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Welf 1er de Bavière

lundi 27 janvier 2025, par lucien jallamion

Welf 1er de Bavière (vers 1035-1101) Duc de Bavière de 1070 à 1077 puis de 1096 jusqu’à sa mort

Il est issu à la fois de la Maison italienne d’Este [1] par son père et, par sa mère Cunégonde d’Altdorf [2], de la dynastie germanique des Welf [3], dans la généalogie desquels il est nommé Welf IV. Cela fait de lui l’ancêtre des maisons de Brunswick [4] et de Hanovre [5].

Il était le seul héritier des possessions patrimoniales de son oncle maternel, Welf III d’Altdorf , duc de Carinthie [6], le dernier membre de la lignée aînée des Welf.

Welf III est célibataire et sans enfants lorsqu’il meurt en 1055. Il fait don de ses fiefs propres à l’abbaye de Weingarten [7], où sa mère Imiza , la veuve du comte Welf II d’Altdorf , s’est retirée comme abbesse.

C’est Imiza qui transmet ses domaines en Souabe [8] à son petit-fils. C’est au tour de Welf IV de venir en Germanie entrer en possession de son héritage. Ensuite, vers 1062, il épouse Ethelinde de Northeim , la fille aînée du comte saxon Otton de Nordheim, alors duc de Bavière [9].

En 1070, son beau-père entre en conflit avec le roi Henri IV et est mis au ban [10]. Bien que son père Alberto Azzo II d’Este , guidé par sa cousine Mathilde, suive les intérêts du pape, Welf IV, quant à lui, soutient d’abord l’empereur. En récompense de sa fidélité, il reçoit le duché de Bavière confisqué à Otton. En effet, lorsque ce dernier devient un ennemi d’Henri IV, Welf divorce d’Ethelinde et devient duc de Bavière à la Noël 1070.

Après son divorce, Welf se remarie en 1071 avec Judith de Flandre , fille du comte Baudouin IV de Flandre, veuve de Tostig Godwinson, comte de Northumbrie [11], et tante de la reine d’Angleterre.

Pendant la querelle des Investitures [12], ne souhaitant pas subir les foudres de l’Église en ne suivant pas les directives du pape, Welf de Bavière prend le parti du pape Grégoire VII et, en mars 1077, se joint aux princes mécontents qui soutiennent l’élection de l’anti-roi Rodolphe de Rheinfelden à Forchheim [13]. Henri IV, en conséquence, le prive de son titre. Mais, soutenu par les nobles bavarois qui lui sont restés fidèles et aidé de son père en Italie, Welf parvient à se maintenir et à défier la décision du roi en mai 1077.

Après la mort de Grégoire VII en 1085, Welf, même s’il adhère toujours au point de vue de l’Église, commence à diminuer son soutien à Hermann de Salm le nouvel anti-roi des Romains. En 1089, cependant, son fils le futur duc Welf II de Bavière se marie avec Mathilde de Toscane, renforçant de ce fait ses relations avec la papauté.

Après le divorce de son fils d’avec Mathilde en 1095, Welf fait amende honorable auprès de l’empereur et est officiellement rétabli comme duc de Bavière. Après la mort de son père Azzo en 1097, Welf tente de prendre le contrôle des biens paternels en Italie, mais échoue face à son demi-frère Folco 1er d’Este ou Foulques 1er d’Este .

À partir de 1099, il se joint aux croisades de secours. Il meurt sur le chemin du retour à Paphos [14] à Chypre [15] et est inhumé dans l’abbaye de Weingarten. Son fils aîné lui succède à la tête de la Bavière ; ses descendants régnèrent sur le duché jusqu’à la chute de Henri le Lion en 1180.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Welf 1er de Bavière/ Portail de l’Allemagne/ Catégories : Duc de Bavière/ Maison d’Este

