Fils de Philippe II Auguste et de Isabelle de Hainaut, Louis VIII a déjà 36 ans quand il se fait sacrer roi à Reims avec sa femme Blanche de Castille, La cérémonie est aussi fastueuse que l’accueil des époux à Paris, où l’on festoie pendant une semaine.
Fort différent de son père, il est un être chétif, froid, mais un père prolifique et un guerrier intrépide. Il doit d’ailleurs son surnom à la bravoure et la cruauté dont il a fait preuve à la guerre, soit en secondant Philippe Auguste, soit en participant à la croisade contre les Albigeois en 1219. Élu roi d’Angleterre en 1216 par les barons anglais, il sera excommunié pour cette entreprise. Le 6 août 1223 il est sacré roi de France.
Son bref règne de 3 ans est marqué par 2 expéditions qui vont consolider le royaume et affermir la monarchie. Contre le jeune roi d’Angleterre Henri III, qui prétend à la restitution des biens des Plantagenêt en France, il riposte immédiatement. En 1224, il prend la tête d’une armée et le 15 juillet 1224 il mène le siège de La Rochelle [1]. Louis VIII, soutenu par Hugues de Lusignan, répond à la demande du roi Henri III d’Angleterre qui exigeait la restitution des biens Plantagenêt en envahissant le Poitou [2], en prenant Niort, et en prenant la Rochelle le 3 août, mais ne peut enlever Bordeaux.
Puis, le roi décide d’en finir avec les Albigeois et engage contre eux la 3ème croisade le 30 janvier 1226. Après l’échec de celle de 1219,les hérétiques cathares avaient reconquis le terrain perdu. Avant de partir, “pour que la discorde ne pu naître entre ses fils” au cas où il trouverait la mort au combat, il rédige un testament constituant des apanages au profit de ses fils cadets.
Le 26 mai, le roi quitte Bourges, descend la vallée du Rhône et s’attaque aux possessions du comte de Toulouse. Avignon capitule la première, après un siège terrible de 22 mois en septembre 1226. Puis se rallient au roi les principales villes du Languedoc. Toulouse résiste encore, mais les cathares qui refusent d’abjurer leur foi sont condamnés au supplice du feu conformément à une ordonnance, la première en France, décrétée en avril 1226.
Seuls subsistent quelques foyers de résistance. Réunie à Pamiers [3], une assemblée attribue à la couronne les fiefs confisqués. Ayant renoncé à prendre Toulouse, il décide de rentrer à Paris. Sur le chemin de retour, il meurt le 8 novembre 1226 en Auvergne, au château de Montpensier [4]. C’est une dysenterie aiguë qui emporte le roi. Les médecins, convaincus qu’une trop longue continence sexuelle est la cause du mal du roi, resté fidèle à la reine Blanche de Castille, mettent dans son lit une jeune fille. Lorsque au réveil il la découvre, il lui dit : “Non, ma fille, j’aime mieux mourir que de sauver ma vie par un péché mortel.” Il laisse son royaume à un enfant de 12 ans, le futur Saint Louis.