. Pendant l’absence du roi, elle doit affronter sans cesse la menace que fait peser sur le royaume le roi d’Angleterre, et doit affronter encore les conséquences de la fièvre mystique que provoque un personnage que l’on appelle le Maître de Hongrie. Ses exhortations lancent, sur les routes du royaume, la croisade dite des Pastoureaux, horde de près de 100 000 hommes, gueux et ribauds, qui pillent, violent et massacrent sur leur passage.

Le 26 novembre 1252, la régente s’éteint, alors que le roi n’a toujours pas quitté la Terre sainte ce qui provoqua son retour, épuisée par les épreuves successives, la mort de son fils Robert d’Artois, la défaite de Mansourah [4] et la captivité de Louis IX.

C’est à l’abbaye de Maubuisson [5] qu’elle a fondée, qu’elle sera enterrée.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/Blanche de Castille/ Reine de France et petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 163

Notes

[1] Palencia est une commune d’Espagne, capitale de la province de Palencia, communauté autonome de Castille-et-León. Elle est située dans la plaine de Tierra de Campos, sur la rivière Carrión, à l’altitude de 749 m et à 235 km de Madrid.

[2] Le traité du Goulet est un traité de paix conclu, selon le chroniqueur Rigord, le jeudi18 mai 1200 à Gueuleton (actuelle île du Goulet) près de Vernon. La plupart des historiens donnent cependant comme date pour le traité le 22 mai Le roi d’Angleterre, Jean d’Angleterre dit Jean sans Terre, reconnaît la suzeraineté du roi de France sur les terres françaises des Plantagenêts. Le roi d’Angleterre cède le comté d’Évreux et ses fiefs du Berry (Issoudun et Graçay) au prince Louis, fils du roi Philippe II de France, pour la dot de Blanche de Castille, fille du roi de Castille Alphonse VIII, petite-fille d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine et nièce de Jean d’Angleterre. Toujours selon Rigord, le lundi suivant l’Ascension, soit le 22 mai 1200, le prince Louis épouse Blanche de Castille. En contrepartie, le roi Philippe II renonce à tout droit sur la Bretagne et le jeune Arthur doit prêter hommage au roi Jean.

[3] Le traité de Paris de 1229, appelé aussi traité de Meaux-Paris ou simplement traité de Meaux met fin au conflit albigeois opposant le royaume de France au comté de Toulouse. Il prépare le rattachement définitif des pays occitans au royaume de France.

[4] Mansourah ou Al Mansoura est une ville du nord-est de l’Égypte dans l’est du delta du Nil, à 120 km du Caire, chef-lieu du gouvernorat de Dakahleya, sur le bras oriental (Damiette) du Nil. Fondée en 1219 par un neveu de Saladin, Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn, qui avait succédé à son père Al-Adel comme sultan d’Égypte l’année précédente, Mansourah fut le théâtre d’une célèbre bataille lors de la septième croisade en 1250, au cours de laquelle les Francs vainquirent difficilement les musulmans qui, un peu plus tard, firent prisonnier Saint Louis. Le Dar Ibn Lockman, la maison où Saint Louis a été emprisonné, est maintenant transformée en musée.

[5] L’abbaye de Maubuisson (anciennement appelée Notre-Dame-la-Royale) est une ancienne abbaye royale cistercienne fondée en 1241 par Blanche de Castille. Elle est située sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône, non loin du château de Pontoise, dans le Val-d’Oise.