Notes

[1] La maison d’Este est une famille qui tire son nom de la petite commune de la province de Padoue qu’elle a tenue en fief entre 1056 et 1239. Seigneurs de Ferrare (1208-1598), cité vassale du Saint-Siège, ils étendent progressivement leurs possessions à Modène (1288), Reggio d’Émilie (1288), Fanano (1352), Garfagnana (1429/1451), Carpi (1527), Correggio (1636), Mirandola (1711), Novellara (1737), Massa et Carrara (1790), qu’ils perdent en 1796 et retrouvent en 1814 par leur branche Habsbourg, avec Guastalla (1847) jusqu’en 1859. À partir d’un territoire modeste, mais situé stratégiquement, les D’Este, tout à la fois vassaux de l’empereur et du pape, parvinrent à établir une des dynasties nobiliaires les plus importantes et les plus durables d’Italie, se liant sans cesse, de génération en génération et par des alliances toujours plus prestigieuses, aux principales familles princières et royales d’Europe. La maison d’Este s’est éteinte en 1829, à la mort de Marie-Béatrice d’Este mais son nom a été relevé par les descendants de celle-ci et de son époux, Ferdinand d’Autriche qui ont formé la Maison de Habsbourg-Este.

[2] Weingarten est une ville de Bade-Wurtemberg dans le sud-ouest de l’Allemagne située en Souabe. La ville est célèbre pour son abbaye bénédictine, l’abbaye de Weingarten, dont la basilique Saint-Martin est un chef-d’œuvre de l’architecture baroque européenne.

[3] Les Welf ou l’ancienne maison Welf forment une dynastie de la noblesse franque remontant à l’époque carolingienne du 8ème siècle. La famille venait à l’origine du Maasgau et des domaines voisins sur les rives de la Moselle en Austrasie ; elle était en ligne directe avec la dynastie impériale des Carolingiens. Depuis le milieu du 8ème siècle, les ancêtres des Welf étaient propriétaires autour de Weingarten (autrefois appelé Altdorf) sur la Schussen, dans l’actuelle région de Haute-Souabe. En 888, une ligne collatérale des Welf fut inféodée avec le royaume de Bourgogne. La branche aînée mâle s’éteignit à la mort de Welf III d’Altdorf, duc de Carinthie et margrave de Vérone, en 1055. Néanmoins, les descendants de sa sœur Cunégonde d’Altdorf et de son époux Alberto Azzo II d’Este, les maisons de Brunswick et de Hanovre dite aussi la « nouvelle maison Welf », forment l’une des plus anciennes familles de haute noblesse européenne encore existant.

[4] La seconde maison Welf (ou Guelphe), également dénommée maison de Brunswick ou Welf-Este, est une maison princière allemande, branche cadette de la maison d’Este. Elle a hérité du nom de la dynastie germanique des Welf après le mariage d’Alberto Azzo II d’Este avec l’héritière de cette dynastie, Cunégonde, fille de Welf II. Le fondateur de la seconde maison Welf, Welf 1er de Bavière est issu de ce mariage.

[5] La maison de Hanovre est une dynastie royale allemande qui a régné sur le duché de Brunswick-Lunebourg, le royaume de Hanovre, le royaume de Grande-Bretagne, puis du Royaume-Uni. Elle succède à la maison Stuart sur le trône britannique en 1714 et s’y maintient jusqu’à la mort de Victoria en 1901. Elle est parfois appelée maison de Brunswick-Lüneburg. À la mort de Victoria, le trône du Royaume-Uni est passé dans la maison de Saxe-Cobourg-Gotha en la personne d’Édouard VII du Royaume-Uni, devenue la maison de Windsor en 1917.

[6] Le duché de Carinthie était un duché du Saint Empire, sur un territoire aujourd’hui partagé entre l’Autriche et la Slovénie. Fondé en 976 par la séparation avec le duché de Bavière, il a constitué le premier État autonome à côté des cinq duchés ethniques germaniques de l’ancienne Francie orientale. Acquis par la maison de Habsbourg en 1335, il faisait partie des pays héréditaires autrichiens et une partie intégrante de l’Autriche intérieure, conjointement avec les duchés adjacents de Styrie et de Carniole.

[7] L’abbaye de Weingarten ou abbaye Saint-Martin est une ancienne abbaye bénédictine située sur le Martinsberg en Allemagne à Weingarten, dans le Bade-Wurtemberg. Welf 1er de Bavière fonde une abbaye bénédictine en 1056 sur le Martinsberg dominant le village d’Altdorf, héritage de sa mère. Le nom de Weingarten (jardin de vigne, ou vigne) est documenté à partir de 1123. Le village d’Altdorf change de nom en 1865, devenant Weingarten, comme l’abbaye. L’abbaye est une fondation de l’abbaye d’Altomünster. C’est à Weingarten que se retire Henri IX de Bavière, après son abdication en 1226. Il est inhumé dans l’église abbatiale. Les moines se spécialisent dans la copie de manuscrits et de miniatures.

[8] La Souabe est une région historique d’Allemagne. Au haut Moyen Âge, le royaume d’Alémanie regroupait de nombreux petits royaumes sur le territoire des Alamans. Ceux-ci sont soumis par les Francs sous Clovis 1er et Théodebert 1er. À partir du début du 6ème siècle, l’Alémanie est un duché sous le contrôle des Francs, jusqu’à ce qu’il soit dissous en 746 en raison du Massacre de Cannstatt. En 829, le royaume de la Souabe se forme sur le même territoire, qui est attribué à Louis II le Germanique et donc à la Francie orientale dans le traité de Verdun en 843. Après la réforme des comtés dans la Francie orientale, le Duché de Souabe est alors formé en 915 ; il s’étendait alors des Vosges dans l’ouest jusqu’au Lech dans l’est et à Chiavenna, aujourd’hui en Italie, dans le sud

[9] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[10] La mise au ban de l’Empire est au Moyen Âge une mesure de proscription prise à l’encontre d’un individu ou d’une communauté (typiquement : une ville ou une contrée), et dont l’autorité était reconnue dans tout le Saint-Empire et les États de langue allemande. Cette peine était infligée au Moyen Âge sur décision de l’empereur, puis jusqu’au 18ème siècle par le Reichskammer, la Cour suprême du Saint-Empire.

[11] Le titre de comte de Northumbrie fut un titre de la période anglo-danoise, puis de la fin de la période anglo-saxonne, et enfin du début de la période anglo-normande de l’Angleterre. Le comté de Northumbrie succéda au comté de Bambourg, lui-même étant le successeur d’une Bernicie indépendante. Sous le Royaume viking d’York, il y eut des comtes de Deira. Finalement, toute la Northumbrie fut réunie sous la dynastie bernicéenne. Cette dynastie se maintint en Bernicie jusqu’en 1041, mais à partir de 1016, il y eut d’autres comtes à York qui furent appointés par le roi Knut le Grand pour toute la Northumbrie. Celle-ci fut dissoute au début de la période normande, en comtés d’York et Northumberland, avec une grande partie des terres allant aux princes-évêques de Durham.

[12] La querelle des Investitures est le conflit qui opposa la papauté et le Saint Empire romain germanique entre 1075 et 1122. Elle tire son nom de l’investiture des évêques. Au Moyen Âge, l’investiture est un acte par lequel une personne met une autre en possession d’une chose. Au 11ème siècle, les souverains estiment que le fait de confier à un évêque ou à un curé des biens matériels leur permet de choisir l’officiant et de lui accorder les investitures spirituelles. Cette mainmise du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel a comme conséquence une défaillance profonde du clergé, qui n’assure plus son rôle. La réforme grégorienne qui débute au milieu du 11ème siècle entend lutter contre les manquements du clergé à ses devoirs, ce qui incite le pape à vouloir le contrôler, au détriment du pouvoir politique. Les monarques du Saint Empire romain germanique, pour qui les évêques sont aussi des relais de l’autorité impériale, s’opposent alors à cette prétention. Après une lutte sans merci entre les empereurs et les papes, la querelle des Investitures aboutit à une victoire provisoire du spirituel sur le temporel.

[13] Forchheim est une ville allemande située en Bavière et chef-lieu de l’arrondissement de Forchheim.

[14] Paphos est une ville côtière du sud - ouest de Chypre et la capitale du district de Paphos. Dans l’antiquité classique, deux endroits ont été appelés Paphos : Old Paphos, aujourd’hui connu sous le nom de Kouklia, et New Paphos. La ville actuelle de Paphos se trouve sur la côte méditerranéenne, à environ 50 km à l’ouest de Limassol le plus grand port de l’île

[15] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.